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Le monde part en cacahuete
Posté le 21/12/2016 à 16h42
gaby790
Posté le 21/12/2016 à 16h42
Aaaaaaah, la théorie du "C'était mieux avant."
Je pense qu'on la ressent tous à un moment donné mais qu'il faut la prendre avec du recul. Il y a un effet de nostalgie qui peut troubler notre jugement. C'est sans doute pire sur certains points mais il ne faut pas oublier que c'est mieux sur d'autres.
Je pense que la situation globale économique veut ça également. Difficile pour les jeunes et moins jeunes, de rester, notamment en milieu scolaire, droit dans ses bottes, sage petit élève qui fait bien son travail. On a tous plus où moins le sentiment de ne pas savoir dans quelle direction on va. Ce sentiment est normal quand on grandi, dans une moindre mesure. Avant on savait que si l'on travaillait un tant soit peu, on aurait du travail, dans un milieu qui nous plait ou pas mais c'était comme ça pour tout le monde et on avait pas de questions à se poser. Aujourd'hui c'est différent, les études longues ne sont même plus l'assurance d'un emploi et les études courtes rares sont celles qui suffisent pour en vivre. Comment demander aux jeunes de s'investir alors qu'ils entendent sans arrêt autour d'eux, dans leur famille ou dans les médias que de toute façon il n'y a pas de travail? Comment garder sa motivation et ses envies de réaliser ses rêves alors qu'on entend cela tous les jours?
Moi même j'ai toujours fait l'effort d'être la bonne petite élève bien sage qui fait pas de conneries en essayant de me persuader que cette attitude me serait toujours positive un jour, dans le sens où à défaut de tout m'apporter, au moins je ne me pénaliserais pas? Sauf qu'aujourd'hui j'arrive au terme de ma licence en biologie et je suis totalement perdue. Je ne veux pas continuer les études (très mauvais échos de l'organisation du master, manque de motivation car trop vague...), mais je sais qu'un bac +3 dans ma branche c'est comme si je n'avais rien. C'est pas rageant, tout ça pour rien? Moi qui suis pressée d'avoir un travail, mon logement, un cheval et des animaux? Plus j'avance et plus j'ai l'impression que ça recule d'autant.
Parallèlement, il y a le développement des réseaux sociaux qui amènent les gens à se comparer aux autres en permanence. On fait aussi moins attention à notre façon de parler sur le net puisqu'on a plus l'interlocuteur en face, les débordements et irrespects arrivent plus facilement.
Maintenant concernant l'irrespect aux professeurs, eh bien je pense qu'il est en parti du au désintérêt global que les élèves portent à l'école. Le contenu de ce qu'on leur apprend manque à mon avis de sens pour les gosses. Il y a beaucoup de théorique et pas assez de pratique, l'apprentissage reste inchangé depuis des siècles à part des petites réformes à droite à gauche qui change à l'annonce mais pas au contenu. Ceci est du à un manque de moyens également. Les enfants se sentent également tout puissants car ils sont intouchables, c'est tout juste si un professeur a droit de sévir aujourd'hui. Au moindre petit truc les parents viennent se plaindre qu'on a été méchants avec leurs gamins. Le fait qu'il y ait beaucoup plus d'élèves par classe joue aussi. A mon époque (c'est pas si loin), en maternelle nous étions 9 dans la classe, aujourd'hui ils sont une trentaine. Et c'est comme ça à tout les niveaux. Si bien que les enseignants ne peuvent pas prendre du temps pour chaque élève, le fait d'en rassembler autant dans une même classe pose également des problèmes de concentration. Certains élèves décrochent car on ne leur accorde pas le temps qu'il faudrait lorsqu'ils sont en difficulté, et avec le décrochage vient l'irrespect aussi. Je ne jette pas la pierre aux professeurs, leurs conditions de travail sont vraiment impossibles.
Avant il y avait peut être moins d'irrespect oui, l'éducation marchait à la baffe, les jeunes entraient dans le monde du travail beaucoup plus tôt, il n'y avait pas de questions à se poser. Étaient ils plus heureux? Je ne pense pas forcément, c'était pas plus ou moins, juste différent. On ne leur demandaient pas leur avis, ils faisaient un boulot qui ne leur plaisait pas forcément.
En revanche aujourd'hui je trouve qu'il y a globalement une sorte d'engourdissement de l'être humain (adultes ou pas). On parle beaucoup mais on ne fait rien. On va manifester dans la rue un jour autorisé bien sagement, on ne nous écoute pas quand même, on se dit que tant pis ça n'a pas marché et on retourne à notre train train. C'est un exemple et c'est comme ça pour tout. Chaque tentative d'action de notre part même dans notre vie personnelle est avortée par ce contexte actuel. Alors on finit tous par s'endormir.