beerus
beerus a écrit le 03/12/2019 à 21h02:
Après dans l'autre sens, un peu de sélection parfois n'aurait surement pas de mal pour se débarrasser de certaines tares... C'est compliqué comme question, mais pour autant on se pose en Dieu en ayant droit de mort et de vie sur les animaux que l'on possède ou côtoie...
Mais on se pose aussi en Dieu sur l'humain, pas que sur les animaux ! En arrivant, via la science et la médecine faisant vivre des humains qui n'auraient pas dû réussir à naître/vivre au final (prématurés, bébés avec de gros problèmes, etc etc)
(Voir même on arrive à rendre fertiles des couples qui ont des soucis... donc on joue déjà à Dieu! Personnellement je suis athée donc je n'ai aucun souci/conflit de type croyances religieuses, juste des considérations éthiques ^^)
beerus a écrit le 03/12/2019 à 21h02:
chaque être humain (et être tout court) est historiquement, géographiquement et socio-économiquement situé (c'est par ailleurs pourquoi, en temps qu'étudiante en science politique, je trouve aberrant le concept d'ONG internationale, puisqu'elles véhiculent pour la plupart la bien-pensance occidentale dans des pays qui ont des conceptions tout à fait différentes de nos notions, c'est un peu dans cette idée d'ailleurs que je parle de paternalisme).
Exactement! Notre bien-pensant occidental est d'ailleurs fort éloigné du bien-pensant asiatique, et c'est cela qui est passionnant en terme sociétal. (pour ne parler que d'un modèle de société que je commence à comprendre un peu)
Donc déjà qu'entre humains on a d'énormes divergences, alors avec les animaux...
beerus a écrit le 03/12/2019 à 21h02:
Tout ça pour dire que je suis consciente que la plupart de nos animaux occidentaux sont mieux traités qu'énormément de gens dans le monde, ce qui est aussi révoltant.
Pourquoi révoltant? Chaque société est une expérience sociale au sens propre, évolue à son rythme, et ce qui en ressort est fascinant je trouve. L'humanité a un côté fascinant, même si certaines facettes sont choquantes/repoussantes d'un oeil occidental. Normal, notre opinion est biaisée!
Certaines sociétés vont mieux traiter certains animaux que d'autres, certaines les respectent tous profondément mais ont des moyens limités (dûs au climat, à l'espace, etc) ce qui ne fait pas des animaux malheureux, loin de là!
Ce n'est pas parce que ton cheval aura foin à volonté que tu dois culpabiliser car en Inde certains meurent de faim. Il faut décorréler cela.
Et de même, certains humains souffrent/meurent dans le monde, je ne dis pas qu'on ne peut rien y faire, mais certaines sociétés l'acceptent plus que la nôtre (qui a raison?? les deux points de vue se valent)
beerus a écrit le 03/12/2019 à 21h02:
C'est certains qu'ils y trouvent un certain intérêt ! Après comme tu dis, de la à dire qu'ils ne préfereraient pas se débrouiller seuls avec les contraintes que cela impose...
Si je prend l'exemple de mon ventre sur pattes, je suis sûre qu'il accepte le deal. Restaurant à volonté H24 sans qu'il fasse le moindre effort, en contrepartie de 3 ou 4h de boulot par semaine. Franchement, il signe.
Bon, après, dans la Nature, il serait déjà mort. Vraiment. D'ailleurs il ne serait même pas né! PS anglais, race 100% créée par l'homme pour son plaisir (des courses de chevaux). Sélection génétique faite sur des critères qui le rendent complètement impropre à une vie sauvage (résistance des pieds moindre, jarrets faibles, poil insuffisant, etc etc)
beerus a écrit le 03/12/2019 à 21h02:
Un cheval qui mord, c'est une autre paire de manche, ça peut déboucher sur une vente par exemple.
Mais cela aussi, c'est une éducation de l'humain. C'est à nous de faire comprendre à nos semblables que le cheval fait ceci pour une raison.
Que ca ne sert à rien de se débarrasser de l'animal, tant qu'on a pas compris pourquoi il était comme cela, et est-ce que ca ne serait pas nous le responsable de ce comportement. Et cela, c'est la richesse de nos chevaux, qui nous amènent à toujours nous remettre en question. Mais il faut être prêt à l'entendre (et mettre son égo de côté), et ça c'est une éducation sociale à reprendre... Ecouter l'animal, et modifier son comportement en fonction!
beerus a écrit le 03/12/2019 à 21h02:
Quand je vois les zones de non-droit dans le monde, je préfère largement me lever tous les matins pour aller travailler et obéir aux lois de mon pays, en suivant l'idée que ma liberté s'arrête là où commence celle des autres. Ce sont des contraintes que mon esprit d'humain, après analyse, considère comme dérisoires face au risques que comporte l'absence de règles. Pour autant, je ne suis pas persuadée que les animaux réfléchissent ainsi
On est d'accord! mais l'animal, même s'il n'a pas cette capacité intrinsèque de reflexion, a choisi, en se rapprochant de l'humain, la facilité d'accès à la nourriture, contre la protection. C'est pas conscient comme choix, c'est logique.
beerus a écrit le 03/12/2019 à 21h02:
Pour le dernier point de ton message, par contre, pour moi on parle bien de conditionnement : le cheval moderne est conditionné à "apprécier" sa condition puisqu'il est issu de centaines d'années de sélection humaine qui l'ont amené à ne plus se souvenir que cette liberté existe. Je trouve ça plutôt triste personnellement, je ne suis pas sûre d'aimer cet argument pour ma part.
Il suffit d'une génération pour ne pas se souvenir ;-)
Ne pas le vivre, c'est déjà oublier...
beerus a écrit le 03/12/2019 à 21h02:
Pour ça je suis d'accord, mais comme je l'ai mis dans mon post de départ, ce n'est plus assez pour me donner "bonne conscience". Je sais ma jument bien traitée, mais ce n'est pas parfait, et au final c'est le fait que ça ne le sera jamais qui me file de l'urticaire.
Au final, et sans aucune animosité, revenons à ton questionnement de base: tu ne veux plus monter, certes, aucune soucis, on peut avoir un cheval juste pour le fait de passer du temps avec lui, le promener en main pour le stimuler dans un environnement différent de son pré, l'observer, apprendre sur nous-même avec lui.
Tu ne veux plus de cheval parce que tu culpabilise de le posséder et de ne pas lui offrir "assez"
Mais qu'est ce que tu en sais qu'il n'en n'a pas assez? Pourquoi ce ne lui suffirait pas? (je n'ai pas la réponse, hein, je questionne juste)
Le tout c'est d'arriver à savoir ce qui te fait plaisir, et d'accepter cette phase, et éventuellement d'accepter q'un jour peut-être tu re-changeras d'avis. Le tout est de savoir pourquoi. de se connaitre. Et d'aller vers ta propre version de la relation avec les chevaux (ou pas de relation du tout, au final, si jamais tu décides que c'est cela que tu veux)
Qu'est ce qui continue à t'attirer vers les chevaux, qu'est ce qui te dérange, et surtout qu'est ce que tu peux changer et sur quoi tu n'as aucun pouvoir??
Je pense que c'est important de ne pas culpatibilier à outrance dans notre société actuelle pour des choses qu'on ne peut pas combattre à notre échelle.
Ex: réduire ces déchets, repenser sa consommation, c'est fantastique pour la planète. Mais se dire "je ne veux pas de cheval parce qu'il consomme de l'eau potable et que les Indiens en manquent", non. Ne te laisse pas submerger par des problématiques pareilles. Sinon c'est la dépression assurée. Agit sur les choses sur lesquelles tu as un levier, pas sur ce qui n'est pas maitrisable/atteignable.
Il faut trouver un équilibre, un compromis acceptable pour ta conscience, pas se priver de tout, se rapprocher des choses simples :-)
beerus a écrit le 03/12/2019 à 21h02:
si ils y ont peut être trouvé leur compte au début, il me parait évident qu'aujourd'hui ils sont plus que perdants dans l'équation... Et quand bien même ils auraient été conscients de cela, cela nous donnait-il le droit de faire de toute l'espèce ce qu'elle est aujourd'hui ?
Mais l'espèce ne serait pas cela sans l'homme de toute façon
, c'est l'humain qui a créé les races telles qu'elles sont aujourd'hui. Donc le débat est sans fin
Edit: mic-mac de citations!