Aimer les chevaux, c’est ne pas en avoir ?

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Beerus

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Aimer les chevaux, c’est ne pas en avoir ?
Posté le 02/12/2019 à 21h53

Bonjour à tous.
Ce post n’a aucune vocation polémique. Ce n’est pas un défouloir ni une tribune politique. Je ne suis pas pour le bourrage de crâne et je ne suis certainement pas dans l’optique d’imposer mes idées, de ce fait j’aimerai que tous ceux qui participeront le fassent dans le même état d’esprit. Je précise également que ce post n’a rien a voir avec le véganisme (à ma connaissance en tout cas, je ne suis pas vegan, je ne m’y intéresse pas particulièrement).

Depuis quelques temps et sans que je sache pourquoi, ma vision du cheval et plus particulièrement de l’équitation a changé. J'apprécie esthétiquement de voir des photos de chevaux au travail, en concours, en promenade… mais en comparaison d’il y a quelques mois, tout ceci ne m’attire plus. Pire, je me rends compte, quand je pense à tout ce qu’un cheval au travail implique, que cela me rebute.
Attention, je n’ai rien contre ceux qui s’y font plaisir, je suis moi-même les posts de CA sur le saut d’obstacle ou l’endurance, je suis avec assiduité les comptes rendus des concours, des séances d'entraînements et même les posts dédiés au matériel équin… Mais moi, je ne m’y vois plus.
Les mors me dérangent, l’artifice me dérange, le boxe, le paddock et même le pré, aussi grand soit-il, me dérangent. Lire des posts à propos de chevaux aux problèmes physiques montés à grand renfort d’ostéos, shiatsu, drainants et autres traitements me pose question.
Le post sur “l’équitation sera t-elle un jour interdite ?” et ses dérives m’a poussé à une autre question : le cheval, aujourd’hui, est-il fait pour être monté ? Sincèrement j’en doute, mais je suis consciente qu’un cheval n’est pas un chien, qu’il n’implique pas les mêmes frais et que peu nombreux seraient ceux à s’encombrer d’un tel animal seulement pour des papouilles. L’interdiction de l’équitation me paraît de ce fait très peu probable et serait sûrement dangereuse pour bon nombre de races chevalines.

Est-ce que certains ont le même genre de pensée ? Je suis quelqu’un de naturellement rêveur, songeur et qui est plus dans la réflexion que dans l’action. Alors est ce que ma nouvelle conception du cheval n’est qu’une évolution naturelle de mon caractère ou bien…?
Mes parents sont éleveurs de chevaux de sport, j’ai moi même une jument aujourd’hui à la retraite à à peine 12 ans, initialement car je la trouvais trop fragile physiquement pour être montée. Avec le recul, son comportement sous la selle me fait penser que ce n’est pas particulièrement un plaisir pour elle d’être montée. Ca l’occupait si on veut, puisque en temps qu’animal programmé pour parcourir de grands espaces, elle devait être contente de sortir de ses 2 malheureux hectares. Mais très clairement si je dois comparer son comportement au pré avec celui monté, elle n’y était pas sereine, pas à son aise.
D’un autre côté si je prends mon poney aujourd’hui décédé, notre relation n’a jamais été si belle que quand j’ai arréte de le monter. Sans pour autant verser dans l’éthologie, dans les tours ou dans aucun travail à pied particulier (qui était alors bien moins développé que maintenant, en France du moins), on avait cette relation sans mots que je n’aurai pas pu obtenir avec un mors dans la bouche et une selle sur le dos. C’était le choix des deux partis d’avancer avec l’autre, sans demande particulière.

Mais pour autant, ce poney, il devait vivre avec les conditions que je lui imposais. Bien qu’étant en troupeau sur plusieurs hectares, il devait se cantonner à l’espace que lui offraient les clôtures, à l’herbe qui y poussait ou au foin qu’on voulait bien lui mettre à la mauvaise saison. Sans être monté, il subissait tout de même la contrainte de changer de parcelle quand nous le décidions, par les voies que nous choisissions. Il se devait parfois de faire la nounou pour un ou deux jeunes et se trouvait donc séparé, pour notre confort, de congénères avec lesquels il aurait préféré rester.
Alors oui, ce poney vivait pieds nus, oui il vivait dans de bonnes conditions pour un cheval, il ne manquait de rien, jamais tondu, crins longs pour se protéger des insectes… Même sa révérence, c’est lui qui a choisi comment la tirer. Emphysémateux, il devait surement avoir un début de cushing. Une crise cardiaque l’a emporté un matin, sans souffrances.

Ce sont donc des conditions qu’on pourrait probablement qualifier d’idéales, dont bénéficie aujourd’hui ma jument également.
Mais voilà, ils n’y sont pas libres, ils sont soumis à mes choix, mes décisions pour eux. D’où ma question, est-ce que si l’on aime vraiment les chevaux, il est juste d’en posséder ? Quand je vois les quelques chevaux dans le monde qui ont su s’adapter pour en revenir à un mode de vie sauvage, je me dis que je préfère cela au final. Je n’ai pas envie qu’un cheval soit dépendant de moi, sorte quand je le décide, fasse la jambette parce que ça me fait plaisir ou saute une barre pour que je puisse m’illustrer sur une club 1 une fois par mois. Ca me plait de voir que les animaux n’ont pas besoin de nous.
Pourtant, c’est humain de vouloir posséder après tout, et c’est compliqué de réfléchir à y renoncer. C’est ce qui pousse d’ailleurs à vouloir devenir propriétaire plutôt que simple ou dp ou cavalier de club.

En plus de ces considérations, je dois admettre que si j’aime les chevaux, j’aime l’être humain plus encore. Or, les chevaux prennent de la place, consomment des ressources qui pourraient revenir à des humains. Quand je lis que d’ici une vingtaine d’années, des pans entiers de la population mondiale n’auront plus accès à l’eau, j’ai du mal avec l’idée d’avoir un cheval que je doucherais pour mon bon plaisir, qui consommerait eau et espace qui pourraient être dédiés à l'agriculture et donc nourrir les populations… Lorsque j’allais en concours (en tant qu'observateur, je n’en ai jamais fait), j’étais dégoutée par le montant d’eau qui servait à arroser les carrières notamment, c’est un souvenir très fort que j’en garde.

C’est un post très brouillon en somme, car c’est encore brouillon dans ma tête et que je ne sais pas vraiment où je vais avec ces idées. Mais je ressens le besoin d’en parler avec d’autres personnes qui auraient réfléchis à ce genre de chose, si cela à changer leur rapport aux sports équestres, si ils ont arrêté totalement de monter ou même de posséder de chevaux, ou qu’au final ce n’était qu’une phase qui leur serait passée.

Merci d’avoir lu ce post qui me tenait à coeur, et bonne soirée à tous.

Tartine88

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Aimer les chevaux, c’est ne pas en avoir ?
Posté le 31/03/2020 à 14h24

majong Ne sois pas rebutée par le terme "paddock" A la base, ce type de conception est installé au états unis sur.... des centaines d'hectares

En France, on utilise ce principe pour des petites parcelles, mais même si c'est mieux que rien, je n'aime pas l'idée de faire un PP sur 3 000m carré. Selon moi, un PP fonctionnel démarre sur 2ha de terrain et plus si affinité

Ardennesacheval

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Aimer les chevaux, c’est ne pas en avoir ?
Posté le 31/03/2020 à 18h07

je dis ça pcq plein de gens pensent que du moment qu'un cheval est au pré avec un pote, il est heureux.
Moi aussi je le pensais !

Finalement c'est plus nuancé que cela.

Un cheval dont les besoins primaires sont satisfaits n'est pas malheureux c'est certain. Mais rester toute leur vie au même endroit à ne rien faire

(tous leurs besoins vitaux sont satisfaits, donc ils n'ont pas à exercer leur force, leur résistance aux intempéries, leur rapidité devant les prédateurs, leur esprit aventureux pour trouver de l'eau, leur hargne pour combattre des rivaux, leur courage pour élever un poulain, leur ténacité à survivre à la faim ou à la soif, leur instinct ou leur intelligence pour trouver de meilleurs pâturages...)

ça ne convient pas à tous. Ya des chevaux pépères, planplan, paisibles, qui sont heureux comme cela ! Mais il y en a d'autres qui "cherchent" plus d'aventure, d'action !

Qd je vois les chevaux de ma belle-soeur : une vielle jument de balade qui ne demande qu'à être paisible dans son environnement connu, et se traîner d'herbe en herbe... Son coloc est un PRE fougueux, jeune, en pleine santé, curieux comme une pie, qui se mêle de tout, veut toujours tout voir, tout surveiller, pète en l'air au moindre prétexte car il a aussi, besoin de se défouler... Lui je le sens frustré, en "attente", alors que sa vieille copine est épanouie qu'on la brosse 1/semaine, lui on sent qu'il a envie qu'on s'occupe de lui, voir du monde, lui apporter des "distractions"....

je cite cet exemple car c'est un "couple d'extrêmes"... mais honnêtement ce cheval est très expressif et on voit bien qu'il s'ennuie. pourtant il vit dans des conditions que bien d'autres envieraient !

La verdure, les reliefs, oui c'est chouette, à sa pension précédente mon cheval vivait, comme ça dans 10ha, vallonnés, des arbres, des haies, un pan de forêt, (par contre panier 9 mois sur 12 car herbe trop riche), troupeau de 7, je sais qu'il s'y plaisait, mais je sais que si je ne le sortais pas suffisamment, il était demandeur... Pareil pour mon âne... Pareil pour les autres chevaux de propriétaires, même la plus vieille retraitée...

Après c'est sûrement une habitude de vie : un cheval habitué à être sorti, promené, voir "du pays", s'il apprécie, sera "frustré" s'il ne sort plus. Alors qu'on cheval qui a toujours vécu dans 10 ha sans jamais sortir sera sûrement plus casanier.

sinon l'ardennais de mon homme et son coloc ont un autre mode de fonctionnement : on leur prête des pâtures pas très grandes mais dans plusieurs endroits, donc une fois l'herbe mangée, les chevaux changent de pré, d'environnement, de reliefs, je trouve ça pas mal non plus, et les chevaux semblent apprécier.

Tartine88

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Aimer les chevaux, c’est ne pas en avoir ?
Posté le 31/03/2020 à 18h15

ardennesacheval Evidemment que c'est beaaaaaucoup plus complexe que ça ! Ici, j'ai beau être dans les Vosges, je sais pertinemment que mes trois juments dans leur carré d'herbe n'ont pas suffisamment de stimulations. Oui, les chevaux ont un cerveau et donc, ils ont besoin de stimulations, de réfléchir, de chercher, de sentir de nouvelles choses, de découvrir, de marcher... D'où l'intérêt d'intégrer le principe de Paddock Paradise, avec toooooooooooout ce qui entour ce principe (pied nu, alimentation, soins, etc...)

Avoir 5ha, c'est WOUAH, mais un cheval tout seul... bah c'est pas possible. Deux chevaux, c'est déjà mieux, mais ne dit-on pas que le mieux est l'ennemi du bien ? Il y a vraiment beaucoup d'éléments à aborder, à comprendre, à apprendre, à gérer.

EDIT : oups, une partie de mon commentaire n'était pas destiné à ce post... OUPS!

Édité par tartine88 le 31-03-2020 à 18h23



Elea2008

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Aimer les chevaux, c’est ne pas en avoir ?
Posté le 31/03/2020 à 18h22


ardennesacheval a écrit le 31/03/2020 à 18h07:
je dis ça pcq plein de gens pensent que du moment qu'un cheval est au pré avec un pote, il est heureux.
Moi aussi je le pensais !

Finalement c'est plus nuancé que cela.

Un cheval dont les besoins primaires sont satisfaits n'est pas malheureux c'est certain. Mais rester toute leur vie au même endroit à ne rien faire

(tous leurs besoins vitaux sont satisfaits, donc ils n'ont pas à exercer leur force, leur résistance aux intempéries, leur rapidité devant les prédateurs, leur esprit aventureux pour trouver de l'eau, leur hargne pour combattre des rivaux, leur courage pour élever un poulain, leur ténacité à survivre à la faim ou à la soif, leur instinct ou leur intelligence pour trouver de meilleurs pâturages...)

ça ne convient pas à tous. Ya des chevaux pépères, planplan, paisibles, qui sont heureux comme cela ! Mais il y en a d'autres qui "cherchent" plus d'aventure, d'action !



Merci pour ce message ardennesacheval
Je le trouve plein de bons sens.
J'ai l'impression que se préoccuper du bien être des chevaux, s'est transformé en pensée unique "du moment qu'il a de l'herbe/du foin, des potes et de l'espace, Pompon est heureux"
Or, comme toi, je trouve que c'est loin d'être aussi simple. Le cheval est devenu un animal domestique dont les conditions de vie sont très éloignées de celles qu'il a à l'état sauvage, même au pré, même en troupeau. La domestication, en réglant pour lui un certain nombre de problèmes (eau, nourriture, prédateur), le prive de certaines stimulations et nécessite de lui en proposer d'autres.

Majong

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Aimer les chevaux, c’est ne pas en avoir ?
Posté le 02/04/2020 à 15h45

ardennesacheval
tartine88
On est d'accord, certains chevaux n'aiment pas qu'on les laisse tranquille.
Je me rappellerai toujours il y a quelques années quand on a mis les chevaux en vacances trois semaines après Lamotte. On allait les voir de temps en temps mais c'est tout.
Certains étaient bien contents d'avoir la paix (genre le mien ), d'autres faisaient franchement la tête genre "non mais pourquoi tu m'abandooooonnes !!"
C'est bien là tout mon dilemme : si je remonte à cheval, comment ? (exit l'équitation classique, peut être façon éthologie ?), et comment concilier écouter mon cheval (quand il a pas envie, ben on fait pas), et avoir une bonne relation avec lui, où je vais pas me faire marcher dessus ... Parce que les derniers temps où je montais à cheval, mais en étant pas bien et en n'osant rien faire parce que punir ou forcer, je pouvais plus, ben je me suis mis dans une situation où je n'étais plus en sécurité à cheval...

Ardennesacheval

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Aimer les chevaux, c’est ne pas en avoir ?
Posté le 02/04/2020 à 17h37

Le mien je me suis rendue compte qu'il aimait "travailler" ... à un moment où il avait des pb de pieds, je devais passer un produit tous les jours, sur ses talons, pas douloureux c'était sur la corne... Pas de pourriture = de fourchette ni rien.

Donc tous les soir j'y allais, câlin, produit, picotin, je pensais que ça allait lui plaire.

Au bout de 10 jours, il me tournait le dos, au bout de 15 jours, il se barrait carrément !

Pourtant câlin et picotin quoi ! Ben non j'avais perdu tout intérêt à ses yeux. = plus de distractions, de balades, de sorties, d'action, de suspense...

pareil il a l'habitude des grandes balades... avec des allures de l'aventure (des fois on se retrouve dans des endroits... on traverse la jungle, on se faufile sous des arbres tombés, l'aventure quoi...)
quand il a eu sa tendinite je le sortais en main... clairement ça le gonfle... il marche tête basse comme un malheureux... traîne la patte... les seuls moment où il se réveille c'est quand il y a un peu d'action, un contre-bas à sauter par ex...
A pied on fait souvent les mêmes tours, on ne part pas loin, alors que monté, il y a bien plus de possibilités, ça doit être des plaisirs plus variés pour lui...

Alors que mon ardennais adore se promener en main, il regarde des tas de choses, est plein d'allant, il demande à renifler des trucs...

Édité par ardennesacheval le 02-04-2020 à 17h45



Beerus

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Aimer les chevaux, c’est ne pas en avoir ?
Posté le 02/04/2020 à 21h35

majong je pense que la première démarche à faire pour changer sa manière d'appréhender le cheval, il faut commencer par laisser tomber les plans établis, la pression, les échéances... La mort de l'ego comme dit Erell. En gros, comme lui, tu vis l'instant présent.
Je sais qu'avec ma jument je n'ai jamais réussi (mais le changement, c'est maintenant ! Enfin... après le confinement plutôt), ce qui est particulièrement stupide parce que avec ma ponette, je n'ai jamais eu ce problème ! En effet, petite et emphysémateuse (réformée de club, je tape que dans les cassés moi ), j'ai été limitée dès l'origine dans mes ambitions, et au final je pense que c'est ce qui a fait la force de notre relation...
En vieillissant, des difficultés à se mouvoir se sont développées, elles survenaient selon la météo, son état de fatigue... Et en fait très tôt j'ai appris à l'écouter >>> aujourd'hui tu n'es pas dans ton assiette ? Alors grattouilles. Demain on ira faire un pansage et une balade en main si ça va mieux.
Avec la possibilité d'avoir un cheval montable avec lequel évoluer, l'ego s'est ramené, et au final je me (nous) ai mis trop de pression. En analysant un peu plus ses réactions au travail et au pré, je pense qu'une grande partie du fait qu'elle est plus sereine/"heureuse" depuis qu'elle est au pré est que je ne lui inflige plus cette pression négative et néfaste. De là, j'ai hâte de voir ce que ça donne de repartir sur un rythme de balades en main et pansages réguliers. Mon poney était comme ton ardennais ardennesacheval, j'espère que ma grande dondon sera de même ! Je ne suis pas prête de repartir dans une optique de "travail" encore.
Tout ça pour dire qu'au fond, j'étais plus intelligente dans ma façon d'appréhender les chevaux à 10 ans que maintenant, visez l'évolution à l'adolescence

Bien sûr le tout doit être combiné à une discipline respectueuse, et qui permette une certaine élasticité de planning. De mon côté ça se précise et s'oriente vers le Mountain trail - moi qui n'étais absolument pas intéressée par le western ! Le fait que les épreuves puissent se faire au pas et en licol est, je pense, compatible avec l'état d'esprit général que j'aimerai obtenir.
Tu t'es renseignée un peu sur l'équitation dite "éthologique" ?

Pour la problématique de ne pas te faire marcher dessus, je laisse les autres t'apporter leurs lumières. Je ne suis pas assez expérimentée pour te conseiller la marche à suivre ! Je pense que pour garder des relations saines, il ne faut pas voir l'éducation/le respect comme une contrainte, mais ça n'engage que moi.

Et merci les filles pour vos lumières en termes d'alimentation, j'ai même été voir le post dédié dans la section Santé, c'est très intéressant -même si personne ne semble avoir le même avis

Indji

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Aimer les chevaux, c’est ne pas en avoir ?
Posté le 03/04/2020 à 10h49


majong a écrit le 02/04/2020 à 15h45:
@ardennesacheval
@tartine88

C'est bien là tout mon dilemme : si je remonte à cheval, comment ? (exit l'équitation classique, peut être façon éthologie ?), et comment concilier écouter mon cheval (quand il a pas envie, ben on fait pas), et avoir une bonne relation avec lui, où je vais pas me faire marcher dessus ... Parce que les derniers temps où je montais à cheval, mais en étant pas bien et en n'osant rien faire parce que punir ou forcer, je pouvais plus, ben je me suis mis dans une situation où je n'étais plus en sécurité à cheval...


A pied, faire respecter ta bulle n'est pas compris comme une contrainte pour les chevaux. C'est leur mode de relations entre eux, donc tout à fait naturel.A cheval, tu es obligée d'imposer certaines choses pour la sécurité, mais tu peux le faire avec douceur, patience et respect. Tout le monde a des contraintes, c'est la vie!

Édité par indji le 03-04-2020 à 10h52



Tartine88

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Posté le 03/04/2020 à 11h18

Je suis passée par une période où la monte, c'était totalement proscrit. C'est à dire que de ses 8 ans et demi à ses 11 ans, ma jument n'a pas été montée, et le plus que je la "travaillais" c'était de la balade. Et avec du recul aujourd'hui c'était une erreur, parce que je n'ai pas pris la question dans le bon sens. Bien sûr qu'un cheval non monté est très bien, mais le cheval, comme le chat ou le chien, à des besoins psychiques, psychologiques et moraux : il va avoir besoin de découvrir de nouveaux lieux, de nouvelles herbes, de marcher, de regarder, d'écouter ... Et ce n'est pas en le laissant dans un même pré à l'année sans en sortir qu'il va être satisfait. Par contre, ce n'est pas non plus en faisant du bac à sable qu'il va être "rassasié".
Du coup, comme je suis cavalière d'extérieur et que j'ai un retard presque "mystique" et précis sur l'environnement, l'extérieur, etc. je sais que les balades, au départ, ça va occasionner un stress, mais bien abordé, c'est la meilleure activité pour le cheval, monté ou à pied, en le laissant réflechir, en lui laissant prendre le rythme qu'il désire, les chemins qui l'attirent, qu'ils veulent regarder, écouter, sentir, "suivre" une trace/piste...

Hegozaldi

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Aimer les chevaux, c’est ne pas en avoir ?
Posté le 05/04/2020 à 19h59

Je n'ai pas tout lu (dix pages, ça faisait trop à engranger d'un coup en terme de réflexions, je lirai petit à petit. ) mais le problème est souvent vu à l'envers. Ok, aujourd'hui, nous contraignons énormément le cheval. On l'a d'ailleurs beaucoup contraint dans l'histoire en l'utilisant pour la guerre, pour les travaux... Le loisir à cheval est plutôt récent. Toutefois, la domestication du cheval (et des autres animaux d'ailleurs) n'est pas spécialement entreprise par l'homme à l'origine. Je n'ai pas les articles scientifiques sous la main, ais la domestication des animaux s'est faite avec la sédentarisation de l'homme et « l'entrée au village des animaux » (loups, chats, tout ça) et la recherche du confort. Le cheval aussi a trouvé son confort dans ce processus (génétique, et partiellement involontaire à l'origine, comme toute évolution) de domestication. Moins de prédateurs, de la nourriture, une meilleure espérance de vie donc la possibilité de se reproduire... Avec cette protection et ce confort sont venues s'installer des contraintes, mais il est absolument impossible, pour toute espèce, de vivre sans contrainte.

Aujourd'hui, le cheval est là où son évolution et sa préservation l'ont menées : aux côtés de l'homme. D'ailleurs, nous sommes là où notre propre évolution/préservation nous a mené aussi. Nous ne sommes responsables que de son bien-être et de nos idées, le reste se fait par l'observation des individus, de leurs capacités, de ce qu'ils peuvent ou non offrir sans souffrir. Dans le contrat domestique entre homme et cheval, c'est « tu me prêtes ta force et ta vitesse, ton corps, je te prête un abri, de la sécurité, de quoi manger ». Ensuite, c'est chacun de nous qui plaçons le curseur où nous le voulons : box ou pré, foin à volonté ou non, pied nu ou ferré... Mais monter ou ne pas monter, chaque animal nous le dira et on rajuste le contrat selon. Mais ce sont de grandes questions auxquelles il n'existe pas de réponse universelle.

Mingth1948

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Aimer les chevaux, c’est ne pas en avoir ?
Posté le 15/04/2020 à 20h39

Je me suis également posée cette question plusieurs fois, particulièrement quand j'ai pris une demi pension avec un cheval qui me paraissait très mal à l'aise sous la selle.. Pas physiquement mais psychologiquement, j'avais la sensation qui n'aimait pas être monté et j'ai décidé de rester uniquement sur du travail à pieds où là il paraissait très heureux et investi.
Je pense que ça dépend peut-être des chevaux, que certains apprécient et d'autres ne pourront jamais apprécier.

Ardennesacheval

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Posté le 16/04/2020 à 09h44

bien sûr tout comme certains aiment plus l'obstacle ou la balade...

après on peut leur faire aimer, jeune le mien détestait la longe, mnt il adore ! ya fallu le motiver mais après un apprentissage soigné il s'y est plu !

Couagga

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Aimer les chevaux, c’est ne pas en avoir ?
Posté le 16/04/2020 à 13h48


beerus a écrit le 02/04/2020 à 21h35:
je pense que la première démarche à faire pour changer sa manière d'appréhender le cheval, il faut commencer par laisser tomber les plans établis, la pression, les échéances... La mort de l'ego comme dit Erell. En gros, comme lui, tu vis l'instant présent.
...
Je pense que pour garder des relations saines, il ne faut pas voir l'éducation/le respect comme une contrainte, mais ça n'engage que moi.


Je suis tellement d'accord avec ça

Erell29

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Aimer les chevaux, c’est ne pas en avoir ?
Posté le 16/04/2020 à 16h27

beerus

Nous sommes dans une société dualiste (corps/esprit, humain/animaux, raison/intuition, cerveau droit/cerveau gauche etc), nous faisons que scinder constamment au risque d'aller jusqu'au clivage...
ça rejoint ainsi la difficulté de laisser notre égo de côté, d'être davantage centré et à l'écoute des besoins du cheval... et de faire fonctionner son esprit critique.
En éducation positive, il y'a encore peu de personnes qui théorisent et appliquent, de ce fait cela laisse la place à l'improvisation. En soi, c'est une étape dans l'éducation positive, mais si nous n'avons pas les bases sur lesquelles se reposer durant ce temps d'improvisation... c'est là où on va à la casse.
Rien ne s'invente en fait: la théorie est là, les différentes techniques également, il suffit de lire, de suivre les indications, d'augmenter ces connaissances et sa compréhension éthologique équine.
Le problème étant qu'en France, cela a dû mal encore à se développer. l'ouvrage le plus connu étant celui d'Hélène Roche qui pose quelques bases, une partie ayant déjà était remise en question dans les pays anglosaxons.

J'avais créé un post sur ce forum concernant l'éducation positive: https://www.chevalannonce.com/forums-11747398-education-positive-equine

Il faut que je l'actualise car depuis d'autres sources sont possibles.

Je connais l'éducation positive depuis 10 ans et pourtant je suis toujours newbie, je tombe des nues de voir à quel point ça avance vite dans le monde canin et combien nous sommes en retard. Je tombes des nues de voir à quel point je ne sais rien, je dois souvent me faire des mises à jours, ce qui arrive souvent quand j'ai un problème éducatif équin et que j'ai besoin d'idées, de solutions...

Mon conseil étant d'abord de se poser les bonnes questions: est ce que j'ai observé comment mon équidé est éduqué ? Comment réagit il ? Montre il des signes d'inconforts (donc aller se renseigner en éthologie sur ce qu'est les signes d'inconfort, de détresse, de mal être) ? Est ce que moi je suis à l'aise dans cette relation éducative ? Est ce que j'ai l'impression de me faire facilement comprendre par mon animal ? Est ce que j'ai des outils éducatifs à disposition qui sont adaptés à moi et mon animal ? est ce que j'arrive à résoudre des problèmes éducatifs avec ces outils ?

Et en fonction des réponses, faut bouger, faut plancher ;)

Concernant les infrastructures, ça bouge pas mal je trouve, les gens se rendent compte que la santé des chevaux est bien mieux... les proprios sont près à payer plus cher pour avoir des meilleures conditions de vie et un cheval en meilleure santé !
Il existe énormément de type de manière de mener le pâturage. Il est intéressant de se tourner vers le pastoralisme (pâturage tournant et pâturage tournant dynamique) si on souhaite faire pâturer les chevaux sans épuiser sa prairie.


Concernant le travail et le fait d'aimer, j'ai quand même un doute. Les chevaux ont un besoin primaire qui est le besoin de déambulation. Plus ils marchent, plus ils peuvent satisfaire ce besoin et ainsi assurer à leur physiologie un bon équilibre.
J'ai souvent remarqué que ma jument avait besoin de bouger non pas par plaisir de venir faire une balade avec moi mais pour satisfaire ce besoin (de arpenter, d'avancer avec un pas régulier etc...).
Bref.... en éducation positive, ça tombe bien, il a été mis en place un moyen de demander au cheval si il est ok pour faire tel et tel exercice et de dire à quel moment il est ok pour le commencer. Leurs réponses est souvent étonnantes... et l'humain à côté apprend la patience, j'adore


Citation :
Tout ça pour dire qu'au fond, j'étais plus intelligente dans ma façon d'appréhender les chevaux à 10 ans que maintenant, visez l'évolution à l'adolescence


Rien d'étonnant Les conditionnements que nous recevons au fur et à mesure de notre socialisation sapent et empêchent notre créativité et spontanéité de s'exprimer...


Citation :
Je pense que pour garder des relations saines, il ne faut pas voir l'éducation/le respect comme une contrainte, mais ça n'engage que moi.


Tout dépend comme on le matérialise, c'est toujours pareil ;)

majong En fait, les chevaux ne sont pas des humains et les humains ne sont pas des chevaux. Si nous n'utilisons pas une communication claire et précise, le cheval ne va pas comprendre, il va donc pas se sentir en sécurité dans une relation peu claire et ne sera pas enclin à respecter l'autre en phase.

Pour être clair, il faut mettre des codes qui seront toujours les mêmes, les matérialiser même et enfin toujours chercher où se situe la motivation du cheval.
C'est en tout cas ainsi que je fonctionne en éducation positive ;)
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Aimer les chevaux, c’est ne pas en avoir ?
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