gab2p a écrit le 30/10/2024 à 12h48:
Effectivement mais les ACR ne sont pas les seules situations où l'on peut effectuer un dégagement de victime. Dès qu'il existe un danger et/ou une nécessité absolue, on dégage la victime et on attaque les secours de première intention. C'est la règle dans les référentiels à partir du PSC1.
En effet. Pour la petite histoire, Ma famille et moi avons eu un accident de voiture assez terrible : une tonne de paille compressée tombée sur le toit de la bagnole... un 1er avril, ça ne s'invente pas ! Par miracle, aucun blessé grave, malgré une voiture détruite. Seulement, moi et ma frangine sommes restés coincés à l'arrière de la voiture ( toit rabattu de trente bons centimètres, portières bloquées soit car déformées soit par les bottes de pailles). Les pompiers sont arrivés en catastrophe, persuadés de trouver des morts et... ont engueulé nos parents pour ne pas nous avoir sortis de là. Mon père avait éteint le moteur en voyant le chargement du camion tanguer, mais voyant que nous n'étions pas blessés, il n'avait pas jugé nécessaire de nous extraire. après coup, on a compris que les risques d'incendie étaient encore bien présents, malgré le bon réflexe de mon père, et que, donc oui, on dégage la victime d'un accident en cas de danger...
Bref, tout ça pour dire que je trouve choquante la formulation de cette enseignante... je comprends le sentiment d'abandon que cela a provoqué. Il ne faut pas confondre le fait ne pas bouger une victime d'accident et celui, qui est une faute grave, qui peut vous amener devant un tribunal, qui consisterait à ne pas du tout venir en aide ( aide qui peut très bien se faire sous la forme d'un soutien moral, tout simplement, pour empêcher la victime de paniquer et d'aggraver ses blessures...) Dans mon cas et celui de ma soeur, cela aurait consisté à nous abandonner à notre sort sans nous rassurer, par exemple...
Je n'ai pas de formation de secourisme, seulement quelques bases apprises au collège, mais j'ai assisté à quelques accidents domestiques : diverses chutes, divers découpages artisanaux d'un doigt ou deux avec le couteau de cuisine... et même si on ne sait pas faire grand chose, on peut tous faire une chose très simple si la personne est consciente, c'est la rassurer, la calmer et ainsi, pouvoir lui demander de ne pas bouger... pas besoin de lui expliquer pourquoi on agit ainsi.
En fait, cette enseignante a paniqué et a sorti la première chose qui lui est passé par la tête. Et ce qui est choquant, c'est que cette spontanéité a révélé qu'elle avait plus peur d'un procès que de la blessure potentielle de son élève... Qu'on panique, je veux bien le comprendre, qu'on ne prenne pas forcément la bonne option dans le feu de l'action, aussi... Si nous ne sommes pas tous chirurgiens, il y a une bonne raison, ça demande une capacité à se séparer de ses émotions assez exceptionnelle. J'ai un peu cette capacité en cas d'accident, je reste très focus sur ce qu'il y a à faire, sans aucune émotion. Une épaule démise, bah, c'est impressionnant oui, mais pas de quoi de me faire paniquer. Mais ce n'est pas le cas de tout le monde. Et c'est ok (même si on devrait vraiment former les gens à affronter ce genre de choses).
Mais penser à soi, à ses petits problèmes, devant une personne blessée ? Là, ça me choque...