@tucky j'entend bien toutes ses raisons, mais elles ont un point commun : " l'individualisme " (le mot est un peu fort je l'accorde).
La situation planétaire et écologique est catastrophique et la surpopulation en est une des causes majeures. Donc dans des situations critiques comme celle là c'est l'intérêt collectif qui doit d'abord primer. Mais je sais que dans notre société, on n'est pas prêt à ça et on ne peut pas forcer les gens à ne plus avoir d'enfants ou à adopter. Mais par contre on peut au moins considérer que si la nature a décidé qu'une personne ne pourrait pas en avoir, inutile de la forcer et autant prendre une solution moins coûteuse (à long therme) pour l'humanité.
De ce que je vois, c'est certes la faute à une surpopulation couplée à des méthodes de consommation et de production bien peu responsables. ;)
Pour moi, il n'y a pas de notion de forcer la nature dans tous les cas. Parfois, une infertilité peut être dû à pas grand chose et un simple changement d'hygiène de vie, une réadaptation ou autre peut résoudre le problème. Ce serait dur de ta part, quand on voit le cheminement psychologique par lequel passent les couples qui ont un profond désir d'enfant et qui ne peuvent pas, de leur expliquer qu'elles n'ont qu'à renoncer et se tourner vers l'adoption qui n'est pas faite pour tous les couples. Pour toi, cela va peut-être de soi dans la mesure où tu sembles cheminer vers une vie sans enfants naturels, mais ce n'est pas le cas de tout le monde. On ne prêche pas pour la même paroisse, on n'est pas appelés au même chose, et, c'est mon point de vue, je ne pense pas qu'actuellement, procéder à une semi-extinction de l'humanité sauvera la planète si on ne commence pas déjà par sensibiliser les gens, chacun à leur degré de réception et de sensibilité, au sort qu'on est en train de réserver à notre planète.
Il y a certainement
[quote]Imaginons, tout le monde ou presque boit du coca. Mais si une personne pour une quelconque raison ne peut pas en boire, ce serait contre productif de mettre tout en ?uvre et de repousser les limites de la science pour consommer une boisson détruisant la planète et ses ressources. La comparaison n'est peut-être pas très subtile mais j'espère me faire comprendre

[/quote]
Je vais être honnête parce que je pense que mes neurones ne se sont pas tout à fait alignés sur ta comapraison, je n'ai pas tout à fait compris.
[quote]Il y a un argument par contre que je ne comprend pas, celui consistant à dire " ce n'est pas la chaire de ta chaire, ton sang et tes gamètes ". Oui, et alors ? Est ce qu'on a forcément besoin d'avoir un enfant à notre image ? Ne pouvons nous pas aimer de la même manière un enfant qui a des chromosomes différents. Cet argument est encore moins valable à mon sens quand on sait qu'aujourd'hui beaucoup de personnes font des dons de spermes où portent le bébé d'autrui : dans ce cas là non plus, l'enfant ne sera pas complètement biologique mais pourtant ça en dérange beaucoup moins...[/quote]
Ah, alors soit je me suis mal exprimée, soit tu m'as mal comprise, mais je ne remets pas du tout en cause l'implication et l'amour auprès d'un enfant adopté, et je prêche même le fait qu'il est nécessaire, quand on adopte, d'aimer l'enfant adopté comme son propre enfant.
Mais là encore, c'est très subjectif. Bien que désirant avoir mes propres enfants, quand je n'étais pas pris dans ce projet, je ne voyais pas non plus la fatalité dans le fait de ne pas avoir mes propres enfants dans la mesure où je pouvais choisir d'adopter. Je t'assure que maintenant que je suis dans une situation qui va m'inciter à réfléchir à l'adoption, et qui est de plus vicieuse, parce qu'il va falloir passer au-delà de nos soucis présents pour penser SAINEMENT à ce projet d'adoption, je vois les choses bien autrement et je saisis la valeur que peut représenter une adoption.
Concernant le don de sperme, je suis totalement contre me concernant, je ne suis donc pas le meilleur public pour répondre à cet argument. ;)
[quote]Après il y a le passé en effet. La peur de se retrouver face à des complications, que l'enfant soit compliqué etc. Déjà un enfant qu'on a vu sortir de son ventre ne sera pas forcément plus gentil. Et puis l'éducation c'est de l'éducation. Quoi de plus beau que de sacrifier ce qui est censé être l'événement d'une vie pour en offrir une correcte à un enfant ? [/quote]
J'ai envie de te rétorquer : quoi de plus beau que d'accepter de souffrir pour mettre son enfant au monde ? Quoi de plus beau que de sacrifier ses propres envies pour le bonheur de son enfant ? Quoi de plus beau que d'offrir un toit à un enfant à l'adoption ?
Qu'est-ce qui est le plus beau dans ces propositions ? En fait, non, j'ai même envie de te demander : doit-on vraiment hiérarchiser ? Quand on devient parent, que ce soit naturellement ou "par procuration", on se sacrifie toujours, et je ne pense pas qu'il soit sain d'établir une hiérarchie du sacrifice pour valoriser l'un plutôt que l'autre. C'est deux chemins différents auxquels tout le monde n'est pas appelé. Certains s'épanouiront dans une parentalité naturelle et seront de formidables parents pour leurs enfants. Certains adopteront de manière réfléchie, accepteront les aléas et s'en sortiront. Certains n'auront pas envie d'enfants et vivront une vie de la manière qui leur semblera la meilleure. L'essentiel, au fond, est que chacun trouve sa fécondité et la vive, seul, en couple, ...
On ne peut en effet pas estimer la "facilité" d'un enfant, et je pense d'ailleurs que la stabilité et l'implication du foyer comptent beaucoup dans l'équilibre de l'enfant. Mais ce débat mis à part, l'adoption n'est pas un monde rose où l'enfant est empli de reconnaissance envers ses parents adoptifs et où le chemin est un arc-en-ciel d'humanité et d'amour. Certains enfants vivent très bien l'adoption, mais si des enfants sont en adoption, il y a une raison, elle n'est pas glorieuse bien souvent, et il faut avoir les nerfs, la solidité de couple et la conviction qu'on veut affronter et aider l'enfant à passer au-delà de ceci, parce que certains ont vécu des choses (ou même juste expérimenté un sentiment d'abandon) qu'il faut les aider à surmonter.
[quote]Enfin bon, je suis jeune mais pourtant je crois que même si je pouvais avoir des enfants (ce qui est loin d'être sûr à l'heure actuelle) j'adopterai. [/quote]
Tant que tu es en accord avec tes convictions au moment où ton projet parental sera prégnant (ou pas), c'est l'essentiel. :)
[quote]Je comprend complètement que mes propose puissent diviser er que tout le monde ne soit pas d'accord, mais ce qui le chagrine encore plus c'est que j'ai l'impression que c'est une solution oubliée. Personne n'en parle dans les medias lors des débats sur le gpa/pma et les démarches pour adopter sont loins d'être simples (pour moi c'est ça qu'il faudrait simplifier en premier avant la gpa/pma).
Et évidemment ça ne doit pas être une solution de dernier recours faite à contre c?ur ! Il faut en avoir envie et c'est pour ça qu'on ne peut obliger personne mais seulement sensibiliser ^^[/quote]
Je suis d'accord que les démarches d'adoption pourraient dans certaines situations être simplifiées. Après, cela demanderait une organisation gargantuesque de coopération entre les différents pays et je pense qu'à ce degré, uniformiser absolument partout les conditions d'adoption relèvent d'une douce utopie pour le moment. Ce débat a d'ailleurs été plus largement abordé plus tôt dans le post sur la notion de rupture du lien familial et mise à l'adoption, délicate en fonction des situations.
Ce n'est pas tellement d'une décision prise à contre-coeur dont j'ai peur de mon côté, les différentes démarches pré-adoption sont là pour s'assurer de la viabilité d'un projet d'adoption, mais j'ai plus peur d'une décision palliative : "On ne peut pas avoir d'enfants naturellement, alors on n'a pas le choix, il faut qu'on adopte.". Il y a plusieurs raisons derrière cela : les couples qui, dans certaines situations, ne se définissent et ne s'épanouissent que dans la perspective d'une parentalité, la pression sociale, parfois le manque de recul (et je dis ça sans aucun jugement, je passe par des montagnes russes d'émotion et d'inconstance en ce moment)...
On a tous des opinions qui peuvent diviser. Des personnes pourraient aussi se jeter sur moi parce que je suis opposée au don de sperme, à la GPA et que tout ne m'emballe pas dans la PMA. ;) C'est un sujet délicat à traiter surtout parce que cela dépend beaucoup du vécu de la personne.