elypial a écrit le 26/12/2022 à 20h00:
Édit: j'ai relu mon message car je ne voyais pas ce qui pouvait être pris pour une attaque. La partie relative à ta vie perso n'est pas un jugement mais un ressenti. Ne te connaissant pas, je n'ai aucune idée de ta vie ou de ce par quoi tu as pu/du passer. Mais la violence de ton message me laisse penser que tu vis/a vécu avec le profil d'homme que tu décris et que ça du laisser des séquelles.
Et enxcore d'une fois, je n'ai aucune mauvaise volonté ou jugement. Juste, je ne partage pas ton point de vue parceque MON expérience de vie fiat qu'on est très loin de tout ça..
Réduire le militantisme féministe et les questions des discriminations faites aux femmes à des séquelles que j'aurais de part les hommes que j'ai eu dans ma vie, c'est une manière de nier une réalité sociétale.
Et quand je vois
kasugaii qui doit répéter de nombreuses fois qu'elle n'a pas de pb de couple et que son époux est un homme formidable pour être entendue, ça me fâche.
Les débats sociétaux concernant les femmes ne se réduisent pas à leurs expériences malheureuses ou heureuse et à leurs émotions. On est toute capable d'élaborer, d'avoir une conscience politique, et des opinions argumentée.
Et me concernant, en fait mes convictions féministes se sont forgées avec la maternité et plutôt dans les constats que je faisais au boulot. Ca n'est pas tant ma relation personnelle aux hommes qui a été l'élément déclencheur mais plutôt le constat de ce plafond de verre, de cette immense difficulté à concilier une vie professionnelle riche et dynamique avec la maternité, et qu'il allait falloir agir la dessus. Et je ne parle même du fait que si les femmes sont si peu représentée dans l'espace public, dans la vie publique, c'est qu'elles n'ont pas le temps entre le boulot et les enfants. On pourra faire toute la discrimination positive qu'on veut, comment pourrions nous nous investir, militer, nous cultiver pour militer efficacement, nous former une conscience politique efficiente, si déjà bosser avec des enfants demande une logistique complexe?
Ca demande un investissement des pouvoirs publics, mais une conscience des hommes de cette réalité. Plus ils prendront leur part, plus ils investiront la sphère privée, plus nous pourrons investir la sphère publique et porter notre voix. Ca fait des siècles que nous sommes volontairement écartées de la sphère publique et réduite aux contingences privées et familiales, justement pour éviter l'émergence de ces débats. Des femmes se sont battues pour qu'on vote, qu'on puisse ouvrir un compte bancaire, qu'on puisse être autonome, qu'on puisse divorcer. Mais ça n'est que la partie émergée de l'iceberg.
Comment peut on accepter que la maternité puisse être une pénalité professionnelle et salariale? C'est une réalité constatée par l'ensemble des économistes. 78% des emplois à temps partiels sont occupés par des femmes. Comment peut on nous femmes accepter que la maternité nous appauvrisse? Tout comme le mariage. Les statistiques ont démontré que la maternité est le lit de nos discriminations, que si avant la répartition des tâches domestiques pouvait vaguement être égalitaire, dès la naissance des enfants les femmes consacrent plus de temps aux tâches domestiques et les hommes moins. C'est nécessairement révoltant.
kiki26 En fait, la façon dont tu gères l'organisation de ton couple ça ne fait bondir personne parce qu'on fait toute un peu comme toi. Il n'y a pas une femme sur ce poste qui a une organisation égalitaire avec son partenaire, on trouve des modes de fonctionnement qui conviennent, on fait avec ce qu'on a, on fait en sorte que ça fonctionne.
La façon dont on fonctionne individuellement n'est pas révélateur d'un problème systémique et sociétale.
Savoir si tous les hommes sont des Bernard n'est pas intéressante non plus. Statistiquement, tous les hommes sont plutôt des Bernard parce qu'ils ont grandi dans une société qui les conduit à l'être, à avoir ces réflexes.
Quelques unes d'entre vous avez bondi sur la description de Bernard. Mais il est pas du tout méchant Bernard. De son point de vue c'est pas hallucinant. Et vous l'auriez en face de vous, il ne vous serait pas antipathique. J'en ai des centaines dans mon bureau, je défends leur dossier avec conviction. J'ai pas de soucis éthique sur le sujet, le mec est plutôt sympas hein. Il a envie de la résidence en alternance pour voir plus ses enfants, il trouve que 4 jours par mois c'est pas assez, finalement il a raison. Il a le droit d'exprimer ce manque, il les aime ses enfants, profondément. C'est un type aimant, sympas avec le môme, il joue avec eux, il les emmène en vacances, la maison est adaptée et il habite à côté de l'école. Il est légitime.
Le récit de Bernard et de Micheline ne s'oppose pas. C'est deux voix distinctes mais pas opposées. Ce que ça met en évidence c'est Bernard il sait même pas qu'elle est l'organisation mise en place.
Et non je ne vois pas ça chez des couples âgés. Je le vois chez des couples entre 30/40 ans.