Merci déjà pour vos retours
J'ai donc eu mon cours cet après-midi, à 15h comme prévu. Mais autant vous dire que j'en pleure encore à cette heure-ci et que j'ai vraiment l'impression d'être une daube intersidérale qui s'est voilée la face des années durant en croyant savoir, mais sans rien connaitre du cheval du tout. Comme si toutes mes années de propriétaire m'avaient comblé la réalité que je suis juste une débutante ...
... En réalité et en vrai de vrai, quand je rationnalise un peu (mais ça reste coincé dans la gorge !!) ce poney me met face à mes problématiques personnelles. Je m'efface, je n'ose pas dire que je suis là, j'ai pas confiance en moi, je suis vite débordée par la situation, je ne suis plus du tout ancrée dans le réel et le présent, je suis dans l'attente systématique et finalement la réalité me blase et ... c'est l'effet boule de neige. Mais c'est exactement le même fonctionnement dans ma vie professionnelle, dans ma vie amoureuse ou même familiale. Si Tartine a su contourner un peu ça en étant extrêmement gentille, disciplinée et sensible, c'est pas le cas de Flip. Pas du tout. Si t'arrives pas à mettre un cadre, c'est clairement lui qui le mettra et ce sera fort fort fort (et ça l'est déjà) inconfortable pour l'humain.
De manière plus terre à terre, c'est un poney extrêmement intelligent, qui sait faire les choses, mais qui n'a plus aucune éducation. Il cherche à botter, il mord sans arrêt (il m'a carrément arraché le bonnet de la tête.), il pousse de manière assez brutale chaque limite. Et comme moi je suis vite dépassée, je rentre en conflit, j'essaie de le limiter, de le bloquer... Alors qu'en réalité, j'ai juste à être présente, bien ancrée, et je dois me donner le droit d'être là, à droite, à gauche, devant ou derrière.
LE COURS :
s'est passé dans la rue devant le paddock.
Déjà là pour moi c'était l'échec. On n'ira pas à la carrière, parce que le poney n'est pas connecté ni attentif à moi du tout du tout et si on prend une direction qui l'éloigne clairement, on le perd. Le but du coup, c'était de réussir à marcher calmement l'un à côté de l'autre et s'arrêter, ensemble.

Deuxième échec. En fait là déjà, j'ai moi-même déconnecté de la séance et j'avais inconsciemment baissé les bras. Sans m'en rendre compte. Je suis partie du principe que si on fait le cours là, qu'on n'est pas capable de marcher ensemble... Mais c'est mort en fait ! Mais finalement ça s'acquière. Et je l'avais bossé ça, avec Tartine, il y a 9 ans. Mais j'étais pas dans cette optique là avec le poney. A la rigueur, j'aurais carrément préféré un poulain, s'il fallait en arriver là. On a passé plus de 20 minutes rien qu'à ça. Marcher, s'arrêter, le faire reculer, remarcher, s'arrêter, le faire reculer, le remettre à sa place parce qu'il s'enroule entour de moi, etc etc... S'arrêter et souffler quand enfin il fait un arrêt pas trop mal.
Et la vraie problématique arrive. Elle me demande de déplacer l'épaule gauche puis la hanche gauche... Mais je suis incapable de revenir à sa gauche sans qu'il chique (fort), qu'il recule, me pousse de son avant main, ...

En réalité, c'est notre vraie problématique au quotidien sans que je ne m'en sois rendue compte et j'ai vraiment tilté en le ramenant au paddock. Mais bref, on bataille là dessus, épaule gauche, épaule gauche, arrêt, reculer, épaule gauche... On fait à droite, idem impossible de m'imposer fermement mais calmement pour lui dire "
OK, j'ai le droit d'être à ta droite et regarde comme c'est cool *gratouilles* d'être à ta droite". Et je bataille vraiment vraiment vraiment. La séance a duré 1h30, dans un froid polaire glaciale, avec la nuit qui tombe doucement, Golfite qui pète le fil de la séparation centrale du paddock...
Après la séance, une photo pour illustrer mon carnet de bord.
Maintenant on a des axes de travail et des objectifs. Que ce soit dans notre travail au quotidien ensemble ou seul. On reprend au départ, on a tout l'hiver pour ça. On va prendre le temps.
Objectifs :
¤ Sortir le poney en mettant en pratique cette séance quasi quotidiennement. Même 4 minute. Créer une habitude de séparation et de bonnes habitudes confortables dans notre déplacement ensemble.
¤ Travailler régulièrement même dès le matin dans les tâches quotidiennes au paddock/au parc les hanches, l'accès à chaque côté de l'animal, ignorer les mauvais comportements. Travailler le timing.
¤ N'arriver au contact des chevaux (pas uniquement lui)
UNIQUEMENT qu'en état de calme et de pleine conscience.
¤ Si les 3 étapes là se fluidifient et deviennent OK, rallonger progressivement mais jamais en atteignant la zone rouge.

je suis tellement mitigée. Je suis tellement entre deux... Contente que Sarah ait vraiment mis les problématiques en exergue, qu'on puisse les travailler. Heureuse d'avoir pris conscience des problématique ce soir-même ! Je m'en suis rendue réellement compte alors qu'avant ça je n'en n'avais absolument pas conscience du tout. Mais aussi très triste d'en être là. Au point 0. D'avoir tout à refaire. De réaliser que j'arrive pas à m'accepter, que je m'efface, que j'ose pas, que je le mérite pas (enfin toutes des remises en question très persos qui ne sont pas liées au cheval).