tam89 Qu'est-ce que je me reconnais dans ton post !!! Dans quasiment toutes tes anecdotes !
Combien de fois j'ai pu refaire encore et encore un contrôle ou un DM parce que j'étais allée "trop vite" ...
gobi (encore une fois, si je met dans mes écrits de l'agressivité malgré moi, ou que je manque de délicatesse, j'en suis désolée : ça n'est pas volontaire, ça n'est pas contre toi et je n'ai aucun doute du fait que tu fais ce que tu sais/penses être le meilleur pour ta fille. C'est "juste" un reste de mes rancoeurs à moi qui résonnent)
gobi a écrit le 26/11/2019 à 12h06:
J'ai trop peur de l'enfermer dans une case et que ça la conditionne pour grandir. parfois les cases enferment, on cherche à correspondre à l'image qu'on s'en fait.
Je ne comprends pas pourquoi tu vois ça comme une case ? Est-ce qu'être gaucher c'est une case ?
Moi je vois juste ça comme une caractéristique. Une fois que tu le sais, bah tu peux utiliser ta main gauche pour attraper ton stylo. Tant que tu ne le sais pas, tu es obligé de t'enfermer dans la case "droitier".
Là c'est pareil,
être neurotypique, être "normal" c'est une case aussi. C'est une case tout autant que HP en est une. Je ne suis pas convaincue que laisser quelqu'un s'enfermer dans une case qui n'est pas la sienne ça lui fasse du bien. (l'avantage pour la société c'est que c'est la case des gens normaux, donc au moins on "rentre dans les cases" au sens social du terme).
gobi a écrit le 26/11/2019 à 12h09:
Ce qui m'inquiètes dans les diagnostiques c'est qu'ils peuvent mettre des gens en difficulté : je me sens différent, en décalage, j'en souffre mais les tests disent que je ne suis pas différent (HP ou autre chose), je suis donc responsable de ma différence... J'aimerais tellement que la diversité soit une norme !
Dans un monde idéal, on n'aurait pas besoin de diagnostic (idem pour les TDA, hyperactivité, etc) parce qu'on saurait tous exprimer ses besoins et répondre aux besoins des autres sans avoir besoin de l'étiquette qui va avec.
Tu veux dire que tu as peur d'un diag - ? On peut se sentir en décalage sans être HP. Ce que je me disais quand je cherchais, c'est que si ce n'était pas ça, si j'étais diag -, c'était toujours une information, ça réduisait le champ des possibilités mais ça ne m'empêchait pas de chercher à savoir quelle était la source de mon décalage (il FALLAIT que je sache, au fond de moi. Je m'en suis rendue compte à cette époque, c'était un besoin).
Moi aussi je l'ai caché, de nombreuses années : en primaire je ne me rendais même pas compte en fait de toutes ces choses.
En fait après mon diagnostic je suis passée par une année de montagnes russes émotionnelles où j'ai repassé tout le film de ma vie. Et là j'ai compris. Mes réactions, celles des autres. J'ai compris mes petites vexations et mes grandes frustrations.
Sur le coup ça ne me faisait pas assez mal pour que je m'en rende compte. C'est des années après que j'ai ouvert les yeux, que je me suis rendue compte de tout ça, de tout ce que ça avait fabriqué en moi avec les années, sans que j'ai l'impression de souffrir sur le coup. De l'adulte angoissée et anxieuse que peut-être j'aurais pu ne pas être. Une fois j'ai lu un témoignage sur un forum, d'une femme qui parlait de la petite fille qu'elle avait été (rien de "traumatisant" en soi). J'en ai pleuré pendant des heures tellement je me reconnaissais en elle.
J'ai eu la chance d'avoir cette volonté de plaire et d'être aimée (donc faire l'effort de rentrer dans les cases, sans que ça soit conscient), et d'être très scolaire (donc j'avais plutôt des bonnes notes).
Ca a fait une adulte globalement bien insérée dans la société, avec une vie équilibrée, et mes petits travers bizarres.
Je poste là, je continue à répondre ensuite, vous avez posté entre temps alors...