Gérer un cheval caractériel au travail

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Melyssandre31

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Gérer un cheval caractériel au travail
Posté le 21/05/2017 à 16h20

Hello CA,

J'ouvre un sujet, sur lequel plusieurs d'entre-vous se reconnaîtront peut-être.

Ma jeune jument a tendance à rétiver au travail.

Si c'est aussi le cas de votre jument/cheval, je propose qu'on échange sur nos séances et nos différentes pistes de travail, voire pourquoi pas sur nos progrès !

On peut aussi tout simplement partager nos difficultés et s'offrir un support moral à défaut de mieux.

EDIT 01/06/2017: changement du titre puisqu'on me dit qu'il ne s'agit pas rétivité (ancien titre: "Travailler un cheval qui a tendance à rétiver")

Édité par melyssandre31 le 01-06-2017 à 09h52

Elysia

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Gérer un cheval caractériel au travail
Posté le 01/06/2017 à 19h17

Alors, je me permets d'intervenir parce que j'ai un demi-frère de la jument de melyssandre31 (par le père poney justement).

Le mien a 3 ans, donc pas encore monté mais en cours de pré-débourrage... Je l'ai depuis ses 8 mois et il est hongre (je précise parce que ça doit changer vach'ment la vie xD).

J'ai eu aussi des périodes où Monsieur jouait des mécaniques... Rien d'alarmant pour un poulain. Par contre ça n'a jamais duré très longtemps.

Je pense quand même que Diablesse a pris du caractère du père : c'est du poney (le mien est croisé anglo), donc c'est têtu. Je travaille pas mal à pied avec Eylion et dès que je le mets un peu trop à l'effort ou le contrarie de trop, il sait me le faire savoir.

Par contre, je pense que j'ai choisi un mode d'éducation complètement différent que la méthode "classique" ou même "éthologique". Plutôt que d'utiliser du renforcement négatif, j'ai vite remarqué que Poney était beaucoup plus réceptif au renforcement positif ! Donc j'utilise beaucoup le clicker (bon, je ne vais pas rentrer dans le détail... Mais je n'utilise du coup la friandise que dans des mesures très strictes, puisqu'en dehors de ces règles Eylion est très borderline dès qu'il s'agit de bouffe, alors qu'au travail beaucoup moins).

Mais du coup, dès que je sais que je vais demander un effort ou quelque chose de nouveau, je pars sur une séance ou l'état d'esprit diffère de ce que j'ai eu l'habitude de faire... Quand je vois que ça l'enquiquine (lui aussi est très expressif !), je fais comme Melyssandre l'a fait lors de sa balade : j'use de supercheries et je motive beaucoup à la voix, et de temps en temps, au clicker/récompenses gustatives. Plutôt que de forcer et rentrer dans le conflit.

On a beaucoup plus de résultats avec un cheval qui essaie de bien faire pour avoir une récompense, qu'avec un cheval qui s'exécute pour qu'on lui fiche la paix.

Comme je le disais, je n'en suis pas au travail monté... Mais je pense qu'il y a un moyen de motiver un cheval qui n'a pas envie pour lui faire exécuter l'exercice voulu sans même qu'il s'en rende compte ou bien en faisant en sorte qu'il se prenne au jeu. Non ?

Sur un cheval qui veut faire demi tour, plutôt que de rentrer dans le conflit pour avancer droit dans la direction opposée, pourquoi ne pas lui faire faire des cercles et le récompenser quand il s'exécute ? Il finira par comprendre qu'il y gagne en suivant nos idées et en allant dans le sens qui ne lui apportait rien.

Sur un cheval qui lance les sabots quand il n'a pas envie d'être en avant, pourquoi ne pas lui proposer un dispositif dans la carrière qui le rende curieux, lui donne envie de faire des efforts en s'amusant. Surtout quand ils sont jeunes ?

Enfin, Melyssandre je te conseille de lire un article à propose du "horsenality" de Parelli. C'est peu crédible scientifiquement parlant mais personnellement je reconnais bien Eylion dans la catégorie cerveau gauche extroverti... Pourtant, j'imagine bien que la barrière est très fine entre un cheval qui s'exprime un peu trop quand il ne comprend pas, et un cheval qui se braque et qui n'a pas envie de faire d'effort.

Faut partir du principe que tout ce qu'on leur demande c'est nul et contre-nature... Donc c'est à nous de rendre les choses plus attrayantes !

Emelinekb

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Posté le 01/06/2017 à 19h49


melyssandre31 a écrit le 01/06/2017 à 01h06:
Je vous fais le compte rendu de ma visite à Diablesse ce soir, puisqu'on est enfin sorti en extérieur pour encourager la mise en avant.

Donc je commence quand-même par monter dans la carrière, histoire de revoir rapidement le travail des transitions. On commence à peine au pas qu'une autre jument passe le long de la lisse en dehors, ça intéresse vachement la mienne. Donc elle rechigne sur les premières transitions au trot, puis se traine tout le long. Je décide alors de redemander un départ au trot quand on va en direction de la jument, et là ça part nickel et avec de l'entrain. Bon ensuite ça va mieux mais j'y passe pas plus de 5 minutes, histoire de pas la lasser, et lui faire comprendre que le bac à sable c'est pas non plus le bagne. Je demande un départ au galop à chaque main, elle part bien et on tient un cercle (bien large) à chaque fois. Cool, ça y est on sort en balade !

On a fait une boucle qu'elle connaît, qu'on a fait plusieurs fois accompagnées de cavaliers ou toutes les deux, seules à pied, plus rarement monté. Au départ, le chemin est plein de flaques à cause des grosses pluies de la veille. Ça l'inquiète et elle hésite mais finit par avancer avec des encouragements. Après ce début un peu difficile, elle se met bien en avant et me sort un super trot à la demande. Je sens que ça pousse derrière, et on prend du rebond, ça change de son trot de poney blasé en carrière.
C'est cool une séance de ce genre!
Et ce, jusqu'à un désaccord sur l'itinéraire. À un moment donné elle voulait tourner à gauche (retour à l'écurie) et moi aller tout droit (petite boucle supplémentaire dans un parc qu'elle connaît mais qu'on a jamais vu seules pour le moment).

Quand elle voit qu'on tourne pas elle met les freins et se plante. Elle tente le demi-tour mais je remet gentiment son nez dans la bonne direction. Du coup elle me fait du reculer quand je mets la jambe, je la dissuade avec des touches de stick sur la croupe. Elle arrête de reculer au bout de trois touches. Ensuite, dernier recours, dès que je mets une pression des mollets pour avancer, elle botte en vache... Moi entre chaque défense, je "lâche tout" dès qu'elle arrête de résister, et mieux encore, je félicite grandement quand elle fait quelques pas en réponse à la jambe.

On a du faire 50 mètres comme ça je pense. Puis à un moment, qu'elle a du estimer être le point de non retour, elle ré-enclenche la marche avant avec un pas actif. J'ai tenté le trot mais j'ai été gourmande et point trop n'en faut, elle n'a pas voulu. J'ai du me contenter de quelques foulées, sans insister pour ne pas provoquer ses défenses.
"Pas provoquer ces défenses" je trouve ça bizarre personnellement..
Parce que tu fait en sorte de pas "l'asticoter" un peu trop.. un autre exemple similaire: "poney veut pas faire de marche avant alors je lui ai fait faire 2/3 pas, sans insister pour éviter de provoquer ces défense" Pour moi (qui suis pas vieille dans le monde du cheval), avec un cheval quand on entreprend une action, on l'a fait de A à Z..



Sur le chemin du retour elle a de l'allant, bien entendu. Elle me vole un peu un départ au galop du trot mais je laisse faire, puisqu'elle a envie d'avancer. Un peu trop même. Je la laisse trop accélérer le galop et elle me sort sa farce préférée: freiner, la tête la plus basse possible en faisant des petits sauts de cabri. Heureusement si j'ai bien après une chose avec ses facéties, c'est de rester à la place e le plus possible et pas passer devant. Du coup je tiens bon et je remet en avant tout en prenant soin de rester dans un galop plus cool et équilibré, en relevant un chouilla le bout de devant pour éviter une nouvelle blague.
Tu n'as pas essayé de l'engueuler? Parce que pour moi c'est la même chose: vu qu'elle fait ça, on arrête pour éviter d'avoir des défenses..
Retour sans autre incident notable, avec une pépette énergique et réactive en rentrant à la maison.

J'en tire un bilan plutôt positif sur la mise en avant et sur la différence de poussée dans l'allure par rapport à la carrière. En revanche, ça semble confirmer le petit côté caractériel des défenses, non ? J'ai l'impression qu'elle me dit clairement quand elle est pas du même avis que moi. Heureusement on arrive à les surmonter avec un peu de patience et de fermeté.

Qu'en pensez-vous ?

Kuryeuse

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Posté le 01/06/2017 à 21h45

elysia
J'aime assez ton raisonnement. Certainement car j'ai aussi bcp utilisé le clicker... à pied. Avec mon 4 ans que j'ai fait naître tous les apprentissages à pied depuis toujours ce sont fait au clicker. Cela rend intzressant tous les trucs barbants.

Bon après faut être honnête, à cheval c'est ingérable. Et rendre tout interessant, je vois pas comment c'est possible ? Tu dis placer des dispositifs en carriere. Mouais. Quel dispositif intéressera davantage le poulain que ses potes et son pré ?
Faut bien se l'avouer accepter un mors na rien de sympa, accepter un cavalier ou bosser les transitions non plus. On peut essayer de diversifier, de prendre son temps etc mais qd même Cest une contrainte ce qu'on leur fait faire, faut bien se l'avouer. Et d'autant plus si on a quelques objectifs sérieux. Alors il est à mon sens bien nécessaire de leur indiquer parfois ac un peu de fermeté qu'un obstacle on passe pas à côté et qu'en balade on choisit pas l'itinéraire pour rentrer plus vite !

Lillieblue

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Posté le 02/06/2017 à 09h57

kuryeuse Ben écoute j'adhère ...moi aussi je ne suis pas trop pour le "rentre dedans " et les gros conflits et j'essaie tjrs de trouver des solutions visant à arrondir les angles plus qu'à créer des points d'achoppement. C'est jamais très agreable pour l'un ou pour l'autre. Maintenant, en pratique, surtout avec les jeunes, c'est souvent en étant très ferme sur les bases qu'on arrive à travailler par la suite en douceur et sans grosse bataille. Effectivement, un cheval qui a pris l'habitude de dérober un obstacle est bcp plus difficile à gérer ensuite (donc conflit potentiel à régler) que celui qui a compris dés le départ, qu'un obstacle, on le saute. Avec le dernier on travaillera surtout la technique pour le passer correctement et dans le confort . Donc il me semble que c'est plutôt positif pour lui au final.
Et puis quand un cheval "sait le faire" (pas forcément sauter des obstacles, cela concerne toutes les disciplines y compris le loisir) il s'amuse lui aussi.
Mon poulain quand il a débuté en cross, était plus timide qu'aujourd'hui : maintenant, il a bien compris comment faire et s'amuse clairement. il faut plutôt réfréner ses ardeurs que l'inciter à y aller, c'est devenu un jeu pour lui. Manifestement ça lui plait.

Kuryeuse

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Posté le 02/06/2017 à 12h41

lillieblue
Tout à fait ! Etre convainquant cela ne veut pas dire s'énerver et aller au conflit. Plus les bases sont bien posées moins les conflits existent.
Et il est à mon sens préférable d'être parfois très ferme 1 seule fois que moyennement ferme 120 fois. Je pense qu'il est d'ailleurs très rassurant pour un cheval de savoir que Cest toujours comme ça. Que les règles existent et qu'il n'y a pas des jours où Cest oui ou d'autres où Cest non.

Couagga

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Posté le 02/06/2017 à 12h47

melyssandre31



couagga La cadence on la travaille entre les transitions (car elles ne sont pas très rapprochées, je le précise), pour ce qui est de la décontraction et de la concentration, avant on passait par le pli, ou le contre-pli qui était plus facile. Comme pour l'instant elle ne tolère pas bien le pli et que ça prend sur son impulsion, j'en suis réduite à travailler les changements de direction pour la concentrer, quand à la décontraction, je vois pas trop, à part garder un contact léger et attendre qu'elle s'installe dans une cadence justement. Tu as des pistes de travail là-dessus ?

Le pli ou contre-pli n’est pas l’outil technique pour concentrer et décontracter.

Un jeune cheval ça se travaille sur le cercle. Un grand cercle. Si tu disposes d’une carrière de 20X40, tu te mets à un bout et tu tournes en rond sur du 20x20 en utilisant le petit côté et donc les 2 moitiés de longueur pour te canaliser et assurer un tracé correct. De temps en temps, tu envoies ta jument sur la longueur totale, histoire qu’elle fasse une ligne droite et pour éventuellement allez chercher la diagonale de l’autre côté afin de changer de main. Masi sinon c’est sur le cercle que tout doit se passer : la cadence, la décontraction, l’attention, l’impulsion, les transitions d’une allure à l’autre et plus tard, le pli / contre pli.
Le changement de direction l’oblige à rester avec toi le temps qu’il s’effectue mais sa brise la cadence et l’équilibre.
Sur le cercle, le cheval repère un tracé unique et « lancinant » qui a un effet décontractant en lui-même.
Le cercle consomme un peu d’impulsion, il amène, par la force des choses, le cheval à s’incurver très doucement. A charge pour le cavalier de corriger l’impulsion et l’équilibre latéral avec douceur mais tant que cela est nécessaire. C’est cette intervention de dosage par le cavalier, qui apprend ainsi au cheval à se régler en cadence et en équilibre, à rester dans le couloir des aides pour suivre la plus justement possible un joli tracé bien rond et pas une patate informe, qui va amener la décontraction, le relâchement, la concentration, développer une cadence métronomique. Sur le cercle, on demande la transition montante ou descente. Pas vers le trot. Trot vers le pas. Pas vers l’arrêt. Arrêt vers le pas. Avec pour seul objectif que le cheval ne se contracte pas, ne se tortille pas ni qu’il change d’attitude. Peu importe son placer, et la hauteur de sa tête. Il ne doit pas y avoir de rupture, sans que ni cavalier ni cheval entrent en résistance.
Ça parait d’une simplicité désarmante mais en fait, c’est déjà un travail de précision et de fond important pour le cheval. Après avoir instaurer la presque perfection de ces exercices, sur des cercles à chaque main, il faut lier les cercles en faisant des 8 de chiffres, toujours avec le souci d’une belle fluidité en impulsion attitude, cadence, décontraction.
Puis on s’amuse à réduire le diamètre des cercles dans l’allure et les augmenter, toujours avec fluidité. Ça travail l’équilibre, le postérieur, la force du rein….
Normalement, rien qu’avec ça le cheval va de lui-même progresser dans son attitude, s’arrondir, aller doucement vers un placer de travail plus correct, si le cavalier à suffisament de maitrise de sa main pour recevoir avec tact la bouche du cheval et le guider.

Melyssandre31

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Gérer un cheval caractériel au travail
Posté le 02/06/2017 à 14h47

couagga merci pour tes explications. Typiquement, on travaille en effet sur des cercles de 20m jusque là. Mais depuis la séance qui m'a fait créer ce post, ma coach me conseille de me concentrer sur la mise en avant essentiellement. Sur le cercle, je suis tentée de gérer l'équilibre justement, car Diablesse a tendance à proposer beaucoup de changements d'équilibre non sollicité. Du coup à vouloir être au four et au moulin en même temps, ça fait beaucoup d'infos à gérer qui aboutissent à une demande moins claire sur la mise en avant. C'est pour ça qu'elle m'a conseillé de m'aider de la piste pour limiter les changements d'équilibre parasites, dans un premier temps, et me concentrer sur la mise en avant.
Et les cercles prenaient aussi sur l'impulsion. Dès que l'envie de se porter en avant sera revenue, bientôt j'espère, on va retourner sur le travail sur le cercle.

Pour ce qui est de la décontraction, j'ai pourtant constaté sur beaucoup de chevaux que le déplacement en contre-pli décontracte et amène souvent à des cessions de mâchoire spontanée. Quant au pli, c'est l'équivalent de l'incurvation quand il est modéré, avec le bout du nez sur la courbe du cercle (en partant du constat que la majorité du rachis du cheval est rigide, nous pensons que le cheval ne s'incurve pas autour de la jambe, même si on peut en avoir la sensation, et que donc l'essentiel du pli se fait dans l'avant-main). Mais en gros, le pli modéré et l'incurvation ont le même usage, selon les écoles.

Alors je valide bien tes propos, en cours avec ma coach on en passe du temps sur des cercles de 20m, à ne rien faire en apparence, si ce n'est améliorer l'équilibre, pendant des mois. D'ailleurs ce travail là ne s'arrête jamais, même s'il est accompagné de deux pistes, on y revient toujours car c'est perfectible quasiment à l'infini.

Mais bref, nous on voudrait juste avoir la marche avant déjà. C'est pour ça que j'ai dit avoir l'impression de refaire le débourrage, je suis vraiment repartie du stade 0...

Édité par melyssandre31 le 02-06-2017 à 15h37



Melyssandre31

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Posté le 02/06/2017 à 14h57

elysia Je suis d'accord avec ton point de vue également, sur le travail à pieds. Comme l'a dit Kuryeuse, je trouve que c'est plus compliqué de trouver des stratagèmes équivalents en selle. Ou alors je n'ai peut-être pas assez d'imagination ! Le travail monté est un effort physique assez exigeant pour le jeune cheval. Comme n'importe quel sport, les mouvements doivent être effectués d'une certaine manière, avec précision, sous peine de faire des dommages. Du coup, on ne peut pas simplement attendre que le cheval propose spontanément quelque chose, et récompenser. Je pense qu'il y a un ordre des choses qui doit être suivi pour préparer et faciliter à chaque fois l'étape suivante sans dommage. Donc il faut guider le cheval, et se montrer parfois directif. Après seulement on peut faire du renforcement négatif avec les aides ou positif avec la caresse, la pause ou le bonbon quand c'est vraiment bien.

Édité par melyssandre31 le 02-06-2017 à 15h38



Couagga

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Posté le 02/06/2017 à 16h07

melyssandre31


Citation :
Quant au pli, c'est l'équivalent de l'incurvation quand il est modéré, avec le bout du nez sur la courbe du cercle (en partant du constat que la majorité du rachis du cheval est rigide, nous pensons que le cheval ne s'incurve pas autour de la jambe, même si on peut en avoir la sensation, et que donc l'essentiel du pli se fait dans l'avant-main). Mais en gros, le pli modéré et l'incurvation ont le même usage, selon les écoles.


Je ne partage pas cette vision des choses. Oui, le rachis est rigide et se pliera anecdotiquement. Mais l’incurvation concerne bel et bien l’ensemble du cheval et est très modérée, peu importe qu'il s'agisse d'une flexion plus costale que vertébrale, contrairement à la flexion d’encolure qui ne concerne que l’encolure et est plus significative et contrairement au pli qui ne concerne que l’articulation atlas/axis (juste l’attache tête/nuque en fait).
Ainsi on peut obtenir un pli sur un cheval droit, c’est ainsi qu’on vérifie sa disponibilité d’ailleurs afin de ne pas se faire avoir part une jolie courbe de latérale de l’encolure malgré une nuque verrouillée. C’est pourquoi je te disais que, à mon sens, le pli c’était prématuré de s’y intéresser sur un jeune cheval. Avant il faut plutôt avoir des flexions latérales de toute l’encolure et avoir un cheval globalement disponible sans trop aller le chercher sur des points précis comme la nuque ou le rachis.


Citation :
D'ailleurs ce travail là ne s'arrête jamais, même s'il est accompagné de deux pistes, on y revient toujours car c'est perfectible quasiment à l'infini.


Absolument d’accord.


Citation :
Du coup à vouloir être au four et au moulin en même temps, ça fait beaucoup d'infos à gérer qui aboutissent à une demande moins claire sur la mise en avant. C'est pour ça qu'elle m'a conseillé de m'aider de la piste pour limiter les changements d'équilibre parasites, dans un premier temps, et me concentrer sur la mise en avant.
Et les cercles prenaient aussi sur l'impulsion. Dès que l'envie de se porter en avant sera revenue, bientôt j'espère, on va retourner sur le travail sur le cercle.


C’est tout l’enjeu du cercle comme travail de base : enclencher l’impulsion (donc mettre à l’effort car le cercle appel cela) et apprivoiser l’équilibre (parce que le cercle appelle cela ;-) )
Si tu vas sur la piste majoritairement : ton jeune cheval n’aura pas plus d’impulsion, il se laissera porter par son poids mais tu ne le sens pas forcément, contrairement au cercle qui révèle le défaut d’impulsion et oblige à régler le problème tout de suite. Effectivement le pare-botte sert de rail et tu n’as plus à t’occuper de la trajectoire, ni ton cheval et du coup vous ne travaillez pas du tout l’équilibre latéral. Le cheval se développe gentiment en muscle et en obéissance, sans jamais éprouver sa capacité à écouter le couloir des aides puisque celui-ci est en partie remplacé par la barrière.

Du coup, lorsque tu amènes le cheval sur un tracé hors de la piste, il est perdu, tergiverse, fait l’anguille, se couche dans les cercles et sa musculature (celle qui travaille pour gérer l’équilibre latéral) est déséquilibrée. Il a acquis une force de poussée vers l’avant, mais pas une force de portage (engagement, fléchissement des articulations) donc toute sortie de piste va s'associer à un coup de frein puisque ton jeune cheval n'aura toujours pas compris comment s'entreprendre sur ce problème d'équilibre latéral

Oui avoir un cheval correct sur le cercle c’est un sacré travail pour le cavalier, d’autant plus si c’est un jeune cheval mais c’est à mon avis, le meilleur moyen d’enclencher dès le départ une construction harmonieuse physiquement et mentalement.

Bien sûr je ne cherche pas forcément à te convaincre à tout prix, je tenais juste à te préciser ce qui a motivé mes remarques

Couagga

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Posté le 02/06/2017 à 16h19


elysia a écrit le 01/06/2017 à 19h17:


Par contre, je pense que j'ai choisi un mode d'éducation complètement différent que la méthode "classique" ou même "éthologique". Plutôt que d'utiliser du renforcement négatif, j'ai vite remarqué que Poney était beaucoup plus réceptif au renforcement positif !


En équitation classique il y a beaucoup de renforcement positif... c'est dans la version club ou compétition du classique que cela à disparu
Et c'est écrit noir sur blanc dans bien des ouvrages de la littérature équestre en commençant par Xenophon, donc avant Jésus-Christ, c'est pour dire

Melyssandre31

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Posté le 02/06/2017 à 16h58


couagga a écrit le 02/06/2017 à 16h07:

C’est tout l’enjeu du cercle comme travail de base : enclencher l’impulsion (donc mettre à l’effort car le cercle appel cela) et apprivoiser l’équilibre (parce que le cercle appelle cela ;-) )
Si tu vas sur la piste majoritairement : ton jeune cheval n’aura pas plus d’impulsion, il se laissera porter par son poids mais tu ne le sens pas forcément, contrairement au cercle qui révèle le défaut d’impulsion et oblige à régler le problème tout de suite. Effectivement le pare-botte sert de rail et tu n’as plus à t’occuper de la trajectoire, ni ton cheval et du coup vous ne travaillez pas du tout l’équilibre latéral. Le cheval se développe gentiment en muscle et en obéissance, sans jamais éprouver sa capacité à écouter le couloir des aides puisque celui-ci est en partie remplacé par la barrière.

Du coup, lorsque tu amènes le cheval sur un tracé hors de la piste, il est perdu, tergiverse, fait l’anguille, se couche dans les cercles et sa musculature (celle qui travaille pour gérer l’équilibre latéral) est déséquilibrée. Il a acquis une force de poussée vers l’avant, mais pas une force de portage (engagement, fléchissement des articulations) donc toute sortie de piste va s'associer à un coup de frein puisque ton jeune cheval n'aura toujours pas compris comment s'entreprendre sur ce problème d'équilibre latéral

Oui avoir un cheval correct sur le cercle c’est un sacré travail pour le cavalier, d’autant plus si c’est un jeune cheval mais c’est à mon avis, le meilleur moyen d’enclencher dès le départ une construction harmonieuse physiquement et mentalement.


Je suis d'accord qu'il faut rapidement arriver à gérer l'impulsion et la mise sur le cercle à la fois, assez rapidement. Mais pour la progressivité de l'exercice, surtout sur une jument qui ne supporte pas trop l'effort et la contrariété comme la mienne, et à qui je cherche à expliquer que ce que je lui demande est faisable sans en faire un plat, ne penses-tu pas que deux ou trois séances de remise en avant sur ligne droite ou courbes légères peut-être légitime ? Au moins du point de vue "psychologique", même si le terme est un peu maladroit ici.

Car au-delà du travail physique pur et dur, je cherche aussi à l'encourager et à la mettre en situation de réussite pour travailler sur mental un peu... réfractaire de nature.

Melyssandre31

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Posté le 02/06/2017 à 20h25

laurie84 Quand ta jument recule, j'éviterais de la plier car du coup, ça l'empêche d'avancer par la même occasion, non ? Tu as essayé de tapoter du stick sur la croupe pour qu'elle ait l'impression de s'y heurter en reculant ?
Pour le fait qu'elle ne supporte pas qu'on lui touche les flancs, vous avez essayé de la désensibiliser à pieds ?
Quant à foncer dans les arbres... Wahou c'est super dangereux !!! Elle prend le mors, tu n'as vraiment aucun contrôle ? Faut pas hésiter à freiner par à-coups sur les reines si elle se sert du contact pour s'appuyer et résister.

Enfin ton cas a l'air plus compliqué que le mien, avec une jument déjà plus âgée...

Tu es encadrée mis à part ton amie, tu as un vrai coach ou moniteur ?

Spaghett

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Posté le 02/06/2017 à 21h06

tu l'as fait monter par ta coach? quel est le resultat?
moi j'ai quand meme l'impression que n'as pas la reponse appropriée n qu'a un moment il faut savoir les dominer et il faut aussi en avoir les capacités, je sais que ça ne va pas plaire a bcp , mais là tu te mets en danger sur de la balade je pense que tu devrais passer la main quelques seances a ta coach pour qu'elle lui mette un bonne raclee si elle lui fait le coup de botter en vache ou de taper des demi-tours , pour moi on attenind des sommets la , et le debourrage est loin , la jeunesse n'excuse pas tout , si tu ne reagis pas maintenant je pense que tu pourras la mettre un an au vert pour essayer de repartir sur de meilleures bases avec un tres bon suivi et un tres bon encadrement

Melyssandre31

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Posté le 02/06/2017 à 21h18

spaghett Oui je l'ai faite monter par ma coach sur une séance au pas uniquement car à l'époque la jument était en convalescence. La jument était assez distraite, à regarder la vie autour d'elle mais continuait à suivre les aides. Elle lui a trouvé une très bonne bouche et pas mal de réactivité pour une jeune lorsqu'il s'agissait de cchanger d'équilibre ou d'attitude. A l'heure actuelle elle est enceinte de 8 mois, donc je ne vais pas lui confier le recadrage de ma jeune. Sinon j'aurais envisager de la lui faire monter 1 semaine sur deux (en alternance avec un cours avec moi dessus l'autre semaine). Mais ce n'est pas du tout du style à foutre une raclée par contre. Elle se montre juste têtue et patiente.

Par ailleurs, je ne me suis pas sentie en danger en balade. Ses protestations lau chagement de direction étaient loin de me faire bouger de ma selle... Et les petits sauts de cabri, c'était mal géré de ma part car je lui ai laissé voler le départ au galop et elle a eu une réaction que beaucoup de jeunes pourraient avoir. Une fois cela corrigé d'un coup de stick et remis en avant, elle a très bien répondu par la suite et j'avais du frein tout le long si besoin, même au galop.

Édité par melyssandre31 le 02-06-2017 à 21h20



Spaghett

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Gérer un cheval caractériel au travail
Posté le 02/06/2017 à 21h24

oui donc que toi depuis un moment dessus ... moi j'ai l'impression que ça fait un certain temps que tu n'oses pas y toucher , que du coup c'est devenu une habitude pour elle de se permettre de raler sans que tu la sanctionnes , j'ai quand meme l'impression que si tu ne reponds pas c'est aussi parce que tu n'en as pas l'applomb ... pardon d'etre cash c'est dans ma nature ...tu lui trouves aussi des excuses a tout ou presque
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