Je prends enfin le temps de répondre sur les enfants rapprochés.
Pour mémoire, les filles on 360 jours d'écart, donc à peine un an.
Sur le quotidien : je dirais que c'est sport, notre quotidien est tourné autour de notre vie de famille mais c'est aussi un choix de notre part. Les filles sont encore toutes petites également (21 mois et 9 mois).
On sort de 15 jours où on a été malades. Les filles en décalé, moi au milieu. On a pas eu de vacances depuis plusieurs années non plus, Baptiste commence une formation et a deux heures de trajet par jour.
Bon, et bien là il est en arrêt pour 15 jours, le docteur a signé la cloche du burn-out. Il va mieux depuis hier.
Combo grosse carence de sommeil (particulièrement depuis 15 jours) avec pic de croissance +++ d'Adèle le we dernier. Heureusement que mes parents étaient là car on était à bout.
C'est mieux depuis dimanche soir là.
Deux enfants c'est donc potentiellement 2x plus de réveils la nuit, 2x plus de microbes ...
Ça c'était pour le négatif.
Pour le positif :
Perso j'ai toujours voulu avoir des jumeaux et avec les filles on a vraiment l'impression d'avoir des jumelles et de plus en plus. Elles se cherchent, s'appellent... Adèle, la plus petite, hurle de rire aux bêtises de sa soeur. Elles sont fusionnelles pour le moment. On va vraiment essayer d'éviter d'instaurer entre elles une rivalité en grandissant.
Quand Adèle est née, Mannaïg n'avait donc pas un an, elle n'a pas eu de période de jalousie et en 2-3 jours a intégré sa soeur dans le quotidien comme la normalité. Elle n'a pas eu tellement le temps de savoir ce que ça faisait d'être ''enfant unique". Elle partage donc très volontiers son quotidien, ses jouets, apprend à patienter, à attendre son tour. Elle n'est pas toujours ok et veut bien souvent ce que sa soeur a dans les mains. Mais on explique, on partage, on fait de la médiation. C'est ça aussi la vie. Tout ne peut pas être centré autour de soi.
Pour autant Mannaïg apporte des jouets à sa soeur, des doudous, lit des histoires, des câlins, des bisous etc.
Je vois la différence avec l'autre petite chez la Nounou qui est fille unique et pour qui c'est hyper compliqué de prêter, partager etc.
Mannaïg est en pleine période d'affirmation de soi et ce n'est pas forcément évident au quotidien et exprime plus de jalousie envers sa soeur qu'avant. En ce moment elle veut redevenir un petit bébé par moment. On compose entre la mettre à une place de bébé et la porter à sa place de petite fille qui a de chouettes avantages. On alterne entre ces deux positionnements au besoin.
Se pose la question d'un troisième. Quand je vois la relation des filles je me dis qu'intégrer un troisième ne sera pas simple si on attend trop. J'aimerais qu'ils soient tous dans la même dynamique. Mais en terme de logement, véhicule et budget, ce n'est pas jouable actuellement.
Et puis par moment on en chie tellement que je ne me vois pas renquiller pour les nuits pourries et compagnie. Et en même temps...c'est tellement du bonheur.
Alors oui ce n'est pas toujours facile, oui on est fatigués (mais qu'importe qu'on en ait 1 ou 18, c'est fatigant d'être parent !) mais punaise c'est tellement du bonheur de les voir ensemble, évoluer. Je ne regrette pas une seule seconde d'avoir eu des enfants si rapprochés.
Quand je vois Mannaïg, je me dis que dans un an avec Adèle elles seront deux à venir faire des câlins dans le lit, deux à faire du vélo. Elles auront un lien à vie.
Je vois le cousin de Baptiste qui a 12 ans et qui est enfant unique. Ses parents ont eu un coup au moral lors du décès du grand-père en se disant que le jour où eux décéderaient, leur fils serait tout seul.
Quand je vois ma filleule de 6 ans et demi, elle est vraiment en place d'enfant unique élevée dans un milieu d'adulte et donc pas toujours à sa place de petite fille ... Elle ne sait, en plus, pas du tout entrer en interaction avec les autres enfants, c'est compliqué même avec mes filles. Elle prend une place de maman assez souvent avec elles plutôt que d'être dans une relation d'égal à égal. Elle a beaucoup de mal avec la frustration, le partage de l'attention. Et à juste titre puisque chez elle il n'y a pas de raison à ce qu'on lui dise d'attendre ou de partager.
Sur la répartition entre les deux au plan affectif : L'amour se multiplie à chaque fois, c'est complètement vrai. J'ai eu ces questionnements pendant la grossesse et je ne voyais pas comment je pourrais aimer un autre enfant autant que Mannaïg.
Et pourtant, c'est complètement possible. Alors oui, je suis moins disponible pour l'une ou pour l'autre au besoin mais quand ça part en live on fait un regroupement général en câlin général sur le tapis. Il y a toujours de la place dans des bras ou sur un genou.
Les filles ont quand même rarement besoin des bras en même temps. Et puis quand ça arrive il y a aussi le portage.
Parfois ça me fait mal au coeur de devoir faire patienter l'une ou l'autre, mais ça serait aussi arrivé avec un seul enfant. Il y a des impératifs quotidien genre faire à manger ou se doucher où l'enfant patiente dans tous les cas.
Et puis les filles sont tellement différentes. Autant Mannaïg ça a été hard, c'est souvent plus intense, plus passionnel avec elle. Alors qu'Adèle est beaucoup plus cool raoul (sauf les endormissements en ce moment! La joie des neuf mois).
Comme je regrette également ces moments de tout petit où ils dorment que sur toi. Ces moments de fusion. Alors que sur le coup ça m'était insupportable. J'avais besoin de me retrouver sans bernique accrochée au rocher...alors que ce matin je demande à Mannaïg si elle veut un bisou avant que je parte au boulot et elle me dit ''bisous pas, bonne journée maman à ce soir". Merci l'ingratitude
