indji révolte je ne sais pas mais inquiétude... Oui. Il m'est arrivé de parler à des gens de mon âge du fait, si on achète un jours un bien immobilier ou qu'on s'installe à long terme quelque part (indépendamment les uns des autres, bien sûr) on pense à l'impact du réchauffement climatique sur la région convoitée : températures estimées, réserves en eau... Curieuse conversation mais devenue "normale". Je vois aussi chez des jeunes gens un peu plus âgés que moi, bardés de super diplômes, quitter leur entreprise voir se réorienter car leur métier ne correspond pas à leur valeur, notamment écologique. Et dans toutes les strates, une envie de retour à la terre, mais ça, c'est beaucoup les confinements qui ont aidé.
Néanmoins, je connais des gens de l'âge de mes parents qui ont acheté il y a bien 20 ou 30 ans et ont choisi le lieu en fonction des risques qui étaient encore au futurs au moment de l'achat : risques d'inondations, de sécheresses, fortes chaleurs. Pour certains c'est aussi important qu'avoir une école pour les enfants à moins de 20km ou un service de santé.
Personnellement, oui, je me sens en colère ou désespérée selon les jours. Je n'en veux à personne en particulier, pas même à la génération de mes parents ou grands-parents... Après tout, on n'arrive pas à freiner le réchauffement climatique en ce moment, comment auraient-ils pu le faire eux, avant moi ? Inquiète, je le suis tous les jours. Je me demande à quoi va ressembler la vie humaine sur Terre... Est-ce qu'on va avoir réellement faim, soif, ne pas pouvoir se soigner, abandonner des projets de vie qui ne seront plus possibles ? Ça peut paraître égoïste en un sens car ce que vivent beaucoup de gens au quotidien dans le monde. Mais c'est vrai que moi, en tant qu'occidentale issue de la classe moyenne, je n'ai jamais eu vraiment faim, j'ai toujours eu de l'eau potable, j'ai eu un maximum de portes ouvertes... Mon expérience de la faim se résume à sauter un repas et faire une crise d'hypoglycémie, mon expérience de la soif à ne pas avoir de bouteille d'eau en vadrouille. Problème de riche.
Alors j'essaie d'agir mais en même temps... Parfois je me sens désespérée devant l'ampleur de ce qu'il faudrait faire. Et les dernières élections m'ont dégoûtée. Les programmes de la majeure partie des candidats en matière d'écologie étaient vraiment succincts ou arrêtés à une vision "citadine" du problème... Alors que ça me semble être LE problème numéro 1.
Je ne vois qu'une vrai réforme de notre vie politique, au sens large du terme, pour espérer freiner assez fort la machine qui est en route. Puisqu'il n'est plus question de l'arrêter, c'est trop tard, mais d'en limiter et étaler l'impact dans le temps.
Je suis non-violente et fainéante, je vais avoir du mal à commettre une attaque à la bombe dans tous les centres névralgiques du commerce international ou à brûler des assemblées. Ma conscience m'en empêche. Pendant que d'autres se débrouillent pour faire du profit sur les guerres, les pénuries... Fahrenheit 9/11 m'a glacé le sang avec tous les magnats qui réfléchissaient à comment gagner plus pendant la guerre en Irak, la flutte de champ' à la main. Sérieusement... Cette scène semble tout droit sortie d'un mauvais film. Et pourtant il y a des gens comme ça, dont l'avis est bien plus puissant que le mien et qui spéculent sur les catastrophes.
En comparaison, j'ai l'air con avec mes comparatifs saison/trajet/prix/rétribution des producteurs en faisant mes courses