gobi
Je pense que je ne te rejoins pas dans ta vision de la décroissance. Pour moi, la décroissance passe avant tout par la déconsommation de produits inutiles et la durabilité des produits dont on a besoin, cesser l'obsolescence programmée, la fabrication de vêtements à 3€ le t-shirt… Bon, et aussi améliorer nos habitats pour économiser eau et électricité, améliorer le réseau de transports en commun, piétoniser, encourager les mobilités douces, etc.
Je ne suis donc pas partisane du fait d'abandonner la technologie qui permet à l'humain de moins travailler, pas du tout. Je pense qu'en consommant de manière raisonnée et raisonnable, sans surconsommer, on économiserait assez d'énergie pour pouvoir mécaniser intelligemment des tâches éreintantes et répétitives. Par exemple, les caisses automatiques dans les supermarchés, je trouverais ça super cool dans un monde où il ne faut pas absolument accéder à l'emploi. Mécaniser un maximum les usines est aussi un idéal à mon sens.
De plus, dans un monde décroissant, beaucoup de métiers inutiles disparaîtraient (traders, publicitaires... et tous les métiers à la con qu'on a crée juste parce qu'il fallait que les gens bossent). Cela fait qu'il y aurait moins de métiers pour plus de monde, donc cela permettrait davantage de roulement et donc de travailler moins, tout en gardant une production suffisante pour vivre. Pareil pour les métiers de service, des amplitudes horaires moins grandes, des conditions de travail plus douces, un accès à l'éducation simplifié parce qu'une priorité, etc.
En te relisant, je pense également ne pas te rejoindre sur la notion de "travail". Enfin, en partie. En y réfléchissant là maintenant, je pense que j'aurais tendance à définir le travail comme quelque chose que l'on fait pour les autres. Or, ce que tu cites, tu le fais pour toi (et ta famille, mais c'est toi qui as choisi d'avoir cette famille). A contrario, être médecin, tu le fais pour les autres. Etre caissier aussi.
Je ne sais pas à quel point c'est clair ni même un tant soit peu logique ce que je dis, je viens d'y penser haha! Mais il est vrai que je distingue (peut-être arbitrairement et j'en cherche une logique après coup) le travail considéré comme salarié en 2024 et nos tâches non-rémunérées du quotidien.
Je ne crois pas non plus que la vie sans contrainte existe mais je pense qu'il faut viser à ce qu'il y en ait le moins possible.
Et je pense que dans une toute autre société que la notre, dans laquelle on ne se tuerait pas constamment à la tâche en ayant l'impression de courir après le temps, on serait globalement plus enclin à travailler et à faire pour l'autre. Parce qu'on aurait du temps pour soi. Et qu'on n'aurait pas l'impression de faire des choses vides de sens.
J'ai l'impression d'être hyper confuse, je suis désolée, ma pensée n'est pas très structurée. Ce sujet n'est clairement pas mon domaine de prédilection, je pense que d'autres en parlent bien mieux que moi.
Parlons de ce que je maîtrise davantage : le renforcement positif.
Déjà, je ne pense pas que le conditionnement soit quelque chose de mal par essence. Le conditionnement est partout, tout le temps, et c'est normal. Comme tu le disais, le rapport au travail est culturel. C'est donc un conditionnement. Nous avons de toute façon besoin de l'utiliser pour que les animaux arrivent à s'adapter dans notre monde à nous et qu'ils vivent le plus en paix possible avec la vie qu'on leur donne. Donc, on peut se contenter de conditionner l'animal à accepter les soins et se sentir en paix avec et ne pas l'embêter davantage si on estime que tout conditionnement superflu serait maltraitant/irrespectueux/exploitant/etc (exemple du cheval au pré qui a de la visite que pour sa santé). Ou, on peut être partisan du fait qu'un animal n'est pas une plante verte, qu'il a besoin de stimulation intellectuelle, qu'il peut prendre énormément de plaisir à apprendre si on lui laisse le choix et qu'on peut donc tomber dans une relation donnant-donnant avec lui : je passe du bon temps avec toi/j'utilise ta force pour mon travail et en échange, je t'apporte une stimulation physique et intellectuel qui te rend plus réactif, épanoui, maître de toi-même et de ton environnement. Mais ceci ne peut marcher que si le cheval peut refuser.
Alors, pour le garantir, il faut déjà comprendre que le R+ n'est pas une fin en soi. L'utilisation du renforcement positif n'est pas suffisant pour avoir une approche éthique avec son animal. C'est une condition nécessaire mais non suffisante. Le R+ peut-être coercitif. Il doit être pris dans une approche plus globale pour être réellement respectueux. En vrac, l'animal doit être dans un environnement qui correspond à ses besoins, il ne doit pas avoir faim, avoir soif, avoir mal…, il doit savoir qu'une porte de sortie existe et qu'il ne manquera de rien s'il refuse.
Donc, certes, l'animal n'est pas maître de tout mais il y trouve réellement son compte puisqu'il est décisionnaire de la poursuite, du changement ou de la fin de l'activité. Il choisit vraiment s'il veut passer sa journée au pré, bosser quinze minutes ou trois heures... Et ça, c'est pour moi tout un monde d'écart avec les pratiques actuelles, que ce soit pour le loisir ou pour les professionnels.