Je vais même enfoncer un peu plus le clou... Sur un paradoxe...
Une partie des cavaliers futurs proprios se font accompagner de leur enseignant pour acheter... Parce qu'ils sont en fait, en majorité, pas encore aguerris pour évaluer eux-mêmes si le cheval leur correspond.
Cependant, l'oeil du pro qui les accompagne n'est évidement pas l'oeil du cavaliers en voie de construction...
Le Pro va partir sur des critères de qualité lui parlant : les résultats en concours, les origines, des qualités physiques prometteuses de performances sportives.
Il va chercher un potentiel de performance sur lequel il se projette lui au lieu d'une chaussure adaptée au cavalier futur propriétaire...
Et voilà comment on se retrouve avec une inadéquation entre cavalier de loisir et cheval.
Pourtant il est utile qu'un "jeune" cavalier se fasse accompagner par une personne plus confirmée.
Mais au final, on se retrouve avec des "jeunes" proprios débordés ou dépendants, dont les illusions fondent comme neige au soleil et qui soit désertent le club et les cours pour se tourner vers de l'impro ou des alternatives discutables, soit revendent ou deviennent des fournisseurs de montures à leur prof.
C'est peut-être aussi parce qu'une partie des acheteurs manquent de suffisamment de connaissances qu'ils ne comprennent pas les prix. Ni de l'achat, ni de l'entretien.
Un cheval pratique, fiable et polyvalent n'a pas besoin d'avoir des ascendants de ouf et un palmarès aussi petit soit-il. Il a juste besoin d'être sain.
Parmi mes constats, j'observe aussi la difficulté des pros à laisser tranquille des chevaux qualiteux que l'on ne destine pas, nous les non pros, à la compèt ou à la repro. Dès qu'un cheval montre des qualités ou à des origines, le pro pousse à la valorisation. Or, bien souvent, plus on remonte le coucou avec de l'entrainement moins il est gérable dans un usage de base pour un cavalier lambda.
J'ai pu voir le regard "outré/déçu" de 2 éleveurs et d'un amateur de CSO, lorsqu'ils ont eu connaissance des origines de ma jument et à qui je disais que je ne la ferais ni pouliner, ni sauter l'ombre d'une barre. Juste du plat plan plan opportuniste en carrière, quelques balades et du gras dans le pré
Et ce petit exemple n'en est qu'un parmi tant d'autre.
Le CSO et la compèt en fait, c'est comme les effets secondaires du vaccin : anecdotiques mais ça dirige le monde
(c'est une blague, par pitié ne prenez pas cela au premier degré
)