legend281 Puisqu’audreygmd ne détaille pas plus que « Mr Fabre me faisait tricher » (à savoir qu’il est tête de liste des entraîneurs français depuis xx années pour ceux qui ne connaissent pas), il y a 2 raisons qui poussent les entourages à limiter les perfs d’un cheval :
- viser une autre course mieux dotée. C’est encore plus présent chez les trotteurs où l’essentiel des engagements se fait en fonction des gains. Chez les galopeurs c’est surtout le poids qui sert d’ajustement. Soit il est attribué directement via la valeur handicap. Ex : la 3eme à chantilly aujourd’hui, ref +20,5. Un cheval en 35 de valeur portera 55,5kg (hors décharge éventuelle du jockey), un autre en 38 portera 58,5kg. On estime qu’un kg de différence entre deux chevaux « égaux » induit une longueur à l’arrivée (=1 cheval, soit environ 2m). Le principe d’un handicap est de jouer sur les valeurs des chevaux et donc les poids portés pour équilibrer les chances des concurrents. Chaque fois qu’un cheval court, les handicapeurs de France Galop révisent sa valeur à la hausse ou à la baisse en fonction de sa perf, de ses concurrents... il peut donc être intéressant de ne pas faire briller un cheval pour faire baisser sa valeur et accroître ses chances dans un handicap suivant.
Pour d’autres courses, ce sont les gains qui comptent (« les chevaux porteront 2kg par tranche de 3000€ gagnés depuis le 1er juin inclus »). On peut préférer la 3ème place d’une course pour être dans une tranche plus avantageuse la fois suivante.
- augmenter la côte du cheval. Seuls les initiés ou les turfistes observateurs sauront que les dernières perfs du cheval ne reflètent pas sa valeur. Du coup il sera peu joué, donc les paris rapporteront plus. A noter que les pros n’ont légalement pas le droit de parier. Certains propriétaires n’hésitent pas à fortement miser sur le cheval le jour J.
Il n’est pas nécessaire de faire tirer le jockey pour que le cheval fasse une mauvaise perf. Un travail un peu appuyé la veille, ou au contraire trop léger, un mauvais parcours... Après ça reste du vivant, on fait ce qu’on peut, pas toujours ce qu’on veut ! C’est pas parce qu’un cheval part bille en tête que le jockey a pour consigne de perdre. Entre la stratégie des bipèdes et les envies des quadrupèdes il y a parfois un (gros) écart
Il y a aussi des entraîneurs qui « oublient » malencontreusement le tapis de plomb (qui permet d’ajuster le poids quand le jockey est trop léger) au moment de seller leur cheval, mais qui pensent à le rendre au jockey avant la pesée post-course.

Le Galliard a été suspendu 1 an pour avoir (pas assez) discrètement délesté son cheval de 15kg... la jockette, complice, avait pris 6 mois.
Pour ce qui est du dopage, c’est très contrôlé, mais les tricheurs ont toujours une longueur d’avance sur ceux qui les traquent. Cf. le cobalt, maintenant considéré comme dopant. Depuis qu’il est recherché, plusieurs entraîneurs de trot et de galop se sont fait prendre la main dans le pot à confiture.
À côté de ça, un entraîneur a été lourdement sanctionné (amende + 1 ou 2 ans de suspension) pour dopage récemment. Un de ses pensionnaires a été contrôlé positif à cause d’un complément quelconque dont l’étiquette ne mentionnait pas tout. L’entraîneur a fait appel mais sa sanction a été maintenue car il est responsable de ce que les chevaux de son écurie reçoivent.
Au pire, il y a les prêtes-noms... Officiellement c’est M. Tartampion qui entraîne, officieusement c’est M. Dupond qui est au bord de la piste, malgré sa suspension.
Pour les engagements, ça gueulait surtout parce que FG limite depuis 4 ans le remboursement des frais de transport à 3000€ / cheval / an. C’est sûr que pour les entraîneurs qui faisaient courir leurs pensionnaires tous les 8-10j, c’est vite sifflé. Certains rentabilisaient les chevaux en les faisant voyager (c’est un forfait, pas aux frais réels). 2 chevaux dans un camion = 2 indemnités. Certes, le camion consommera un peu plus mais de là à doubler...
Enfin, pour ce qui est des brutalités, envois à la boucherie... C’est comme partout, il y a des cons, sauf que dans les courses c’est télévisé, documenté... Le 1er copain de pré de mon cheval (16 ans, gentil, pas de pépin de santé) a été vendu par sa propriétaire pour être « cheval de famille ». Quelques mois plus tard, il était marqué mort sur les HN. Probablement un accident
Le coup du cheval abattu avec un pistolet c’était en Angleterre, ça a fait hurler.
J’ai déjà vu aussi un entraîneur faire recourir en haie un malheureux cheval qui n’avait jamais terminé un parcours en 3 ou 4 tentatives. Il y a laissé la vie. Ce genre de comportement révolte la majorité qui sont des passionnés mais ne sont pas (encore ?) sanctionnés. Les hippodromes sont de plus en plus attentifs à la sécurité, notamment en obstacle (travail sur les barres d’appel, les profils, les matières des haies). Il ne faut pas oublier que quand un cheval tombe en course, le jockey risque sa peau aussi.
Ruby Walsh (crack jockey anglais) avait fait une vidéo où il emmenait un turfiste faire une petite balade. Le gars l’avait accusé d’avoir été payé pour tomber en course. Bizarrement, à 60km/h, le turfiste a refusé de sauter du pickup en marche, même pour de l’argent