Bonjour,
Je souhaiterais savoir si certains d'entre vous, ont
renoncé à avoir un cheval, pour cause de non respect des
besoins fondamentaux dans les pensions environnantes ?
Quelle a été la solution que vous avez trouvé pour pallier à cette frustration : changer de région, prendre une dp (non pas qu'on doive tolérer de mauvais traitements si le cheval n'est pas le nôtre, mais on est moins impliqué, donc forcément moins exigeant), prendre un cheval en acceptant qu'il y ait à terme un risque pour sa santé/ son moral dû à une mauvaise gestion d'un tiers ?
Pour situer, je vis dans le 77, limitrophe 94/91, l'idéal que je m'étais dit en emménageant ici avant d'acheter mon 1er cheval, pour trouver une pension pré correcte tout en étant pas non plus en pleine cambrousse (travail oblige).
Résultat, nous avons fait au total 4 pensions en moins d'un an, et aucune d'elle n'était sécure ni ne correspondait totalement au besoin d'un cheval:
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La première avait un paquet d'érables sycomores (que 3 chevaux dont le mien mangeaient à pleine bouchées, nous avons sans doute évité la catastrophe car pas la saison la + à risque et réactivité de la propriétaire des lieux : changement de parcelle, solution à court terme car nous n'avons ducoup pas pu rester les parcelles "saines" n'étant pas assez nombreuses). Dommage car tout le reste (abris, paddock pr l'hiver, dénivelé, foin à volonté,..) était nickel, d'ailleurs je n'en retrouverais pas avec un gestion des prairies comme celle la.
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La 2eme, trouvée en urgence car je devais quitter la précédente rapidement, contenait aussi un paquet d'érables sycomores dont le gérant m'avait affirmé que c'était bien des érables, mais d'une autre sorte (n'y connaissant pas grand chose à cette époque, et lui étant agri j'ai bêtement fait confiance jusqu'au jour où j'ai ft la connaissance de qq un dont le cheval s'est intoxiqué un pré plus bas -une autre pension- et qui m'a confirmé que c'en était
, je m'affaire donc à élaguer tout ce qui dépasse dans le pré -les érables prenaient racine dans le pré voisin heureusement- car bien entendu ma juju en consomme et elle n'est pas la seule.. d'ailleurs un cheval dti troupeau pisse marron mais passons).
J'apprends aussi que le foin pour l'hiver a été fait dans CE pré, le hic: j'y ai trouvé un tas de séneçon, ensuite arrachés bien entendu, mais je comprends qu'encore une fois nous allons devoir changer, les chevaux passant bientôt au foin et en plus changeant de pré pour aller dans celui où les érables sycomores sont "plantés" (mes talents d'elagueuse ayant leurs limites...).
Nous aurons fait 2 mois là-bas, et ça m'a brisé le coeur d'encore la séparer de ses copains, elle y a été heureuse.
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La 3eme, trouvée aussi un peu dans l'urgence, avant que le changement de pré se fasse, était la seule ou il avait de la place dans un rayon de 15-20km (à ce moment là, je ne voulais pas l'éloigner plus, premièrement car je voulais pouvoir y passer tous les jours : la plupart des pensions pré ne faisant pas la gestion des couv' et ne donnant pas les CMV, d'autre part, je voulais profiter de ma jument et surtout pouvoir vérifier que tout allait bien -mes précédentes expériences m'ayant confirmées que c'était nécessaire-, j'excluais bien entendu les pensions boxes, les pensions avec des sycomores dans les prés, etc..).
Ce fut la pire de toute, et j'ai vu dès le début qu'on ne s'y eterniserait pas. Je fesais deja une concession en la mettant en pré box (pour moi le pré intégral est à privilégier) à son jeune âge : écurie sombre, jamais aérée car la gérante "avait froid" et absente en journée, jamais dépoussiérée, gestion des prés mauvaises donc peu d'herbe et bcp de renoncules, pas de foin dans les pré (y compris en hiver on y vient), les chevaux n'avaient que 2kg de foin/jour le soir (je n'aurais été là si je n'avais pu avoir mon propre stock). Puis seaux d'eau de ma juju pas assez remplis, jamais nettoyés jusqu'à retrouvé un jour du crottin dedans sans qu'ils ne soient vidés
, boxes pas repaillés de la semaine et ramassage des crottins négligé (donc je me tape le boulot pour 10e de moins/mois, j'ai le droit de repailler mais sans ouvrir le roundballer donc en piochant des poignées de paille c'était sympa...), Mme a compris que de tte façon je ne laisserai pas ma jument dans le sale et que je viens tt les jours donc elle en profite.
Puis je pète un câble en apprenant qu'elle laisse les chevaux sans eau toute la journée (8h30/18h) lorsqu'il gèle, et bien entendu, toujours sans foin, je viens donc à la mi-journée en calculant que ca ne fasse pas + de 4h sans manger (on est d'accord c'est deja intolérable, mais comme c'était ça ou au box toute la journée...) chose que je n'aurai pas pu faire si j'avais travaillé à ce moment là d'ailleurs. On m'invite à ramener des bidons d'eau de chez moi
pour remplis les seaux de mon box car l'eau est coupée, je rappelle que je paye une pension et que je suis deja bien gentille de me taper le remplissage en temps normal
, niveau ambiance c'est plus possible, ça aurait pu mal finir
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C'est décidé, je quitte cette pension dès que possible et je préviens les associations de protection animale, Mme ne voulant rien entendre ni rien changer. Durant les 5 mois passés là-bas j'ai cherché sans relâche autre chose, en agrandissant mon rayon (mais pas trop non plus, pas envie de me faire encore avoir et d'en plus être loin) et mon budget, sans résultat, il faut rappeler au printemps, ou alors ca ne convient pas (troupeau énorme et pas stable, pré sans surveillance et en bord de route, foin en quantité insuffisante ou carrément pas de foin le jour alors que l'herbe est quasi inexistante, ou pas de foin la nuit car "ils ont de la paille", ...).
Je trouve enfin une piste, le pré est immense, on me "garantie" un nombre de chevaux maximum, il y a un grand abri -pas assez pour 10 chevaux mais la belle saison arrive et il y a d'autres points d'ombre-, pas de rotation de parcelle je tique un peu, pas en tout cas aucune mauvaises herbes à l'horizon, on me dit que le foin est bof, je l'aperçois dans la grange mais en ballot on ne voit pas grand chose si ce n'est qu'il est terne, le pré est vide, on me parle de galle de boue, de chevaux rentrés au box pour l'hiver, je me dit que de toute façon je n'ai plus le choix, que ca fera l'affaire pour les 7 mois à venir et qu'on verra après.
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La 4eme: nous arrivons donc 1 mois plus tard après la visite, les chevaux ont été remis dans le pré courant février qui fut très humide, je découvre un terrain bousillé (vrmt, genre des trous de 10 à 20cm de partout dans au moins le tiers du pré, partie dans laquelle les chevaux restent le +) je m'attends à retrouver ma juju boiteuse un beau jour, je découvre le foin, qui effectivement n'est pas du tout nutritif et qui sert d'ailleurs aussi de paille pour l'abri et pour stabiliser l'entrée du pré (oui c'est bien du foin, juste probablement recolté tard et qui a bcp trop séché).
Bref honnêtement je suis à bout, au bord des larmes, je me console en me disant qu'au moins elle sera libre de ses mouvements h24, plus en sécurité (je n'ai pas tout mentionné concernant la pension n°3 mais la gérante a clairement mis ma jument en danger sur d'autres points), et nous avons enfin des espaces de travail avec en plus un manège, ainsi que des chemins de balade + sécure (dans l'autre, nous devions longer la route au début, c'était pas, le top).
De toute façon il n'y avait rien d'autre, concrètement j'ai recensé 2 pension potable dans le coin, une d'un particulier et une d'un agri, mais elles sont pleines et il n'a même plus de liste d'attente tellement ca se remplit vite.
Je passe sur les détails mais une semaine plus tard, ma juju sera hospitalisée, et décèdera une semaine plus tard, d'une "entérite d'origine inconnue", ayant des symptômes fortement similaire à la maladie de l'herbe (qu'on ne pourra pas confirmer faute d'autopsie allant dans ce sens), et dont les causes ne sont pas encore clairement déterminées mais dans les différentes suspicions figurent bien entendu le surpâturage, l'herbe trop rase, le manque de rotation, un sol trop azoté, choses à priori présentes où nous étions.
Je souhaitais pour elle le meilleur, j'ai dû me contenter du moins pire et en plus en lui imposant bcp de changements.
-> je ne me plains pas, j'ai vécu les plus beaux moments de ma vie en étant à ses côtés, en m'occupant de son environnement, en l'observant chaque jour, mais j'estime qu'elle et ses congénères méritaient mieux et que tout cela n'est pas normal.
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Aujourd'hui je me pose la question, car bien que je ne sois pas encore prête à reprendre un autre cheval, je ne me vois pas non plus vivre sans. Cependant, assurément si cela se faisait je ne pourrai en connaissance de cause jamais le mettre dans une des pensions que j'ai faites, ou même visitées, et clairement dans un rayon de 30km il n'y a rien d'autre de correct.
Les propriétaires avec qui j'en parle, soit sont des gens avertis des besoins des chevaux et vont au moins pire, ce qui n'empêche qu'ils
changent régulièrement de pension et sont
inquiets et frustrés pour leurs chevaux en permanence comme je l'ai été, soit font par ignorance ou négligence confiance (à tord... ) à la pension et n'ont de toute façon pas la possibilité de faire autrement, mais les chevaux en pâtissent.
La solution qui me semble la plus viable est d'
avoir son terrain, ce qui demande toutefois outre les connaissances requises, un minimum de matériel, de moyens pour pouvoir accueillir plusieurs chevaux, mais qui n'est de toute façon pas possible dans certaines régions ou les terrains sont quasi inexistants et hors de prix.
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