Merci à tous pour vos compliments sur sa jolie trombine
moncoeurm Olala, merci de me lire encore alors ! Je vais essayer d'ajouter quelques détails et photos différentes, histoire que tu ne lises pas pour rien !!
Juin 2021 - Ou comment fêter son premier mois de propriétaire avec le vétérinaire
Pastor est arrivé ! Je ne dors presque pas la première nuit, tout me semble si irréel, après des années de galère... La première semaine n'est que du bonheur: on prend le temps, je le laisse découvrir l'écurie, les paddocks, le contact des nouveaux chevaux. Il est véritablement proche de l'homme, curieux et réactif mais très facile à vivre. Je me contente d'une balade en main et d'une petite longe, tout en cherchant une selle qui lui convient. Finalement c'est une semaine après son déménagement que je fais ma première séance montée, et bien que je le trouve plus difficile que lors des essais, tout se passe bien.
Les séances qui suivent sont plus compliquées. Je sais peu de choses sur son passé, mais je commence à deviner qu'il n'a pas été bien sociabilisé. Après la grosse bagarre au premier contact avec un copain au paddock, c'est la débandade dans le manège dès qu'il entend un autre cheval se déplacer. Premières prises de tête... Et c'est là que je prends peu à peu conscience qu'il n'est pas juste un cheval "qui ne tient pas en place", "il est jeune, c'est tout", mais surtout qu'il est très angoissé. En soi, c'est pas grave, je suis là pour prendre le temps...
Et il va falloir que je le prenne ! Pile deux semaines après l'achat, il fait l'andouille au paddock et s'arrache un fer. Évidemment, je le retrouve gêné sur ce pied, mais sans autre symptôme angoissant... j'attends patiemment la visite du maréchal ferrant avec qui nous décidons de le passer pieds nus. Par conviction, c'était une étape que je considérais pour les premiers mois, mais ce fer arraché et le pied légèrement abîmé se présentent comme la bonne occasion (avant qu'on me dise qu'il ne faut pas faire ça en été parce que les sols sont secs... venez voir ce qu'il flotte en Belgique en ce moment
)
Les jours passent et il semble trouver son aise au pas, je me décide alors à le remettre tranquillement au travail dans le sable. Petite séance en longe, on démarre à main droite, je trouve son trot plus délié, plus aérien, quel plaisir de le voir comme ça ! Et voilà qu'on change de main et là, le choc... Il boîte ! J'hésite, j'en discute avec la gérante des écuries qui me dit qu'elle le voit gêné aussi en le sortant le matin. Je doute, est-ce que j'ai raté quelque chose de gros ? Est-ce que j'aurais du appeler le vétérinaire tout de suite ? Est-ce qu’il boîte à cause des pieds nus, ou à cause de l’arrachage intempestif de fer ? Une chose est sure, la boiterie après deux semaines, je ne l'avais pas vue venir ! Me voilà donc à fêter mon premier mois de propriétaire avec une visite du vétérinaire.
Je crois que c'est ce jour-là que j'ai pris en pleine face le "tu peux être cavalier depuis plus de 20 ans et ne toujours rien comprendre aux chevaux." Ce n'est pas faute d'avoir eu des demi-pensions, monté dans une écurie de commerce, groomé en concours... Quand c'est à toi de décider pour Pompon, c'est pas pareil ! Et face au vétérinaire qui vient voir mon cheval en mode "ben tiens, en v'là encore une qui déferre et s'étonne que le ch'val ne marche plus..." je me retrouve bien démunie. Sole trop fine, sabot trop mou, peut-être naviculaire, faut attendre ou reférrer ou refaire des radios... (Ben tiens, il boîte d'un antérieur, l'est évidemment naviculaire). Au final, " on sait pas vraiment " et faut attendre...
Faut dire qu'avec un pied pareil, on peut se douter qu'il est pas à l'aise ??
Je sais que ça sonne bête – et je suis pourtant bien cartésienne normalement – mais je crois que c'est à nouveau une forme de destin pour me faire passer dans une étape qui était nécessaire. Cette boiterie m’aura obligé à une chose : passer du temps à pieds avec mon cheval. Je l’aurais sans doute fait de toute façon, mais pas de cette matière ultra concentrée sur lui, à observer chacun de ses mouvements, à me demander s’il était gêné ou s’il n’avait pas mal quelque part. A chaque sortie, je découvre que Pastor n’est pas seulement facile à manipuler, il est demandeur du contact. En liberté, il vient chercher la proximité et réagit si aisément à chacun de mes changements de position. En balade en extérieur, il se montre curieux et volontaire et je finis par mettre les aventures en forêt au programme de nos semaines : qu’il pleuve ou qu’il vente, on ira dehors ! Ca fait bien rire certains voisins de l’écurie, qui nous voient rentrer sous la pluie, Pastor toujours l’herbe à la bouche… Et en attendant, il marche ! Petit à petit, c’est lent, on galère sur les sols durs, mais la belle herbe haute des plateaux sont une motivation bien efficace pour vaincre quelques cailloux…
Outre le fait de ne rien comprendre à ses pieds, je me découvre aussi bien incapable de communiquer efficacement avec mon cheval en liberté. Pourtant, lui il essaie bien de se faire comprendre ! Toujours poliment, il vient me chercher, me regarde avec ses grands yeux étonnés, et les oreilles qui papillonnent. Je n’ai jamais fréquenté un cheval qui semble avoir autant de choses à dire, alors je tâtonne, j’essaie… Un peu de horsemanship par-ci, quelques inspirations d’Andy Booth, des choses qui marchent, un cheval qui explose, me dit parfois qu’il n’est pas d’accord et que ça ne lui convient pas…
" Et sinon, tu vas en profiter un jour, de ton nouveau cheval ? " On me pique un peu, aux écuries. Ben oui, la meuf elle arrive avec son joli PRE et dix jours après, il est boiteux… Ca sonne bien l’arnaque effectivement. Pourtant, en fait, je ne suis même pas déçue de ne pas le monter, car plus je passe de temps avec lui, plus il me fascine. Il est toujours un peu bancal, mais si je fais mon jogging dans le manège, il vient me rejoindre avec enthousiasme. On s’arrête, on repart. On révise les figures de manège en se baladant ensemble ; et je continue de rire en le voyant me suivre patiemment dans des serpentines. Ca sert peut-être à rien point de vue " travail en liberté " mais… est-ce qu’il n’est pas dans les choses simples, le bonheur ?
https://youtu.be/5IHx0Yx_GwA
Bon allez, encore un gros pavé ! Je reviendrai un peu plus sur la transition pieds nus dans mon prochain message, car j’ai épuisé la fonctionnalité de recherche du forum quand j’étais moi même en galère et je n’ai pas trouvé beaucoup de contenu pour me rassurer… J’espère que mon expérience pourra profiter à d’autres !
Édit : oubli d'un bout de phrase