Oui, ici je suis d'accord. Mais quand je vois Adèle qui n'a quasi pas eu de pleurs du soirs et Mannaïg avec qui ça a été un enfer pour nous avec un combo bébé qui ne dort pas plus de 45mn de suite parce qu'elle veut dormir sur le ventre et que ce n'est pas recommandé, c'est par là que j'entends que nous c'était symptomatique d'un souci. Les coliques oui mais pas que [dans notre cas].
Et pourtant Adèle a eu des coliques +++ qui nous ont conduit aux urgences parce qu'on pensait qu'elle c'était fracturé qqch.
Et même pour les coliques il existe des choses (julep gommeux etc.) qui fonctionnent plutôt bien pour les bébés chez qui c'est trop douloureux.
Adèle n'a pas eu de pleurs le soir, Mannaig si, c'est la magie des bébés et leur individualité. Ma fille a chialé les 4 premiers jours de retour de la maternité, quasi non stop. Pas la fille d'une copine qui a eu un bébé quelques mois après moi. Mais Jeanne a fait ses nuits à 2 mois, celle de ma pote a 20 mois. Jeanne était quasi pas posable, la fille de ma pote était ultra facile à cet égard.
Pour les coliques il n'existe rien Leolette. Parce qu'en fait ça ne veut rien dire les coliques. On ne sait pas pourquoi les bébés pleurent autant le soir, mille thèses ont été avancées, notamment le système digestif en maturation, la croissance douloureuse, ou la baisse de luminosité le soir. Tous les trucs qu'on vend dans le commerce/pharmacie, et que j'ai utilisé hein, c'est du sucre. Ca nous donne à nous parents un sentiment de pouvoir agir et de sortir de l'impuissance.
En réalité, on compose toute. J'ai donné de la calmosine. Tu donnes du julep gommeux. J'ai fait en sorte que sur le début de la crise de larme ça soit le bain, pour éviter la spiral. Ca fonctionnait tant bien que mal. Ou alors qu'on soit occupée dehors (surtout moi d'ailleurs). On fait ce qu'on peut, dans une certaine solitude et impuissance.
Mais peut être que la solution c'est d'être accompagnée pour pouvoir accompagner bébé. Et qu'il n'y a que ça à faire plutôt que de chercher des explications médicales qui n'ont pas vraiment de sens. Et de donner des trucs sucrés avec absolument rien dedans, un pansement sur une jambe de bois.
Après je comprends complètement la détresse et la recherche de solution. Je ne juge pas du tout.
Pour te dire, l'été dernier, en arrivant sur notre lieu de vacances au bord de la mer, Jeanne a été insupportable pendant 3 jours. Un spectacle son et lumière. Des crises de folie. Incompréhensible, on ne l'avait jamais vu comme ça. Je ne comprenais pas. En désespoir de cause, j'ai chopé un sirop pour Jeanne, truc d'homéopathie de merde, genre le 3ème jour. De fait le 4ème elle était bien plus cool. Lien de cause à effet? Non pas du tout, c'est un sirop de merde. Mais j'était dans l'impuissance. En réalité c'était sans doute le temps dont elle avait besoin pour s'acclimater au lieu (au bord de la mer) à la maison, à la présence de tout le monde dans cette maison (ses grands parents, son frère... etc). J'aurais dû accompagner calmement, mais c'était moi même mes premières vacances avec Jeanne au bord de la mer, j'étais ultra en attente de ces vacances, j'avais tellement d'attentes pour ces vacances. Combo explosif c'était certain.
Et pourtant, un médecin généraliste un pédiatre devrait avoir cette approche. Certains l'ont et bien heureusement. La faute au déficit de médecins, au fait de vouloir avoir toujours plus de patients/rentrée d'argent etc.
Je connais une généraliste chez mes parents qui prend un patient toutes les 30mn justement pour avoir le temps avec chacun. C'est un choix de sa part.
Mais 30 minutes c'est pathétique. 30 minutes c'est tjs pas suffisant. C'est parfait pour poser un diagnostique simple et pour faire des vaccins. Mais c'est absolument rien quand il s'agit d'un accompagnement réel à la parentalité.
Je suis dans un département où il n'y a aucune pénurie de médecin généraliste. Je suis dans un village de 1800 habitants et on a trois généralistes. Je te laisse imaginer autour. La généraliste de Jeanne est adorable, c'est pas le sujet. Mais elle est médecin, pas psy, pas puéricultrice, pas doula, pas SF... etc. Elle ne peut pas porter toutes les casquettes. Elle peut me tenir la main quelques minutes si je suis au bout de moi même mais ça s'arrêtera là.
Perso, j'ai eu une puer qui est venue faire quelques nuits à la maison, pour me soulager. J'avais une nuit par semaine gérée par elle et moi je pionçais. C'était très soulageant. Avec le recul je réalise que ce n'est pas vraiment de sommeil dont j'avais besoin mais de soutien, j'avais besoin d'être entourée pour pouvoir entourer Jeanne. D'ailleurs quand ma soeur est venue quelques jours, ainsi que mon frère, je me suis sentie complètement rassérénée. Ils étaient là, avec moi, dans une ambiance super conviviale et familiale, mon frère prenant Jeanne pour l'endormir pendant qu'on papotait autour d'un apéro, ma soeur donnant le biberon, tout le monde mettant la main à la pâte, nous étions dans un cocon de bienveillance et de douceur.