bref
Pour moi la discussion est primordiale, et la référence au classique c'est un peu comme la référence à un dictionnaire
Le vocabulaire de l’équitation est bien une des premières sources de confusion lorsqu’on monte à cheval.
Ce qui est dommage car nous avons à disposition plus de 2000 ans de littérature équestre à notre disposition. Des ouvrages qui livrent des compréhensions techniques, clarifient des notions, contribuent au fil du temps à affiner la connaissance du cheval, de son éducation, de son travail et aussi la compréhension du cavalier à cheval et le travail qu’il doit fournir sur lui-même.
Bien sûr certains avis sont divergents mais l’immensité de la ressource informative sur le sujet laisse clairement voir le bon sens des choses. Et à chaque siècle s’ajoute de grands contributeurs.
A partir de là, il m’apparait un peu vain, et surtout une bel perte de temps au détriment du cheval et du cavalier, de vouloir seul dans son coin redécouvrir l’eau tiède. Il m’apparait aussi triste que les enseignants ne s’appuient jamais sur ce riche savoir. Et il m’apparait déplorable que soit transformé la réalité du sens des mots au point de produire le contraire de ce qu’il faudrait, alors qu’il suffit de lire les "originaux".
Pour moi, toutes ces distorsions justifient toutes les discussions.
Le cheval est celui qui paye l’addition. Toujours. Il me semble donc primordial de faire l’effort de l’instruction même à petites doses, même à petit niveau, même pour aller se balader le dimanche avec Pompom.
Et l’instruction ne peut être valable que si on est parvenu à mettre derrière chaque mot la réalité la plus juste possible et pas une interprétation hyper subjective et arrangeante. C'est d'ailleurs valable pour la connaissance éthologique, la vraie.
En équitation tout est déjà écrit et depuis longtemps. La défaillance de l’enseignement moderne devrait donc conduire les cavaliers à se tourner vers l’information d’origine : les auteurs classiques, ceux qui ont posé les bases du savoir équestres, intuitivement par la pratique et l’observation. Les connaissances modernes, et notamment scientifiques ont finalement peu démenti la pertinence de ce qu’ils préconisaient dans leur majorité. J’ai lu récemment une étude biomécanique sur le travail selon La Guérinière. Il avait tout juste le bonhomme !
Leurs ouvrages sont probablement les plus sincères car à l’époque les parts de marché et le marketing étaient le moindre de leurs soucis.
Ensuite, dans le savoir moderne on trouve bien évidemment de très bonnes et belles choses. Mais pour moi, c’est toujours la multiplicité des auteurs, en croisant leurs avis et prescriptions qui permet de dégager la voie la plus sage.
Pour reprendre tes exemples, si on se passe de la littérature équestre et qu’on ne se fie qu’à son moniteur, pour certains un dos tonique, c’est un dos actif qui ondule avec force… dommage… la légèreté c’est rien dans les doigts, rênes flottantes, on demande presque rien et à peine… re-dommage….
Chacun interprétera les textes à sa façon, avec sa sensibilité. Là encore la discussion permet parfois d’éclaircir sa compréhension, de se poser d’autres questions. Tout le monde n’a pas la chance d’avoir un prof possédant une bonne culture équestre et une pratique quasi conforme à son discours.
Personnellement, je ne comprendrais pas que la classe soit donnée par une personne qui n’a jamais acquis de culture dans la matière qu’il enseigne. Bref… les mots ont un sens, il faut commencer par s’accorder dessus et peut-être éviter de réinventer des définitions en fonction de soi-même.
L'équitation c'est plus qu'une pratique sportive ou de loisir, qu'on le veuille ou non.