Voilà, le premier sujet est prêt...
Je vous conseille de vous installer tranquilement (ça va être long) et de vous armer de beaucoup de patience...
Je compte aussi sur vous pour me dire franchement ce que vous en pensez; ça sert à rien que je vous bassine avec des choses qui n'intéressent personne!!
Je voudrais aussi rendre à César ce qui appartient à César et par conséquent remercier mon compagnon pour son aide précieuse lors de la rédaction de ce présent message… ;-)
Je tiens aussi à préciser qu’il s’agit d’une simplification du fonctionnement de la plante ; ce n’est pas un cours de fac… ;-)
LA PLANTE
Tout d'abord un petit rappel (il faut me dire si tout ça est trop basique)...
Il y a 4 catégories de macromolécules biologiques :
a- les protéines,
b- les lipides,
c- les acides nucléiques,
d- les glucides.
Les glucides existent sous forme de :
1- monosaccharides (glucose, fructose) : pour schématiser, ils seraient 1 wagon d’un train ;
2- disaccharides (2 wagons d’un train) ;
3- oligosaccharides (quelques wagons) ;
4- polysaccharides (fructan, amidon) : ils seraient le train tout entier. Le fructan est donc l’assemblage de beaucoup, beaucoup, beaucoup de molécules de fructose.
Mais revenons à la plante… Comme nous le savons tous, la finalité de la plante est de pousser et de fabriquer des graines (là je suis sûre que vous avez appris quelque chose… ;-)). Pour pousser, elle doit s’alimenter (autre grande nouvelle… ;-)). Cependant, à l’inverse de nous, la plante fabrique sa propre nourriture : c’est la photosynthèse. (Pour la photosynthèse, la plante n’a besoin que d’eau, de CO2, de minéraux et de lumière).
Lors de cette photosynthèse, la plante fabrique du glucose et du fructose. Ce glucose sert à la croissance de la plante (fabrication de tiges, de feuilles, de racines, de fleurs et de graines) ET de carburant au processus métabolique c-à-d à maintenir en vie les cellules déjà construites (il y a donc consommation de glucose au cours de ces deux processus).
Ces deux processus ne sont a priori pas synchronisés ; en effet, ce sont les conditions de l’environnement qui synchronisent ou pas ces processus (fabrication et consommation).
Faisons une petite analogie dans le domaine de la construction automobile : dans des conditions optimales, les pièces détachées produites par 1 usine seraient directement acheminées ET utilisées par l’usine d’assemblage ; ce serait donc du just-in-time, donc pas de stockage.
Cependant, pour la plante, ces conditions optimales n’existent quasi jamais. En effet, le taux (vitesse) de glucose produit par la photosynthèse n’est pas égal au taux (vitesse) de consommation de ce même glucose. En d’autres termes, le rythme de production n’est pas égal au rythme de consommation.
Mais pourquoi la plante ne pourrait-elle pas produire juste ce qu’il lui faut ?
Parce que la plante peut photosynthétiser à des températures où la croissance n’est plus possible (par exemple, lors d’une journée très froide et ensoleillée en automne).
A l’inverse, la plante peut pousser quand il n’y a pas assez de lumière pour la photosynthèse (la nuit).
Conclusion : il y a des moments où il y a surplus de production (quand il y a de la lumière, mais qu’il fait trop froid ou qu’il n’y a pas assez de nutriments pour que la plante puisse croître).
A l’inverse, si la plante a plus de besoins qu’elle n’en a à sa disposition ; elle arrête de pousser.
Dans les moments de surproductions, la plante va stocker les monosaccharides (glucose et fructose) sous forme de polysaccharides ; le glucose sera stocké dans le polysaccharide amidon et le fructose dans le polysaccharide fructan (ahhh on y arrive à ce fameux fructan… ;-)).
NB : seulement 10 à 15% des plantes produisent des fructans ; les autres ne produisent que de l’amidon comme polysaccharide de stockage.
Laissons l’amidon et côté et concentrons-nous sur les fructans. Ceux-ci sont des polysaccharides de stockage temporaire c-à-d que dès que la plante a besoin de plus de glucose que n’en produit la photosynthèse, elle va mobiliser les fructans.
Quand est-ce que la plante va produire des fructans ?
1- En fonction du rapport T°/lumière (voir tableau ci-dessous) :

2- En période de stress, elle va produire beaucoup de fructans :
• stress hydraulique (sécheresse ou inondation) ;
• gel en période de croissance (hors hiver)
• manque de minéraux nutritifs dans le sol
Vous allez me dire, c’est très bien tout ça ; mais en quoi les fructans sont mauvais pour les chevaux ??? (A noter que c’est UN TAUX ELEVE de fructans qui est mauvais)
Fallait le demander… ;-))
On y arrive… ouf !!
Alors, en principe, les polysaccharides (comme l’amidon) sont digérés au niveau de l’intestin grêle ; ce qui n’est pas le cas des fructans. Ceux-ci continuent leur chemin juqu’au gros intestin, où ils vont favoriser une croissance exagérée de bactéries normalement présentes en nombre limité. Ces bactéries vont fermenter le fructan ; fermentation qui va libérer de l’acide lactique qui va abaisser le PH, càd acidifier le contenu du gros intestin.
Quand cette acidité atteint un niveau toxique pour les autres bactéries ; celles-ci vont mourir en libérant des endotoxines qui passeront dans le sang du cheval et qui provoquent (entre autre) la fourbure.
Voilà... Merci d'avance à celles qui auront eu le courage de lire ce message jusqu'au bout!!
