Pour revenir sur le cadre du club, à contrario des rues et autoroutes, un centre équestre est un terrain privé. Les gérants ont tout à fait le droit d'y décréter un cadre plus restrictif que ce que prévoit la loi. Tout comme la cuisine d'un restaurant peut imposer à ses employés cuisiniers de se couvrir les cheveux alors que la loi t'autorise pourtant de te balader la tête nue. En allant encore plus loin, certaines professions vont imposer de se couvrir entièrement le visage (manipulation de matériaux toxiques, par exemple) alors que la loi interdit pourtant clairement de se camoufler le visage dans l'espace public.
C'est une question de circonstances particulières, propre à l'établissement ou le contexte précis dans lequel se fait l'action.
Voilà, tout est ici très bien expliqué,
moncoeurm
Je comprends parfaitement ton agacement, mais il ne faut ici pas tout mélanger.
Il faut bien scinder les choses brutes, neutres, et notre ressenti personnel.
Sur le papier, un centre équestre a parfaitement le droit de demander le pass sanitaire maintenant. Point.
L'éducation nationale n'oblige pas le port de l'uniforme, mais des écoles privées l'obligent : elles ont le droit, elles font ce qu'elles veulent de leur règlement intérieur.
Dans la situation actuelle, ce qui est interdit, par exemple : qu'une entreprise non concernée par la vaccination obligatoire, l'impose à ses salariés. La loi interdit la vaccination obligatoire - sauf cas spécifiques - l'entreprise serait donc dans l'abus.
Ici, la loi n'interdit personne de mettre en place le pass un peu plus tôt, lorsque ce n'est pas nécessaire, ou si ça nous chante. Ce qu'elle demande, c'est que les gens ne demandent pas le pass lorsqu'il est obligatoire.
Il faut donc, pour comprendre ce que les lieux ont le droit de faire, de mettre ses émotions de côté et prendre les textes de manière neutre.
Après, on peut ne pas être d'accord avec ces règlements, on peut être agacés, on peut être en colère : c'est parfaitement légitime et compréhensible. Mais tout ce qui nous agace n'est pas illégal (hélas
)
Bon, ensuite, pour atténuer un peu les choses : cette loi et ce pass, c'est de l'hyper complication pour les lieux d'accueil. Je travaille pour une église, et vous n'imaginez pas le casse-tête : nous sommes aidés par un service juridique pour y voir clair, mais c'est du jus de boudin.
Entre ce qui relève du culte et du culturel, c'est galère. En gros, on peut faire un déjeuner de paroisse à 70 sans pass, mais pour un déjeuner de voisinage à 50, il faut un pass, car ça ne sont pas des paroissiens : oui, c'est complètement abscons.
Du coup, nous allons devoir faire un règlement nous-mêmes, adapté et qui reste utile. Il ne plaira surement pas à des gens qui diront "
La loi ne vous demande pas de faire ceci et cela", ou "
vous n'en faites pas suffisamment, la loi est trop faible."
Je pense qu'à un moment, il faut mettre de côté son ressenti et se mettre à la place des organisateurs
: cela fait un an qu'on ouvre, qu'on ferme, qu'on ouvre avec tels horaires à cause du couvre-feu, puis telle exception, puis telle activité mais pas telle autre, puis re-changement d'horaires, puis interdiction de tout, puis autorisation de tout. Telle activité rentre dans le cadre si à tel endroit, mais pas si c'est dans tel autre lieu. Il faut des attestations pour les uns, mais pas pour les autres, et finalement pour personne.
On peut accepter les uns, mais pas les autres. On doit suivre la loi, mais elle n'est pas adaptée à la réalité du terrain.
Aujourd'hui, des gens me disent : "
pour notre activité paroissiale, il faut que les gens soient vaccinés." Ce qui est illégal. D'autres disent : "
Comment fera-t-on dans ma réunion, avec les gens non masqués car pass, et ceux masqués car pas de pass ?"
Les gens sont perdus et ne comprennent plus rien.
Un peu d'indulgence serait vraiment super, surtout pour les gérants de centre équestres et d'activités qui subissent ces décisions de plein fouet, et ne demandent qu'une seule chose : un retour à la véritable normalité. Accueillir tout le monde, sans pass, sans restrictions d'horaires, de nombre de personnes.