Les chasseurs et le boycott

koskinelle L'avenir? Mais ça c'est quelque chose que l'on sait déjà.

Ce n'est pas la première fois que les hommes côtoient les loups. En France on les côtoyaient à une époque et dans d'autres pays c'est toujours le cas.

Il me semble que si le loup présentait un danger quelconque pour l'homme ça se saurait depuis le temps.

Le petit chaperon rouge, c'est que dans les histoires.

koskinelle la question du loup est très complexe, il ne suffit effectivement pas de laisser des loups pour espérer une régulation.

Il semblerait que les meutes n’aient pas toutes les mêmes stratégies de chasse, ça dépend beaucoup de la configuration des lieux, de la nourriture disponible, de la taille et composition de la meute, sûrement aussi des apprentissages acquis des loups. De plus ils sont apparemment opportunistes et parfois c’est l’occasion qui fait que.
effectivement le sanglier ne semble pas être leur proie de prédilection.

Mais clairement le loup semble à minima modifier le comportement des animaux qui seraient plus sur le qui vive en zone de chasse, peut être que le phénomène de stress peut jouer sur les taux de reproduction ? Je n’ai pas trouvé d’étude là dessus mais je serai curieuse de savoir.

Il faut aussi prendre en compte qu’une population sauvage peut bouger, contrairement aux animaux domestiques.

Perso je suis plutôt pour le loup je crois. Et ce qui me fait le plus peur c’est pas le fait d’avoir à les côtoyer dans la forêt mais plus qu’ils s’en prennent aux animaux domestiques. Honnêtement le mouton ou le veau de l’éleveur la bas sur l’alpage (ou dans un village), on s’en fiche. Quand ils vont s’attaquer aux chevaux, chèvres de compagnie ou même si aux chiens, ça changera la donne

A voir comment ça va évoluer

cherchour C'est ça.
Dans " notre village " il a été observé des mouvements de population de gibiers.
Le cerf a bouger faisant faire bouger le sanglier et donc sa "gestion" ainsi que les " dégâts " .
Le cerf arrive en plaine, il est observé dans des zones où il n'y en avait pas.

La question du loup est intéressante et complexe oui.
Le lynx semble revenir chez nous aussi.

klavel alors pas tout a fait, les attaques sur l’homme restent effectivement très rare, y compris à l’échelle mondiale.

Par contre même si le loup reste une espèce plutôt timide, il y a de nombreux témoignages (en France) d’une part d’attaque en journée, parfois avec présence de l’homme pas très loin, dont certaines situations à moins d’une centaine de mètre de maisons/villages. Et c’est plus ou moins confirmé par ce qu’on peut voir côté italien.

Il y a aussi des témoignages non négligeables d’attaques de chevaux, certes en zone de moyenne ou haute montagne, mais ça existe.

Ce qui biaise beaucoup nos connaissances du loup, c’est que beaucoup d’études ont été faites soit sur des loups en zoo, soit sur des loups habitants de larges zones non habitées (typiquement le Yellowstone).

Nos loups européens sont par la force des choses contraints de vivre plus proche de l’homme, même en montagne, ça génère forcément des adaptations comportementales de leur part, au moins pour certains individus.

gaby790 Pas que dans les histoires non.
Le loup a naturellement peur de l'Homme, mais quand il le côtoie régulièrement ce n'est plus la même.
Encore ce printemps une joggeuse canadienne a été tuée par une meute de loups. Ça fait un chouette reportage sur Nat Geo Wild ...
Le processus est bien connu aux états-unis : les loups, les lynx, les ours, les coyotes etc. ont naturellement peur de l'Homme. Mais quand ils le côtoient trop, ils en ont de moins en moins peur. Et si en fin d'hivers la faim s'ajoute à ça ...

Ceci dit, si le loup devait arriver dans le bois en face, je serai plus inquiet pour mes chevaux que pour moi :/

klavel oui c'est pour ça que je disais qu'on peut leur demander de venir :) mais c'est clair que si la population de l'école n'est pas demandeuse, ça ne peut pas se faire, et c'est dommage :/
après c'est peut être une piste pour certains, c'est pour ça que j'aime bien en parler aussi :)

Autant le loup même pas peur... Autant l'ours, même si j'y suis plutôt favorable, j'avoue que je le garde dans un coin de ma tête en balade !

Au printemps on se fait une marche avec mes parents... Deux jours plus tard, pile où on était, l'ours est passé

groubi ça m'est arrivé dans un parc national aux US... Un jeune ours qui débarque sur le chemin ! ça surprend quand même !

J'aime bien la tournure que prend ce post et les échanges sont plutôt chouettes, pourvu que ça dure Le sujet dans sa globalité est super intéressant !

cherchour

Je crois qu'on ne peut pas se fiche des animaux d'élevage mangés en montagne si on veut voir les choses se construire sereinement.

Quand au retour de grands prédateurs, oui il faut (ré)apprendre à cohabiter. Le problème au niveau agricole c'est que es denrées circulent beaucoup et que el faible cout des transports rend facile l'importation à moindre cout d'une production éloignée. Donc si ma viande produite en Normandie coute moins cher, que je n'ai pas ebsoin d'y protéger mes troupeaux du loup (moins de cout, moins de pertes), comment la viande des Pyrénées pourrait être compétitive ?
Comme les fraises espagnoles de tout à l'heure, j'ai lu une BD géniale sur l'arrivée de migrants au Espagne, recrutés dans les serres de légumes, y compris bio... Alors oui les denrées agricoles produites peuvent avoir un cout extrèmement faible... parfois dans la vie on n'a pas le choix, j'en ai conscience et c'est un vrai soulagement de pouvoir se nourrir dans des budgets qu'on peut se permettre. Je ne sais pas comment garantir un revenu aux agriculteurs leur permettant de produire dans de bonnes conditions pour eux et pour la planète en les mettant à l'abri de la concurrence injuste.



Parfois aussi on peut faire un choix, même mineur, ça peut être un premier pas. Mettre en oeuvre un choix, si petit soit-il, encore plus quand notre contexte de vie le rend difficile c'est aussi se rendre compte qu'on n'est pas pieds et poings liés face au système. J'ai bien conscience que consommer moins c'est bien plus facile quand tu l'as choisi que quand tu le subis, c'est plus facile pour moi de dire à mes filles que je ne veux pas leur acheter un jeu ou un livre parce que ça pollue et que je préfère les inscrire à la bibli, que je ne veux pas leur acheter de vêtements neufs, mais qu'on récupère des fringues d'ailleurs que de leur dire que je n'ai pas d'argent pour le faire. Mais si notre société portait en modèle positif des modes de consommation raisonnables, ce serait plus simple et plus valorisant de le faire.

gobi on ne devrait pas mais dans les faits pour beaucoup de gens éloignés des zones concernées, le retour du loup c’est super sympa. Et on ne se préoccupe pas trop des gens qui perdent plusieurs animaux par semaine, de ceux qui quittent des estives car la pression sur le bétail y est trop importante (avec risque à terme de fermeture de ces milieux), ou des gens qui avaient deux moutons chez eux comme animal de compagnie et les retrouvent dévorés un matin.
Et tu as raison il y a un impact économique

Pour moi ça pose aussi de grosse question éthiques sur le rôle des chiens de protection, on accepte que des animaux au service de l’homme aillent se faire taper ou aillent taper des animaux sauvages. Perso ça me fait toujours mal quand je lis qu’un loup a été tué par un chien de protection et vis versa quand c’est un pauvre chien qui n’a finalement rien demandé qui se fait blesser ou pire

Et encore une fois je ne suis pas contre le loup, loin de là. Mais leur retour n’est pas aussi idyllique qu’on pourrait le penser et je trouve que les politiques publiques apportent pour l’instant peu de réponses à ces problématiques

mais avant on vivait mieux avec les prédateurs,; notamment dans les estives, pcq'il y avait plein de main-d'oeuvre gratuite pour accompagner et protéger le troupeaux.

Ds les Pyrénées ils pratiquaient le droit d'âinesse absolu, donc l'aîné ou l'aînée était "chef" de maisonnée, se mariait, et le reste de la famille frères/soeurs était de la main-d'oeuvre gratuite.

De nos jours quel éleveur pourrait payer 2 personnes pour aller surveiller les animaux, 6 mois par an en haut d'une montagne, (sans antenne 4G en plus) ? Quel employé aurait envie de faire ce "métier" ?

on n'est plus du tout dans le même modèle économique. Il faut inventer d'autres solutions.

ardennesacheval C'est surtout qu'avant les gens ne pleuraient pas quand un berger défendait son troupeau, un peu comme aujourd'hui en Italie ou en Espagne..

On est pas à Yellowstone, le territoire est complètement morcelé, trop pour une cohabitation sereine, on fait quoi ? On détruit des villages et on exproprie les habitants comme on sait si bien le faire pour les autoroutes ou les chemins de faire ?

Quand à penser que le loup à peur de l'homme la belle blague, ça fait un moment que ce n'est plus le cas, il n'a plus de raison de se méfier. Pour preuve ils ne se gênent pas de venir chasser jusque dans les bourgs de certains villages, voir les animaux de compagnie incluant des chevaux directement dans le jardin. Vous pensez vraiment qu'un jour entre aller passer 4h à courser un cervidé ou un sanglier, ils vont pas préférer les bipèdes fragiles et lent que nous sommes ?

Il n'y a que pour le loup qu'on sort l'argument de la peur de l'homme et compagnie, qu'il n'y jamais eu d'attaque.. Par contre bizarrement pour les pumas, lions, tigres et panthères il y en a..

j'avais lu un article sur la cohabitation avec les loups aux USA, ils expliquaient que les loups "délinquants" (qui sortaient de leur réserve, qui s 'attaquaient aux troupeaux) étaient aussitôt tués.
Apparemment selon l'auteur ces pratiques auraient "sélectionné" des loups craintifs et réservés, qui vivent à l'écart de l'homme, en éliminant les "aventureux" qui allaient au contact des animaux d'élevage.

Une sorte de sélection "génétique" en même temps que "culturelle"; les loups n'ayant pas l'habitude de s'aventurer près de l'homme, sachant qu'ils y seraient en danger.

(ça date d'il y a bien 10 ans par contre)

Je trouve que le sanglier est plus dangereux à croiser dans la forêt que le loup, qu'on soit à pied ou à cheval.
Le sanglier n'a pas peur de grand chose et attaque volontiers s'il est dérangé.

L'humain plus grand prédateur du monde a beaucoup de mal a accepter les actes de prédations des autres espèces. Normal que des loups, renards, etc... aillent prélever des proies là où elles sont. Et si ces proies sont en proximité de l'humain et qu'ils n'en trouvent pas ailleurs, normal qu'ils viennent se servir à notre table

C'est toujours, je trouve, une question de déséquilibre. L'humain revendique un open bar sans aucune prise de risque, sans partage (ce qui va à l'encontre l'équilibre naturel) mais ça ne peut pas fonctionner comme ça.
Il y a obligatoirement, à mon sens, l'acceptation de contre-parties, de dommages collatéraux, l'augmentation de la contrainte. Ce n'est pas plaisant, dramatique parfois mais c'est le prix d'un retour à l'équilibre. Parce que de toutes façons, cette concession là restera toujours moins négative que le mur vers lequel on court tout droit...