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Alezans mal-aimés?
Posté le 09/08/2017 à 10h31
Il est de bon ton de nos jours de minimiser l'impact de la génétique au profit de l'acquis ou de critères environnementaux. Par exemple chez les humains (on va sortir du sujet des alezans encore un peu plus lol), il est très politiquement correct de sortir que tous les enfants naissent remarquablement intelligents et que la différence se joue à la qualité de l'éducation reçue.
De même, on découvre des facteurs génétiques à de nombreuses maladies très régulièrement, maladies dont les médecins étaient certains qu'elles n'étaient dues qu'à des facteurs environnementaux: schizophrénie, autisme, Alzheimer...
Pour revenir aux chevaux, on n'a pas encore trouvé les causes génétiques derrière la qualité des pieds d'un cheval, mais ce sera peut-être fait un de ces jours. En tout cas, rien ne prouve que les seimes / mauvaise corne n'aient pas une base génétique (même si, évidemment, l'alimentation, le travail et la qualité de la ferrure ou du parrage jouent aussi). Et comme le dit très justement Zacharrie, c'est d'autant plus surprenant qu'elles apparaissent (et surtout qu'elles l'arrêtent pendant une longue période) chez un cheval de dressage au suivi vétérinaire certainement plus que sérieux.
Après, bon, il y aussi le fait qu'une vie en box (peut-être que ce n'est pas son cas, je ne sais pas) ne fait pas de bien aux sabots mais c'est un autre débat.
Et puis, pour Don Juan, il est n'est pas mort de seimes, que je sache. On parle d'une maladie rare foudroyante, même pas d'une colique...!
De toute façon, (bon on s'éloigne vraiment du sujet...), pour moi, un des problèmes de l'élevage de sport, c'est de privilégier la qualité sportive aux dépens d'autres critères qui devraient pourtant primer. Je ne dis pas que ces autres critères sont passés systématiquement à la trappe, simplement je trouve qu'ils devraient être davantage pris en compte.
Ainsi, quand je lis les nombreux post ayant pour but d'aider un membre à choisir un étalon pour sa jument, ce sont souvent les même critères qui reviennent: papiers, aptitudes sportives, technique, modèle... Le caractère est souvent abordé mais il devrait jouer un rôle bien plus central dans la sélection des reproducteurs, tout comme la santé.
En faisant reproduire des chevaux avec des soucis de santé mais des aptitudes sportives extraordinaires, on affaiblit l'espèce et on va complètement à l'encontre de la sélection naturelle. Après, on s'étonne que les chevaux de sport soient fragiles...
Il ne viendrait pas à l'esprit d'un éleveur sérieux de faire reproduire un chien agressif ou même simplement timide, uniquement parce qu'il correspond parfaitement au standard de sa race. De même, un éleveur de poules choisit (en théorie) celle qui a prouvé sa robustesse en survivant à la fois à une mue et une saison de ponte, pas la première poulette venue juste parce qu'elle correspond au standard.
Or, chez les chevaux, déjà on peut faire reproduire des pouliches de 2 ans par transferts d'embryons, pouliches dont on ne sait pas grand chose, elles sont trop jeunes... Et on continue de se tourner vers de supers étalons, certes, mais au caractère exécrable comme l'Arc ou Cornet.
Pour moi, les valeurs sûres, ce sont les étalons qui ont fini leur carrière tard et au plus haut niveau, comme Romanov II. Je ne connais pas son caractère ni ses soucis de santé s'il en avait. Mais, pour moi, il est plus intelligent de recourir à ce type d'étalons qu'à des étalons ayant été arrêtés tôt pour des raisons inconnues (comme Lauterbach, par exemple).