Aimer les chevaux, c’est ne pas en avoir ?

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Beerus

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Aimer les chevaux, c’est ne pas en avoir ?
Posté le 02/12/2019 à 21h53

Bonjour à tous.
Ce post n’a aucune vocation polémique. Ce n’est pas un défouloir ni une tribune politique. Je ne suis pas pour le bourrage de crâne et je ne suis certainement pas dans l’optique d’imposer mes idées, de ce fait j’aimerai que tous ceux qui participeront le fassent dans le même état d’esprit. Je précise également que ce post n’a rien a voir avec le véganisme (à ma connaissance en tout cas, je ne suis pas vegan, je ne m’y intéresse pas particulièrement).

Depuis quelques temps et sans que je sache pourquoi, ma vision du cheval et plus particulièrement de l’équitation a changé. J'apprécie esthétiquement de voir des photos de chevaux au travail, en concours, en promenade… mais en comparaison d’il y a quelques mois, tout ceci ne m’attire plus. Pire, je me rends compte, quand je pense à tout ce qu’un cheval au travail implique, que cela me rebute.
Attention, je n’ai rien contre ceux qui s’y font plaisir, je suis moi-même les posts de CA sur le saut d’obstacle ou l’endurance, je suis avec assiduité les comptes rendus des concours, des séances d'entraînements et même les posts dédiés au matériel équin… Mais moi, je ne m’y vois plus.
Les mors me dérangent, l’artifice me dérange, le boxe, le paddock et même le pré, aussi grand soit-il, me dérangent. Lire des posts à propos de chevaux aux problèmes physiques montés à grand renfort d’ostéos, shiatsu, drainants et autres traitements me pose question.
Le post sur “l’équitation sera t-elle un jour interdite ?” et ses dérives m’a poussé à une autre question : le cheval, aujourd’hui, est-il fait pour être monté ? Sincèrement j’en doute, mais je suis consciente qu’un cheval n’est pas un chien, qu’il n’implique pas les mêmes frais et que peu nombreux seraient ceux à s’encombrer d’un tel animal seulement pour des papouilles. L’interdiction de l’équitation me paraît de ce fait très peu probable et serait sûrement dangereuse pour bon nombre de races chevalines.

Est-ce que certains ont le même genre de pensée ? Je suis quelqu’un de naturellement rêveur, songeur et qui est plus dans la réflexion que dans l’action. Alors est ce que ma nouvelle conception du cheval n’est qu’une évolution naturelle de mon caractère ou bien…?
Mes parents sont éleveurs de chevaux de sport, j’ai moi même une jument aujourd’hui à la retraite à à peine 12 ans, initialement car je la trouvais trop fragile physiquement pour être montée. Avec le recul, son comportement sous la selle me fait penser que ce n’est pas particulièrement un plaisir pour elle d’être montée. Ca l’occupait si on veut, puisque en temps qu’animal programmé pour parcourir de grands espaces, elle devait être contente de sortir de ses 2 malheureux hectares. Mais très clairement si je dois comparer son comportement au pré avec celui monté, elle n’y était pas sereine, pas à son aise.
D’un autre côté si je prends mon poney aujourd’hui décédé, notre relation n’a jamais été si belle que quand j’ai arréte de le monter. Sans pour autant verser dans l’éthologie, dans les tours ou dans aucun travail à pied particulier (qui était alors bien moins développé que maintenant, en France du moins), on avait cette relation sans mots que je n’aurai pas pu obtenir avec un mors dans la bouche et une selle sur le dos. C’était le choix des deux partis d’avancer avec l’autre, sans demande particulière.

Mais pour autant, ce poney, il devait vivre avec les conditions que je lui imposais. Bien qu’étant en troupeau sur plusieurs hectares, il devait se cantonner à l’espace que lui offraient les clôtures, à l’herbe qui y poussait ou au foin qu’on voulait bien lui mettre à la mauvaise saison. Sans être monté, il subissait tout de même la contrainte de changer de parcelle quand nous le décidions, par les voies que nous choisissions. Il se devait parfois de faire la nounou pour un ou deux jeunes et se trouvait donc séparé, pour notre confort, de congénères avec lesquels il aurait préféré rester.
Alors oui, ce poney vivait pieds nus, oui il vivait dans de bonnes conditions pour un cheval, il ne manquait de rien, jamais tondu, crins longs pour se protéger des insectes… Même sa révérence, c’est lui qui a choisi comment la tirer. Emphysémateux, il devait surement avoir un début de cushing. Une crise cardiaque l’a emporté un matin, sans souffrances.

Ce sont donc des conditions qu’on pourrait probablement qualifier d’idéales, dont bénéficie aujourd’hui ma jument également.
Mais voilà, ils n’y sont pas libres, ils sont soumis à mes choix, mes décisions pour eux. D’où ma question, est-ce que si l’on aime vraiment les chevaux, il est juste d’en posséder ? Quand je vois les quelques chevaux dans le monde qui ont su s’adapter pour en revenir à un mode de vie sauvage, je me dis que je préfère cela au final. Je n’ai pas envie qu’un cheval soit dépendant de moi, sorte quand je le décide, fasse la jambette parce que ça me fait plaisir ou saute une barre pour que je puisse m’illustrer sur une club 1 une fois par mois. Ca me plait de voir que les animaux n’ont pas besoin de nous.
Pourtant, c’est humain de vouloir posséder après tout, et c’est compliqué de réfléchir à y renoncer. C’est ce qui pousse d’ailleurs à vouloir devenir propriétaire plutôt que simple ou dp ou cavalier de club.

En plus de ces considérations, je dois admettre que si j’aime les chevaux, j’aime l’être humain plus encore. Or, les chevaux prennent de la place, consomment des ressources qui pourraient revenir à des humains. Quand je lis que d’ici une vingtaine d’années, des pans entiers de la population mondiale n’auront plus accès à l’eau, j’ai du mal avec l’idée d’avoir un cheval que je doucherais pour mon bon plaisir, qui consommerait eau et espace qui pourraient être dédiés à l'agriculture et donc nourrir les populations… Lorsque j’allais en concours (en tant qu'observateur, je n’en ai jamais fait), j’étais dégoutée par le montant d’eau qui servait à arroser les carrières notamment, c’est un souvenir très fort que j’en garde.

C’est un post très brouillon en somme, car c’est encore brouillon dans ma tête et que je ne sais pas vraiment où je vais avec ces idées. Mais je ressens le besoin d’en parler avec d’autres personnes qui auraient réfléchis à ce genre de chose, si cela à changer leur rapport aux sports équestres, si ils ont arrêté totalement de monter ou même de posséder de chevaux, ou qu’au final ce n’était qu’une phase qui leur serait passée.

Merci d’avoir lu ce post qui me tenait à coeur, et bonne soirée à tous.

Tartine88

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Aimer les chevaux, c’est ne pas en avoir ?
Posté le 02/12/2019 à 22h39

Déjà, je voudrais te remercier d'avoir ouvert ton coeur et partagé tes pensées et réflexion. En tant que personne passionnée par les animaux j'avoue avoir songé longuement a cette question. Et figure quoi qu'elle se pose pour n'importe quel animal : l'humain lui-même ! Nous faisons des enfants pour en AVOIR, non dans l'optique de mettre au jour futur adulte concitoyen droit dans ses bottes. Pourquoi ? Comment y remédier ? Quelle origine à cela ? Est ce bien ou mal ? ...

Personnellement, et cela n'appartient qu'à moi, j'aime posséder des animaux. Mais dans le but unique de dire que j'en ai. Mais parce qu'ils sont le rebut d'une famille ou d'une personne, parce qu'ils ont ete négligés et que j'estime pouvoir leur offrir une seconde chance, meilleure même sans être parfaite.

Beerus

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Aimer les chevaux, c’est ne pas en avoir ?
Posté le 02/12/2019 à 23h03

tartine88 Merci à toi d'avoir répondu !

Je suis tout à fait d'accord, j'ai d'ailleurs un chat qui pour le coup n'a aucune indépendance, ce qui me gène profondément car je me sens d'autant plus responsable de son bien être, étant donné qu'elle n'a pas l'air de vouloir s'en assurer seule...
Pour les enfants, cela me pose moins problème étant donné que nous sommes de la même espèce, que donc j'ai conscience de ses besoins primaires et que nous parlons la même langue, exprimer son opinion ou son mal être est donc plus simple.

Je comprends donc bien ton point de vue et il ne m'étonne pas puisque j'avais déjà suivi avec beaucoup d'intérêt tes interventions sur le post concernant l'interdiction ou non de l'équitation. Tu as donc déjà réfléchi à reprendre ou non des chevaux après tes juments ?
C'est un peu mon cas de conscience également, mon chat notamment à été sauvé pendant des inondations il y a un an et demi maintenant, petit chaton abandonné à 1 mois à peine par sa mère, je me voyais mal ne pas le prendre. En contrepartie je me fais un devoir de lui offrir les meilleures conditions de vie en accord avec son caractère. Mais je ne lui demande rien, à la différence d'un cheval souvent à qui on demandera quelque chose en "contrepartie" de tous les frais qu'il nécessite... Alors dans le même cas de figure, est ce que les circonstances me pousseraient à devenir propriétaire d'un équidé de nouveau ? Est ce que me trouver face à un cheval refusant par exemple d'être monté et vendu pour cette raison me ferait dépasser mes considérations face à son mode de vie ? C'est la question que je me pose.

Corbeau_bleu

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Aimer les chevaux, c’est ne pas en avoir ?
Posté le 02/12/2019 à 23h16


beerus a écrit le 02/12/2019 à 21h53:
Mais pour autant, ce poney, il devait vivre avec les conditions que je lui imposais. Bien qu’étant en troupeau sur plusieurs hectares, il devait se cantonner à l’espace que lui offraient les clôtures, à l’herbe qui y poussait ou au foin qu’on voulait bien lui mettre à la mauvaise saison. Sans être monté, il subissait tout de même la contrainte de changer de parcelle quand nous le décidions, par les voies que nous choisissions. Il se devait parfois de faire la nounou pour un ou deux jeunes et se trouvait donc séparé, pour notre confort, de congénères avec lesquels il aurait préféré rester.


Mais même les chevaux à l'état sauvage ne choisissent pas où ils vivent. Un cheval doit vivre avec son troupeau, sans forcément décider où il vit, si le troupeau va à gauche alors qu'il voulait aller à droite, alors le cheval doit aller à gauche ou risquer sa vie.
Et je pense que la contrainte de mourir dans de grandes souffrances en cas de blessures, maladie, attaques de prédateurs sont des contraintes beaucoup plus grandes que vivre dans une certaine pâture et pas de l'autre côté de la barrière ^^

C'est très philosophique mais même nous les humains n'avons pas le choix et on doit vivre avec les conditions qui nous sont imposées. On ne choisit pas où on naît, si on naît dans une famille pauvre on vivra une enfance dans la pauvreté sans avoir le choix. Si on naît dans un pays en guerre, on a pas le choix de vivre dans ce pays.
Puis même adulte, on est souvent obligés de trouver un travail, même si il nous plait pas et qu'on préférerait rester chez nous. Et pour le coup je pense que certains animaux ont une meilleure vie que certains humains sur ce point là x)

Bref, il n'y a pas de bonne solution, il faut que chacun fasse selon ses convictions

Quand j'arrête de monter à cheval ça me manque beaucoup trop, donc je continue même si je sais que c'est une pratique égoïste. Pareil pour le fait d'avoir des animaux : ça pour le coup je ne pense pas que ce soit égoïste (si on le soigne du mieux possible), parce que, même si je ne suis pas dans leur tête, je pense que beaucoup d'animaux préfèrent vivre une vie avec tout le confort près des humains que livrés à eux-mêmes dans la rue ou la nature

Tartine88

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Aimer les chevaux, c’est ne pas en avoir ?
Posté le 03/12/2019 à 00h49

beerus la réflexion que tu amènes n'a aucune finalité. La réponse ne sera jamais définitive. Cela évoluera toujours. Mais il est clair que j'ai réfléchir à savoir si oui ou non j'aurai d'autres animaux après ceux présentement et si oui, sous qu'elles conditions et dans quelle optique.

La philosophie est pleine de question qui amènent à d'autres. Mais nous n'avons de réponse que le moment present. Je suis une empiriste, je réfléchis, apprend et agis par rapport à mon vécu, mes expériences et mes ressentis vis a vis de ces derniers.

Avoir un animal est-ce mal ? Pourquoi posséder un chat serait il plus juste et ethique que posseder un cheval ? La vie de chaque etre vivant est façonné par des contraintes. À partir de là, à chacun de voir l'acceptzble et l'inacceptable.

Anecdote

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Aimer les chevaux, c’est ne pas en avoir ?
Posté le 03/12/2019 à 07h57

Certains aiment le sport équestre d’autres les chevaux en temps qu’animaux. Certains les deux.

A toi de mettre ton curseur où tu veux. Il y a beaucoup de nuance entre le grand rêveur avec un brin de paille dans la bouche qui observe ses chevaux 100% au pré et sans boulot et le compétiteur qui change de cheval tous les ans après avoir casser le sien. L’important c’est d’être en accord avec toi

Pour l’impact écologique, au Maroc qui est touché de plein fouet par la pénurie d’eau, les golfs sont arrosés avec de l’eau impropre. On pourra faire de même avec nos carrière. De toute façon un animal boira que tu sois sa propriétaire ou non. Mais on peut revoir la gestion de notre eau dans nos écuries.

Missparker

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Aimer les chevaux, c’est ne pas en avoir ?
Posté le 03/12/2019 à 08h39

Quand le mien ne sera plus là, je n'aurais plus d'autre cheval.
Pour beaucoup de raisons, mais essentiellement parceque je n'envisage pas un autre que lui. Ça a été lui, personne ne prendra la place qu'il laissera.
Et que l'équitation, en tant que sport, ne m'intéresse plus. J'aime mon cheval pour l'animal qu'il est, pas pour le faire-valoir qu'il pourrai être si je le montais.
C'est pourtant un cheval extrêmement bien mis, un guerrier, avec super papier etc.... je m'en fous !
Serait il mieux sauvage, sûrement, et je ne conçois pas de lui proposer autre chose que sa vie en troupeau sur plus de 5 hectares de terrain varié.
Idem pour chien ou chat. Je n'en ai plus, et même si un minet me manque parfois... ses conditions de vie ne serait pas en accord avec ce que j'estime juste pour cet animal.

Par contre, je rebondis sur l'histoire des enfants.... nous ne sommes pas tous des "bas de plafond" qui faisons des enfants pour en avoir.... j'ai deux enfants, et je travaille avec des tout petits.... je n'ai jamais voulu mes enfants pour moi même !! Quel horreur ! Cest bien l'idée d'en faire des individus libres et décideurs de leur monde de demain, qui m'a donné envie devtenter l'aventure. Ce ne sont ni mes jouets, ni mes " bonne conscience ", ni mon passeport de "mère parfaite". Bien sûr, il y a des parents comme ça.... qui font des gosses pour leur propre besoin de reconnaissance, d'insertion, d'affection et j'en passe....
Mais on ne possède pas un autre être vivant... ou ça devient de la chosification. Et si ça "passe" dans les mœurs pour un animal, c'est pas le cas pour les enfants....

Himaliae

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Aimer les chevaux, c’est ne pas en avoir ?
Posté le 03/12/2019 à 08h46

beerus


beerus a écrit le 02/12/2019 à 21h53:

Mais voilà, ils n’y sont pas libres, ils sont soumis à mes choix, mes décisions pour eux. D’où ma question, est-ce que si l’on aime vraiment les chevaux, il est juste d’en posséder ? Quand je vois les quelques chevaux dans le monde qui ont su s’adapter pour en revenir à un mode de vie sauvage, je me dis que je préfère cela au final. Je n’ai pas envie qu’un cheval soit dépendant de moi, sorte quand je le décide, fasse la jambette parce que ça me fait plaisir ou saute une barre pour que je puisse m’illustrer sur une club 1 une fois par mois. Ca me plait de voir que les animaux n’ont pas besoin de nous.
Pourtant, c’est humain de vouloir posséder après tout, et c’est compliqué de réfléchir à y renoncer. C’est ce qui pousse d’ailleurs à vouloir devenir propriétaire plutôt que simple ou dp ou cavalier de club.


A l'heure actuelle sur la planète, combien d'êtres vivants sont libres? (animaux ou humains)
Aucun ou presque. Qu'ils soient en réserve (clôturée) ou dans des espaces non préservés mais grignotés par l'exploitation humaine, TOUS les animaux sont limités. Alors oui certains on qq miliers d'hectares pour se déplacer, mais au prix de leur insécurité aussi. Pour une proie comme le cheval, vaut-il mieux une vie moins libre mais vivre, ou prendre le risque que chaque minute de son existence soit la dernière car un prédateur a faim? C'est la question valable pour TOUS les être vivants (nous mêmes avons une société qui nous offre cette sécurité (on a la chance d'avoir à manger, à boire, du chauffage, contre de l'argent, mais on doit travailler)
Et les humain également... es-tu vraiment libre?? non, tu as des règles sociales, des règles qui régissent tes déplacement, etc etc.
Donc déjà, définie la notion de "liberté" en elle même est un exercice de philosophie

A partir du moment ou l'animal est déjà né (même, si, on est d'accord, si personne n'achetait de chevaux, il n'y aurait pas besoin d'en faire naitre), autant se poser la question "vais-je lui offrir des conditions de vie meilleures pour lui ou pas"?


beerus a écrit le 02/12/2019 à 21h53:

En plus de ces considérations, je dois admettre que si j’aime les chevaux, j’aime l’être humain plus encore. Or, les chevaux prennent de la place, consomment des ressources qui pourraient revenir à des humains. Quand je lis que d’ici une vingtaine d’années, des pans entiers de la population mondiale n’auront plus accès à l’eau, j’ai du mal avec l’idée d’avoir un cheval que je doucherais pour mon bon plaisir, qui consommerait eau et espace qui pourraient être dédiés à l'agriculture et donc nourrir les populations… Lorsque j’allais en concours (en tant qu'observateur, je n’en ai jamais fait), j’étais dégoutée par le montant d’eau qui servait à arroser les carrières notamment, c’est un souvenir très fort que j’en garde.


Ca c'est un point de vue très personnel. Je ne mets pas l'humain sur une estrade personnellement, loin de là.
Personnellement je ne voudrais pas d'une société (et pourtant, on y est presque...) ou tous les animaux doivent avoir une utilité... Encore moins si cette seule utilité est d'être notre nourriture!
Considérant que l'humain ne fait d'augmenter son emprise sur la planète, cela veut donc dire qu'on doit TOUT lui réserver??? que tous les animaux ne doivent exister que pour être des ressources? Que tout le reste doit être cultivé/réservé pour nous?

Mon côté optimiste me dit que les chevaux ne sont pas là que pour notre bon plaisir de les monter, il y a plein de personnes dans tous les pays qui "utilisent" les chevaux pour évoluer dans leur vie, pour faire d'eux des meilleurs humains, pour essayer de se comprendre inter-espèces, pour mieux se connaitre. Certes, on monte a cheval, mais plein de gens le font de plus en plus dans le respect de l'animal, et accessoirement un cheval bien dans se tête aime aussi être stimulé et apprendre des choses avec/pour nous (vu qu'il ne vit que dans des "petits" espaces par rapport à ces besoin). Je fais partie de ces gens qui ne croient pas que l'humain mérite d'avoir la planète pour lui tout seul, qu'il est loin d'être la seule espèce intelligente sur cette planète, et que c'st grace aux animaux qu'un jour peut-être on arrivera à mieux cohabiter en les respectant, et en respectant leurs émotions/intelligences/vision du monde.

Édité par himaliae le 03-12-2019 à 09h17



Liteulorce

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Aimer les chevaux, c’est ne pas en avoir ?
Posté le 03/12/2019 à 10h15

Ba ,déjà les chevaux sont façonnés par l'homme, c'est lui qui fait la sélection et c'est lui qui tiens les rénes du monde connu.
Les chevaux ne sont pas fait physiquement pour être montés.
Le travail ,je garde que c'est une notion économique ;de là les chevaux qui travaillent ne sont plus légion .Et ils sont de plus en plus interdit, donc oui le "chevaloisir" finira peut -etre en animal d'exposition. comme l'alpaga.
faire des gosses c'est par définition plutôt égoiste; mais ce sujet se suffit à lui même pour en faire un autre post.
Les ressources misent pour l'arrosage en pleine journées d'étendues de sable blanc avec parfois des forages ,c'est la mode mais les chasse d'eau de tout le pays sont elle à 100% en eau potable. On gaspille bien ou on veut mettre les yeux!
Apres la notion de" cheval à regarder "va grandissante ,il n'est qu'à voir le nombre exponentiel de "retraités", (c'est beaucoup plus beau qu'inactif ,handicapés ou chômeurs )qui occupent les prés.
aimer est-ce ne pas s'y connaitre ou ne pas s'engager, oui ,c'est plus facile et ça coûte moins.

Édité par liteulorce le 03-12-2019 à 10h22



Beerus

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Aimer les chevaux, c’est ne pas en avoir ?
Posté le 03/12/2019 à 11h17

Tout d'abord, merci à tous d'avoir répondu, comme je l'ai dit c'est une réflexion nouvelle et très floue encore dans ma tête, j'apprécie donc chacun de vos avis et tacher d'apporter une réponse à tous.

corbeau_bleu Effectivement c'est intéressant, évidemment un être (cheval ou non), aura toujours des contraintes. Dans mon premier post je parlais plus des contraintes imposées par l'Homme, pas par la nature en elle même, celles ci sont évidentes.
Pour le fait de faire face aux maladies et autres prédateurs, je pense qu'à partir du moment où on veut un retour à la vie sauvage, il faut accepter la sélection naturelle et ce qu'elle implique (et je ne suis pas encore tout à fait à l'aise avec le concept c'est certain).

Effectivement c'est très philosophique comme sujet. La distinction que je ferais avec l'animal (tout animal confondu), c'est que l'Homme à choisi de se constituer en société (le Contrat Social de Rousseau), justement pour faire face à la dure réalité des sociétés primitives violentes. C'est un choix que nous (ou nos lointain ancêtres) d'avoir posé à terres certaines libertés au profit d'une société avec des règles et donc des contraintes et obligations. Nous avons ensuite inclus les animaux dans notre société nouvellement constituée, sans que eux aient à leur tour accepté ce contrat.
Même si l'on est bien d'accord que travailler en tant que tel n'est pas un rêve, on a, pour la plupart d'entre nous, le choix de prendre ou refuser un emploi, d'en changer en cours de route ou de prendre sa retraite (avec plus ou moins de marge de manœuvre, j'en conviens). Un animal n'a pas cette liberté. Pour ce qui est du lieu et de la condition sociale quand on naît, on est d'accord, mais en tant qu'être humain dans un monde dirigé par les êtres humains, on est capable d'exprimer ses désaccords, ses souffrances, et mettre en place des moyens pour s'en sortir.

Enfin comme j'ai dit, heureusement que tout le monde n'a pas le même cas de conscience que moi et que des gens trouvent plaisir à monter. Pour ce qui est de posséder des animaux tout court, comme je l'ai expliqué à Tartine, j'ai moi même recueilli un chat qui serait surement mort dans le cas contraire, en prenant la responsabilité de lui donner la meilleure vie possible. Pour autant je ne me verrais pas acheter un autre chat dans un élevage par exemple, c'est son état de nécessité qui à motivé mon choix.

En tout cas merci de ta participation, j'espère que ma réponse est claire :)

tartine88 J'aime beaucoup ta manière de penser, effectivement c'est une réflexion qui n'aura pas de réponse ultime et qui sera amenée à changer et évoluer avec le temps (et qui évolue grâce à vos interventions !).

anecdote Effectivement je pense que tout est une question de curseur et de nuance, mon problème est, je pense, que je ne sais pas encore ou placer le miens ^^ Quitte à entretenir un cheval, je pense que je préférerais, en ce moment du moins, mettre mon argent et mon énergie dans la sauvegarde des lieux de vies des quelques chevaux sauvages qui existent encore. C'est ce que je trouve à l'heure actuelle le plus gratifiant pour moi et qui me parait le plus en accord avec ma réflexion du moment. Pour autant si j'ai fait ce post c'est que mes idées ne sont pas arrêtées et que j'aime entendre celles des autres afin de confirmer ou infirmer les miennes.

Oui ce serait un premier pas je pense ! Il faut vivre avec son temps je pense, et on ne peut plus se permettre d'abuser des ressources comme on le faisait il y a 50 ans, avec les connaissances que nous avons aujourd'hui. Pour ce qui est qu'un animal consommera, qu'il m'appartienne ou non, c'est là que je pousse la réflexion un peu plus loin, en me disant que peut-être (je dis bien peut-être), qu'il faudrait moins de propriétaires de chevaux, donc moins de production et de ce fait, moins de chevaux au final.
Que l'on garde l'équitation est une chose, mais pour autant faut-il que chacun ait son cheval ? Ne serait-il pas plus bénéfique de changer le système des clubs par exemple ? En lançant des clubs à participation active, où plusieurs "propriétaires" pourraient participer à améliorer le bien-être des chevaux qui composent la cavalerie ? En parcourant plusieurs posts je me suis rendue compte que beaucoup achètent des chevaux en se disant qu'ils pourront leur offrir une vie meilleure, avec un équipement adapté, des soins sur mesures, et toutes les dépenses qui vont avec. Or si chacun "parrainait" un cheval de club plutôt qu'acheter le siens, seul ou à plusieurs, pour améliorer son quotidien et lui offrir tous les soins possibles et imaginables, d'une part le nombre de chevaux de propriétaire baisserait, tout en améliorant les conditions de vie de chevaux qui "servent" l'équitation, non ?
Enfin c'est un peu un système communiste que je propose là ^^, mais je me dis que chacun y serait gagnant. Même si pour cela il faudrait accepter le fait de ne plus avoir l'exclusivité sur l'équidé dont on s'occupe et pour lequel on paie. Je sais que ce n'est donc pas forcément quelque chose d'envisageable dans un futur proche, et même peut-être pas envisageable du tout.

En tout cas merci de ta réponse :)

missparker Merci d'avoir répondu également :)
Pour ce qui est de ta relation avec ton cheval, je pense que c'est un peu le même genre que celle que j'ai eu avec mon poney, donc je te comprends totalement. Et de ce fait je conçois de ne pas vouloir en reprendre, peut-être qu'il y a aussi un peu de ça dans ma réflexion, je sais que je ne retrouverai jamais cette relation.
Concernant les autres animaux, c'est stupide mais dans ma tête ils ont un autre statut que les chevaux. Donc j'ai moins de "scrupules" avec l'idée d'en posséder, particulièrement dans le cadre d'un sauvetage comme ça a été le cas. C'est vraiment stupide comme façon de penser mais il y a une différence pour moi entre un cheval et un pussy cat. Cette différence commence à partir du moment où j'ai l'impression que le cheval se doit d'être utile (animal de rente ?) tandis que le chat peut se permettre de ne faire que la carpette toute la journée (animal de compagnie ?).

Effectivement je suis d'accord avec ta façon de penser pour les enfants, j'ose espérer que chacun n'en a pas juste pour le fait d'en avoir ^^ Même si certains tendent à en faire des accessoires, ce n'est pas la majorité et heureusement !

Malheureusement pour la chosification, nous sommes dans un monde ou tout se monnaye et donc tout se possède, c'est encore un autre débat dans lequel je n'entrerai pas, mais il y a bien des gens pour lesquels une vie humaine s'achète.

himaliae Déjà, merci d'être intervenue sur ce post, tes réflexions sont elles aussi pleines de bon sens !
Pour la première partie de ta réponse, je reviens sur le Contrat social et le fait que nous, humains, avons voulu nous constituer société, au prix de contraintes, afin d’échapper à la violence, la faim, la loi du plus fort... Si les animaux ont évidemment des contraintes dues non seulement à l'ordre naturel des choses, ils en ont également avec l'Homme, depuis que celui ci à débuté son expansion effrénée. Pour autant, je trouve ça très humain de se dire qu'ils préfèrent être à nos côté plutôt que sur leurs vastes plaines, même si cela implique de tomber sur un prédateur. C'est très... bien pensant, paternaliste presque. Malheureusement personne ne peut entrer dans la tête d'un cheval, et quand bien même nous le ferions, je ne suis pas sûre que l'on pourrait réellement lui poser la question de sa préférence.
Ce post est décidément très philosophique ^^

Et oui, pour moi c'est là toute la question, ne serait-il pas judicieux de diminuer le nombre de chevaux à naître chaque année ? Pour ceux qui sont déjà là je suis d'accord qu'il faut s'en occuper du mieux possible, et sur ce point, il y a eu énormément de progrès ces dernières années.

Pour ce qui est de la seconde partie de ton message, si tu relis bien, ça me gêne énormément ce côté de l'Homme qui veut que chaque être ait une utilité. C'est bien pour ça que je vais préférer un cheval vivant de manière sauvage plutôt que celui appartenant à quelqu'un. Le premier ne "sert à rien", la plupart sont même maintenant considérés comme des nuisibles ! Le second, si on gratte un peu, se doit d'avoir une utilité (être mangé, gagner en concours, se reproduire, aider des personnes handicapées, servir à flatter l’ego ou même simplement servir de psychologue à leur propriétaire). Donc justement, un cheval, si la plupart d'entre nous en possèdent, c'est bien qu'ils nous servent. Or, si l'on tolère qu'un chat passe sa journée à dormir, pour la plupart d'entre nous, et surtout quand on regarde la facture du dernier passage Ostéo pour Pompom, on attend quelque chose de lui. Et c'est quelque chose qui me pose question.


Citation :
Je fais partie de ces gens qui ne croient pas que l'humain mérite d'avoir la planète pour lui tout seul


Tout à fait d'accord ! Pour autant pour moi il est difficilement concevable de prendre l'eau qui pourraient potentiellement servir à des populations pour arroser des carrières. La cohabitation va dans les deux sens pour moi, et sans mettre l'humain sur un piédestal, il est de mon espèce. Si un tiers de l'Inde meurt de soif dans 30 ans, alors je ne pourrais pas ne pas me sentir coupable de toutes ces ressources gaspillées.

J'espère avoir été claire dans mes réponses et que cela poussera peut-être d'autres à nous rejoindre pour discuter ^^

Beerus

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Aimer les chevaux, c’est ne pas en avoir ?
Posté le 03/12/2019 à 11h30

liteulorce Merci de ta réponse, j'ai mis presque une heure à écrire l'autre et la relire pour être sûre que tout était clair donc ton message est passé à la trappe !


Citation :
Les chevaux ne sont pas fait physiquement pour être montés.


Effectivement, ça je l'ai compris, mais puisqu'on le sait, n'est ce pas étrange de continuer ?

Pour les enfants, on a survolé le sujet puisque certains en ont parlé mais oui il faudrait faire un sujet à part, on a bien assez à dire avec celui ci je pense ^^


Citation :
Les ressources misent pour l'arrosage en pleine journées d'étendues de sable blanc avec parfois des forages ,c'est la mode mais les chasse d'eau de tout le pays sont elle à 100% en eau potable. On gaspille bien ou on veut mettre les yeux!


Pour ça je suis tout à fait d'accord, je ne suis pas hypocrite et je ne me voile pas la face. Il y a un grand travail à faire là dessus car c'est tout simplement une aberration. Je voulais seulement soulever que pour un loisirs, on est prêts à gaspiller des litres et des litres... Pour les toilettes, c'est un problème plus qu'important, mais elles nous servent pas nécessité, d'où la légère nuance que je fais.

Et enfin oui j'ai dit retraité pour ma jument, je devrais dire infirme ce serait plus juste (bien que moins beau). Et autant comme tu dis, cette notion va grandissante, autant il est inquiétant de voir le nombre de chevaux "immontables" (souvent de plus de 20 ans), qui après une carrière de bon et loyaux services se retrouvent sur LBC.


Citation :
aimer est-ce ne pas s'y connaitre ou ne pas s'engager, oui ,c'est plus facile et ça coûte moins.


Je suis désolée je n'ai pas compris cette phrase

Himaliae

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Aimer les chevaux, c’est ne pas en avoir ?
Posté le 03/12/2019 à 12h15

beerus
Trop de choses qui s'inbriquent (tout étant toujours lié à beaucoup de choses, contrairement à ce que beaucoup de gens oublient en ne considérant que leur petite personne/confort/vie/pays...), mais passionnant!


beerus a écrit le 03/12/2019 à 11h17:

Pour le fait de faire face aux maladies et autres prédateurs, je pense qu'à partir du moment où on veut un retour à la vie sauvage, il faut accepter la sélection naturelle et ce qu'elle implique (et je ne suis pas encore tout à fait à l'aise avec le concept c'est certain)


Déjà cela c'est matière à débat.
Qui, dans notre société actuelle, est prêt à accepter la sélection Naturelle, à dire "cet humain ne devrait pas être en vie dans la Nature, on peut le laisser mourir"?
Parce que oui, si on est ""handicapé"" (dans le sens d'en dessous de la moyenne des autres), on meurt à plus ou moins loin terme (je ne parle même pas d'handicap au sens propre, hein, mais au sens TRES large. Dans la vraie Nature, n'importe quel handicap est potentiellement mortel: faible système immunitaire, allergie alimentaire, vue très dégradée, dentition pas résistante donc impossibilité de se nourrir correctement, difficulté à s'intégrer socialement, douleurs qui rendent impossible de suivre le groupe, etc etc).
La selection naturelle c'est TRES violent.


beerus a écrit le 03/12/2019 à 11h17:
Nous avons ensuite inclus les animaux dans notre société nouvellement constituée, sans que eux aient à leur tour accepté ce contrat.
Même si l'on est bien d'accord que travailler en tant que tel n'est pas un rêve, on a, pour la plupart d'entre nous, le choix de prendre ou refuser un emploi, d'en changer en cours de route ou de prendre sa retraite (avec plus ou moins de marge de manœuvre, j'en conviens). Un animal n'a pas cette liberté. Pour ce qui est du lieu et de la condition sociale quand on naît, on est d'accord, mais en tant qu'être humain dans un monde dirigé par les êtres humains, on est capable d'exprimer ses désaccords, ses souffrances, et mettre en place des moyens pour s'en sortir.


Et où commence ta liberté, et où finis ton conditionnement?
La société, c'est avant tout un conditionnement mental de l'humain, sans même que tu en es conscience, pour le meilleur (respect des autres notamment, absence de violence, espérance et confort de vie correcte, etc etc) ou pas (selon les points de vue). La langue que tu utilises, ton éducation, tout ce que tu expérimenté dans ta vie te façonnes.

Tu est française/Européene. Tu as un point de vue biaisé déjà sur la question car tu vis dans un pays plutôt éduqué, plutôt libre, plutôt sympa. Il y a des pays où tes désaccords, ils peuvent te valoir la vie. Tes souffrances, si tu ne peux pas payer, tu les gardes (voir tu en meurs). Ta conception de liberté n'est déjà pas la même que d'autres humains, elle est pas essence déjà culturelle.
Un chinois n'a pas la même conception de liberté que toi (et je ne dis pas cela par hasard, ayant de longs échanges sur le sujet avec eux)
(stéréotype: une femme mariée de force illettrée non plus...)
Bref ne pas oublier que certains humains sur cette Terre ont moins de "confort" que certains animaux en Europe...

Les animaux sont un peu obligés d'accepter ce contrat, certes. Mais il faudrait leur demander.
Préfèrent-ils une vie sous cette contrainte, ou une vie naturelle (et dangereuse?)
Si l'humain a évolué en ce sens, de recherche de confort et hors de danger, les animaux n'auraient ils pas la même approche? après tout, ils sont aussi liés à leur corps que nous (sinon plus, car ils sont encore plus dans l'émotion/le ressenti que nous!)... on préfère avoir chaud et être repus que tremblants et affamés...


beerus a écrit le 03/12/2019 à 11h17:

Que l'on garde l'équitation est une chose, mais pour autant faut-il que chacun ait son cheval ? Ne serait-il pas plus bénéfique de changer le système des clubs par exemple ? En lançant des clubs à participation active, où plusieurs "propriétaires" pourraient participer à améliorer le bien-être des chevaux qui composent la cavalerie

C'est une idée intéressante mais qui nécessite que les humains soient tous dans la même vision.
Et pas seulement des chevaux, mais aussi d'eux mêmes... qu'ils acceptent de faire des efforts sur eux, leurs émotions, leur corps, leur gestion du rapport à l'animal


beerus a écrit le 03/12/2019 à 11h17:

Pour autant, je trouve ça très humain de se dire qu'ils préfèrent être à nos côté plutôt que sur leurs vastes plaines, même si cela implique de tomber sur un prédateur. C'est très... bien pensant, paternaliste presque. Malheureusement personne ne peut entrer dans la tête d'un cheval, et quand bien même nous le ferions, je ne suis pas sûre que l'on pourrait réellement lui poser la question de sa préférence.
Ce post est décidément très philosophique ^^


Et très intéressant
Paternaliste, je ne sais pas. Est-ce anthropomorphique de penser que tous les animaux cherchent comme nous à améliorer leurs condition de vie (leur confort?), ou est-ce juste commun à toutes les espèces?

Par contre on est d'&accord que la notion de "travail" du cheval contre son confort (ventre plein et sécurité), ça, c'est purement de la logique humaine!!

Mais je reste persuadée que certains chevaux (ceux qui ont des proprios qui respectent leurs besoins fondamentaux et les écoutent vraiment!) trouvent leur intérêt à la relation avec l'humain. Etre stimulés, apprendre des choses avec nous, nous apprendre des choses surtout.
Est-ce que cela vaut une vie "naturelle"? c'est juste différent. Pas forcément possible de dire ce qui est mieux que l'autre...


beerus a écrit le 03/12/2019 à 11h17:

Pour ce qui est de la seconde partie de ton message, si tu relis bien, ça me gêne énormément ce côté de l'Homme qui veut que chaque être ait une utilité. C'est bien pour ça que je vais préférer un cheval vivant de manière sauvage plutôt que celui appartenant à quelqu'un. Le premier ne "sert à rien", la plupart sont même maintenant considérés comme des nuisibles ! Le second, si on gratte un peu, se doit d'avoir une utilité (être mangé, gagner en concours, se reproduire, aider des personnes handicapées, servir à flatter l’ego ou même simplement servir de psychologue à leur propriétaire). Donc justement, un cheval, si la plupart d'entre nous en possèdent, c'est bien qu'ils nous servent. Or, si l'on tolère qu'un chat passe sa journée à dormir, pour la plupart d'entre nous, et surtout quand on regarde la facture du dernier passage Ostéo pour Pompom, on attend quelque chose de lui. Et c'est quelque chose qui me pose question.


Mais même un chat on attend des câlins et de l'affection de lui
Il a une utilité sociale pour l'humain!!
Mais oui, je suis complètement d'accord avec toi, pour beaucoup (moi la première parfois une partie de moi a envie de raisonner comme cela) le cheval se doit d'être plus utile socialement car il coute plus cher. On se met la pression car on y passe une énergie folle, un temps fou, un argent certain. Mais c'est aussi en cela qu'il sont de bons psy, nos chevaux, car beaucoup font évoluer leurs proprios vers d'autres façon de voir les choses, profiter de la vie autrement, nous faire changer nos points de vue ...


beerus a écrit le 03/12/2019 à 11h17:

Tout à fait d'accord ! Pour autant pour moi il est difficilement concevable de prendre l'eau qui pourraient potentiellement servir à des populations pour arroser des carrières. La cohabitation va dans les deux sens pour moi, et sans mettre l'humain sur un piédestal, il est de mon espèce. Si un tiers de l'Inde meurt de soif dans 30 ans, alors je ne pourrais pas ne pas me sentir coupable de toutes ces ressources gaspillées.

L'eau utilisée en France ne serait de toute façon pas utilisable en Inde. La gestion des ressources reste qqch de local, les solutions d'acheminement sont pas mondiales, les régions du Globe sont dépendantes de leur approvisionnement en eaux douces via les précipitations et les cours d'eau (et accessoirement, le re-traitement également). Je ne dis pas pour autant qu'il faut utiliser de l'eau potable pour arroser les carrières, et on est d'accord que l'approvisionnement en eau va devenir un soucis même dans notre pays, mais ce problème reste à échelle locale. Ce n'est pas parce que tu limites ton temps passé sous la douche que tu pourras abreuver un petit Ethiopien

Édité par himaliae le 03-12-2019 à 13h27



Corbeau_bleu

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Aimer les chevaux, c’est ne pas en avoir ?
Posté le 03/12/2019 à 12h58

Il y a beaucoup de choses qui sont dites, c'est très intéressant par contre c'est compliqué de répondre à tout x) Je vais répondre un peu en vrac, les choses qui me sont venues par la tête en laissant les messages ^^ Dans l'ensemble je suis d'accord avec Himaliae

Je ne suis pas trop d'accord quand tu dis qu'un cheval on attend quelque chose d'eux et pas d'un chat par exemple. Je m'occupe d'une jument handicapée que j'aime beaucoup et je ne lui demande rien d'autre que de se laisser brosser, ne pas me mordre ou me foncer dedans, se laisser promener sans me traîner partout etc. C'est pareil avec les chats, je leur demande juste de se laisser câliner sans me griffer ou me mordre ça dépend des cas, on peut acheter un cheval et ne jamais rien exiger de lui.

C'est vrai que c'est peut-être anthropomorphique de penser qu'un cheval préfère vivre avec nous dans un environnement contrôlé plutôt qu'être soumis à la sélection naturelle mais c'est parce que je me mets à leur place : avec ma vue inexistante sans lunettes je crois pas que je vivrais très longtemps dans la vraie nature, je finirai par foncer dans un ours en pensant que c'est juste un rocher
Je crois que c'est plutôt naturel qu'un animal recherche du confort et donc qu'il préfère vivre sans risques.

A propos du contrat social : en vrai, c'est plutôt du conditionnement j'ai l'impression, de la même façon qu'on conditionne les animaux domestiques à vivre avec nous et respecter nos règles. Je veux dire, personne m'a jamais demandé si j'acceptais un contrat social, quand on est petits on nous explique qu'il y a telles et telles règles puis c'est tout ^^ J'ai pas l'impression que ce soit si différent des animaux

Et surtout, est-ce que les animaux se rendent compte qu'ils sont "prisonniers" des humains ? Pour moi, un cheval ne va pas se dire "c'est nul, je dois manger du foin au box alors que si j'étais libre je pourrais aller où je veux". Pour lui c'est comme ça puis c'est tout, il n'a pas la réflexion de se dire qu'il rate quelque chose, que ça pourrait être mieux (je pense, au fond on ne saura jamais ce qu'ils pensent ^^ ).
Un peu comme les enfants finalement, si un enfant est élevé dans une maison sans jamais en sortir ou voir l'extérieur, il ne va peut-être pas imaginer qu'il existe un extérieur, qu'il existe une autre vie possible hors de son monde ? Il ne peut pas se dire que ça lui manque de vivre à l'extérieur puisqu'il n'a jamais connu ça et ne sait pas que ça existe

En tout cas c'est très intéressant comme discussion

Himaliae

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Aimer les chevaux, c’est ne pas en avoir ?
Posté le 03/12/2019 à 13h20


corbeau_bleu a écrit le 03/12/2019 à 12h58:

Je ne suis pas trop d'accord quand tu dis qu'un cheval on attend quelque chose d'eux et pas d'un chat par exemple. Je m'occupe d'une jument handicapée que j'aime beaucoup et je ne lui demande rien d'autre que de se laisser brosser, ne pas me mordre ou me foncer dedans, se laisser promener sans me traîner partout etc.


Ton cas est minoritaire cependant, peu de gens ont des chevaux "juste" pour s'occuper d'eux (mais ils méritent un respect sincère!)
Beaucoup vont s'occuper de leurs retraités (mais qui ont "donné" dans leurs passé), mais les chevaux possédés juste pour compagnie sont rares. Il est vrai que le cheval est surtout possédé pour être "utilisé" (et j'en fais partie, aucun jugement là-dessus)


corbeau_bleu a écrit le 03/12/2019 à 12h58:

Et surtout, est-ce que les animaux se rendent compte qu'ils sont "prisonniers" des humains ? Pour moi, un cheval ne va pas se dire "c'est nul, je dois manger du foin au box alors que si j'étais libre je pourrais aller où je veux". Pour lui c'est comme ça puis c'est tout, il n'a pas la réflexion de se dire qu'il rate quelque chose, que ça pourrait être mieux (je pense, au fond on ne saura jamais ce qu'ils pensent ^^ ).
Un peu comme les enfants finalement, si un enfant est élevé dans une maison sans jamais en sortir ou voir l'extérieur, il ne va peut-être pas imaginer qu'il existe un extérieur, qu'il existe une autre vie possible hors de son monde ? Il ne peut pas se dire que ça lui manque de vivre à l'extérieur puisqu'il n'a jamais connu ça et ne sait pas que ça existe


Exactement! l'humain a une capacité d'abstraction que n'ont pas forcément les animaux, et encore, cette capacité d'abstraction est liée à ton vécu, ton visuel, ton imaginaire (nourri ou pas)

Un humain élevé dans la steppe en Afrique ou la Brousse Australienne, sans contact avec le reste du monde, sans photos, peut-il imaginer les paysages de la campagne française ou les Alpes enneigées?

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Aimer les chevaux, c’est ne pas en avoir ?
Posté le 03/12/2019 à 13h22

Pour moi il n'y a pas de bonne ou mauvaise réponse à ces questions. J'ai par contre compris que je ne pourrai jamais être "parfaite", que comme disent les autres participants du poste... tout est contrainte... dans tous les cas... (et c'est pas aussi simple à accepter que cela n'y paraît)
La difficulté est de savoir jauger ces contraintes (et déculpabiliser).
En fait être conscient de ce que l'on fait. Mesurer son impact. Et c'est valable partout.

Himaliae

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Posté le 03/12/2019 à 13h23

corbeau_bleu Et désolée pour ta mort hypothétique en te jettant contre un ours. Mais tu m'a bien fait rire
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