erell29 a écrit le 24/01/2013 à 11h14: |
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J'ai du mal à croire qu'à partir d'un site on puisse penser tout ça sans avoir rencontrer la personne ?
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Moi j'aimerais partager ça. Cela ne vaut pas une vraie rencontre, mais on a un aperçu et franchement, j'ai été profondément bluffée ! Dès qu'il passe près de chez moi, j'emmène mon Loulou et c'est parti !
"Compte rendu de Stage avec Monsieur Donald Newe
Je tiens à dire que les propos qui vont suivre n’engagent que moi et surtout que j’espère qu’ils ne trahiront pas l’enseignement prodigué par Monsieur Newe. Ils ne sont l’expression que de ce que j’ai compris.
Préambule :
« On peut aisément pardonner à l’enfant qui a peur de l’obscurité. La vraie tragédie de la vie c’est lorsque les hommes ont peur de la lumière. »
PLATON, (428-347 AV JC.)
Etant déjà une grande fan de l’approche Donald, j’ai nécessairement une vision peut être un peu partisane de son travail, que j’assume parfaitement. Voici ici le récit de cette rencontre, qui fut la première pour moi, mais pas la dernière !
Premier jour : samedi 14 juin
L’endroit : On arrive au « Domaine des grands Pins » à Vidauban (83). L’endroit est absolument magnifique, les installations somptueuses, - mention spéciale pour le manège (couvert) dont l’architecture de la charpente laisse pantois. Une luxueuse… « prison 5 étoiles » comme dit Donald.
Ça commence fort !
La matinée :
Après une brève présentation, Monsieur Newe, car c’est vraiment un Monsieur tant il est humble, sage, perspicace, nous donne immédiatement le ton de ce stage : le cheval est parfait, le cheval a toujours raison, le cheval est toujours victime de l’incompétence de son cavalier.
Donald n’aime pas les chevaux, Donald aime la vie.
Donald se désolidarise de l’équitation éthologique qui ne veut rien dire pour lui.
Donald n’est pas là pour nous donner une méthode ou un système, il est encore moins là pour nous vendre de licol ou de longe ou de stick pseudo miraculeux hors de prix. Certains ont l’air déçu…
Donald a une façon de vous regarder qui dérange carrément : il vous perce à jour jusqu’au tréfonds et devine quel type d’ignorant vous êtes : un ignorant égoïste, un ignorant candide, un ignorant enthousiaste, espérant secrètement qu’aucun de nous ne soit donc totalement perdu pour la science…puisque nous sommes là !
En guise d’amuse-gueule, il nous diffuse un film. Tout le monde plisse les yeux d’attention en se calant sur sa chaise, s’attendant à voir un film sur l’équitation éthologique, le comportement des Mustangs sauvages, l’Etalon noir, bref, un truc sur les chevaux…. Non, c’est un thriller américain, Instinct, un truc avec des gorilles, qui n’a apparemment rien à voir avec la choucroute !
Théo Caulder, jeune psychiatre, se voit confier l'expertise de Ethan Powell, primatologue réputé, accusé d'un triple meurtre et de folie bestiale, et incarcéré à Harmony Bay. Peu à peu Théo va percer les secrets de Ethan...
Tout le monde a l’air perplexe, mais, moi, je me dis que Donald Newe est vraiment malin comme un singe car je vois gros comme une maison là où il veut en venir, là où il veut nous amener, ce qu’il veut que nous fassions…Réfléchir ! Il veut bousculer nos certitudes.
Au cours de la projection, il interrompt le film à plusieurs reprises et nous interroge…
Que voulons-nous ? Tout contrôler !
Pour qui nous prenons-nous ? L’espèce supérieure !
A quel règne appartenons-nous ? Celui des prédateurs !
Faux. Nous avons tout faux.
- Ce n’est pas parce que nous avons les deux yeux rapprochés dans une vision de face, que nos mains sont préhensibles, et pire, que les « nouveaux Maîtres » l’ont dit, se basant sur tout sauf sur le la science, que nous sommes des prédateurs !
Par essence, nous descendons des primates et ceux-ci sont par essence des végétariens vivant dans les arbres ! Si nous sommes devenus des prédateurs, c’est par « accident », mais à la base, nous sommes des grands singes. Point.
Les chevaux ne nous considèrent pas plus a priori comme des prédateurs qu’un pot de fleurs qui borde la lice d’un carré de dressage ! Le cheval a peur de ce qu’il ne connaît pas, un point c’est tout.
Toute cette pseudo attitude à nous faire accepter comme des « prédateurs gentils » auprès de nos chevaux, c’est de la connerie, et surtout du temps perdu.
- Pour continuer, le cheval ne nous prend pas plus pour un autre cheval ! Le cheval n’est pas con ! Nous ne serons jamais son leader ! Nous ne pouvons être que son ami, comme on le voit dans la nature où des animaux d’espèces différentes coopèrent.
- Le contrôle… qui peut prétendre avec n’importe quelle embouchure la plus dure possible pouvoir arrêter un cheval emballé ? Qui oserait affirmer qu’il a le dessus sur un animal plus lourd, plus puissant, infiniment plus rapide que lui ? Qui oserait tout simplement affirmer qu’il contrôle parfaitement sa propre vie ?!
Donald nous malmène…
Le contrôle ? Une illusion causée par la peur, peur que tous nous ressentons plus ou moins et que tous nous gérons plus ou moins. Un sentiment qui parasite tout.
Etre leader, cheval alpha ou dominant ? Y’en a –t-il un seul dans la salle qui ait lu un livre d’éthologie scientifique ? Depuis quand un humain ressemble à un cheval ?
La prédation humaine ? Une lamentable erreur d’interprétation qui fausse nos rapports au cheval.
Le choc est déjà conséquent. Le film et les questions de Donald nous ont bien secoué… Film qui pose la question de ce que nous sommes vraiment, de ce que nous avons oublié d’être et qui nous empêche de devenir, de ce que la civilisation de l’orgueil nous a dénaturé…nous sommes de ceux qui prennent. Et ce n’est pas bien glorieux. Surtout quand il existe une alternative bien plus satisfaisante et sécuritaire que Donald entend nous expliquer.
Le repas :
Donald en profite pour répéter qu’il n’est pas là pour se faire des amis. Qu’il est encore moins là pour nous donner des « recettes » qui asserviront un peu plus nos chevaux par réflexe conditionné.
Après-midi : séance de travail avec les chevaux des stagiaires :
Plusieurs chevaux variés se succèdent. A chaque fois, Donald demande « ce qui ne va pas » au propriétaire et à chaque réponse « mon cheval a un sale caractère ; mon cheval a peur de l’eau ; mon cheval n’est pas attentif ; etc.… » Donald répond : « c’est toi qui le dit ».
Et Donald de prendre le cheval, gentiment mais sûrement, avec une patience d’ange, une grande humilité, une infinie politesse, en occupant l’espace derrière le cheval, sans jamais tirer sur la longe qu’il tient du bout des doigts, il attend que le cheval finisse par s’aligner derrière lui : tel cheval au sale caractère s’avère très doux et respectueux, tel autre phobique de l’eau patauge dans une flaque, tel autre un peu autiste ne quitte plus Donald des yeux….
Mais comment fait-il, concrètement vous allez me dire ? Il PREND SON TEMPS sans aucun stress et SANS S’IMPOSER. C’est ça son secret ! Ce n’est pas une technique, c’est un état d’esprit, un état d’ETRE.
Donald Newe rejette la soumission, rejette la domination. Il ne force rien, il propose et laisse le choix au cheval. S’il a suffisamment bien proposé, s’il est suffisamment patient en respectant le temps de réflexion du cheval, le cheval répond oui. Toujours. Instaurer une relation gagnant gagnant, tel est son objectif perpétuel.
Une jeune cavalière arrive avec sa jument. Elle dit que celle-ci se braque en concours et qu’ensuite elle n’arrive plus à lui faire sauter la moindre barre, elle veut que Donald officie. Mais Donald lui dit : « Pourquoi fais-tu des concours alors, puisque manifestement cela ne convient pas à ta jument ? » Et la jeune fille de répondre : « parce que j’aime ça ».
« Oui, TOI tu aimes ça, mais et ta jument alors ? »
La jeune fille est un peu secouée. Et Donald de continuer : « tu crois que ta jument t’appartiens parce que tu l’as achetée. Mais qu’as-tu acheté en fait ? » Tout le monde réfléchit
« Tu n’as acheté que LA RESPONSABILITE de ta jument et les papiers des haras. C’est tout. Tu es responsable du bien-être de ta jument. Et tu dois la respecter. Moi, je ne peux rien pour toi pour l’instant. La seule chose que je puisse te conseiller est d’arrêter de la monter pour le moment, de nouer avec elle une vraie relation, de passer du temps de qualité avec elle, de jouer avec elle, de lui apprendre des mots et des jeux. De lui faire plaisir.»
La jeune fille n’en mène pas large. Elle se met à pleurer. Ce n’est jamais facile de s’entendre dire qu’avec un cheval il est interdit d’être égoïste et qu'on LUI DOIT de faire passer son bien-être à lui avant les performances espérées…
Nous comprenons tous mieux pourquoi Donald, effectivement ne se fait pas que des amis !
Donald n’a rien contre les cavaliers de concours pourvu que l’intérêt du cheval soit prioritaire…mais c’est si rarement le cas... (jamais ?!). Tout comme Michel Henriquet, il regrette amèrement que la fédération internationale d’équitation refuse de réformer les règlements afin d’autoriser la monte sans mors, et cela pour cause de « tradition ».
En fin de journée, Donald va donner un coup de main à une jeune femme – participante du stage - qui vient d’être légèrement blessée et assez choquée, ce qui est normal, par sa jument en voulant l’embarquer.
J’ai le privilège de l’aider. Tenir fermement mais sans tirer le bout du nez de la jument vers l’intérieur du van pendant que Donald sollicite très poliment l’arrière-main : l’objectif : que la jument monte petit à petit, en étant toujours libre de redescendre. Le temps passe, la jument se détend, monte, ressort, puis au final, sans le moindre stress, le jument finit par entrer sans vouloir ressortir. On la fait ressortir, puis remonter. Quand Donald constate que la jument est parfaitement détendue, on ferme doucement derrière elle. Le tour est joué. Aucun conflit, beaucoup de tolérance et de patience. La jument est toute rassurée et bien disposée pour son trajet.
Là encore, ce n’est pas de la magie, c’est du simple bon sens, de la patience, de la bienveillance. Encore une fois, ça marche !
Les participants sont éberlués. Et si on manque de temps ? Donald répond alors que lorsqu’on n’a pas le temps, on n’a rien à faire avec un cheval.
Ça, c’est fait.
Deuxième jour, Dimanche 15 juin :
Matinée :
De nouveaux participants qui n’étaient pas inscrits hier sont là. D’autres n’avaient pris que le samedi. Certains, comme moi, les deux jours.
Donald Newe résume pour les nouveaux sa « vision » du cheval.
Et puis, il passe à la théorie : les effets du mors. Avec force schémas d’anatomie de la tête du cheval (os, nerfs) et surtout une simple allumette que tour à tour nous frottons sur nos gencives, notre palais et notre langue, la démonstration est plus qu’efficace. Ceux qui ne soupçonnaient encore rien de la douleur causée par les embouchures sont assez interdits.
Une longue discussion s’ensuit aussi sur les méfaits de la ferrure.
Les gens sont très perplexes – ce qui est normal- Donald le répète : ses études de biologie, ses 43 ans d’expérience équestre, son partenariat avec des éthologues scientifiques et des vétérinaires sont sa meilleure carte de visite : il n’a rien inventé, ce dont il parle ce sont des faits. Les embouchures maltraitent le cheval et lui cause une douleur intense. Ceux qui, maintenant au courant des méfaits du mors, continuent à les utiliser, que ceux-ci osent regarder leur cheval dans les yeux sans avoir honte. S’ils n’ont pas honte, c’est que ce sont des gens cruels qui ne méritent pas d’approcher un cheval. Gloups… silence de mort dans l’assistance…
L’après-midi, il va nous prouver avec les chevaux des stagiaires présents qu’un simple licol suffit à mener un cheval.
Travail de quelques chevaux dans le rond de longe :
Donald n’est pas là pour faire plaisir au cavalier ; il explique à une très jeune fille que si sa jument l’embarque c’est précisément qu’elle le lui demande…en se contractant, en serrant les jambes, la jument obéit finalement… puis avec la douleur causée par le mors sur lequel on tire désespérément, elle ne risque pas de s’arrêter. Un cheval fuit la peur et la douleur. Il refuse de travailler la jument « elle est parfaite, lui dit-il, je n’ai rien à faire. C’est à toi de travailler sur toi » assurant que la pratique du Tai chi fera beaucoup de bien à la jeune fille, qu’elle sentira mieux son corps tout en acquérant calme et discipline.
Les gens hallucinent un peu, mais pas moi. (La séance montée me prouvera les dires de Donald, car j’ai remarqué – sans lui jeter la pierre car elle est très jeune- que la jeune fille s’agace vite avec sa jument, preuve qu’elle ne maîtrise pas bien ses émotions…. Mais comme la plupart d’entre nous d’ailleurs !! Il avait donc raison de lui « prescrire » un art martial propre à améliorer la maîtrise de soi plutôt que lui donner des « ficelles » équestres qui auraient été un placebo !)
Donald insiste sur un point important : le fameux arrêt d’urgence des « éthologues » qui pour lui est une aberration totale car il est extrêmement dangereux !
Argument : certains « nouveaux maîtres » disent avoir élaboré l’arrêt d’urgence à partir de l’observation des chevaux en liberté.
Réponse : Donald fait galoper en liberté dans le rond le cheval qu’il a sous la main et nous demande d’observer : le cheval s’arête net à sa demande mais en aucun cas en s’entortillant ! Il lève la tête et abaisse ses hanches dans le but de conserver son équilibre ! Or l’arrêt d’urgence pseudo éthologique déséquilibre le cheval, ce qui va bien entendu à l’encontre de toute équitation digne de ce nom ! Un cheval déséquilibré risque de tomber, écrasant son cavalier ! Bonjour la sécurité ! Donald reviendra sur l’arrêt « d’urgence » que lui préconise à la séance montée.
Après-midi :
L’étalon ibérique : ou « chouette je suis dans mon parc et je m’éclate (avant même qu’on ait eu le temps de me détacher !) »
Deux jeunes gens ont un étalon de toute beauté et disent à Donald que leur cheval part comme un fou quand on le lâche dans son paddock et qu’ils ne savent plus comment faire, car c’est effectivement franchement dangereux pour tout le monde. « C’est vous qui le dites » répond invariablement Donald.
Donald prend les choses en mains… l’étalon est avec lui d’un calme olympien. Les jeunes gens ont, je pense, compris le principe, mais leurs tentatives ne sont pas encore concluantes… il faut du temps pour changer et surtout pour se convaincre que ce cheval ne va pas faire cette bêtise, sans quoi, il fait ce qu’on lui demande… !
La séance montée en licol: à cru ou en selle selon le désir des cavaliers :
Séance dans le calme, tout le monde au pas, car pour presque tous, c’est la première fois.
Donald apprend l’arrêt (d’urgence) : à partir de l’assiette pour signifier l’arrêt, lever (sans tirer) la tête avec une rêne. Tous les chevaux s’arrêtent. En équilibre et calmes.
Ni l’étalon ibérique, ni les autres chevaux ne sont stressés et répondent tous tout à fait correctement à leurs cavaliers. Même le magnifique cheval de dressage qui a embarqué sa cavalière (il y a eu un gros bruit à l’extérieur du manège) s’arrête dés que celle-ci s’est décontractée, écoutant les conseils de Donald (fière cavalière d’ailleurs !).
Il donne plein d’idées d’exercices très simples (et si difficiles à bien faire !) marcher dix foulées, sur le cercle et faire dedans dehors, effectuer une serpentine, une farandole. On en oublierait presque qu’aucun n’a de mors !
Le stage arrive à son terme, Donald nous remercie de notre attention, nous invite à ne pas hésiter à lui demander des conseils par mail ou téléphone car, assure-t-il, il n’a jamais laissé un de ses élèves dans le désarroi.
Nous l’applaudissons chaleureusement.
Il distribue à ceux qui le désirent une bibliographie composées de livres d’éthologie scientifique, d’ « Anciens Grands Maîtres » (Xénophon, La Guérinière, Pluvinel…), de grands cavaliers actuels, Oliviera, Philippe Karl, et j’en passe….
Conclusion :
Je tiens à préciser qu'à aucun moment Donald Newe n'a critiqué qui que ce soit, n'a prétendu être meilleur que les autres. Il ne nous présente que sa vision des choses et accepte que d'autres pensent différemment de lui. Par contre, il critique justement ceux qui parlent abusivement d'éthologie quand leurs connaissances ne sont que des opinions - souvent erronées- qui ne se basent pas sur la science.
Pour Donald Newe voici nos obligations (dans le désordre) vis-à-vis du cheval :
- lui donner un environnement éthologique (pré, rapports sociaux….)
- être extrêmement attentif et concentré en présence de son cheval (On ne dort même pas 2 secondes !), à la fois pour des raisons de sécurité, mais aussi pour veiller à ce que la communication ne soit pas rompue.
- exiger l’attention du cheval sans quoi, rien n’a de sens
- éviter les gadgets, aller vers la simplicité
- EN FINIR AVEC L’OBSESSION DU CONTROLE ET DE LA DOMINANCE, rêvons d’une relation d’égal à égal, GAGNANT GAGNANT
- PENSER POSITIF : la confiance en l’action entraîne la confiance réciproque et provoque la réussite de l’action désirée.
- être d’une patience totale
- être d’une tolérance ABSOLUE – ce qui ne veut pas dire que les règles ne doivent pas être strictement fixées, mais, ne jamais entrer dans le conflit.
- demander et le laisser réfléchir car le cheval apprend quand on cesse la demande
- PRENDRE LE TEMPS DONT LE CHEVAL A BESOIN
- Ne plus utiliser d’embouchure
- être honnête avec soi-même et honnête avec son cheval
- sous AUCUN prétexte trahir la confiance de son cheval par une punition abusive, une prise de risque inconsidéré, un manque de prudence ou l’énervement. Faire le serment du Boy Scout et s'y tenir : "jamais, JAMAIS et JAMAIS je ne ferai quoique ce soit contre toi, cheval !"
- avoir bien conscience de la sensibilité extrême du cheval et de ses instincts : un cheval réagit en cheval et parce qu’à cet instant, il ne peut pas faire autrement.
- RECOMPENSER, REMERCIER CHAQUE bonne réponse si petite soit-elle: ce que le cheval nous donne n'est pas un dû et sa réelle envie de faire plaisir n'en sera que renforcée.
Pour Donald, nous avons le cheval que nous voulons. Si nous voulons un cheval courageux, soyons courageux, si nous voulons un cheval calme, soyons calmes. Si nous croyons qu’il faille 10kg de pression pour obtenir, le cheval attendra que nous lui donnions 10 kg de pression pour effectuer. Si nous pensons que le souffle de la botte suffit à demander le galop, le cheval galopera au souffle de la botte. Tout est dans la tête. Le cheval nous renvoie toujours puissance 1000 ce que nous lui envoyons : envoyons-lui amour, respect, confiance, patience et bienveillance, le cheval nous le rendra. Envoyons-lui de l’énervement, de la confusion, de l’angoisse, le cheval sera ingérable et dangereux. Construisons une relation amicale basée sur le jeu, les mots, les caresses et notre cheval aura en nous une confiance absolue.
Ce stage m’a profondément marquée par la sagesse que j’y ai trouvé : l’équitation comme art martial incluant comme une évidence la maîtrise de soi et l’amour absolu du cheval pour ce qu’il est fondamentalement.
Donald Newe est à mon sens un être d’une intégrité, d’une honnêté, d’un bon sens, d’une humilité et d’une compétence équestre rares. C'est un homme plein d'humour, anti-mercantile, anti-dogmatique (d'où sa "séparation" avec Nevzorov) qui est ouvert, bienveillant, enthousiasmant. Il est tel Socrate qui à force de maïeutique accouche ses élèves du meilleur de ce qui est en eux. En riant, il s'est comparé à une sage-femme !
J’ai hâte de travailler à nouveau avec lui, afin d’aller encore plus loin, parce qu’en deux jour, cela ne peut être qu’un aperçu très limité de son savoir. Et j’ai la conviction que beaucoup des participants ont été ébranlés, et comme dit Donald, si parmi vous, « il y en a ne serait-ce qu’un seul qui renonce au mors, j’aurai réussi ma mission. » Mission réussie Monsieur Donald Newe, je suis plus que jamais convaincue (ça fait une) et l’amie qui m’accompagnait est rentrée chez elle et a immédiatement chevauché son jeune cheval en licol… alors que même en mors, jusque là, elle hésitait à le monter ( et de deux !).
Je finirai par une citation qui résume à mon sens ce que Donald a commencé à nous dire.
« Vous devez être le changement que vous voulez voir dans ce monde. »
GANDHI, (1869-1948)"
Pardon c'est très, très, très, très, très long