tidesigual
Citation :
ça me renvoie un peu à la notion "d’intention" chère à Michel Robert ... si l'intention précède l'action alors on a toutes les chances que celle-ci
Oui absolument.

Il s’agit un peu d’être mentalement dans ce qu’on veut obtenir plutôt que de penser aux difficultés que l’on a dans un exercice ou de penser que ça ne fonctionnera pas.
Notre pensée influence automatiquement notre attitude, nos gestes, notre ton, etc…. c’est exactement pareil avec les chevaux que certaines personnes n’arrivent pas à attraper au pré. Elles mettent derrière plein d’interprétations négatives, et elles se présentent dans le pré avec. On a beau leur proposer des solutions, elles répondent toujours « ça ne marchera pas ou ça m’étonnerait que ça marche ou j’ai déjà tout essayé ça ne fonctionne pas ». Et évidemment…ça ne marche pas. Ce qui les conforte dans leurs idées… Du coup, elles ont aussi des difficultés à être dans la répétition d’une chose qui n’offre pas un résultat immédiat tellement elles sont convaincues qu’il n’y a rien à faire…
Bref, ce à quoi on pense, notre état d’esprit, et même notre sincérité dans cet état d’esprit, influence suffisamment notre façon d’être pour que la sensibilité du cheval y soit réceptive et que cela conditionne le sens de sa réponse.
Citation :
Pensez vous que c'est la bonne voie ?
ou dois-je en quelque sorte le convaincre d'accepter dès maintenant un contact permanent ( entendez moelleux)?
Je suis partisane de la progression lente, pour moi c’est toujours essentiel de mettre les chevaux en situation de réussite pour consolider leur confiance et leur envie. Donc, j’aurais tendance à approuver ta façon de faire, d’autant plus avec un cheval comme le tien. Après, je crois qu’il faut aussi que tu ne te laisses pas « endormir ». Que tu sois aussi toujours avec l’objectif discret de « gagner » du terrain dans l’exigence de son exécution, en qualité.
Donc, que tu puisses au bout d’un certain temps, aller un peu plus loin que ce qu’il accepte. Venir de temps en temps, repousser sa limite pour qu’il puisse expérimenter les choses positivement.
La mienne aussi vivait beaucoup de choses comme une agression. Mais au bout de 2 ans environ, elle avait pu éprouver ma persévérance autant que ma douceur. Jamais, je ne l’ai mise dans une situation douloureuse, jamais je ne me suis énervée ou je ne l'ai sanctionné quand elle partait en sucette ou refusait de faire quelque chose, je n’ai jamais aussi le ton, ni dans ma voix, ni dans mes aides. Même lorsqu’elle partait complétement en rétivité ou en angoisse. Du coup lorsqu’elle a été plus apaisée et confiante, j’ai commencé à l’emmener très progressivement à « affronter » ses peurs. Le contact à la main en faisait partie. Comme certaines demandes à la jambe isolée.
J’allais juste sur le fil de ce qu’elle trouvait tolérable et j’adoptais exactement la même façon de faire, celle qu'elle connaissait : je n’abandonnais jamais ma demande mais je demandais avec beaucoup de calme et de douceur, autant de fois que nécessaire, jusqu’à ce qu’elle propose une réponse dans le calme. Même la seule expression de son intention de réponse, je la validais très positivement du moment qu’elle essayait quelque chose dans le calme. même si ça durant 15 minutes pour obtenir juste un pli.
Avec ces chevaux en rééducation, il faut vraiment travailler sur le murmure des aides. Ils sont réactifs et hyper sensibles. Donc au début, il me semble important de faire 100 fois moins qu’avec un autre cheval. Ton contact permanent, doit être moins qu’une plume ! Par contre, il ne faut pas y renoncer et dès que ton cheval y reste 2 secondes, tu cèdes et le félicite comme s’il avait gagné l’Arc de Triomphe !
On est plus que jamais dans le « demander peu, récompenser beaucoup », en oubliant le « demander souvent » qui les oppresse. Et on demande très très très très peu !
En première intention, il faut parvenir à leur apporter la preuve répétée qu’on ne leur fera plus jamais mal et que tout ce qu'on demande est facile. Une fois qu’on a réussi cela pour chaque geste, chaque exercice, chaque demande, alors on peut commencer à parler équitation.
Tu peux aussi essayer de codifier ce contact permanent à pied, à l’arrêt puis au pas. En y associant des mots, des gestes attentionnés, construire un rituel qui le prépare à ce contact, l’accompagne et le récompense et que tu transposeras en selle ensuite, à l’arrêt, puis au pas.