Gérer un cheval caractériel au travail

spaghett Mercredi dernier en fin de séance, j'ai amené la jument sur un petit vertical sur plots à 40cm qui traînait dans la carrière (premier saut monté). Ben c'est le seul moment de la séance où elle s'est mise en avant et droit d'elle-même... Elle s'est pas posé de question. Elle était calme à la réception je l'ai arrêté sans souci trois foulées après pour lui donner son bout de carotte.

Pour l'instant elle n'a sauté qu'en longe, on ne travaille pas l'obstacle.

Je suis partagée entre la peur d'aller sauter alors qu'on a pas réglé les bases sur le plat et l'idée que ça pourrait lui plaire et peut-être déclencher quelque chose d'intéressant...

je pense que ça peut varier les seances , varier les situations , sauter ça ne veut pas dire que franchir , il y a tout un travail pour amener a la barre , tu as aussi les barres au sol , les cavalettis , les troncs et fossés dans les bois , le cross ... pour moi il faut aussi qu'elle prenne plaisir a se bouger , si tu as une piste de galop ou un cross un petit galop en tandem avec un cheval gentil ça peut aussi donner envie de s'employer
Moi j'ai un souci different avec mon 4ans il est trop planplan , il feignasse un peu , a force de varier tout ça , emme de prendre le van pour une grosse balade sportive de 2h , ben ça me l'a bien mis en avant pour dresser , on peut le monter sans stick pour derouler sa reprise , il faut arriver a leur faire passer le traveil pour du fun

spaghett Oui quand on part en trotting elle est bien plus volontaire. Et en balade on passe fossés, branches etc sans sourciller. Seulement en travaillant sur des horaires de bureau, l'hiver je ne peux pas la sortir de jour en semaine, et l'été comme maintenant, j'essaie d'en faire plus mais je ne trouve pas souvent d'accompagnateur en dehors du week-end.

Je suis encore un peu frileuse pour m'organiser des séances sportives en extérieur toute seule avec ma 4 ans.

Ceci dit, la fois où on s'est baladé seules récemment c'était super. Faudrait que je tente plus de sorties seules. D'ailleurs, j'aimerais bien qu'on parte en balade un soir cette semaine.

Et je pense qu'en carrière on va commencer les barres au sol dans un premier temps. En longe, elle est trop rigolote avec ça. Dès que je la mets sur les barres au sol, elle passe la moitié de la séance le nez par-terre pour voir s'il y en a pas d'autres.

melyssandre31

Je comprends ta démarche

Pour moi l’extension d’encolure c’est aussi un exercice qui n’est pas approprié. Pour s’étendre sans tomber sur les épaules le cheval doit avoir déjà un minimum de force derrière.

A mon sens et de mon expérience, le B A BA c’est : un contact stable sans aucun enjeu d’attitude. Une locomotion décontractée et active aux 3 allures, sans aucun enjeu de justesse dans les transitions (qui elles aussi nécessitent un travail sur la force et l’équilibre), l’acquisition d’une super cadence au pas et au trot en ligne droite comme en cercle. (Le galop devant rester anecdotique, pas de recherche particulière dans cette allure, juste en demander quelques foulées de temps en temps pour se familiariser avec l’équilibre du cavalier). Une réponse instantanée et fine aux jambes en y associant l’assiette immédiatement. Une réponse instantanée et fine à la main en y associant immédiatement le dos. Un cheval qui suit sans rupture différentes trajectoires, indépendamment des autres chevaux s’il y en a. L’acceptation de l’attente à l’arrêt.

Toutes ces choses extrêmement simples doivent être effectuées par le jeune de façon « naturelle ». tant qu’il subsiste une seule réticence ou discussion là-dedans, inutile de passer à autre chose.

Je ne vois pas comment un jeune cheval peut s’ennuyer sur le pat vu la quantité d’information qu’il faut lui fournir pour qu’il apprendre à se tenir et marcher correctement avec un cavalier sur le dos. Non seulement il doit être guidé en permanence pour maitriser son équilibre, sa cadence, sa fluidité, comprendre les aides, les combinaisons et enchainement des aides et ça avec différentes figures. Ensuite, vient l’apprentissage de la jambe isolée. Ensuite, il suit la main, apprend à transitionner progressivement dans l’équilibre, on aborde le deux pistes léger qui inclut donc le pli et l’incurvation… Puis si tout se passe bien, on va constater que la qualité d’équilibre dans le galop a progressé de fait et on va pouvoir travailler dans cette allure au même titre que dans le pas et le trot.




Parce qu’elle n’a pas le choix. Sinon elle se casse la figure. Mais cela ne signifie pas qu’elle a les moyens de faire. Je veux dire que sa musculature et son équilibre lui permettrait actuellement d’être en avant et droite tout le temps. Là, devant un obstacle, même petit, elle n’a aucun autre choix… Jusqu’à ce qu’elle se rende compte que si peut-être, en dérobant ou refusant.

La délicatesse du travail de construction d’un cheval, c’est de lui donner les moyens de faire et non de ne pas lui donner le choix de faire autrement… Caricaturalement, dans la première hypothèse, tu l’entraines à nager avant de l’emmener dans le grand bain, dans la seconde tu le jettes direct dans l’eau et il se débrouille.

Si elle est bien en extérieur, c'est effectivement là qu'il faut aller le plus possible pour le donner des ressources musculaires afin de rendre le travail sur le plat plus aisé...Mais toujours en respectant une progression logique et sans négliger aucune étape.
S' il y a des dénivelés par chez toi, utilise les : trot en montée, pas en descente.

couagga Encore une fois, je te remercie pour ton message détaillé. Je retrouve énormément l'esprit de notre dernière séance dans tes commentaires. Je pense que dans le fond on est d'accord, même si les mots ne sont pas tout à fait les même. J'applique au mieux cette théorie de faire les choses dans l'ordre sur le plat.

Je ne pense pas en revanche la mettre plus dans l'embarras que cela en lui faisant sauter un petit isolé à 40cm. Elle a fait une réception calme et relativement en équilibre, on a pu s'arrêter facilement derrière sans s'écrouler sur les épaules. Tu ne peux pas non plus le savoir mais avant de me lancer en selle, on a travaillé quelques séances de saut en longe où on lui a justement laissé le loisir de découvrir le mécanisme et de trouver ses repères en terme d'équilibre.

Si elle avait été déstabilisée et mise à l'effort, elle n'aurait pas manqué de le manifester à la réception, comme elle a pu le faire sur les premiers sauts en liberté d'ailleurs.

Pour l'extérieur, malheureusement on a pas de dénivelé, on est en plaine. Mais il y a largement de quoi faire dans tous les cas !

Moi aussi ça m'interpelle que tu parles d'extension d'encolure ... alors que le dicton que l'on doit avoir en tête c'est calme, en avant, droit. L'étape "en avant" n'est pas acquise donc c'est d'abord sur ça qu'il faut se focaliser on ne travail pas un jeune cheval "allure par allure" mais les allures pas trot galop, direction et transition, avant de travailler la tension sur les rênes, l'extension d'encolure ... Car la si elle n'est pas en avant elle ne peut pas tendre son dos. Beaucoup de jeunes apprennent à tendre leur dos au trot car c'est une allure qui est davantage dans le mouvement et permet la tension et ensuite au pas puis au galop.

Mon prof aimer bien nous faire travailler le "passager clandestin", sans main sans jambe sauf pour demander un changement d'allure et ensuite au cheval de garder l'allure imposée, ça évite d'avoir des chevaux froid aux jambes et dur de la bouche.

Si tu as des problèmes quand tu mets les jambes il y a peut être un problème de douleur mais aussi une incompréhension et un certain "ras le bol" de ses jambes qui lui font mal.
Au début pour les jeunes on travail à pied puis on allie à pied et monté pour garder les demandes à pied couplées au demande monté afin de facilité la compréhension pression des jambes =en avant . Ensuite toujours action progressive -> bonne réponse -> récompense(cesser toute demande).

Si a pied tu lui apprends à partir au trot sur l'intention puis la voix par exemple, à cheval fait pareil l'intention, la voix puis légère pression et dés la réaction tu cesses toute demande. Et surtout à éviter les grand coup de talon qui ne vont que lui faire mal et la braquer.
Fait toi aider d'une personne à pied qui appuiera tes demandes.

N'oublie pas que si elle ne répond pas c'est que la demande n'est pas claire pour elle, elle est jeune elle apprend.

mmebenoit Alors je me permets de vous dire que je n'y vais pas à grand coup de talons, bien au contraire. Je ne souhaitais pas le mentionner pour éviter tout débat inutile (et sortir du sujet), mais je travaille encadrée dans la méthode de l'Ecole de la légèreté de P. Karl. Du coup, la discrétion des aides c'est tout le but. Autant dire qu'on ne se sert jamais des jambes pour entretenir l'allure et pour ne pas blaser le cheval, comme tu l'indique. Les jambes demandent uniquement la transition par une pression discrète du mollet, ou le travail de deux pistes en jambe isolée (mais on y est pas encore).

Et quand je parle de l'extension d'encolure, il s'agit d'une encolure pas plus bas qu'à l'horizontal, avec le bout du nez en avant et le cheval qui se pose simplement sur son mors (au contact, pas en appui). Ce n'est pas une descente d'encolure avec le nez par-terre, s'il fallait le préciser.

Après, il faut accepter qu'il y ait plusieurs méthodes, avec des cheminements différents.

Du coup j'ai l'impression que le post tourne autour de moi et ma jument, alors que je pensais plutôt partir sur des partages d'expérience pour tout le monde.

Vous sentez pas timides pour présenter votre situation également si vous êtes concernés.