j'ai pas tout lu vous m'excuserez.
Pour faire bref, je suis diététicienne depuis 13 ans dans un centre de rééducation avec un service obésité qui tourne 11 mois sur 12 par an. Autant dire qu'avec mes collègues, on a un minimum d'expérience, de recul et de connaissances dans le domaine. Nous nous formons régulièrement, et surtout nous discutons beaucoup avec nos patients qui restent 4 semaines. C'est sûr que quand on cuisine de 9h à 14h, on a papote beaucoup plus qu'on ne cuisine finalement.
Enfin bref. Je ne vais pas tout détailler ici, c'est trop long.
Mais première chose : se faire suivre psychologiquement. Pas forcément un psychiatre, dont la plupart donnent des cachetons et basta. Pas forcément une psychologue non plus. Ca peut être votre médecin traitant, un sophrologue, etc etc. Dans le cas de problèmes de poids, il a une grande grande part de psychologie au sens très large du terme (ya pas forcément un souci dans votre tête hein !!). Une difficulté, une douleur, une mauvaise expérience, une jeunesse difficile etc etc. Même parfois des soi-disant petites choses pour certaines personnes peuvent par contre vous avoir grandement affecté(e)s. Ca peut-être du stress, idem, au sens large du terme. Stress au travail, stress dans la vie de couple ou de célibat, des histoires de famille .... Enfin bref, il y a toujours quelque chose "qui a fait que". C'est pas juste : je mange trop, je grignote trop. Mais plutôt : pourquoi ? Qu'est-ce qui me pousse à manger de cette manière ?
Ca c'est PRIMORDIAL.
Les gens qui mangent mal / trop (etc) sans raison, c'est rare. Il ya toujours quelque chose qui fait qu'on a tel ou tel comportement alimentaire.
Ensuite, il n'y a pas une façon de manger mieux qu'une autre. Pour la faire courte, ça dépend. De tellement plein de choses qu'on n'a pas fini d'en parler lol. Mais il y a une façon de manger qui VOUS convient à VOUS, et pas à d'autres. Quand je lis ou j'entends "moi j'ai fait ça, c'est top vas-y fonce", ça me fait grincer des dents. C'est pas parce que ça vous convient à vous, que c'est ce qu'il faut faire. Si ça vous convient, tant mieux, c'est le plus important ! Mais ne faîtes pas de votre cas une généralité. Cependant, ce'st bien de partager ses expériences. D'en parler, c'est déjà une bonne chose :)
Mais encore une fois, on prend le problème à l'envers. On essaie de traiter le symptôme (= notre façon de manger qui nous fait prendre du poids), sans trouver la cause ( = pourquoi je mange de cette manière). Quand on ne "traite" pas le pourquoi, c'est voué à l'échec. A 99%. Le "problème" qui fait que vous mangez de cette manière, s'il n'est pas "géré", il va forcément revenir à un moment donné, ou ressortir dans votre esprit (mauvais souvenir etc). Et dans ce cas là, peu importe le régime ou mode alimentaire (j'aime bien le mot mode, dans le cas présent, c'est à prendre au sens propre comme au figuré...), vous "craquerez". Ce n'est pas de votre faute. Vous êtes juste humain(e).
Bon au final, j'ai pas trop parlé bouffe
De plus en plus, dans mon quotidien au travail, c'est le cas aussi. Plus ça vient, moins on en parle avec mes collègues. Et finalement c'est bien plus positif pour nos patients sur le long terme. Je précise bien, sur le long terme.
Pour la faire hyper courte, il faut travailler sur vos sensations alimentaires. Manger à votre faim, quelque chose que VOUS aimez manger, et non pas parce qu'on vous a dit que c'était bon pour vous. Essayez de varier quand même. Mais il ne faut pas croire que les gens minces sont les personnes qui mangent le "mieux", et que les moins minces mangent tous mal. Des patients obèses morbides qui mangent mieux équilibré que moi, j'en ai une paire (plus qu'une paire d'ailleurs).
Si vous voulez de la lecture et approfondir, lisez les livres de Gérard Apfeldorfer et Philippe Zermati. Il y en a plusieurs, qui abordent le "problème" de manière différente. Lisez les editos, et prenez le livre qui semble pour parler le plus.
Et en parallèle, tout ce qui parle de la pleine conscience, qu'elle soit alimentaire ou non. Vous en aurez besoin pour apprendre à écouter vos sensations alimentaires (et les non alimentaires aussi, elles sont tout aussi importantes si ce n'est plus).
Désolée pour le pavé. Je pourrais en faire des pages et des pages, j'ai essayé de faire court, mais c'était difficile !