Y aurait il une pénurie d’enseignants ?

Je trouve au contraire que ce n’est pas si compliqué, ou j’ai peut être eu de la chance.

Je suis souvent sur des structures où il n’y a pas d’enseignants installés. Donc je fais appel à des enseignants indépendants. En principe je trouve par bouche à oreille. Souvent des gens en format auto entrepreneur, qui suivant les cas, donnent aussi des cours en club ou pas.

La vie fait que j’ai déménagé plusieurs fois dans des régions différentes. J’ai en tout pris des cours avec 3 personnes ayant ce profil, sur la précédente pension nous en avions 2 qui venaient, sur l’actuelle je crois qu’il y en a deux aussi.
Ce sont des enseignantes que j’apprécie car souvent elles voient beaucoup de cavalier, savent s’adapter au niveau et aux attentes de chaque couple (ma coach actuelle suit aussi bien des cavaliers de loisir que des gens qui sortent en amateur 1 de dressage, est capable de suivre à vélo pour aider un cavalier qui a des soucis en extérieur…). Ces trois personnes sont en capacité de bosser un cheval, certaines développent en plus des compétences sur le travail à pied, longue rênes etc qui manque à beaucoup d’enseignants clubs car ils se concentrent sur des activités qui plaisent à la majorité de leurs clients. Le tout en étant bienveillantes envers les chevaux.

Reste la question de la pérennité de leur activité sur le long terme. Ça reste des métiers contraignants et j’ai surtout l’impression que beaucoup de gens compétents finissent tout simplement par s’essouffler

Je payais 50€, hors déplacement, pour mon super instructeur.
Je n'ai retrouvé de tels qualités si coup j'ai arrêté les cours et je me contente d'être une cavalière d'extérieur médiocre.

J'étais étonnée que ce point arrive si tard... Car c'est quand même le nerf de la guerre. Combien de cavaliers dans mon écurie ont fait une drole de tête en voyant le tarif de ma prof (autour de 50e, et sa prof 100)... Mais au bout d'un moment, la qualité, ça se paye ! Vu le nombre de cessions de formation qu'elle fait chaque année (y'a bien 3 x 2 semaines/an où elle y va), aussi pour améliorer ses cours, ça se paye. Dans les écuries que j'ai faites, on préfère mettre 20e pour un cours au black, même s'il n'y a pas de progression. C'est désolant.
Rémunérer correctement son enseignant, c'est aussi respecter son travail et lui permettre de vivre correctement.

Édit: doublon mystère

Comme évoqué ici, la démocratisation de l'équitation fait que ça touche une plus large partie de la population. Par conséquent, quand on doit déjà payer la pension et les soins courants, et qu'on veut prendre 1 cours/semaine, si ledit cours est à 50 balles, ça fait encore ajouter 200e/mois au budget équestre... Y a pas tout le monde qui peut se le permettre...

Moi-même avec mon statut de cavalière DP (avec un budget mensuel déterminé) et mon but de continuer à progresser techniquement, prendre au moins 1 cours/semaine (suivant le prix des cours) restreint alors le prix que je peux payer au propriétaire... En l'écrivant ici je me rends compte finalement que je suis plutôt dans un schéma de pensée de rogner sur le prix de la DP que de rogner sur le prix des cours...

Côté tarif, j'ai été de 16€ (cours individuel, mais sans déplacement car même structure) à 50€ avec déplacement. 16€ je trouvais ça carrément pas cher.
Après je ne regarde pas tellement au tarif du cours individuel, mais à ce que mon budget peut m'offrir en rapport avec la qualité de l'enseignement. Je ne pourrais pas payer 50€ de cours par semaine, mais si l'enseignement est de qualité et que j'ai des clés pour travailler de mon côté, je peux partir sur un cours mensuel régulier + stages de temps en temps.
Donc je ne sais pas si le tarif par cours est l'unique métrique à regarder.

zenliberty après si tu prends deux cours par mois à 50€ vs quatre cours à 20€, suivant la qualité de l’enseignement franchement ça se réfléchit.

50€ pour un cours particulier et d’autant plus si la personne n’est pas sur la structure et donc se déplacer ça me parait raisonnable, et encore plus au vu des prix actuels

Perso je suis sur un tarif de 30€ actuellement. Dans ma région précédente mon enseignante prenait 35€. Celle d’encore avant prenait 30€.

Sachant qu’à chaque fois les personnes viennent pour plusieurs cours sur la journée.

zenliberty

Un bon prof payé le bon prix, pas besoin de prendre un cours par semaine.
Je n'ai jamais roulé sur l'or, loin de là, très très loin de là même ... Mais j'ai préféré payer 4 à 6 cours par an à 80 € et progresser avec un enseignement de qualité qui n'a pas vocation à me brosser dans le sens du poil et m'amuser mais bien à faire de moi une cavalière autonome, techniquement outillée et en capacité d'analyser/travailler les chevaux et évaluer les situations pour ne pas m'engouffrer dans des impasses.
Le but n'étant même pas le concours ou la haute école, juste monter correctement, être autonome, savoir s'adapter aux chevaux, les analyser et les travailler sans faire trop de bêtises ni se faire peur, en manège comme en extérieur.

J'ai toujours bien plus appris et progressé avec un cours à 80 voir plus 4 à 8 fois par an qu'avec 40 ou 50 cours/an à 20 € en club (+ licence et inscription). En sans même être propriétaire.

Il faut faire le calcul à l'année. La comparaison est vite faite. Ce n'est pas une question de moyen, c'est une question de choix. A qui je donne l'argent que je veux bien consacrer à ma pratique.
Tant qu'on choisit de donner cet argent à des enseignants médiocres parce que c'est pas cher, il y aura un enseignement médiocre.

Je suis d’accord avec couagga.
C’est également le choix que j’ai fait. À partir d’un certain niveau, on est normalement capable de travailler en autonomie dans le même sens que ce que fait l’enseignant. Je consolide seule ce que me font travailler mes enseignants, et j’y retourne en stage pour avancer. Je prends ponctuellement des cours avec des moniteurs plus proches de chez moi, pour ne pas prendre de mauvaises habitudes, mais ma progression ne se fait pas avec eux.

L’idéal serait évidemment de pouvoir travailler au fil de l’eau avec les premiers cités, mais mes choix professionnels ont fait que je suis à 3h de leur écurie

Ils prennent en compte ce fonctionnement, et détaillent plus le pourquoi du comment, les points d’attention, les étapes à venir. Avec ça, y a plus qu’à

Il n'est pas nécessaire d'avoir un cross sur place pour enseigner le cross.
J'ai eu monté dans des clubs qui n'en avaient pas, même à la campagne. Ben c'est pas compliqué, on met les chevaux dans le camion et on va sur un terrain de cross existant. Ok, c'es une logistique, ok, c'est contraignant mais si on veut, on peut.
Dans mon club, il y a un cross, on organise des cce mais faut pas croire, on ne va pas crosser tous les jours et le cross, ça se travaille aussi en carrière.
Ca rejoint ce que je disais, quand on ne le maitrise pas et qu'on ne maitrise pas la technique, comment l'enseigner?

Mon club fait ça aussi car pas de vrai cross sur place donc stage ailleurs. Et pourtant le gérant faisait du complet donc pas un souci de pas savoir enseigner ! lMais c’est optionnel. Personnellement sauter du fixe c’est non (enfin un petit tronc en balade ou contre haut contre bas ça va )… et si ça fait de moi une mauvaise cavalière tant pis, ça ne m’empêche pas de dormir la nuit n’y d’aller en extérieur avec ma jument !

urbanlegend mon coach, qui est indépendant et intervient sur mes écuries avec accord de la propriétaire des lieux, prend 40? la séance individuelle, qu'elle dure 40 minutes ou 1h30 car il s'arrête quand il a atteint ce qu'il voulait atteindre. Ça peut paraître un budget mais au final, il a commencé avec seulement moi sur la structure et maintenant il fait bosser régulièrement 4 personnes, à intervalles plus ou moins longs (moi il vient une fois la semaine, une copine une fois tous les 15 jours et les 2 autres copines une fois par mois). C'est donc que le rapport prix/séance doit être correct, après chacune choisit sa fréquence fréquence fonction de son budget. D'ailleurs, une 5eme envisage de faire appel à lui.

Après, il a des compétences et propose une offre très large : BE1, BFEE1, travail monté et à pied, rééducation de chevaux à problème en douceur...

Mais effectivement, être un bon moniteur c'est être pédagogue, aimer travailler avec des gens, aimer les chevaux avant d'aimer l'équitation, chercher à évoluer dans sa pratique en la questionnant régulièrement... Ce que j'apprécie chez mon coach, c'est qu'il cherche toujours à évoluer, à faire mieux, il est capable d'autocritique et de dire clairement quand il s'est planté. On s'est connu ados, il avait déjà un bon niveau à cheval, il sortait sur les D1 spéciales et GP poney. On s'est perdu de vue, il a passé le BE et je l'ai retrouvé par hasard en suivant le FB d'Andy Booth car il s'était inscrit à la formation BFEE1. C'est à ce moment là que je l'ai recontacté car je cherchais un coach formé classique et étho. Puis il s'est lancé, avec Andy lors de sa collaborationavec Hélène Roche, dans une formation sur le R+ alors qu'il était plutôt sceptique de base. Et ça j'adore. Il accepte d'évoluer, de revoir ses opinions, de se former en permanence. Il n'est pas figé dans un discours du type "On a toujours fait comme ça". Mais ça suppose aussi de mettre son ego de côté.

couagga concernant le nombre de cours (désolée, je suis sur tablette et n'arrive pas à vous citer), ça dépend de chacun aussi. Je suis autonome à cheval, dans le sens où je sais construire et mener une séance du bout en bout avec un objectif défini, des étapes pour l'atteindre... Mais je manque cruellement de confiance en moi (dans tous les domaines d'ailleurs, pas qu'en équitation) et ça me rassure psychologiquement de voir mon coach une fois semaine. Et tant pis si je paye 40 ? pour 40 minutes parce que j'ai bien fait le taf seule et que du coup, l'objectif de la séance avec lui est vite atteint. J'en ai besoin pour me rassurer. Et puis au delà de ça, ça me fait plaisir de le voir, on papote, on partage...

tornade76690 Je suis dans ton cas aussi ! 1/semaine c'est bien nécéssaire :) Après j'ai pas un niveau énorme

C'est le problème de tous les métiers "passion".

D'un côté, on a des jeunes qui prennent conscience de la réalité du métier et qui abandonnent (et j'ai envie de dire, ça arrive, ce n'est pas des fainéants pour autant).

Et de l'autre, on a des jeunes motivés et compétents mais qui refusent d'avoir le mode de vie de leurs parents sous prétexte qu'ils font un métier "passion".

Je fais le parallèle avec mon copain pâtissier qui a un père lui même pâtissier.

Son père a sacrifié sa vie pour ça, avec toutes les conséquences aussi bien pro, perso et en terme de santé que cela engendre.

Logiquement, mon mec refuse cela et se montre exigeant. Normal. Il a de l'expérience et des compétences recherchées donc difficile de le traiter de fainéant.

Mais mettons nous à leur place, qui accepterait sans broncher ces conditions de travail et ces horaires sans broncher ?

On ne peut pas ronier sur le salaire ET sur les conditions de travail. A un moment donné, il faut aussi arrêter de croire au Père Noël.

Et ce n'est pas parce que ça a fonctionné comme ça pendant 50 ans que ça doit continuer ainsi ou que la nouvelle génération n'est bonne à rien.

Non, elle aimerait juste avoir une vie, comme tout le monde quoi.