tekesuta
Je sais combien tu es sensible et réactive, combien les choses peuvent te tenir à coeur et avec quelle force de conviction, quelle passion, tu sais défendre tes idées alors j’espère de tout coeur que tu percevras à quel point mon message n’a pas vocation à m’opposer à toi ou te critiquer, surtout pas, mais bien te proposer une autre vision des choses.
Je pense que tu peux donc dénoncer la totalité des membres de CA ayant posté des photos ou des vidéos de leur travail et même ceux qui n’ont jamais rien montré dont je fais partie.
Ceux travaillant « en liberté », sans mors, sans filet, sans selle, sans rien, y compris.
Il y a une différence entre un cheval qui cherche, un cavalier qui cherche, les erreurs que tout le monde fait tout au long du parcours de formation et d’utilisation du cheval, et les actes de maltraitance, volontaires ou non, qui portent préjudices au cheval.
L’instabilité d’une attitude, les premiers pas dans les équilibres les plus délicats comme peuvent l’être ceux du passage, piaffer, changement de pied, les transitions, le reculer donne bien évidemment lieu à ce que peut montrer cette vidéo et c’est incomparable avec les coups de trique assénés pour forcer le saut dans un gué, les mors et enrênements en mode bondage et la rollkür.
En fait, ça me rappelle une discussion sur un chanfrein passant quelques instants derrière la verticale dans une phase de progression. Je précise que je n’ai aucune déférence pour F. Pignon.
Il n’y a aucun geste maltraitant dans cet extrait, aucune « mauvaise » méthode d’opposition grossière entre mains et mise en impulsion comme tu sembles le voir, juste un premier pas dans l’exercice difficile du passage et qui bien logiquement traduit la grande délicatesse de trouver les justes aides pour le meneur et le juste équilibre et dosage des forces de réponse pour le cheval.
La joie s’exprime bien normalement lorsque une longue préparation et une longue recherche voit s’entrouvrir concrètement la porte de l’exercice compris par le cheval qui fait alors ses premières propositions. Et moi, c’est ce que je reconnais typiquement dans cette vidéo. Le cheval à toute liberté de mouvement pour exprimer justement la difficulté de sa recherche dans cette attitude nouvelle, il est encouragé et rapidement les rênes lui sont rendues pour qu’il puisse s’étirer et être récompensé de son effort à essayer. Le cheval est d’ailleurs instantanément serein et relâché, sans être éteint, lorsqu’il ait mis fin à l’exercice ce qui est assez significatif sur la qualité du contexte du travail et l’adhésion du cheval. Un animal maltraité reste soit très fébrile, a du mal à redescendre, reste sur l’oeil, inquiet, soit est complètement inhibé par ce qu’il vient de vivre. Ce n’est absolument le cas ici.
Perso, je suis évidemment gênée par ces nose-bands omnis présents en équitation mais je suis bien incapable d’en évaluer le réglage sur cette vidéo. Ça pourrait être le sujet de discussion de la vidéo éventuellement mais on reste bien loin des empilages d’outils en tension max avec des flots de bave. Pour ce qui est de l’approche technique et des approximations de la réalisation de l’exercice, en revanche, pas de souci. c’est exactement le reflet d’une étape décisive dans une progression lorsqu’on aborde des sujets délicats avec des exigences d’équilibre supérieur et aucune personne intervenant avec un cheval n’y échappe à moins de ne rien demander.
Et pour le coup, je ne pense pas qu’il s’agisse d’être « chochotte trop sensible » c’est juste une question de lecture, d’analyse, d’expérience, de connaissance. Pas de coup de sang, je ne dis pas que tu ne sais pas, que tu es bête, surtout pas d’interprétation négative quant à tes compétences et tes capacités. Je me reconnais souvent beaucoup dans tes réactions… (et là je passe en mode « vieille peau » !) … quand j’étais plus jeune. Certaines choses m’échappaient, je me fiais bien évidement à ce que j’avais sous les yeux et que je mettais en résonance avec mes connaissances du moment, donc une interprétation basée sur ça. L’intuition c’est bien, mais elle reste soumise à des biais et c’est bien là la difficulté : passer la première impression, ça me semble important de recontextualiser, d’aller chercher au-delà de la réaction épidermique pour creuser avec l’envie sincère de comprendre rationnellement ce qui est sous nos yeux, évaluer avec autant d’attention les signes positifs et les négatifs, faire la part des choses en s’appuyant sur l’élargissement de ses connaissances. Il ne faut pas que les éléments négatifs occultent les positifs pour être capable de tempérer son évaluation finale.
C’est bien le ratio négatif/positif qui aide à placer le curseur de la gravité et la justification ou non d’un fait.
Le temps que je rédige mon message interminable, vous avez encore beaucoup échangé et j'ai pris du retard sur la discussion
