erell29 Oui, je suis les cours de Connection Training. J'aime beaucoup leur plateforme, ça correspond bien à mes préférences d'apprentissage à moi pour le coup :-) . Je prends note de tes autres conseils, merci !
---
Travail monté : d'où on part et où on va
Allez, dernière étape de "l'historique" avant d'entamer le journal au jour le jour :-). Toute ma vie de cavalière s'est déroulée dans des clubs et des écuries orientées obstacles. Depuis que j'ai 12 ans, je sais que ce qui me fait kiffer c'est le travail
avec le cheval et le dressage. Cherchez pas le point commun entre ces deux faits, y en a pas. Résultat, j'ai passé beaucoup de temps dans les chevaux jusqu'à mes 25 ans et toujours avec beaucoup d'insatisfaction. J'ai eu quelques DPs qui m'ont permis de dégrossir un peu ce que moi je voulais de la relation avec un cheval mais... Ben voilà, quand on est DP, on ne choisit pas vraiment. Mes dernières années se sont passés dans une écurie de commerce de chevaux de CSO, bien loin d'être la pire qu'on pourrait imaginer, un truc un peu vieux de la vieille mais où petit à petit, j'ai pu établir ma réputation de confiance, retirer les doubles muserolles, les rênes allemandes, changer quelques petites choses par-ci, par-là pour essayer de faire "un peu mieux". Tout en ayant en tête que quand j'aurai enfin MON cheval, je ferais les choses différemment.
Je suis fascinée par le dressage classique, une équitation légère qui suggère et laisse la place à l'imparfait pour permettre au cheval de s'exprimer et de laisser sa personnalité transparaître dans les airs qu'il nous offre. Je veux pratiquer une équitation qui est juste envers mon cheval, lui rend service et lui apprend à utiliser son corps de manière à ce qu'il ne me subisse pas (et à moi utiliser mon propre corps afin de ne pas lui compliquer la vie !). Mes références tournent du côté de Beaupère, Karl, Cesario, une équitation épurée et sans artifice, que j'espère parvenir à coupler avec le renforcement positif afin que mon cheval soit acteur et partenaire de ce qu'on entreprend. Ca c'est le but ultime. Maintenant, là où on en est actuellement:
On fait des patates et on essaie d'en faire des cercles (et des frites, qu'on essaie de transformer en lignes droites).
J'entame le travail avec Pastor comme si il avait 4 ans et sortait du débourrage. Il a plus ou moins glandé pendant l'année de ses 5 ans, passé un mois en pension travail avant que je ne l'achète. En revanche, j'ai des photos de lui en Espagne (vers 4 ans et demi, donc
) où il est déjà monté en bride avec un placé digne d'un 10 ans. Bref, il a connu le "trop, trop vite" et le "rien du tout". Lors de l'achat, il était travaillé en mors espagnol, effondré sur son avant-main, avec le mode tracteur activé et une relation un peu conflictuelle avec la main. La pause offerte par la transition pieds nus lui a permis de faire un "reset": manque de force et d'équilibre, asymétrie très marquée, mais au moins, il recommence à se déplacer avec une attitude neutre et naturelle. Alors j'essaie de préserver ça, il est désormais en mors simple et on redémarre avec la gymnastique de base. Je ne galope même pas (
tiens, tu galopes pas avec ton cheval ?? me demande-t-on, l'air de sous entendre "t'as peur ??"), car il n'est pas prêt et je trouve que c'est le confronter à une difficulté inutile. On marche beaucoup, on trotte un peu, c'est déjà bien.
J'ai aussi rencontré le type d'enseignant que j'avais toujours voulu mettre sur mon chemin. Instructeur d'équitation centrée - ce qui est hyper bénéfique pour moi, avec mon dos tordu et mes propres asymétries - cavalier de TREC, de dressage, d'équitation de travail, fin et rigoureux et véritable puit de connaissance. Après quelques séances de travail à pieds, nous avons pu prendre notre premier cours monté avec ce monsieur il y a deux semaines. Pour la première fois depuis longtemps, j'ai pris un cours d'équitation dans une atmosphère détendue, sereine et à l'écoute du cheval. Pas de "il ne veut pas" ou "il se moque de toi" dans le discours. S'il ne fait pas, c'est moi qui ne suis pas claire, ou qu'il ne
peut pas. De mon côté, je n'ai pas eu l'impression qu'on me demandait de faire des noeuds dans mon corps et des choses impossibles. On finit la séance sur des transitions descendantes obtenues par le simple fait d'expirer, sans rênes, jambes et milles combinaisons d'aides. Pastor, de son côté, donne, suggère, cherche les réponses et semble au moins ne pas désapprouver ce changement de paradigme dans ce qui se passe sur son dos.
(Photo d'une petite séance en tête-à-tête, quelques jours après ce fameux cours)
Le but ultime dans tout ça ? En vrai je n'en sais rien. Si on continue de se connecter en dressage, on ira aussi loin que ce qu'il accepte de me donner. J'aimerais aussi beaucoup essayer l'équitation de travail qui, je pense, pourrait exciter sa curiosité. Dans le même ordre d'idée, je suis persuadée qu'il kifferait le mountain trail (à pieds ou monté) et ça tombe bien, car notre écurie a un parcours en projet ! Au final, j'essaie surtout d'écouter ce qu'il me dit, comme à pieds, de débroussailler la voie qui nous conviendra à tous les deux. La semaine dernière, j'ai aussi enfin pu faire notre vraie première sortie en extérieur - potentiellement sa première tout court, d'ailleurs - et il s'est montré exemplaire. Dans tous les cas, on continuera de voir du paysage, pas question de ne faire que du bac à sable.
Comme ce soir, d'ailleurs, où on a été se perdre sur les plateaux et dans les graminées (l'ostéo est passé hier, protocole pour les trois prochains jours: beaucoup marcher, dehors si possible et avec du dénivelé... on a bien obéi éhéhé)
Bon, c'est fini pour les pavés pendant quelques jours, je le laisse tranquille pour qu'il retrouve ses sensations après la séance d'ostéo. Mardi soir, l'instructeur revient nous voir, on espère que ça se passera aussi bien que la première fois !
Bon week-end et merci de me lire !