Bon j'ai enfin quelques minutes pour répondre au topic ..
DONC, du haut de mes 24 ans et diplomée en 2019, j'ai vécu une belle désillusion à la sortie de mes études. Nos profs à la fac nous ont vanté d'énormes débouchés avec nos études et puis en fait on se rend compte à la sortie que ... ben il y a rien (ou pas grand chose).
J'ai fais des études en sciences biomédicales en fac de médecine. Le beau discours c'était :"Vous n'aurez aucune difficulté à trouver du travail, il y a beaucoup d'offres dans les biotech, firmes pharmaceutiques blablablabla, c'est un secteur d'avenir reblablablabla".
Réalité du terrain : très peu d'offres en biotech et firmes (et encore, les rares demande sont pour des scientists seniors ou des quality officer mais pour ca il faut plein de formations en plus) et en plus pour des salaires ridicules, aucun avantage type chèque repas ou 13è mois.
Et c'est là qu'on se rend compte qu'en fait 80% poursuivent avec un doctorat faute de trouver du taf.
Je regrette beaucoup d'avoir fait ces études. Je fais partie de ces gens qui s'imaginaient se casser la binette à l'unif pendant 5 ans et puis trouver facilement un travail qui me permette de vivre confortablement, être stable, un travail qui me permette de financier ma passion facilement, avoir un bel appart, pouvoir voyager, enfin la "belle vie" quoi.
SCOOP : ceci est une grosse blague !!!!!
J'en ai tellement bavé à l'unif (non pas de difficultés pour étudier, je suis un "cerveau", mais justement, je suis à l'avance scolairement, souvent mise de côté, et ca a dure toutes les années d'unif) que j'estimais avoir droit à être tranquille après. Pour moi, c'était une espèce de "dû".
DONC, ... après avoir envoyé je ne sais pas combien de CVs à des entreprises (lol, évidemment que quelqu'un qui sort tout juste des études n'intéresse pas, ma plus grande dis, ils s'en foutent les employeurs, ce qui les intéresse c'est l'expérience et skills), je me retrouve enrôlée dans un doctorat (que je déteste) pour au moins avoir un salaire (continuer de pouvoir payer une location d'appart, la pension du bidet et tout ce qui va avec).
Le mythe des doctorants esclaves, malheureusement, ce n'est pas qu'un mythe (snif!).
Je suis embauchée sous contrat CDD de 3 ans pour un 40h/semaine à Luxembourg. Evidemment, ceci n'est qu'un chiffre théorique sur papier. Evidemment pour mon superviseur que faire un 40h/semaine est très loin d'être suffisant pour espérer obtenir le titre de docteur !!!
Là où je remercie le covid, c'est pour le télétravail qui m'a permit d'avoir une certaine distance avec mes superviseurs. Mais même en télétravail en fait, ils savent voir qui se connecte sur le serveur externe et qui bosse quand (je travaille en recherche médicale, mais mon projet et moitié informatique moitié expériences)
Naturellement, combien de fois on ne m'a pas dit qu'il fallait bosser le weekend. (2eme SCOOP : en doctorat, tu es corvéable à merci, et non, les heures sup ne sont jamais payées).
Combien de fois il ne m'est pas arrivée de devoir bosser jusque passé minuit et ô surprise, la moitié de l'équipe est toujours connectée en train de bosser.
Les meetings par skype le vendredi à 19h étaient également monnaie courante et trèèès mal vu de refuser (ah ben non, en tant que doctorat, réunion le soir ou le weekend tu te dois d'accepter)
Septembre 2021 : le retour en présentiel se fait sentir.
OUUUUUFFFFFF, je suis détachée à l'étranger pour mon projet, et j'échappe au retour en présentiel. Parce que oui, mon boss est le plus fort pour vous chopper au moment où vous rangez vos affaires pour un "meeting en vitesse", qui finalement dure jusque 20h !!!!!
Combien de mes collègues ne ressortent pas de leurs meetings avec le boss les larmes aux yeux (euh, en fait, on passe tous par là, et après sondage dans l'équipe, 80% de l'équipe chiale au moins une fois par semaine à cause de ce travail de ********).
Vous allez me dire : "mais là en Italie maintenant t'es tranquille, tu bosses avec d'autres personnes, dans une autre ambiance, loin de tes horribles superviseurs"
Oui.
Mais en fait NON ...
Je suis détachée ici dans un centre de médecine régénérative pour réaliser des expériences pour un projet bien particulier.
Ceci est un temps plein (je suis donc occupée la journée et également des jours de weekend car le type de cellules que nous étudions est très sensible et ne sait pas rester plus de 2 jours sans changement de milieu).
Et en fait, Luxembourg me pousse et me fou la pression car en parallèle je dois continuer mes projets informatiques. La vla l'arnaque en fait. Je me ramasse 2 temps plein sur le dos (coucou les heures sup' le soir et le weekend).
Et le moyen de chantage dont ils disposent, c'est que tous les ans, on doit passer devant notre comité de thèse pour démontrer l'avancée de la thèse. A chaque comité de thèse, ils sont susceptibles de stopper une personne s'ils estiment que la productivité n'est pas suffisante.
J'arrive à la moitié de ma thèse (contrat de 3 ans mais reconduit en 4 pratiquement à chaque fois).
Je vais essayer de continuer, mais je n'ai aucune certitude de la terminer. Et après je serais bien le genre feignante en fait.
Je suis mais tellement dégoutée du monde du travail. Je me demande bien ce que je vais bien pouvoir faire après.
Et encore plus en fait, si j'arrive à la fin de cette thèse à la c***, j'estimerai à nouveau mériter un bon job avec le salaire qui va avec. Mais là encore j'aurai une désillusion ??
Donc pour répondre au sujet, des feignants il y en a dans toutes les tranches d'âge. Par contre ce que je remarque autour de moi, c'est qu'on a beau se casser le uc' à faire de longues études/formation, après, soit on n'intéresse pas les employeurs car pas asez d'expérience, soit on nous propose un taf de me*de avec un salaire misérable ou bien, comme dans ma filière on se relance dans une autre formation en espérant avoir un meilleur travail après.
Alors oui, dans certaines conditions, je peux comprendre que certaines soient feignants et aient la flemme.
On aspire à un certains type de postes, avec une certaine qualité de vie. Et au final, just bullshits. On se tappe des horaires de fou; des tâches merdiques, on n'a pas le droit à une vie sociale et en prime on doit fermer notre bouche.
En fait j'ai juste envie de tout claquer et aller vendre des tapas quelque part sous le soleil