Je crois qu'il y a encore un vrai problème de positionnement humain dans l'environnement.
L'humain se fait comme une sorte d'obligation d'ingérence sur tout centimètre carré de nature, d'autant plus lorsqu'il a occupé d'une façon ou d'une autre un espace, il semble lui être inconcevable de rendre cet espace à la nature.
Tout doit être au moins maitrisé, contrôlé, cadré à défaut d'être exploité, rentabilisé, valorisé.
Or, ce dont notre biotope a besoin, il me semble, c'est bien de plus de naturalité pour recouvrer un écosystème terrestre fonctionnel.
Lorsque l'évocation de l'arrêt/la forte diminution de telle ou telle activité humaine liée à occupation de surfaces ou l'usage d'animaux se voit opposer des sentences prédictives comme la disparition d'une espèce, la prolifération d'une autre, bref un chaos annoncé si l'humain lâchait l'affaire, je retrouve ce raisonnement relativement anthropocentrique.
L'humain est-il indispensable à la nature ? Ou est-ce la nature qui est indispensable à l'humain ?
Selon la réponse, je pense que la volonté d'interventionnisme doit considérablement varier.
L'humain est un animal parmi les autres mais il s'évertue à le nier et à agir comme un adolescent rebel.
Le résultat est là et je me dis qu'il serait bien temps, et même urgent, de grandir un peu.
L'appel à la sobriété salvatrice est entendu par beaucoup comme une régression alors que personnellement je la comprends et comme un appel à la raison et à l'humilité. Il ne s'agit pas d'un retour à la caverne mais de la concentration vers l'essentiel. Une quête urgente de sagesse et de conscience du plus grand nombre pour s'inscrire enfin dans une trajectoire réaliste pour garantir un avenir à l'espèce humaine (car je n'ai aucune illusion qu'il y aura toujours de plus mâlins dans la famille des Ouimémois, Riendroidfer, Rinnafoute et Cie...).
Je ne supporte plus le "sauvons la planète" qui encore une fois à mon sens dévie de la réalité et met de la distance entre les conséquences de nos actes et nous-mêmes. La planète n'est pas menacée. c'est nous les humains qui construisons notre propre chute, entrainant avec nous tout un pan de biodiversité innocente.
je m'interroge sur la capacité en temps et en moyens que nous aurons pour agir. je ne suis pas rassurée de voir que les débats nourrissent encore des scepticismes et l'amorce de prise de conscience, on devrait déjà être tous dans l'action, même à petite échelle et individuellement.
Les décisions a plus haut niveau sont trop souvent sur le reculoir pour des intérêts hors sol et à court terme.
Il a a tant d'aberrations à tous les niveaux et dans tous les domaines.
Je crois que la phrase que je prononce le plus souvent est "c'est pas gagné!"
Je vis en pleine campagne, je pourrais même presque dire, en pleine nature. Je travaille en lien avec la biodiversité, la préservation du bocage, les réserves naturelles... Je déplore quasi quotidiennement les postures des usagers et exploitants de la nature, professionnels comme bénévoles, qui ont bien souvent une entrée biaisée du sujet de l'environnement et de l'écologie. Chacun revendiquant LA connaissance de son côté et collant sur les autres des clichés plus caricaturaux les uns que les autres.
Je me demande comment on va pouvoir avancer avec des postures volontairement aussi clivantes.
