Bonjour à tous !
J’ouvre ce sujet pour, comme beaucoup, garder une trace de mes séances de (fraîchement) cavalière de club. Pour un peu de contexte, je re poste ici ce que j’avais écrit dans le sujet des adultes débutants:
Bonjour à tous !
Après plus de 10 ans sans poser mes fesses à cheval, j’ai profité des portes ouvertes du club où j’ai appris à monter de mes 5 à 18 ans pour aller m’inscrire. De mes 18 à 20 ans, j’ai monté dans une écurie près de mon lieu d’études, où j’ai appris beaucoup techniquement à cheval, et après le néant, ayant déménagé sur Paris pendant 6 ans, pour études et premier job.
Revenue dans ma région depuis 2018, ce n’est que maintenant que je prends mon courage à deux mains et que je cède à l’appel de ma passion, il était temps…
Je poste ici car je pense qu’en 10 ans, on revient a peu de choses près à la case départ. La théorie est encore en partie en tête, mais la mécanique, elle, elle est bien grippée et loin derrière !
Je me remets à cheval ce vendredi (un 13 en plus, nom de Zeus) sur un cours particulier pour commencer afin qu’on me rappelle où sont les pédales et comment fonctionnent les clignotants.
J’ai hâte mais je suis forcément bourrée d’appréhension. Je n’ai clairement aucune activité physique depuis tout ce temps donc je sais déjà que physiquement ça va être dur et sûrement frustrant.
Je ne connais forcément plus la cavalerie, mais on m’a toujours dit que j’avais la “fesse qui endort”, donc j’espère que mon partner in crime sera pas trop mou du genou car clairement moi j’aurai pas les jambes pour deux (je les ai jamais eues, alors maintenant, molle que je suis…).
Ça on verra bien à l’instant T, clairement j’espère déjà avoir assez de force dans les guiboles pour trotter en levé et me mettre en suspension au galop, si je suis pas trop nouille pour reprendre rapidement le galop
J’y vais dans l’esprit “le cheval c’est comme le vélo ça s’oublie pas” (j’y rajouterai ma touche perso: “ça fait juste mal au…”).
On verra, je viendrai vous raconter ça de toute façon !
Pour l’occasion j’ai donc pris mon après-midi. Non, ce n’est pas exagéré, il faut bien ça pour se préparer psychologiquement. Rendez-vous à cheval à 15h30. J’arrive sur les coups de 14h55, et je tombe directement sur la prof qui va me donner le cours. Elle m’explique donc que le cheval est au pré, qu’il faut aller le chercher, on récupère donc un licol en mode “go go go”: elle doit aller poster quelque chose le temps que je prépare pompom. Pompom, c’est Upsilon: “dans le pré tout au fond, c’est le seul alezan avec 3 bais.” Ok, les instructions sont claires, let’s go. Je connais la route, car comme je l’ai expliqué, j’ai monté la bas pendant pas loin de 15 ans. Ça a changé par contre, en bien, les hectares sont exploités pour le bien être des chevaux. Je trouve ça plutot drôle d’être lâchée direct dans la nature comme ça, j’identifie l’individu plutôt facilement. Je suis accueillie par les 3 bais, le Loulou qui m’intéresse est un peu plus loin, je le chope sans problème et je vois ça comme un bon signe. Les 3 autres me tournent autour comme des rapaces, à vouloir se gratter sur moi, je les éloigne et je me dis que je vais m’amuser à sortir Upsilon de son pré.
Finalement je m’en sors bien, ils me lâchent vers la sortie, je referme et on remonte. Premier contact, je sens que le Loulou était quand même vachement bien dans son pré, et qu’il est pas super fan de la blague
Très sympa à pied, on arrive à l’attache et on attaque le pansage. Je me baisse pour prendre mes brosses et qu’elle ne fut pas ma stupeur en tombant nez à nez avec un nez à 3cm de mon visage. Mes yeux remontent, punaise il a changé le jaune ? C’est quoi ce nez blanc ? Et ces grandes oreilles ? Eh bien c’est l’âne de la propriétaire, qui vadrouille en liberté et qui a passer le temps du pansage à groomer le loulou et a fouiner dans mes affaires. Un cheval très mignon au pansage, bien qu’un peu embêté par les mouches. Je me fais courser par l’un des paons de l’écurie en allant aux toilettes (le machin est carrément rentré dans les toilettes), duel de regard car il était en embuscade devant la porte. Bon, je me faufile, le bazar continue de me courser et je commence à me dire que je vais me faire zigouiller par lui avant d’avoir remis mes fesses à poney.
Spoiler alert: je m’en sors mais il m’aura suivi des écuries aux toilettes aux écuries. Je reviens donc, la prof me dit qu’elle a surpris son âne en train de fouiller mon sac. Ca m’avait manqué cette atmosphère. Je récupère la selle, le filet (et j’avoue que je suis très surprise par la qualité du matériel qu’ils viennent de changer), je passe 5 bonnes minutes à faire des calculs scientifiques pour savoir si Upsilon est bien sellé. Il est l’or, monseignor. On part vers la carrière, et monsieur U s’arrête à 1m du montoir, l’air de dire “c’est bon moi j’ai fait l’effort”. J’en profite pour admirer mon œuvre et de rebidouiller un peu la selle jusqu’à trouver la position qui me semble correcte, et ça y est il est temps.
J’arrive à monter dessus, petite victoire ! À peine besoin de régler les étriers pré-raccourcis à pied, deuxième petite victoire. Je prends ce qu’il y a à prendre
Je commence à marcher rênes longues le temps de vérifier que je suis bien installée, et la prof me rejoint (oui jusqu’à ce moment j’étais en roue libre !). Je lui montre les deux trois bobos, dont une petite zone assez sèche près du passage de sangle qui me laisse un peu perplexe, on verra au fil de la séance. Je lui parle de moi, elle me parle du cheval. Elle me dit que c’est un cheval qu’il a besoin d’avoir du rythme à tout instant, je me dis que je vais peut-être avoir un problème de jambes, j’ai pas confiance. Elle m’explique que la ou ils l’ont acheté, il était monté très fermé, et qu’on a donc besoin de beaucoup le délier car il a certaines séquelles physiques de ce passé (il a fait plusieurs sciatiques). Ok. Je le mets donc en avant, du mieux que je peux avec mes cannes de serein et sans prendre mes rênes pour le moment. D’ailleurs ces rênes en gros caoutchouc (qui avaient ma préférence avant) me feront suer toute la séance
Je remonte sur mes rênes et je commence à prendre doucement un peu de contact. La prof me dit que mon bas de jambe est très bien (pour une reprise après dix ans entendons-nous !) mais que je dois faire attention à mes mains. Grands dieux oui, j’en fais quoi de ça moi ? Je sais plus quoi en faire honnêtement ! On travaillera sur des grands cercles et des huit de chiffre aux trois allures. Les jambes et le souffle suivent, par contre le haut du corps j’ai l’impression que c’est une vraie calamité. La prof me rappelle que le poids du corps et l’orientation des épaules sont des aides, et j’ai deux neurones qui se connectent. Effectivement, si je m’oriente correctement, que je regarde loin et que j’utilise mon poids du corps, le cheval comprend et va où je lui demande (grosso-modo) sans que j’aie besoin de faire de rêne d’ouverture douteuse avec la main intérieure qui se balade et la main extérieure qui fait le yoyo. Vraiment, le haut de mon corps était doté d’une volonté propre et était rappelé à la gravité à tout instant, et j’ai très vite récupéré mes anciens travers de monter avec des rênes trop longues. À plusieurs reprises, Upsilon a voulu tendre son bout de devant, mais comme la prof m’avait prévenue il est pas très délicat dans sa manière de demander, et les deux fois je l’ai complètement lâché devant et repris mes rênes trop sèchement: la panique de la re-novice, je m’en veux un peu de lui avoir involontairement refusé cette demande. Bon, je me dis que ça reviendra. Brave cheval, qui me secoue salement au trot, surtout à main droite, toujours ce problème de contact flottant, de mains qui se baladent, et de ne pas réussir à le laisser tendre son bout de devant. Ça va revenir, j’étais concentrée à garder l’activité et je pense que mon cerveau n’est pas encore re câblé à penser à tous les paramètres. Au galop ça se passe bien, le cocotier est toujours secoué, je ne sais pas si je dois me mettre en suspension ou assise, je fais un expert mélange des deux au feeling, mais je sens les sensations revenir petit à petit.
On termine la séance en le marchent bien, toujours dans l’activité et en ouvrant les doigts pour lui proposer de s’étirer ce qu’il fait mais toujours en bourrinant un peu, c’est pas grave. Ça va revenir.
La prof me dit qu’elle est positivement surprise pour un arrêt de 10ans, qu’elle n’est pas inquiète pour moi et que ça va revenir, le bas du corps est bien, maintenant il faut que je ré apprenne à me servir du haut sans gêner mon cheval.
Elle me propose d’aller faire un petit tour avec le cheval (roue libre le retour). Brave cheval, qui vit au pré mais qui se questionne devant certaines touffes d’herbe à “l’air pas très nettes quand même hein.”
On aura vérifié tout au long de la séance, mais quand j’arrive à 2min de la structure je descends pour finir de le marcher sans mon poids sur le dos*, la peau a un peu lâché à un endroit du passage de sangle, pas dessous mais juste à côté dans les bourrelets de peau, fait suer. Je le signale à la prof quand j’arrive, elle peste un peu car tous les chevaux étaient nickel après leurs vacances, elle pense que c’est à cause du matériel de la personne (le sien, donc) qui l’a monté le mercredi. Il était prévu en cours derrière, ce sera crème cicatrisante et au pré. Après pansage, je le tartine donc sur toutes les rayures pas méchantes, et je vais le ranger. J’espère qu’il se remettra vite de ce bobo. C’est pas gros mais ça fait suer pour lui.
Je signe donc pour le trimestre, en cours adulte, cours que j’ai pu observer juste après. Les paons démons étaient de sortie et cavalaient dans la carrière, les chevaux n’avaient pas l’air plus émus que ça. Le cours était sympa pour une reprise, je pense que je m’y sentirai plutôt bien.
TLDR et conclusion
- un cheval n’est pas un vélo, mais je vais avoir mal au

demain
- chef d’orchestre à cheval on a pas encore vu: il faut fixer ces mains et travailler beaucoup sur le contact
- les jambes et le cardio ont tenu, étrangement
- les paons c’est sournois
En bonne andouille que je suis je n’ai même pas fait un portrait du petit monsieur, vous aurez donc une photo vue du ciel de ses oreilles jaunes !
Un brave petit cheval bien dressé et réactif quand on demande correctement.