elfik a écrit le 22/10/2011 à 11h50: |
| | Y a un truc que j'ai compris avec lui d'une part, et surtout avec mon proprio de pension d'autre part : un cheval, si tu intellectualises tout, y a un moment où tu vas droit au casse-pipe. Si tu te comportes avec lui comme si c'était normal de faire ce que tu fais, ça passe (regarde les gamins à poney, ils réfléchissent pas donc ils ont peur de rien, et ils sont hyper naturels avec les chevaux - les chevaux sont d'ailleurs beaucoup plus zen et respectueux avec les mômes) (bon évidemment tant que les mômes les respectent et connaissent les règles de sécurité). |
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Bof, pas trop d'accord là-dessus. Si tu te comportes avec lui comme si c'était normal, alors tu ne prends pas le temps de lui laisser comprendre ce qui lui arrive, il n'a pas le choix et tu le réduis au statut d'objet qui doit subir. Et cela me rappelle Blondeau qui dit : "ne pas laisser le cheval réfléchir et agir comme si tout était évident". Sauf que pour un cheval, cela n'a rien d'évident et il est donc obligé d'emmagasiner une quantité effroyable de choses inquiétantes et il doit donc tout intérioriser.
On voit ce que ça donne à long terme, et si les poneys s'en sortent mieux de par leur caractère beaucoup plus guerrier, les chevaux, eux, ne vivent pas ces méthodes avec une telle relativité.
Le cheval est naturellement réputé pour être plus émotif que le poney (ce qui ne veut évidemment pas dire que le poney est moins chaud) et je pense que le minimum à faire est donc de l'amener à "comprendre" ce qu'on attend de lui plutôt que le traiter comme un vieux cheval de club routiné. À mon sens, ceux qui imposent à leurs chevaux comme si tout autour d'eux était normal, ce sont des gens qui ont peur des chevaux car ils n'osent pas établir cette interaction dont je parle depuis le début.
Je ne parle pas d'humaniser le cheval, mais justement de l'accepter tel qu'il est et de simplement s'éveiller à ce que son corps émet comme signaux (le cheval étant un animal qui intériorise beaucoup quand il est inquiet, il va émettre malgré lui des signaux incontrôlés).
Par ailleurs, pour ma part, la comparaison avec les enfants qui ne se posent pas de questions n'a pas vraiment lieu d'être et ne peut que nous pousser à tomber dans l'anthropomorphisme (mon gosse est zen parce qu'il est trop jeune pour comprendre, le poulain, c'est pareil).
Un humain, même tout jeune, reste un individu potentiellement prédateur dans l'instinct et surtout éduqué dans un univers où il est constamment rassuré par ses parents (comme un louveteau) et donc il gagne en assurance. Là où un cheval est presque au plus bas de la pyramide alimentaire et n'a été éduqué par sa mère que pour fuir à la première anomalie.
Si nous élevions nos enfants dans la peur réactive et la fuite dès leur plus jeune âge, alors ils ne seraient pas aussi "zen" sur un poney.
Mais voilà, nous sommes une espèce prédatrice (en témoigne nos enfants qui n'ont pas leurs capacités motrices optimales avant 6 ans, tout comme les louveteaux ou les lionceaux n'acquièrent pas leur autonomie avant plusieurs années), alors que les espèces destinées à mourir sous les crocs (cheval, gazelle, biche...) engendre des petits qui peuvent se lever et fuir dans l'heure qui suit.
À partir de là, comment peut-on comparer ces deux genres d'espèces et agir avec la deuxième comme on agirait avec la première ?