Ne pas laisser les choses se dégrader

powlet oh my god !!!
pour faire ça, ça doit quand même être un grand stressé...

J'ai moi même une jument avec du caractère, pas encore débourrée.
J'ai fais un stage equifeel avec elle et ma coach il y a peu et j'en étais ressortie vraiment dépitée, genre je m'en sors pas, elle a trop de caractère pour moi (jument irrespectueuse au début, très confiance, guerrière, mais une bouille à bisous qui peut passer des heures à se faire gratouiller, quand elle ne connait pas un exercice dit non de manière systématique)...
Deux fois alors que nous étions à pied (et que pour le coup je demandais plus rien de particulier), elle a fait mine de me menacer (oreilles en arrière, tête menaçante qui vient vers moi et elle arrive dans l'angle mort.
Bref un gros tableau négatif. J'ai fais un gros point la semaine dernière avec ma coach en mode, je suis trop nulle, elle serait mieux avec une personne plus qualifiée.

Ma coach m'a dit que j'avais les bonnes compréhensions, le bon timing mais que je m'imposais pas assez et que "malheureusement" c'était entre moi et... moi. Que je réfléchissait beaucoup (trop) aussi.
Donc on a parlé confiance en soi, estime de soi, et elle m'a dit de juste travailler le respect de la bulle avec elle de pas chercher à atteindre la perfection mais de réagir moi.
Elle m'a dit aussi qu'il fallait que je trouve ce truc seule car elle ne pouvait pas être derrière moi tout le temps et que ça risquait d'apprendre à la jument qu'avec moi il pouvait y avoir de l'irrespect.

Elle m'a aussi dit que le cheval apprenait un mauvais comportement très rapidement et que désapprendre ça prend du temps.

Qu'il ne faut pas espérer apprendre au cheval quelque chose du niveau Bac si déjà il n'est pas passé par la maternelle, l'élémentaire et le collège. Qu'il faut donc avoir un objectif et ensuite le découper en beaucoup de sous objectif en commençant par le plus simple. Que si ça bloque on revient au niveau précédent et on redécoupe celui où ça bloque...
Qu'il faut progressivement monter ses phases, qu'avec un cheval il faut éviter de rentrer dans le conflit, même si des fois il faut recadrer, car il est plus fort et plus gros que nous.

bref depuis une semaine je mets en pratique, hier nous avons fais un cours à pied et je me suis sentie mieux, plus réactive, moins dans la perfection mais plus dans la réalisation. Bon j'ai encore beaucoup de travail mais du coup en prenant confiance ça va nous aider.

Je trouve les conseils pour la sortie du box qui t'ont été donné très bien. Y aller progressivement, découper ton objectif : sortir du box tranquillement en sous objectifs.

J'avais une jument qui bloquait systématiquement sur un point précis du chemin menant à la carrière. J'ai vraiment galéré et en fait j'ai jamais vraiment réglé le problème si ce n'est que cet arrêt a été réduit au fur et à mesure (et qu'elle le faisait pour aller travailler ou aller brouter). Donc mon deal c'était ok tu as besoin de prendre la mesure de l'endroit (on arrivait sur la hauteur d'un coteau et on avait une vision impressionnante sur la vallée), donc on s'arrête 5s puis je monte mes phases et au fur et à mesure j'avais juste besoin de déplacer une épaule pour qu'elle reparte. C'était une jument qui pouvait rétiver (sans méchanceté, juste reculer mais potentiellement dangereux tout de même)

powlet Tu sais... Même avec soi-même, les périodes se suivent et ne se ressemblent pas.
Simbad, je l'ai emmené partout en cordelette ; il a fait avec moi des virées pour voir le feu d'artifice, sur la plage, à cru, avec le feu de joie et la foule. Sans bouger une seule oreille.
À d'autres périodes il a commencé à buguer sur les portails. Et à me foutre par terre pour un âne.
En ce moment il a décidé de tester ma patience et la solidité des attaches - il n'avait pas fait ça depuis 4 ans. À côté de ça je viens de faire une petite séance de plat sous la tempête, avec les shet d'un côté de la carrière qui faisaient les imbéciles et les chevaux derrière l'autre côté de la haie qui se faisaient leur course de galop. Et il n'a absolument pas moufté.

On apprend à les accepter avec leurs humeurs et leurs... particularités ^^

Coucou, un tout petit mot pour vous dire qu'en ce moment tout va bien. J'essaye de ne pas m'énerver quand il me provoque et... Ça marche merci à vous !

powlet


encore un petit effort de regard sur lui ... Il ne te "provoque" pas Il réagit et rien de plus. Certes ton attitude a une importance quand il réagit mais il ne réagit pas POUR te faire réagir à ton tour. Il réagit/agit parce qu'il a envie/besoin de réagir/agir et rien de plus.
Même si son action peut parfois s'apparenter à une demande et donc attendre une réponse de ta part, il n'y a pas derrière une volonté de "chercher le conflit", "te pousser à bout", "appuyer là où ça fait mal"... c'est à dire une intention relationnelle négative comme pourrait le sous entendre le mot "provoquer".

Pour avoir une relation saine et nourrir un attachement et une confiance réciproque, il faut porter sur le cheval un regard attentif, positif, neutre, réceptif... Et plutôt de que lui supposer des motivations plus ou moins perverses aux comportements indésirables, préférer s'interroger sur les déclencheurs et travailler dessus.

couagga oui je suis d'accord avec ce que tu dis bien sûr mais je disais provoquer parce que je pense qu'il essaye un peu de savoir qui de nous deux a le leadership. Même si je sais qu'il n'a pas été démontré que cette notion existe entre 2 espèces mais c'est comme s'il avait besoin de tester pour voir qui était le chef, pour savoir qui de lui ou moi a besoin de rester en veille permanente et qui peut se reposer sur la surveillance de l'autre.

Par exemple, l'autre jour il n'écoutait pas, il me marchait dessus tout ça et je l'ai fait bouger, juste quelques minutes. Ça l'a transformé, après on a pu faire de la liberté, pas, trot, reculer, déplacement des hanches... Tout ça avec une attention magique. Comme s'il s'était dit "ouf c'est bon celle là elle me prend en charge, je peux la laisser commander", tu vois ?

powlet

et bien moi, je ne partage pas l'idée qu'il n'y a pas de relation de leadership et de hiérarchie inter-espèces. Les choses ne sont pas forcément articulées sur le référentiel privilégié de l'une ou l'autre mais il me semble assez évident qu'un terrain commun de communication et de règles partagées s'instaurent sur ces modèles leadership/hiérarchie. Nous sommes 2 espèces sociales, donc nous avons un besoin fondamental d'organisation collective pour vivre ensemble. La mise en interaction durable d'un groupe constitué de différentes espèces sociales appelle bien logiquement de trouver des règles communes de vie en collectivité.

Ensuite, si ton cheval a un moment se permet d'être négligeant, c'est parce que tu lui en donnes l'opportunité Il ne suffit pas d'ouvrir la porte en grand pour que le cheval s'engouffre dedans, d'anodins petits détails peuvent passer le feu au vert pour lui.
Plus tu observes et prends en compte le contexte, son état d'esprit du moment, ce qui s'est passé avant, la veille, et l'objectif du moment, plus tu offriras un comportement fiable et clair dont la lecture ne fera aucun doute pour lui.
Et plus le cheval expérimentera la justesse et la constance de ton attitude, plus il sera lui-même juste et constant

couagga en fait même si c'est de l'anthropomorphisme je crois que mon cheval adoooore la flatterie. Si je passe mon temps à lui dire que c'est génial ce qu'il fait il est tellement tout fier de lui, ça le rassure à fond !

powlet

plus que les mots c'est surement la tonalité de ta voix qui trouve bon accueil

Connais-tu les bouquins de Danièle GOSSIN ? Elle a fait un travail remarquable sur le rôle de la voix avec les chevaux.

couagga non, lequel tu conseilles ?

powlet

"parler au cheval et être compris". Il commence à dater mais c'est vraiment le coeur du sujet

couagga je vais voir de ce pas sur le bon coin

Du coup je me fais une petite commande de livres d'occaz sur Amazon, d'autres idées ?

powlet Exact, c'est de l'antropomorphisme de le traduire ainsi... On ne peut pas dire littéralement que le cheval aime la flatterie. Le cheval n'a pas conscience qu'il est beau, que ce qu'il fait est bien ou mal.

Il a conscience que certaines de ses réponses vont engendrer des conséquences positives ou négatives pour lui.

Par contre. Ce que tu traduis comme une réaction à la flatterie, c'est probablement parce qu'il réagit à ton attitude à ce moment là. Tu dois dégager une énergie positive, tu lui renvoies des ondes agréables et apaisantes, ça le sécurise et donc ça l'encourage. C'est ce que tu dégages de tout ton être à ce moment qui engendre les réponses qu'il te donne.

Je plussoie couagga qui a toujours une excellente lecture des chevaux, j'apprécie beaucoup ses interventions et son analyse.

gaby790