Pour moi le respect du cheval, dans le cadre d'un cheval travaillé par l'homme, commence par cette simple phrase :
Apprendre sans contraindre, demander sans imposer, éduquer sans figer.
Ce qui peut aussi s'exprimer grace aux phrases de ces très grands cavaliers, qui m'ont inspiré :
"S'adresser au cerveau du cheval" (JDO)
"S'adresser à l'intelligence du cheval" (P.Karl)
Et c'est cette petite chose qui, à mon avis, manque à énormément de cavaliers. Ils n'éduquent pas leurs chevaux, en leur APPRENANT les attitudes à prendre, les mouvements à effectuer, ils ne cherchent pas à faire comprendre au cheval ce qu'il y a à faire, il se content de le mettre dans la position voulue, de le contraindre au mouvement exigé, et le cheval, bloqué entre mors, lanières et aides, effectue le mouvement mais parce qu'il n'en a, physiquement, pas le choix.
C'est un peu comme apprendre à un gamin à ne pas parler en cours en lui mettant un baillon sur la bouche, à lui apprendre à ne pas faire de bêtises en l'attachant à sa chaise, etc...
Le respect, ou en tous cas le début du respect, serait simplement de lui apprendre, en lui expliquant dans un premier temps, qu'on ne doit pas parler ni lancer des objets sur les autres en classe, puis la deuxième étape, essayer de lui montrer pourquoi ce n'est pas bien. Peut être, si les désobéissances persistent, passer aux sanctions (à la voix uniquement, bien entendu, ou bien les punitions "morales" : travail obligatoire le soir, plus de sortie, etc...).
Pour le cheval, c'est pareille. Beaucoup de cavaliers ne respectent pas leur cheval en lui indiquant, le plus clairement possible, avec des aides douces, et la voix comme guide, l'attitude à prendre, le mouvement à effectuer. Ils "oublient" de lui APPRENDRE à faire ces choses ! Et quand le cheval, bien qu'ayant compris, "teste" son cavalier, ils en viennent aux moyens coercitifs ou violents, alors qu'il existe des "punitions" tellement plus efficaces et plus douces : une réprimande sèche à la voix (la voix n'ayant jamais fait mal à personne, vous en conviendrez), une demi longueur au reculer (ou toute autre punition par le travail, qui est à mon sens celle qu'il faut pratiquer, si cela s'impose).
En résumé, ma notion du respect commence ici : ne pas prendre le cheval pour un "animal à dresser", mais comme un "compagnon à EDUQUER", on APPREND à un cheval, on ne le dresse pas.
Ma petite contribution à ce débat au combien intéressant
Je rejoins sam sur un certain point, "l'homme de cheval", pour aller plus loin, se doit d'apprendre les bases de l'éthologie (au sens propre du terme "étude du comportement"), de la biomécanique équine, quelques éléments d'anatomie et de physiologie, puis les grands maîtres classique et ensuite autant de lectures et stages que possible.
Pourquoi ?
Parce que ça fait aussi parti du respect du cheval. Peut être une forme de respect un peu différente. Une raison simple à cela : le cheval ne parle pas notre langue, et à priori, il ne le pourra pas. C'est donc à nous de "parler cheval", c'est à NOUS de nous faire comprendre par le cheval, et c'est aussi à NOUS d'essayer de le comprendre, dans SES moyens d'expression. Et comment établir cette communication si on ne cherche pas à comprendre comment fonctionne, sur le plan mental, sur le plan physique, le cheval ? C'est difficile. Mais, pour lui apprendre des choses, puis communiquer avec lui (et donc, le respecter, la communication étant la base du respect mutuel), il faut en passer par là, au moins, un minimum.
