himaliae Oui beaucoup trop de choses ça part dans tous les sens mais c'est ce qui rend le sujet passionnant
Pour la sélection naturelle, étant donné le monde artificiel que s'est créé l'homme, c'est normal que ça nous paraisse être une aberration. Et comme on veut/pense savoir le meilleur pour nous/nos animaux, ça nous parait surréaliste de laisser faire la nature et sa cruauté... Après dans l'autre sens, un peu de sélection parfois n'aurait surement pas de mal pour se débarrasser de certaines tares... C'est compliqué comme question, mais pour autant on se pose en Dieu en ayant droit de mort et de vie sur les animaux que l'on possède ou côtoie...
Ce que tu dis dans la deuxième partie de ton message est vraiment très intéressant, et ça me rappelle un cours très intéressant sur Castoriadis
C'est passionnant et j'ai d'ailleurs fait une mini thèse sur le sujet, donc je vais m'abstenir ici ! Mais oui, chaque être humain (et être tout court) est historiquement, géographiquement et socio-économiquement situé (c'est par ailleurs pourquoi, en temps qu'étudiante en science politique, je trouve aberrant le concept d'ONG internationale, puisqu'elles véhiculent pour la plupart la bien-pensance occidentale dans des pays qui ont des conceptions tout à fait différentes de nos notions, c'est un peu dans cette idée d'ailleurs que je parle de paternalisme).
Tout ça pour dire que je suis consciente que la plupart de nos animaux occidentaux sont mieux traités qu'énormément de gens dans le monde, ce qui est aussi révoltant.
Encore une fois je n'ai pas de réponse à cette question, et nous n'en auront jamais puisque pour cela il faudrait que l'on pose la question à un cheval, qu'il la comprenne et ce qu'elle implique... Bref nous en sommes loin. Donc, vu le risque hautement important de tomber dans l'anthropomorphisme, je vais me garder d'y répondre.
Citation :
Mais je reste persuadée que certains chevaux (ceux qui ont des proprios qui respectent leurs besoins fondamentaux et les écoutent vraiment!) trouvent leur intérêt à la relation avec l'humain.
C'est certains qu'ils y trouvent un certain intérêt ! Après comme tu dis, de la à dire qu'ils ne préfereraient pas se débrouiller seuls avec les contraintes que cela impose...
Pour le dernier point, je sais que les ressources telles que l'eau ne sont pas transportables, c'est évident. Pour autant je pense qu'il y a une question éthique à ne pas en abuser. D'autant plus que nous ne serons pas épargnés si les ressources venaient à véritablement manquer.
Encore une fois, merci pour ton message extrêmement bien construit, c'est très agréable de discuter ainsi !
corbeau_bleu Effectivement je lis les réponses de chacun et j'avoue que c'est long de répondre à tous ^^ Mais merci d'avoir le courage de participer !
Pour le coup, comme à dit Himaliae, tu fais malheureusement partie d'une minorité... Et de nouveau, je trouve (à juste titre, c'est pas le même gabarit), qu'on pardonnera beaucoup plus à un chat qu'à un cheval. Les chats pas câlins, grognons, désagréables, qui crachent ou feulent pour peu qu'on les effleure, on en connait tous, et on vit avec. Un cheval qui mord, c'est une autre paire de manche, ça peut déboucher sur une vente par exemple.
Effectivement, c'est un peu de l'anthropomorphisme je pense, mais tu m'as fait rire avec ton histoire d'ours
Après je peux entendre qu'un animal recherche le confort, mais en voyant que ça implique un bipède sur le dos (ce qui doit être hautement inconfortable tout de même), je pense que la notion de confort apportée par l'homme doit être nuancée.
Pour le contrat social en tant que conditionnement, je ne suis pas d'accord. Je suis persuadée que l'être humain ne peut plus fonctionner aujourd'hui autrement qu'en société, puisqu'elle est synonyme d'ordre, de lois, de solidarité aussi. Quand je vois les zones de non-droit dans le monde, je préfère largement me lever tous les matins pour aller travailler et obéir aux lois de mon pays, en suivant l'idée que ma liberté s'arrête là où commence celle des autres. Ce sont des contraintes que mon esprit d'humain, après analyse, considère comme dérisoires face au risques que comporte l'absence de règles. Pour autant, je ne suis pas persuadée que les animaux réfléchissent ainsi.
Pour le dernier point de ton message, par contre, pour moi on parle bien de conditionnement : le cheval moderne est conditionné à "apprécier" sa condition puisqu'il est issu de centaines d'années de sélection humaine qui l'ont amené à ne plus se souvenir que cette liberté existe. Je trouve ça plutôt triste personnellement, je ne suis pas sûre d'aimer cet argument pour ma part.
Mais encore une fois merci pour ta réponse, comme tu dis c'est très enrichissant et ça pousse à la réflexion !
manon0312 Bonjour et merci d'avoir répondu à ce post ! Je pense comme toi, et je pense que justement je n'accepte pas de ne pas pouvoir faire les choses parfaitement bien, accepter que quoi que je fasse je contrains un être qui n'a rien demandé... En fait c'est peut être plus simple à accepter de ne pas posséder de cheval et donc de savoir que je n'impacte pas sa vie, positivement comme négativement...
Comment fais tu pour mesurer ton impact comme tu dis, quelles sont les choses que tu as mises en place pour te déculpabiliser ?
tysolfege Merci d'avoir répondu également !
Citation :
La seule différence pour ces fameux animaux domestiques, c'est que nous décidons à leurs places ...
Je pense qu'avec cette phrase tu résumes une grande partie de mon soucis sur le sujet, comme je disais un peu plus haut, on joue un peu à Dieu en se plaçant au dessus d'eux, avec la pensée de savoir ce qui est bon pour eux ou non.
Citation :
Plutôt que de ne pas en avoir, essayer de rendre "correctes" les conditions de vie de nos propres bestioles et de lui rendre sa vie un poil sympa...c'est déjà ça de fait....pour celui là !
Pour ça je suis d'accord, mais comme je l'ai mis dans mon post de départ, ce n'est plus assez pour me donner "bonne conscience". Je sais ma jument bien traitée, mais ce n'est pas parfait, et au final c'est le fait que ça ne le sera jamais qui me file de l'urticaire.
missparker En fait... j'ai envie de dire Amen ! J'aime tout dans ton message (enfin sauf pour Mère Nature qui a mal monté ton kit, désolée pour toi, ces histoires d'ours me font bien rire malgré tout
) , rien à redire. Ton message est plein de justesse et n'omet rien, oui nous sommes tous profondément égoïstes malgré le fait que l'on aimerai croire le contraire.
Et oui, je suis persuadée que les chevaux sont tous à prendre avec leurs sensibilités, et que certains préfèrent probablement la vie offerte par leur humain à la perspective de retrouver leur liberté. Rien qu'à voir des chevaux qui se laisseraient dépérir au pré pour retourner au boxe... Et pourtant peut-on voit ça d'un bon oeil ? Cela me permet de te répondre
lelaitage
Citation :
il me semble que la théorie de la domestication est de plus en plus remise en cause sur le fait que ça soit du fait de l'homme mais qu'il s'agit bien de "partenariats" venant aussi des animaux eux-même. En gros, les deux y ont trouvé leur "compte" à un moment donné.
ll est fort probable que certains chevaux aient été d'eux même vers les drôle de créatures que nous sommes. Après s'attendaient-ils à ce que quelques temps plus tard, il leur soit collé des mors dans la bouche, des fers aux pieds et des carrés d'herbe délimités pour seules plaines ? Je parle volontairement de manière anthropomorphique pour faire passer l'idée que si ils y ont peut être trouvé leur compte au début, il me parait évident qu'aujourd'hui ils sont plus que perdants dans l'équation... Et quand bien même ils auraient été conscients de cela, cela nous donnait-il le droit de faire de toute l'espèce ce qu'elle est aujourd'hui ? En gros, est-ce qu'il est légitime de mettre tous les chevaux dans le même sac, et donc qu'on ait domestiqué les chevaux conciliants, prêts à créer ce "partenariat" avec nous, autant que ceux qui s'accrochaient tant bien que mal à leur liberté (tout en abattant ce qui s'y accrochaient un peu trop) ?
Cette pensée recoupe celle de
missparker :
Citation :
J'ai le sentiment que les chevaux payent quand même le prix fort d'avoir été domestiqué
(et maintenant j'ai aussi envie d'un thé :p).
liteulorce
Citation :
Le cheval à regarder, la tondeuse, c'est "aimer"ou permettre de posséder sans rien comprendre connaître de l'animal sous couvert d'être plus respectueux.
Donc avoir un cheval qui n'ai pas en état d'être monter, qui fait donc la tondeuse, implique qu'on y connait/comprend rien en équidés ? Pire, avoir un cheval montable et ne rien en faire, c'est posséder sans connaitre l'animal ?
Je suis plus que dubitative pour le coup. Personnellement je ne vois pas en quoi ce serait vrai. Tout comme le fait de monter qui serait égal à sublimer... ou alors peut-être, mais à quel prix ? Quand on voit le nombre de chevaux bourrés d'arthrose, elle-même pouvant être clairement imputée à la pratique des sports équestres (l'arthrose des cervicales par exemple, imputée à la recherche de la nuque comme point le plus haut), je n'y trouve rien de sublime. Au contraire voir mon cheval s'ébattre en liberté, gérer son équilibre, ses allures, ses "figures" seul, je trouve ça magnifique.
Citation :
tout animal à besoin de donner sens à sa vie
Ça c'est un besoin purement humain. C'est d'ailleurs ce qui a permis, dans des temps plus anciens, de distinguer l'homme de l'animal, puisque ce besoin à mené à la religiosité. La religion à permis de répondre aux questions de commencement, de fin et de but.
Un animal n'a pas besoin de donner sens à sa vie, et quand bien même cela serait le cas, il est clair que ce ne serait pas le sens que nous lui donnons...
Encore une fois merci à tous pour vos réponses, ça m'a permis de cerner un peu plus précisément mon problème avec l'équitation et le monde du cheval tel que je le conçois actuellement.