Une manifestation aura lieu le 6 novembre, les consultations ne seront pas assurées ce jour-là (seules les urgences fonctionneront).
Je suis quand même un peu déçue de la plupart des commentaires ici... La plupart réfléchisse en terme d'actes et de ce qui revient au vétérinaire si on multiplie le prix de la consultation et des médicaments par un nombre hypothétique de consultations par jour.
Le truc, c'est qu'il faut raisonner en terme d'économie d'entreprise et non pas d'économie ramenée au vétérinaire. Pour avoir une structure au minimum viable, il faut du matériel de pointe (que n'ont pas les généralistes) : radiographie, matériel de biochimie/NFS, salle de consultation, salle d'opération (avec le matériel chirurgical adapté à CHAQUE intervention, les champs, les produits... tout ça n'est pas gratuit) au minimum. Pour les biochimies et les médicaments, nous dépendons d'une centrale d'achat (c'est du matériel qui se renouvelle souvent), tout comme les croquettes.
A ça, on peut rajouter d'autres matériels : échographe (pour lequel il faut se former et donc PAYER une formation), tables de consultation super moderne, radiographie numérique si on peut, etc.
Et bien sûr, ne pas oublier le prix des "murs" d'une clinique (aller voir les prix), qui sont fabriqués en fonction de normes strictes (matériaux utilisés, couleurs, portes plombées pour la radio...).
A ça, on ajoute les salariés : au minimum 1 ASV (grand minimum, le mieux étant d'en avoir 2 qui tournent à tour de rôle), les gardes (à tour de rôle bien souvent), les obligations de formation continue (qui sont souvent payantes), les 6j/7 de boulot à raison de 12h/jour (et oui, le soir, le week-end, faut aussi faire sa comptabilité pour la plupart des vétos). On n'oublie pas non plus que les journées sont rarement complètes à 100%, les clients viennent surtout à certaines heures (soirs, week-ends).
Donc oui, les médicaments représentent une part dans LE salaire des vétérinaires, rien n'empêche le client d'aller les commander en pharmacie avec la prescription de son vétérinaire (et eux aussi, se font des marges).
En nous retirant la délivrance de ces médicaments, beaucoup mettront clé sous la porte (j'ai une amie diplômée qui touche 600€/mois en tant que véto et une autre qui a dû vendre sa structure car elle ne se versait plus de salaire et préférait payer ses ASV...), les prix globaux se verront augmenter (oui, il faut rester rentable, soyons clairs...) et les clients pourront avoir du mal à se procurer leurs médicaments pour leurs animaux (cas des urgences en pleine campagne...). Dans le milieu agricole, les éleveurs risquent alors de moins soigner leurs animaux, et donc flambée de maladie dont certaines sont zoonotiques, donc transmissibles à l'homme (on mesure mieux la gravité de la situation).
Dans certains cas, les clients chercheront à se fournir pour moins cher via des réseaux sur Internet, dont les médicaments peuvent être dangereux car non contrôlés.
Quand on voit en parallèle que certains antiparasitaires pour chiens sont délivrés pour des chats en pharmacie, c'est là qu'on comprend qu'il y a un problème (et c'est le vétérinaire qui récupère l'animal en état de convulsion en pleine nuit...). Il y aura donc moins de conseils en pharmacie.
Alors oui, ça fait un peu râler les vétérinaires et ça fait aussi râler que des personnes ne pensent pas plus loin que "ces sales vétos, ils ont augmenter leurs tarifs, ils s'en mettent pleins les poches".