|  | Alors biensur ils seraient plus heureux au pré troupeau mais bon on a rien sans rien, faut bien « payer »sa pitance? |
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Pour notre bon vouloir, rappelle-toi toujours de ça. Le cheval ne survit que par nos choix, nos volontés, c'est nous qui décidons "quand" il sera débourré, à quel âge, sous quel prétexte (il a 3 ans, hop !), c'est nous qui décidons ce qu'il va manger, à quelle heure, quels compléments, c'est nous qui décidons si on va le ferrer ou non, c'est nous qui décidons s'il va vivre en box ou en pré, avec des potes ou non, c'est nous qui décidons quand le vacciner, quand le parer, quand le vermifuger, c'est nous qui décidons quelle discipline faire avec lui.
Je suis contre toute cette optique qui fait du cheval un pur objet de caprice dont la beauté/classe/origines/prestige n'est là que pour flatter notre ego démesuré et représenter aux autres ce qu'on souhaite leur montrer de nous.
Je suis à bout de voir tous ces chevaux littéralement
violés tout au long de leur existence, à subir ce qu'on a choisi pour eux sans même leur avoir "demandé" s'ils étaient d'accord.
On est simplement un compagnon d'une autre espèce, que le cheval consent à suivre parce qu'il a estimé qu'on lui apportait quelque chose... Et non l'inverse. C'est pourquoi, le but ultime de tout propriétaire devrait, à mon sens, être celui d'une quête envers l'échange mutuel, et la philosophie d'une relation d'égal à égal.
Ce n'est pas à nous de dire "Il a 3 ans, je peux lui monter sur le dos". C'est à lui de nous dire "Tu m'as éduqué afin de monter un jour sur mon dos... J'ai mis du temps à comprendre, mais aujourd'hui, je suis prêt à te l'offrir". C'est ça aussi, le respect. Accepter que les traditions ne sont pas forcément des gages de valeurs et qu'il faut non pas se baser sur l'apparente maturité physique, mais sur la maturité mentale. Et une fois cela acquis, s'éveiller aux sens équins.
Jusqu'à aujourd'hui, je n'ai jamais forcé Valefore à quoi que ce soit. Le tapis, la selle, les protections... C'est elle qui m'a fait comprendre qu'elle était prête à les accueillir sur son dos.
Il en sera de même pour moi. J'ai banni le mot "débourrage" de ma philosophie intime, et le jour où je serai sur son dos, c'est parce qu'elle l'aura accepté. Elle sera donc simplement éduquée dans cette idée d'interaction et d'accord tacite. Et le jour où elle sera prête, elle saura me le faire comprendre. Même si je dois attendre qu'elle ait plus de quatre ans...
Et comme je le dis de plus en plus maintenant,
je préfère l'idée d'un cheval qui parle et un cavalier qui lui répond que son inverse.