Aimer les chevaux, c’est ne pas en avoir ?

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Beerus

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Aimer les chevaux, c’est ne pas en avoir ?
Posté le 02/12/2019 à 21h53

Bonjour à tous.
Ce post n’a aucune vocation polémique. Ce n’est pas un défouloir ni une tribune politique. Je ne suis pas pour le bourrage de crâne et je ne suis certainement pas dans l’optique d’imposer mes idées, de ce fait j’aimerai que tous ceux qui participeront le fassent dans le même état d’esprit. Je précise également que ce post n’a rien a voir avec le véganisme (à ma connaissance en tout cas, je ne suis pas vegan, je ne m’y intéresse pas particulièrement).

Depuis quelques temps et sans que je sache pourquoi, ma vision du cheval et plus particulièrement de l’équitation a changé. J'apprécie esthétiquement de voir des photos de chevaux au travail, en concours, en promenade… mais en comparaison d’il y a quelques mois, tout ceci ne m’attire plus. Pire, je me rends compte, quand je pense à tout ce qu’un cheval au travail implique, que cela me rebute.
Attention, je n’ai rien contre ceux qui s’y font plaisir, je suis moi-même les posts de CA sur le saut d’obstacle ou l’endurance, je suis avec assiduité les comptes rendus des concours, des séances d'entraînements et même les posts dédiés au matériel équin… Mais moi, je ne m’y vois plus.
Les mors me dérangent, l’artifice me dérange, le boxe, le paddock et même le pré, aussi grand soit-il, me dérangent. Lire des posts à propos de chevaux aux problèmes physiques montés à grand renfort d’ostéos, shiatsu, drainants et autres traitements me pose question.
Le post sur “l’équitation sera t-elle un jour interdite ?” et ses dérives m’a poussé à une autre question : le cheval, aujourd’hui, est-il fait pour être monté ? Sincèrement j’en doute, mais je suis consciente qu’un cheval n’est pas un chien, qu’il n’implique pas les mêmes frais et que peu nombreux seraient ceux à s’encombrer d’un tel animal seulement pour des papouilles. L’interdiction de l’équitation me paraît de ce fait très peu probable et serait sûrement dangereuse pour bon nombre de races chevalines.

Est-ce que certains ont le même genre de pensée ? Je suis quelqu’un de naturellement rêveur, songeur et qui est plus dans la réflexion que dans l’action. Alors est ce que ma nouvelle conception du cheval n’est qu’une évolution naturelle de mon caractère ou bien…?
Mes parents sont éleveurs de chevaux de sport, j’ai moi même une jument aujourd’hui à la retraite à à peine 12 ans, initialement car je la trouvais trop fragile physiquement pour être montée. Avec le recul, son comportement sous la selle me fait penser que ce n’est pas particulièrement un plaisir pour elle d’être montée. Ca l’occupait si on veut, puisque en temps qu’animal programmé pour parcourir de grands espaces, elle devait être contente de sortir de ses 2 malheureux hectares. Mais très clairement si je dois comparer son comportement au pré avec celui monté, elle n’y était pas sereine, pas à son aise.
D’un autre côté si je prends mon poney aujourd’hui décédé, notre relation n’a jamais été si belle que quand j’ai arréte de le monter. Sans pour autant verser dans l’éthologie, dans les tours ou dans aucun travail à pied particulier (qui était alors bien moins développé que maintenant, en France du moins), on avait cette relation sans mots que je n’aurai pas pu obtenir avec un mors dans la bouche et une selle sur le dos. C’était le choix des deux partis d’avancer avec l’autre, sans demande particulière.

Mais pour autant, ce poney, il devait vivre avec les conditions que je lui imposais. Bien qu’étant en troupeau sur plusieurs hectares, il devait se cantonner à l’espace que lui offraient les clôtures, à l’herbe qui y poussait ou au foin qu’on voulait bien lui mettre à la mauvaise saison. Sans être monté, il subissait tout de même la contrainte de changer de parcelle quand nous le décidions, par les voies que nous choisissions. Il se devait parfois de faire la nounou pour un ou deux jeunes et se trouvait donc séparé, pour notre confort, de congénères avec lesquels il aurait préféré rester.
Alors oui, ce poney vivait pieds nus, oui il vivait dans de bonnes conditions pour un cheval, il ne manquait de rien, jamais tondu, crins longs pour se protéger des insectes… Même sa révérence, c’est lui qui a choisi comment la tirer. Emphysémateux, il devait surement avoir un début de cushing. Une crise cardiaque l’a emporté un matin, sans souffrances.

Ce sont donc des conditions qu’on pourrait probablement qualifier d’idéales, dont bénéficie aujourd’hui ma jument également.
Mais voilà, ils n’y sont pas libres, ils sont soumis à mes choix, mes décisions pour eux. D’où ma question, est-ce que si l’on aime vraiment les chevaux, il est juste d’en posséder ? Quand je vois les quelques chevaux dans le monde qui ont su s’adapter pour en revenir à un mode de vie sauvage, je me dis que je préfère cela au final. Je n’ai pas envie qu’un cheval soit dépendant de moi, sorte quand je le décide, fasse la jambette parce que ça me fait plaisir ou saute une barre pour que je puisse m’illustrer sur une club 1 une fois par mois. Ca me plait de voir que les animaux n’ont pas besoin de nous.
Pourtant, c’est humain de vouloir posséder après tout, et c’est compliqué de réfléchir à y renoncer. C’est ce qui pousse d’ailleurs à vouloir devenir propriétaire plutôt que simple ou dp ou cavalier de club.

En plus de ces considérations, je dois admettre que si j’aime les chevaux, j’aime l’être humain plus encore. Or, les chevaux prennent de la place, consomment des ressources qui pourraient revenir à des humains. Quand je lis que d’ici une vingtaine d’années, des pans entiers de la population mondiale n’auront plus accès à l’eau, j’ai du mal avec l’idée d’avoir un cheval que je doucherais pour mon bon plaisir, qui consommerait eau et espace qui pourraient être dédiés à l'agriculture et donc nourrir les populations… Lorsque j’allais en concours (en tant qu'observateur, je n’en ai jamais fait), j’étais dégoutée par le montant d’eau qui servait à arroser les carrières notamment, c’est un souvenir très fort que j’en garde.

C’est un post très brouillon en somme, car c’est encore brouillon dans ma tête et que je ne sais pas vraiment où je vais avec ces idées. Mais je ressens le besoin d’en parler avec d’autres personnes qui auraient réfléchis à ce genre de chose, si cela à changer leur rapport aux sports équestres, si ils ont arrêté totalement de monter ou même de posséder de chevaux, ou qu’au final ce n’était qu’une phase qui leur serait passée.

Merci d’avoir lu ce post qui me tenait à coeur, et bonne soirée à tous.

Couagga

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Aimer les chevaux, c’est ne pas en avoir ?
Posté le 04/12/2019 à 17h21

Un sujet multi-tiroirs

je m'attarderai sur quelques uns !

Les partenariats inter-espèces ne sont pas le seul fait de la domestication.
Ces collaborations opportunistes ont toujours existé, et chaque partie prenante en a toujours trouvé bénéfices. Tout comme l’exploitation d’espèces par d’autres.
Je crois que c’est Digard (ou Picq ? Ou Changeux ?) qui a écrit un super bouquin dont je ne me souviens plus le nom, à propos de la domestication. Toutes les tentatives de domestications sur différentes espèces n’ont pas toujours abouties. Dans ce livre passionnant, sont relatés ces tentatives, les succès, les échecs, et le cas si particulier du chat dont on pourrait dire qu’il a inversé les rôles. N’est-ce pas plutôt son espèce qui a domestiqué l’homme.
Les espèces convoitées par l’homme et celles qui ont convoité l’homme. Pourquoi ça matché, ou pas. En quoi les effets négatifs individuellement vécus peuvent finalement dessiner un grand bénéfice à l’espèce toute entière. Vraiment intéressant ce bouquin.

On peut poser différent regard sur l’autre. L’être vivant différent de nous. Se considérer comme « supérieur » et en disposer ou se considérer comme différent et créer un lien. L’aspect financier des choses n’est qu’une approche strictement humaine dont chacun décide ou non de s’encombrer dans la façon dont il va relationner avec les animaux qu’il côtoie.
Je trouve aussi très anthropocentré d’affirmer que telle ou telle espèce ne survivrait sans l’emprise/l’intervention humaine. Comme si du jour au lendemain on allait vider nos foyers et nos jardins de tous nos animaux de compagnie pour les abandonner au milieu des bois ! De nombreuses espèces très proches de nos animaux domestiques vivent parfaitement sans nous. Le retour à la liberté n’est qu’une adaptation de plus qui s’effectue dans la durée. C'est juste l'histoire du vivant en somme.

Les chevaux du désert de Namibie (des pur sang anglais si je ne me trompe) en sont un exemple fascinant.
Je pense que nous manquons encore pas mal d’humilité en nous persuadant d’être indispensables. La réflexion philosophique est intéressante, doit-elle nous dispenser de la réalité du monde ? La présence de l’espèce humaine sur terre est pour l’instant très anecdotique au regard de la présence du vivant globalement parlant. La notion même de possession est conceptuelle, humaine, administrative. Pour moi ce n’est en tout cas qu’un acte administratif et ça n’impacte pas le regard que je porte sur les êtres vivants qui partagent ma vie.

Édité par couagga le 04-12-2019 à 20h51



Lelaitage

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Aimer les chevaux, c’est ne pas en avoir ?
Posté le 04/12/2019 à 17h30

erell29 connections neuronales = pile poil dans les neuro-sciences quand même (et ca se voit surtout en imagerie se dont je doute que ses études aient fait)!

Bah les chevaux les plus avancés et plus "intelligents" que j'ai connus étaient montés et d'ailleurs appréciaient ça.

Gobi

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Aimer les chevaux, c’est ne pas en avoir ?
Posté le 04/12/2019 à 17h39

ardennesacheval

C'est bien ce que je dis, on s'est mal compris MON soucis c'est que 'jaqimerai que chacun paye le prix de ses choix or ce n'est pas le cas, Je ne dis pas "chacun paye les conséquences" , je dis dans ce cas que chacun paye, pas tout à fait le même sens... Ce que je veux dire c'est que je voudrais que le prix proposé pour les produits/loisirs hyper polluant ou dégradant/utilisant ++ les biens communs (type rpuotes) englobe ce cout ety qu'il ne soit pas porté par l'ensemble de la société...

Beerus

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Aimer les chevaux, c’est ne pas en avoir ?
Posté le 04/12/2019 à 17h43

Bonjour et merci à tous pour vos réponses, beaucoup vont plus loin que le post initial et je trouve ça super intéressant ! Pour répondre un peu rapidement à un élément qui me vient comme ça, ma réflexion n'est pas fixée, c'est une des raisons d'ailleurs qui à fait que j'ai créé ce post. Ça peut être passager comme définitif, aujourd'hui je ne peux pas me prononcer là dessus. Pour autant encore une fois si moi, aujourd’hui, je n'ai pas envie de monter, je conçois et comprends que d'autres le veuillent et s'y fassent plaisir. Il n'y a aucun jugement de ma part en ce sens :)

Du coup comme il y a beaucoup de réponses, je vais faire de mon mieux pour apporter un fragment de réponse à chacun.

liteulorce Que les chevaux aiment la stimulation est une chose, qu'ils aiment être monté en est une autre. Je peux concevoir que le processus d'apprentissage peut être stimulant, après ce n'est pas pour autant qu'une fois le mouvement maîtrisé, ils apprécient d'avoir à le faire sur commande...
Et puis bon, il y a quand même une dimension "show" dans le milieu du cheval, c'est aussi avoir un cheval pour le regarder dans ce sens, pour autant ceux qui s'y illustrent ont d'autres connaissances que "trouver sa carte bleue" pour moi.
Sans vouloir me montrer désagréable, je pense que toi et moi avons du mal à nous comprendre :)

cherchour Bonjour et merci de ta réponse !
J'aime ta philosophie (applicable en dehors du monde du cheval !). Pour l'impact environnemental, je m'en suis tenue à l'eau dans les carrières, mais ce que tu dis est très vrai. Et je rassures d'autres qui ont rebondi sur le sujet : un cheval en France, qu'il vive en semi-liberté, en club, dans mon pré ou celui d'à côté, consommera de l'eau on est d'accord. Je parlais de gaspillage dans le sens de l'arrosage des carrières, voire des douches à outrance.
Et pour ce qui est des chevaux sauvages, je crois m'être mal exprimée : je trouve ça top qu'il y en ai encore, surtout dans un monde où tout doit avoir une utilité, un but comme diraient certains ^^. Mais je ne suis pas folle, il sera stupide de vouloir remettre les chevaux que nous produisons en liberté. Ils mourraient très probablement en nombre (la jument qui partage ma vie est une PS, pas la définition d'une force de la nature -encore que !), déregleraient des éco systèmes de par leur surnombre, le manque d'espace les pousserait à devenir un danger pour eux même et pour l'homme... très mauvaise idée. Je reste persuadée que certains s'adapteraient néanmoins.
Ce qui m'intéresse moi aujourd'hui, c'est de participer (financièrement notamment) à la sauvegarde des milieux de vie des chevaux sauvages. En aucun cas je ne prétends comparer leurs caractéristiques et besoins à ceux des chevaux domestiques, je m'excuse si ce n'était pas clair ^^ Ce serait un moyen pour moi de combiner ma passion et de lui donner un but qui me tient à cœur (parce que moi, contrairement aux chevaux, mes pensées humaines me poussent à faire mes actions dans un but qui me dépasse).

blindh Bonjour et merci de ta réponse également ! J'attends bien ton message et je pense qu'il est globalement vrai.
Je rebondis juste sur ta dernière phrase : Effectivement la liberté limitée de nos chevaux est bien plus enviable que la captivité du lion, justement je pense du fait que le lion n'a pas accepté le "partenariat" dont parlent certains ici. En tant lui même que prédateur, il est clair que ce que nous pouvons lui offrir en termes de sécurité notamment laisse à désirer...

gobi et tartine88, merci pour vos échanges ils sont très bien construits et apportent un questionnement qui va encore plus loin (donc plus passionnant encore ! ). J'aime beaucoup vous lire et ça me pousse à réfléchir.

erell29 Merci d'avoir participé ! J'avoue que j'espérais que tu le fasses car j'ai toujours apprécié tes interventions sur le forum, qui sont pleines de bon sens et de sagesse (oui, ça fait groupie dit comme ça).
Ton message reprend ce que je voulais dire à Liteulorce, sans réussir à l'exprimer aussi clairement. Pour moi justifier l'équitation par le fait que les chevaux ont besoin d'apprendre et être stimulés, c'est prendre la question par le mauvais bout et se donner bonne conscience... Avec encore une fois un brin de paternalisme.

ardennesacheval Tout d'abord merci pour cette réponse complète !
Concernant la première partie de ton message (très intéressante au passage), comme dit Gobi, mon questionnement par rapport au gaspillage des richesses se faisait principalement vis à vis des énormes quantités d'eau utilisées pour arroser chacune des carrières du pays. Pour le reste je suis bien évidemment d'accord avec toi que les ressources allouées pour le bien-être des chevaux n'ont pas de raison d'être offertes aux homes, nous en prenons d'ailleurs bien assez ! J'aime l'Homme encore une fois, ce n'est pas pour autant qu'il est irréprochable dans son ensemble ni bénéfique. Mais je considère que dans chaque pays de ce monde, il y a de bonnes personnes, je ne condamne donc (pas encore) l'Humanité entière en tant que parasite.
D'ailleurs encore une fois, je reviens à mon envie d'aider à sauvegarder les lieux et ressources des chevaux vivant de manière sauvage dans le monde, je pense que cela montre clairement que pour moi il y a des endroits où l'Homme n'a pas intérêt à mettre les pieds.
Consommer d'une manière responsable est pour moi le plus important. Si je ne prône pas qu'on laisse nos chevaux mourir de soif pour soit disant aider les enfants au Sahel, je ne cautionne pas non plus qu'on jette de l'eau à outrance sur des carrières pour notre loisirs. C'est une question plus éthique encore qu'écologique pour moi.


Citation :
Moi je suis née et j'ai dû aller à l'école, ensuite faire des études, trouver un travail j'ai rien "choisi" de tout ça. La société telle qu'elle est me préexiste donc une fois dedans t'as pas d'autre choix que de "suivre".


J'ai répondu à Corbeau justement sur ce point, je suis bien d'accord qu'aucun de nous ne s'est vu demandé à la majorité si cela lui convenait, pour autant encore une fois quelle est la perspective contraire ?


Citation :
bah de quel droit tu veux priver les gens d'être proprio ? Mes chevaux ont ce qu'il y a de mieux (ou moins pire) pour eux, je gère leurs clôtures, nourriture, travail, je ne me verrais plus retourner en club, monter avec du matos inadapté, des chevaux pas à jour niveau ostéo, qui mangent des granulés à 2 balles !


J'entends bien ton point de vue, d'ailleurs sur la page précédente j'avais fait cette analyse et proposé ce que moi je vois comme solution (sans pour autant qu'elle soit bonne ou réalisable, c'est ce qu'il me vient sur la question).

aalex_69 Bonjour et merci pour ton intervention :)
J'aime beaucoup ta réponse et ta façon de penser, en étant moins philosophique je pense que tu as mis de meilleurs mots que les miens sur certaines choses que je voulais dire. Je suis 100% d'accord avec ton analyse.
Effectivement pour le terme posséder, on tend aujourd'hui de plus en plus (grâce à la question du bien être animal notamment) vers le "je suis responsable de". Et je trouve que ce changement de terme apporte toute la difficulté soulevée plusieurs fois sur ce sujet. En étant responsable on se doit d'être irréprochable et comme j'ai dit, c'est une chose qui me pose problème : je sais que je fais bien, mais je sais que je ne fais pas assez (comme tu dis il y a des contraintes modernes qui font que...).

gobi Ton dernier message est super intéressant et c'est aussi une question que je me pose. Chacun de nos choix de consommation a des répercussions sur les autres, que nous en ayons conscience ou non. Pour autant ça fait partie des liberté de chacun. Comme à dit Ardennesacheval "de quel droit tu veux empêcher les gens d'être propriétaires ?", hé bien justement du point de vue du "coût de l'impact écologique et sur la santé à prendre en compte sur les produits, coût de la dégradation de l'environnement écologique comme matériel" comme le dit Gobi. Je pense qu'il serait bénéfique de changer le monde du cheval tel qu'il est actuellement, pour permettre de ne pas se sentir lésé de ne pas avoir son propre cheval, tout en ayant conscience que oui, le fait que chaque personne sur ce forum veuille avoir ou ait un ou plusieurs chevaux à un impact sur d'autres que lui. Je pense que, comme le nombre d'être humains qui pose question, un jour nous en viendrons au nombre d'animaux que nous avons cœur à avoir près de nous.

La suite dans le prochain message !

Édité par beerus le 08-12-2019 à 21h56



Blindh

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Aimer les chevaux, c’est ne pas en avoir ?
Posté le 04/12/2019 à 17h51

Ah mais rien ne justifie l'équitation. Tout comme rien ne justifie l'agility. Et pourtant certains chiens sélectionnés pour le travail, pour le sport, vont en avoir besoin. Pourquoi pas nos chevaux ? Et en dehors du besoin, pourquoi pas se dire qu'une activité non nécessaire peut cependant devenir un plaisir ?

On sait et on découvre de plus en plus qu'un environnement varié développe les capacités d'apprentissage et le plaisir d'apprendre.
De plus en équitation on laisse bien souvent le cheval chercher la solution au problème proposé. C'est ce qui en mon sens développe leurs facultés.

Pour moi ce que nous apportons aux chevaux : confort, sécurité. Et ils peuvent ensuite trouver un intérêt à nos activités conjointes, que cela soit de la simple promenade (il faudrait être de mauvaise foi pour ne pas voir à quel point mon premier loulou adore ça), du travail à pied, ou de l'équitation plus sportive.
En effet je reste sur l'idée selon laquelle la coopération existe à l'état naturel et nous ne faisons pas exception. Ce qui ne veut pas dire que la vie naturelle est pour autant synonyme d'harmonie et d'amour. Mon premier cheval est assez indépendant, pour autant il aime clairement son petit confort (tellement que je culpabilise presque de le faire vivre au pré h24).

Beerus

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Aimer les chevaux, c’est ne pas en avoir ?
Posté le 04/12/2019 à 18h20

himaliae Je suis bien d'accord qu'on joue beaucoup trop avec des choses qui nous dépassent même entre humain, mais encore une fois, pour moi, l'Homme a conscience que ce qu'il fait n'est pas naturel, il le fait pas choix.

Et oui les questions de cultures, de sociétés, de leurs interactions et différences sont passionnantes !

Quand je dis qu'il est révoltant que des animaux soient mieux traités que des humains, c'est mon petit côté trop plein d'empathie qui parle. Je ne trouve pas ça normal que mon chat ait la certitude de manger tous les soirs, tandis que tant d'hommes, de femmes et d'enfants ne l'ont pas (en France ou en Belgique hein ! On parle pas de pays non occidentaux là). Je ne trouve pas ça normal que même dans nos pays soit disant développés et avancés, des gens vivent dehors dans des conditions abominables, alors même que la majorité de nos Constitutions énoncent que "chacun à droit à un logement décent".
Pour le reste je suis tout à fait d’accord avec toi. Lorsque je dis que je trouve cela révoltant c'est sans corrélation, c'est simplement le fait que tant de choses ne sont pas acquises même pour le bien être humain... C'était donc plus d'une manière générale, une petite remarque au passage qui n'a rien à voir ^^

Effectivement, les propriétaires de PS ne savent que trop bien à quel point la sélection humaine est allée loin ! Comme l'a dit quelqu'un plus haut, je pense que cela est au cas par cas et que chaque individu aurait une manière différente d'appréhender la question. Et de ce fait je suis persuadée qu'il y a des individus qui y trouveraient leur compte.

Pour en revenir à ma toute première question existentielle (qui maintenant en a entraîné beaucoup d'autres) :

Citation :
Mais qu'est ce que tu en sais qu'il n'en n'a pas assez? Pourquoi ce ne lui suffirait pas?


Hé bien justement je n'en sais rien... Or dans mon caractère je veux toujours mieux faire, j'ai beau me répéter à longueur de temps que "le mieux est l'ennemi du bien", c'est une réflexion chose qui me prend énormément de temps et d'énergie.


Citation :
Le tout c'est d'arriver à savoir ce qui te fait plaisir, et d'accepter cette phase, et éventuellement d'accepter q'un jour peut-être tu re-changeras d'avis. Le tout est de savoir pourquoi. de se connaitre. Et d'aller vers ta propre version de la relation avec les chevaux (ou pas de relation du tout, au final, si jamais tu décides que c'est cela que tu veux)
Qu'est ce qui continue à t'attirer vers les chevaux, qu'est ce qui te dérange, et surtout qu'est ce que tu peux changer et sur quoi tu n'as aucun pouvoir??
Je pense que c'est important de ne pas culpabiliser à outrance dans notre société actuelle pour des choses qu'on ne peut pas combattre à notre échelle.
Ex: réduire ces déchets, repenser sa consommation, c'est fantastique pour la planète. Mais se dire "je ne veux pas de cheval parce qu'il consomme de l'eau potable et que les Indiens en manquent", non. Ne te laisse pas submerger par des problématiques pareilles. Sinon c'est la dépression assurée. Agit sur les choses sur lesquelles tu as un levier, pas sur ce qui n'est pas maîtrisable/atteignable.
Il faut trouver un équilibre, un compromis acceptable pour ta conscience, pas se priver de tout, se rapprocher des choses simples :-)


Ca c'est un message que je pourrais imprimer et mettre en fond d'écran ! Je pense que tu as bien cerné ce qui me pose question et je pense qu'il faut que j'en revienne à des réflexions plus simples en tout cas sur ce sujet. Comme je l'ai dit j'accepte tout à fait l'idée que je changerai peut être d'avis dans le futur, et si c'est le cas je serai d'autant plus consciente de ce qu'implique ma passion, que ce soit pour moi, mon cheval, et le reste de la population.

liquescence J'avoue que je l'aime bien aussi, elle pense bien Himaliae

spiritdancer


Citation :
Les ONG ne sont pas de la bien-pensance occidentale. Ce qui est ethnocentré, c’est de croire qu’une ONG est forcément occidentale !


Ce n'est pas le sujet donc je ne rentrerai pas dans les détails, mais les ONG locales dans les pays en voie de développement (en Afrique notamment) nécessitent des autorisations qui proviennent notamment de l'ONU, dont on évitera de me dire qu'elle ne propage pas la bien-pensance européenne et américaine.


Citation :
Couagga
Bonsoir et merci pour ta réponse !
Si tu retrouves le nom de ce bouquin cela m'intéresse, il a l'air fascinant ! Et je constate que le chat à encore une fois une place à part, c'est plutôt drôle ^^


Citation :
Je trouve aussi très anthropocentré d’affirmer que telle ou telle espèce ne survivrait sans l’emprise/l’intervention humaine.


Cette phrase me fait penser aux animaux qui ont survécu aux catastrophes de Tchernobyl et Fukushima, des chats et des chiens laissés derrière qui se sont adaptés pour survivre. Après étant donné que ce sont des prédateurs chacuns, je ne sais pas si il en serait de même pour les proies que constituent les chevaux... Je ne m'avance pas sur le sujet. D'un autre côté, je pense que certains poneys rustiques mettraient peu de temps à s'adapter dans l'hypothétique hypothèse d'un retour à la vie sauvage.


Citation :
Les chevaux du désert de Namibie (des pur sang anglais si je ne me trompe) en sont un exemple fascinant.
Je pense que nous manquons encore pas mal d’humilité en nous persuadant d’être indispensables. La réflexion philosophique est intéressante, doit-elle nous dispenser de la réalité du monde ? La présence de l’espèce humaine sur terre est pour l’instant très anecdotique au regard de la présence du vivant globalement parlant. La notion même de possession est conceptuelle, humaine, administrative. Pour moi ce n’est en tout cas qu’un acte administratif et ça n’impacte pas le regard que je porte sur les êtres vivants qui partagent ma vie.


Je pensais à eux notamment dans plusieurs de mes réflexions sur les chevaux sauvages.
Pour le reste je suis entièrement d'accord et cela se rapproche de ce que j'appelle le paternalisme. On se croit indispensable, par ce que l'on apporte, or on pourrait être très étonnés dans la réalité. Il y a une comparaison que j'aimerai faire avec une période sombre de notre histoire sur ce sujet, mais elle serait de trop mauvais gout sur un forum public.

Spiritdancer

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Aimer les chevaux, c’est ne pas en avoir ?
Posté le 04/12/2019 à 19h36

beerus
Non, l’ONU ne dispense aucune autorisation de quelque nature que ce soit. Il faut revoir la définition d’ONG et également ce qu’est l’ONU. Quant à nier la capacité des PVD à prendre la mesure des problèmes de développement de leur pays, c’est un peu méprisant. Il existe une multitude d’ONG qui œuvrent quotidiennement sur des problématiques de développement sans que leur analyse et leur action ne soient dictées par un monde occidental. Allez dire aux ONG brésiliennes, un exemple parmi tant d’autres, qui luttent contre l’ingérence des FTN occidentales en partie responsables de la déforestation, qu’ils sont les jouets de la bien-pensance des occidentaux. Ils devraient apprécier.
La déclaration des droits humains de l’ASEAN est vivement critiquée par des ONG occidentales, mais pas seulement.
Les droits de l’homme tels qu’ils ont été définis par les révolutions américaine et française sont effectivement condamnés comme une ingérence occidentale... par les dictatures. En attendant, regardez ce qui se passe au Chili, en Argentine, en Bolivie, en Iran, en Irak, au Liban, à Hong Kong pour ne parler que des événements récents qui font la une des journaux en ce moment.
Où est la bien-pensance occidentale quand des ONG se battent pour que cesse la persécution des homosexuels en Tchétchénie, celle des Ouïgours en Chine ? Et les ONG qui bravent les États et notamment le gouvernement italien en Méditerranée ?
Etc, etc, etc...

Beerus

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Aimer les chevaux, c’est ne pas en avoir ?
Posté le 04/12/2019 à 19h43

spiritdancer Pour la première partie je dis juste qu'en théorie c'est exact, dans la pratique c'est très différent.
Pour le reste je n'entre pas dans le débat.
Parenthèse fermée.

Spiritdancer

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Aimer les chevaux, c’est ne pas en avoir ?
Posté le 04/12/2019 à 19h51

beerus
Je comprends très bien pourquoi vous ne voulez pas entrer dans le débat, je vous rassure...
Quant à la distinction présumée entre théorie et pratique, c’est... voilà, quoi...

Cherchour

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Aimer les chevaux, c’est ne pas en avoir ?
Posté le 04/12/2019 à 19h55

beerus Ok je comprends mieux ton point de vue sur les chevaux sauvages. Une association dont je trouve l'action intéressante, c'est Takh en Lozère https://www.takh.org/fr/

Ils réintroduisent en Mongolie depuis quelques années, à partir de sujet récupérés dans des zoos. L'objectif étant à terme de supprimer les clôtures de la réserve pour avoir des chevaux qui se déplaceront où ils veulent.
La partie française a servi à réapprendre aux chevaux leur vie de cheval sauvage, et il y a encore un troupeau qui sert pour l'étude sur le comportement des chevaux sauvages.

Beerus

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Aimer les chevaux, c’est ne pas en avoir ?
Posté le 04/12/2019 à 20h01

cherchour Milles merci ! J'adore l'idée, c'est vraiment quelque chose comme ça que je recherchais c'est génial ! Je vais de ce pas m'informer !!

Ardennesacheval

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Aimer les chevaux, c’est ne pas en avoir ?
Posté le 04/12/2019 à 21h19

bien sur qu'il le fait à sa propre espèce. Je ne l'ai jamais nié, bien au contraire. Est ce que si l'homme en fait autant avec sa propre espèce, ça l'excuse ?! est ce plus acceptable sur les animaux ?
Tartine : ça n'excuse rien, c'est juste que c'est pas près de changer, un animal étant déjà moins considéré qu'un humain !

Les chevaux du désert de Namibie (des pur sang anglais si je ne me trompe) en sont un exemple fascinant.
descendants de chevaux Allemands de trait et de selle.
Et ils sont impropres au travail (équitation/ traction) car ayant des problèmes de faiblesses cardiaques.
Et oui leur adaptation est facsinante ! Comme les Dulmen !

Gobi
ok

Et puis bon, il y a quand même une dimension "show" dans le milieu du cheval
Beerrus tu parles souvent du "milieu du cheval" ou "de l'équitation" mais la relation avec son cheval c'est comme pour tout, ya de tout ! du plus salaud au plus mièvre, en passant par le plus avisé et le plus raisonnable :)

Marlin

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Aimer les chevaux, c’est ne pas en avoir ?
Posté le 04/12/2019 à 21h55

Je suis éleveuse amateur de volaille(s) de race, sans le travail de nous éleveurs amateurs, bien des races disparaîtraient car non rentables, certaines poules pondent moins de 200 œufs par an.
Certes c'est dans le but de les exposer, mais cela signifie que les animaux sont "triés", l'esthétique n'est pas tout, robustesse, taille sont examinés en autres.
Défauts, tel que doigts tordus, crête incomplète ou double sont pénalisés.
Ce qui veut dire que seuls les animaux les plus proches du standard de race sont gardés, c'est de la sélection.
Encore une fois sans notre intérêt pour l'une de nos races, ce merveilleux patrimoine génétique disparaitrait.
Toutes espèces confondues sans élevage/sélection = appauvrissement de la diversité, se qui inclus (ex. ici chevalin) plus de cavaliers de sport, plus d'élevages de sport éct…
On ne peut pas impliquer dans cette logique uniquement le cheval, il faudrait inclure tout l'élevage dans la globalité.
Exit donc toutou et minou à notre "service". Sans compter les milliers de personnes au chômage liés à cette branche.
Ok si toi tu te dis que tu ne veux plus monter il s'agit de ton choix, tu es donc libre, mais c'est un peu un raccourci de vouloir étendre à tous cette vision idéalisée.

Gobi

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Aimer les chevaux, c’est ne pas en avoir ?
Posté le 04/12/2019 à 22h18

marlin

ton regard est respectable est entendable mais penser que sans élevage, la diversité génétique diminuerait je trouve que c'est quand même bien ignorer le rôle de l'évolution naturelle. Oui si on ne garde que les animaux standardisés par l'humain avec des buts de production on appauvrit la diversité écologique mais on peut aussi réfléchir à comment notre société humaine peut préserver la diversité génétique non sélectionnée par l'homme pour le but de l'homme (là dans l'exemple des races de concours ou d'exposition). Quels sont leurs intérêts génétiques en dehors de ce cadre ?
Attention, je en dis pas qu'il ne faut pas le faire et laisser tomber toutes ces races pour aller vers une uniformisation des animaux d'élevage mais bien que ça reste une vision à "intérêt" humain avant tout. (je mange des yaourts venant de races de vache locales en "protection" type bretonne pie noire ou froment du Léon, je mange du porc blanc de l'ouest, j''ai des poules gardées de mes grand-parents ... je participe à mon échelle à soutenir ces démarches de préservation).

Couagga

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Aimer les chevaux, c’est ne pas en avoir ?
Posté le 04/12/2019 à 22h25

Je crois que c'est « l'homme et les animaux domestiques » de Jean-Pierre DIGARD.

L'adaptation des pur-sang anglais abandonnés du jour au lendemain à leur sort en plein désert, donc quand même dans les pires conditions, démontrent quand même magistralement les capacités d'adaptation de nos animaux domestiques soit disant « les plus vulnérables » (un chouette livre aussi sur ce sujet, "ma vie avec les chevaux du bout du monde"). Car, même si les sélections ont fragilisées potentiellement la réponse physique, il ne faut pas oublier que la réponse intellectuelle est accrue par rapport au modèle sauvage. La néoténie (caractérisation scientifique de la domestication) donne une capacité d'apprentissage supérieure, qui se traduit probablement par une agilité comportementale dans l'adaptation. Je veux dire par la que la « résistance naturelle physique » faisant peut-être défaut, l'animal domestique éprouve probablement plus son potentiel « d'inventivité, expérimentation, curiosité, ... »

Je t'avoue avoir beaucoup beaucoup de mal avec la hiérarchisation de la souffrance, du malheur et de l'inconfort. Pour moi la détresse des êtres vivants est inacceptable – point barre. Si on attend que tous les êtres humains soient dans le confort avant d'accorder son empathie aux autres espèces, … je le vois plus comme une excuse, un dédouanement, je ne sais pas, je n'adhère pas à cette analyse, ça me dérange profondément. L'espèce humaine doit tant aux autres espèces. Probablement plus que n'importe laquelle. Et encore aujourd'hui. Que ce soit dans la conquête des territoires, dans la agriculture, les mobilités, l'habillement, l'alimentation, la médecine avant même de penser aux loisirs et à la distraction qui s'associent parfois à une telle barbarie.
Nous revendiquons morale, déontologie, justice, égalité, fraternité, etc... Mais bon sang que nous sommes avares de reconnaissance envers nos frères animaux. Que la mémoire nous manque, quelle ingratitude.


Citation :
Quand je dis qu'il est révoltant que des animaux soient mieux traités que des humains, c'est mon petit côté trop plein d'empathie qui parle. Je ne trouve pas ça normal que mon chat ait la certitude de manger tous les soirs, tandis que tant d'hommes, de femmes et d'enfants ne l'ont pas


Je ne sais pas si j'ai bien compris ces phrases mais elles me heurtent. Du coup, je ne trouve pas que ton empathie soit excessive, au contraire, je la définirai plutôt comme étant sélective. Recueillir un chaton c'est super mais si tu le regardes en estimant qu'il mérite moins sa part de confort qu'un humain , et que ce que tu lui offres heurte ta conscience parce qu'un type dort dehors au coin de ta rue, donc... ? après, c'est quoi ton passage à l'acte ? Tu remets le chat dans la caniveau et offre un place sur ton canapé au monsieur ?
Cette comparaison n'est bonne, à mon sens, qu'à se faire des noeuds au cerveau, nourrir son anthropocentrisme et n'apporter aucune solution, ni aux uns, ni aux autres.


Je trouve normal que mon chat mange à sa faim. Je ne me vois pas faire de comparaison avec qui que ce soit. C'est mon chat, je l'accueille chez moi, j'en fais mon ami, je le traite en ce sens. J'appelle mon chat "MON" chat, non parce que je le possède mais parce qu'il fait partie de ma vie et que j'y suis attachée, comme je parle de MES amis, MA famille, et éventuellement MON compagnon ! Je suis heureuse de pouvoir le rendre heureux en lui offrant une vie confortable. Quand je vais faire mes courses et que la banque alimentaire fait une collecte, je contribue. Il m'est arrivé de faire des courses pour des personnes à la rue. Je suis loin d'être la seule à faire ce que je peux, à mon niveau pour aider les autres. Quelles que soient leurs espèces d'appartenance. Les gens dans la misère, je trouve ça anormal, c'est honteux et c'est le résultat de MA civilisation humaine pas toujours glorieuse. Mais jamais jamais je ne mettrais le confort des bêtes dans la balance, comme si l'un se faisait au détriment de l'autre. Nous sommes nous humains responsables des échecs de NOS sociétés. Déshabiller Paul pour habiller Jacques est une injustice et ça ne résoudra jamais aucun problème.

Pour en revenir à l'équitation, je ne sais plus qui (Qu'elle ou il veuille bien m'en excuser) a dit que l'équitation est essentiellement en R-. J'aimerais apporter une nuance, basée sur mon parcours équestre et les parcours de certains cavaliers et cavalières de mon entourage : Je formulerai les choses ainsi : « certaines équitations et pratiques éducatives sont essentiellement basées sur le R-, la coercition, la domination par la force et la contrainte, c'est d'une tristesse absolue. De fait, certains ne font l'expérience de cette activité que travers ces modèles et je comprends leur rejet quand ils prennent conscience de ces choses. Heureusement, il existe d'autres pratiques, d'autres modèles, d'autres approches, plus respectueuses, plus conscientes des formidables compétences des chevaux, plus patientes aussi. Heureusement des enseignants, des cavalières et cavaliers bénéficient de cela et le partage. Et pour ces personnes là, qui ont toujours été sensibilisées aux dérives tout en ayant connu de toutes autres pratiques incomparables, l'équitation a un tout autre sens.

Lorsqu'on regarde les animaux comme des amis potentiels, qu'on cherche à les apprivoiser et non à les soumettre, tout est tellement différent. L'envie de « monter à cheval » est une option aucunement obligatoire. Contrairement aussi à ce qui me semble avoir été dit parfois, beaucoup plus de personnes qu'il n'est cru, ont des chevaux sans les monter, sans en éprouver le besoin, et vivent le bonheur sans condition, avec dévouement, affection et engagement.

Parce que cet animal est beau, fascinant, foncièrement pacifiste, social, apaisant, élégant, et tant d'autres choses merveilleuses. Sa compagnie est un bonheur, son attachement un cadeau. Je crois que l'altruisme et la contemplation deviennent des bonheurs difficiles à concevoir et à vivre pour de plus en plus personnes
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