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Comment améliorer son pas espagnol
Posté le 11/08/2009 à 19h17
C'est un autre débat l'âge du débourrage et tout aussi intéressant.
Je comprend qu'il y ait des réticences à débourrer un 3 ans. Moi même, je me suis posée beaucoup de question.
Alors, je vais essayer comme je peux de rendre légitime ma vision sur l'âge du débourrage.
Tout d'abord, je suis de l'avis de Saber, ce qui tue un cheval est l'excès.
Pour vous raconter des anecdotes, voici ce que beaucoup de professionnelles m'ont conseillé :
Dans la première pension où était Bandit, on m'a proposé de le débourrer à 18 mois. Bon, c'était une écurie de PS...
Et une autre fois, l'ostéo qui est venu le manipuler à 1 an m'avait fortement conseillé de le débourrer à 2 ans de part son sale caractère. Il sera plus docile car il aura moins de force me disait il. Et j'aurais moins de soucis après...
Bah, à 2 ans, il faisait toujours prom prom en main.
Et encore une autre anecdote, lors d'un stage sur la locomotion, mon instructeur m'avait dit que je pouvais le débourrer tout de suite, il avait presque 3 ans. Mais, quand je le regardais, c'était encore qu'une crevette, un gros bébé au physique ingras.
C'est au printemps dernier qu'il s'est embelli, il s'est éclaté du poitrail, il a pris en masse et son garrot s'est ajusté à son popotin.
Je l'ai donc débourré à ce moment là.
Et aujourd'hui, si il me refait une belle poussée de croissance comme au printemps, autant dire que j'arrêterai de le monter.
Voici son programme de travaille actuel :
Je le monte deux fois par semaine, nous faisons des ballades de moins d'une heure. Nous faisons que de la ligne droite !! Il n'a pas la gueule en l'air, désormais il grandit son encolure.
Il galope dans un galop moyen cadencé et je suis constamment rênes longues. Monsieur cherche même le contact de son mors quand je prend mes rênes.
Je l'emmène exprès dans des montés et je m'attache à me mettre en suspension. Et parfois, je lui propose de trotter, ce qu'il fait avec délice car c'est plus facile pour lui. Ainsi, il se muscle dans la douceur.
Il bosse en carrière une fois par mois, et les cercles sont plutôt rares. Je galope uniquement autour de la piste sur quelques foulées seulement.
Et pour vous dire à quel point je fais attention à ses articulations, je l'emmène en camion dans une autre écurie à 45 minutes de la notre. Et seulement, parce que la carrière est bien plus grande que celle où je suis.
Il voit l'ostéo tous les ans et il vient de voir le dentiste car à cet âge là, des dents de loups poussent. Il le reverra l'année prochaine et chaque année par la suite.
Je fais attention à lui mettre une selle qui lui va. Qui n'écrase pas sa colonne et son garrot, qui ne gêne pas son rein et la pointe de l'épaule. Je lui ai pris de la qualité pour avoir une matelassure, un arçon et un cuir dès plus agréable pour lui.
Son mors est un olive en inox qu'il n'arrête pas de mâchouiller.
Je le longe jamais, même lors de son débourrage, je ne suis pas passée par cette étape.
A 4 ans, j'aurais toujours un cheval en pleine croissance que je continuerais à préserver et qui restera au pré avec ses congénères à se mettre sur les genoux, à galoper en se tordant l'encolure pour essayer de mordre et à se cabrer sur les autres.
Je n'ai aucun but de valorisation derrière. Donc, je ne lui demande pas plus que de savoir marcher droit, tourner en engagant son postérieur intérieur, et me porter aux 3 allures. C'est tout ce que je lui demande pour l'instant.
Je préfère commencer son débourrage à 3 ans et prendre mon temps car, je pars du principe que la patience est ce qui marche le mieux pour le cheval.
Il y a une jolie phrase de Véronique de Saint Vaulry que j'avais énormément apprécié et qui m'a bien travaillé l'esprit :
"Le cheval n'a pas demandé à faire d'équitation. Le premier devoir du cavalier, c'est donc d'essayer de lui faire apprécier ce boulot"
Disons que cette phrase correspond bien au boulot que je fais actuellement sur Bandit. J'ai plutôt l'impression de travailler son mental plutôt que le développement de son physique.
Car au début de son débourrage, il était extrêmement anxieue à l'idée de me porter. Il me faisait de grosse sueur et à même essayé de me virer.
Il a du sang, et il a déjà été violent envers moi pour échapper à la contrainte.
Il est bien vrai que nos progrès les plus flagrants ont été réalisés dans la patience.