Pour ou contre la gpa?

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Anipeps

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Pour ou contre la gpa?
Posté le 17/07/2019 à 16h20

Après avoir regardé un reportage hier sur la GPA car c'est un sujet qui m'a toujours beaucoup interpellée, j'ai lu de ce fait le livre des mennesson. J'avoue qu'il me reste très difficile de dire où j'en suis sur ce sujet de société qui à chaque élection présidentielle revient d'ailleurs sur le tapis.....
Si on regarde les statistiques 55% des français seraient favorable à la GPA, un autre pourcentage se trouve (comme moi) indécis, et les autres sont les anti-GPA.
Sujet qui divise la France.
Ces dernières années cependant, la France bien que refusant la GPA a rendu l'accès aux papiers d'identités beaucoup plus simple pour les bébés nés à l'étranger par GPA (en gros les ambassades disent oui, mais la France dis non) - autant indécise que moi la France.

Vous êtes vous déjà questionnez sur ce sujet? moi j'avoue que j'ai pas mal de temps à tuer en ce moment (étant en arrêt), je souhaite un deuxième enfant (et nous sommes en procédure d'adoption car je suis infertile), et du coup je me documente beaucoup sur ce sujet, allant parfois vers un "au final pourquoi pas", et d'autres jours "oh non quelle horreur" ...Et vous votre position? et s'il vous plait pas de réponse non argumentée en version anti-gpa que par préjugés hein....des réponses étayées de vraies réflexions profondes sont les bienvenues, les histoires de marchandisation du corps de la femme, sans nous expliquer pourquoi vous le voyez pourquoi ne servent pas à grande chose pour faire évoluer les débats, mais le même argument étayer du pourquoi je prends ;)

Lakchmi

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Posté le 18/07/2019 à 17h48


eldeilla a écrit le 18/07/2019 à 17h17:
Je me permets juste d'intervenir sur un point concernant l'adoption. Je pense que ce qui a été dit signifiait qu'il y a des enfants qui pourraient* être adoptables mais qui ne le sont pas pour différentes raisons. D'ailleurs question bête, dans ce cas-là, est-ce qu'on prend en compte l'avis de l'enfant, s'il a envie d'être adopté ou non ? Parce que c'est quand-même le premier concerné non ?

edit : *voir devraient

J'ai bien compris ce qu'elle disait, mais je ne suis pas d'accord avec son argument :

- le fait qu'il y ai des enfants qui ne peuvent pas être adoptables pour "différentes raisons" : oui, mais quelles que soient ces raisons, si le système n'est pas bon, il doit être modifié au profit des enfants, et pas des familles qui attendent qu'on leur donne un enfant. L'intérêt de l'enfant déjà né, ou bientôt né, doit passer avant le désir d'enfant d'une autre personne. Si une des raisons qui fait qu'un enfant n'est pas adoptable est mauvaise et doit être réformée, elle doit l'être parce qu'elle est mauvaise pour l'enfant, et pas parce que "il n'y a pas assez d'enfants à adopter".
Là ça fait un peu "ouais c'est pas juste y'a des règles qui nous empêchent d'avoir accès à tout le stock existant" . Je suppose que ces règles avaient à la base un bien-fondé. Qu'elles soient discutables, je l'entends parfaitement. Mais alors qu'elles soient discutées en mettant les besoins et les intérêts de l'enfant en premier, avant tout.

- la façon de présenter les choses met à mon avis en avant le côté "on veut un enfant, alors on y a droit". Qui me gêne.

Bibil91

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Posté le 18/07/2019 à 18h44

Bonjour

Je me joins au débat. Je fais partie des indécises de la GPA.

Ayant des soucis de santé je m attendais à avoir difficilement des enfants, et en parallèle on m avais dit que j aurais difficilement un agrément pour adopter pour cause de «  mauvaise santé ». Finalement j ai eu 2 enfants sans difficultés MAIS chaque grossesse a détérioré ma santé ( + de traitement après qu avant, opérations...) et je n ai jamais ( et n aurai probablement jamais) le 3 eme enfant ...

J en reviens à la GPA. Si on l autorisait faudrait il un agrément ? Ou une stabilité ( couple/ finance/ boulot ...)

J ai des avis différents selon ce qu on envisage comme GPA.

Je dirai une femme qui le fait pour un proche ( famille / amis ...) de sa pleine volonté devrait pour moi pouvoir le faire mais juste avec la prise en charge du suivi de grossesse, et une déclaration d intention après de la CAF par exemple ... et qu il y ait une reconnaissance anticipée de l enfant irréversible passée les 12 semaines d aménorrhée.( pas de rétractation si le bébé a un souci à la naissance ...).

En revanche la GPA entre inconnus pour moi
Il faudrait que ce soit très cadré et limité par exemple à 2 bébés ou 2 GPA ( si une des grossesse est gémellaire)... mais en limitant au maximum les grossesses gémellaires en raison de leur risques accru pour la femme porteuse comme pour les bébés.
Pour moi il faudrait que ce soit payant mais pas que les futurs parents payent la femme porteuse. Plutôt qu ils paient un «  forfait » éventuellement suivant un barème dépendant de leur revenus, et que la femme porteuse recoive une indemnité selon les conséquences de la grossesse ( que si ça se passe mal et qu elle est tout le temps alitée ou si elle fait du diabète gestationel ou de l hyper tension ) ou si 6 mois et 1 ans après la grossesse elle en a des séquelles cela soit indemnisé.

Dans ce cas là ça ne serait ouvert qu aux femmes ayant déjà au moins 1 enfant ( et maximum 3), et que pour une ou deux GPA... histoire de ne pas avoir des femmes qui enchaînent 12 grossesses même si « elles les vivent bien ».



Voilà ... un peu utopique !!!

Brei_zh

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Posté le 18/07/2019 à 18h52


lanamour a écrit le 18/07/2019 à 14h28:
@gobi Surtout que pour certaines c'est juste l'enfer la grossesse!

Entre celles qui vont passer 9 mois au dessus de la cuvette des chiottes à avoir envie de crever, celles qui vont se sentir épuisée non stop, celles qui vont prendre 25kg dans la tronche en bouffant de la salade (true story), celles qui vont avoir des vergetures partout.


On peut même cumuler le tout, un désagrément n'est pas exclusif de l'autre, un vrai bonheur...

Anipeps

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Posté le 18/07/2019 à 19h46

Lackmi quand je parle d'augmenter le nombre d'enfant adoptable, je dis pas de créer des orphelins loin de là, mais de rendre adoptable tous ces enfants qui ne le sont pas alors qu'ils croupissent en orphelinat toute leur vie sous prétexte qu'ils ont reçu une lettre par la poste dans l'année. D'ailleurs c'est la volonté de la dernière loi de 2005 puis la dernière proposition de 2016, de favoriser la déchéance de droit parentale aux parents qui ne soucis absolument pas de leurs enfants et les laissent dans un délaissement total, car tu m'excusera mais une carte par an et pas plus ça ne suffit pas à un enfant...hors aujourd'hui en france il y a des dizaines de milliers d'enfants dans les foyers qui rentrent dans cette catégorie, qui sont délaissés par leur famille et qui ne la reverront jamais, mais dont cependant une fois par an le parent continue d'envoyer une lettre pour "maintenir" un pseudo lien inexistant, contre au réel seulement environ 250 enfants adopté en france chaque année...Moi je dis quel gachis pour ces enfants là (avant de penser à nous adoptant) que de ne pas avoir le droit à une vraie vie d'enfant avec une vraie famille......surtout que les travailleurs sociaux savent très bien que vu les profils des parents (troubles psychiques graves, grosses délinquances et j'en passe) ils ne se verront jamais confié de nouveau leurs enfants.....et d'autant qu'ils les délaissent en prime totalement (un courrier par an on a dit hein), je te copie colle la proposition de loi qui est ce que j'exprimais quand je disais augmenter le nombre d'enfant adoptable:
"Article 3
(art. 350 du code civil)
Abandon des enfants victimes d'un désintérêt parental prolongé
Objet : Cet article vise à assouplir les critères permettant l'abandon des enfants délaissés par leurs parents.

I - Le dispositif proposé

Aux termes de l'article 347 du code civil, peuvent être adoptés :

- les enfants pour lesquels les parents ou le conseil de famille ont valablement consenti à l'adoption ;

- les pupilles de l'État ;

- les enfants déclarés abandonnés dans les conditions prévues à l'article 350.

L'article 350 prévoit que l'enfant recueilli par un particulier, un établissement ou un service de l'aide sociale à l'enfance, dont les parents se sont manifestement désintéressés pendant l'année qui précède l'introduction de la demande d'abandon, est déclaré abandonné par le tribunal de grande instance, sauf le cas de grande détresse des parents. La demande en déclaration d'abandon est transmise par le particulier ou l'aide sociale à l'enfance.

Le désintérêt manifeste est caractérisé lorsque les parents n'ont pas entretenu avec leur enfant les relations nécessaires au maintien du lien affectif : la simple rétraction du consentement à l'adoption, la demande de nouvelles ou l'intention exprimée, mais non suivie d'effet, de reprendre l'enfant ne sont pas considérées comme des marques d'intérêt suffisantes.

Si, au cours du même délai, un membre de la famille a demandé à assumer la charge de l'enfant et si cette démarche est jugée conforme à l'intérêt de ce dernier, l'abandon n'est pas déclaré.

On rappellera que l'article 350 a été introduit dans le code civil par la loi du 11 juillet 1966 portant réforme de l'adoption. La loi du 22 décembre 1976 a ensuite précisé la notion de désintérêt des parents en la détachant des seuls éléments objectifs pour faire référence aux liens affectifs.

La loi du 5 juillet 1996 a marqué une rupture en introduisant l'exception de grande détresse des parents : il ne s'agit plus de préserver uniquement l'intérêt de l'enfant, mais aussi celui des parents. Ce changement d'approche a conduit à une diminution considérable du nombre de demandes en déclaration d'abandon.


Le présent article a été introduit dans la proposition de loi initiale lors de son examen par la commission des affaires culturelles, familiales et sociales de l'Assemblée nationale.

Il propose de supprimer la mention « sauf le cas de grande détresse des parents » dans les critères régissant la déclaration d'abandon d'un enfant par le tribunal de grande instance et donc d'en revenir au droit applicable avant la loi du 5 juillet 1996."

C'est juste de ça dont je parle, mais alors juste de ça...

Anipeps

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Posté le 18/07/2019 à 19h47

Brei_th "leur parents ont attendus 10 ans pour que leur dossier soit accepté" c'est pas leur agrément mais leur dossier dans une OAA car ça oui ça peut prendre 10 ans, en aucun cas la personne a dit qu'ils ont attendus l'obtention de leur agrément 10 ans....

Anipeps

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Posté le 18/07/2019 à 19h48

ines01114 aux USA l'identité de la donneuse d'ovocyte est connue ...

Anipeps

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Posté le 18/07/2019 à 19h55

Lackmi pour le coup je suis pas pro GPA, je suis très mitigée, je suis pour une GPA comme en Angleterre où elle arrive à se passer par altruisme et même parfois bénévolement, la GPA version Ukrainienne me donne la gerbe! Et clairement aujourd'hui, de la manière où elle est proposée je n'irais pas car c'est contre mon éthique pour beaucoup de points, juste je trouve que c'est le seul recours légal qu'ont pu trouver des couples qui se voient refuser la possibilité d'être parents autrement.....et je me dis juste que très cadré, avec une vraie volonté altruiste (comme à cité une des postantes -dsl j'ai perdu son pseudo- en citant les fervants protestants aux US) dans ce cas c'est totalement différent...Et pour ma part je me serais sentie de le faire bénévolement pour quelqu'un de proche et que j'aurais pu aider si la vie me l'aurais permis...et pourtant j'ai porté une grossesse donc je sais ce que c'est et comment c'est éprouvant....mais aujourd'hui en l'état, comme elle est proposée dans certains pays pour moi c'est NON.

Ensuite trouves-tu normal que dans les orphelinats pourrissent des enfants qui resteront à vie inadoptable sous prétexte que leur parent n'a pas signé d'abandon d'enfant alors qu'ils les désinvestissent totalement et ne s'en préoccupent pas du tout, ne viennent jamais assurer leur droit de visite etc???? C'est de ça dont je parle, pas de créer des bébés supplémentaires à adopter, mais de rendre ceux qui sont en souffrance et en manque de famille sur notre territoire adoptable...

Quand tu parles aussi de ces parents qui refusent des enfants pas parfait dans le cadre de l'adoption, j'ai envie de te demander si tu as connaissance réelle des particularités de la filiation adoptive???? Majorité de parents adoptant sont aujourd'hui ouvertes à certaines particularités médicales. Tous on le sait, avec un enfant biologique on s'expose à toute particularité possible aussi. Sauf que le lien d'attachement ne se fait pas aussi facilement. J'ai vu des adoptants relatés avoir eut des enfants biologiques à troubles autistiques pour lesquels l'attachement était tel qu'il ne pouvait se poser la question du lien d'amour, de leur investissement total auprès de leur enfant. ces mêmes parents ont adoptés un enfant, à moindre problème mais avec petite particularité qui ne rentrait pas dans leur notice prévu, particularité bien moindre par rapport à leur enfant biologique, sauf que là le lien d'attachement étant beaucoup moins évident et iné des deux côtés cela a été beaucoup plus difficile pour eux à accepter....lire "la normalité adoptive" de Johanne Lemieux. On sait toutes les pathologies de l'attachement qu'il existe autant chez les enfants adoptés que chez les parents adoptifs, tout est loin d'être évident déjà quand l'enfant s'approche de ce qu'on en imaginait, donc avec des particularités que l'on avait pas prévues cela se complique encore plus.....30% des adoptions finissent en échec cuisant (placement en foyer de l'enfant, non apparentement à la fin de la période des 6 mois d'accueil, enfants développant des troubles du comportement graves qui finissent en HP ....)...Tu ne peux pas demander aux parents d'accepter un enfant qu'ils ne se sentent pas d'accueillir...il y a déjà suffisamment de risque de découvrir une particularité lors de l'accueil et du développement qui n'était pas annoncé au début pour en prime forcé des parents à aller vers un enfant qu'ils ne se sente pas capable de devenir leur soit par sa pathologie, ou son origine ethnique d'ailleurs....

Édité par anipeps le 18-07-2019 à 20h02



Lanamour

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Posté le 18/07/2019 à 20h08

eldeilla Non mais les gens veulent adopter un nourrisson en bonne santé, donc partant de là effectivement il y a peu de bébé à l'adoption. A part dans le cas d'une naissance sous X et évidemment c'est rare! Et heureusement quand on sait que ça représente de souffrance pour la mère et pour l'enfant. Donc oui il y a peu d'enfants entrant dans cette catégorie.

Après il y a les enfants places qui sont souvent plus âgés. Et effectivement la politique française en matière d'enfant placé veut qu'on maintienne autant que faire se peut et en priorité les liens avec la famille biologique. Et pour traiter de ce sujet chaque jour: heureusement.

Donc dans ce cadre là peu d'enfant sont mis à l'adoption en France.

Je ne suis pas sure qu'il faille mettre l'adoption sur un même plan que la GPA. Il ne s'agit pas de vase communicant. Ce n'est pas parce qu'il n'y a pas assez enfants à l'adoption qu'il faut autoriser la GPA. Parce que l'idée n'est pas de donner un enfant à une famille, il n'y a pas de droit à avoir un enfant, mais uniquement de donner une famille à un enfant. Et même si j'entends la souffrance de ceux qui n'arrivent pas à avoir des enfants, je ne pense pas que la solution éthique soit que la société ouvre les vannes de solution ethniquement contestables.

Anipeps

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Posté le 19/07/2019 à 07h30

lanamour oui enfin tous les adoptants ne veulent pas des bébés de france tout beau et sans problème hein.
Oui bien sûr que c'est mieux de privilégié les liens du sang, mais tu es certaine que c'est mieux de privilégié les liens du sang quand on sait pertinemment que les gamins ne verront jamais leurs parents biologiques reprendre leur rôle de parents, quand ils leurs envoient juste une lettre par an sans se soucier d'eux le reste du temps. J'ai même vu un témoignage d'un enfant de la DDASS avoir bien regretter de ne pas avoir été adoptable car 25 ans après (dont 18 ans à être ballotté de familles d'accueil en famille d’accueil) il n'avait toujours pas de lien avec ses parents biologiques et n'avaient pas pu avoir de lien d'attachement à une famille....Alors oui c'est sûr que si on a un espoir que les parents reviennent, reprennent leur rôle, même un espoir infime, mieux vaut privilégié les liens du sang...mais souvent, comme je l'ai vu dans plusieurs témoignages, on sait pertinemment que le parent de récupérera jamais la garde ou ne se souciera jamais vraiment de son enfant.....Car toi tu parles des enfants placés par la justice, mais il y a aussi les enfants délaissés par leurs parents, qui eux même réclament les placements. Pour cela que les adoptions simple, qui maintiennent un lien avec la famille biologique, sont en mon sens pas assez développées.
Quand à l'étranger aujourd'hui beaucoup de pays sont bloqués du fait de la convention de la Haye (dieu merci soit dit en passant ça les oblige a rentrer dans les clous pour limiter les horreurs de trafic d'enfants), mais aussi beaucoup de pays, ayant eux signés la convention, ferment leur porte à la France du fait de critères de suivi, de rapports administratifs de suivi, non respectés par la France.

J'en reviens à l'adoption Simple, qui est fréquente dans beaucoup de pays, nous nous y sommes clairement ouvert dans notre projet d'adoption, trouvant assez sain que l'enfant ai trace de sa famille biologique. Mais beaucoup d'adoptant s'y refusent et ne souhaitent accéder qu'a des adoptions plénière par peur. Je pense que de ce côté il serait bon de faire un vrai travail avec les adoptants pour expliquer clairement que l'adoption simple fait tout de même d'eux les vrais parents de l'enfant et les premiers responsable de cet enfant, qu'en aucun cas la famille biologique peut décider de le reprendre, que la seule peur qu'ils peuvent avoir c'est que l'enfant un jour ai envie d'aller vers eux, mais ce que moi je trouve plutôt sain qu'ils puissent faire s'il le souhaite.

Comme je suis pour favoriser les liens affectifs qui sont crées par les familles d'accueil et d'arrêter de changer les gamins de famille d'accueil à répétition. Bien sûr ce n'est pas souvent le cas que les enfants soient enlevés des FA quand ça se passe bien, mais cela arrive et cela fait des enfants ballottés. Dans le monde de l'adoption, j'ai beaucoup entendu dire à ce sujet que si on voulait adopté un enfant déjà grand, mieux valait éviter la France car c'est souvent très compliqué pour les enfants grands en France car on rencontre 3 cas de figure: -soit l'enfant n'a eut aucune stabilité et a été balloté non stop et du coup on se retrouve clairement avec des enfants en grande difficulté d'attachement
- soit à l'inverse on se retrouve avec des enfants qui ont vécu genre 2 ans dans la même famille d'accueil, s'y sont attachés (histoire qu'on m'a raconté hier d'ailleurs) et appellaient leur famille d'accueil baba mama et résultat impossible qu'ils investissent un autre lien . C'est tant mieux si l'enfant avait investi ce lien et a pu recevoir de l'amour, mais on a un problème de préparation de l'enfant à son adoption.
- soit ils ont vécu en foyer et là on a une petite chance que l'adoption soit rendue possible (enfin si pas de changement de foyer non plus réguliers) mais du coup c'est des cas infiniment rares et qui pose malgré tout régulièrement problème car là encore tous les enfants ne sont pas bien préparés à leur adoption.

La colombie, est un des exemples les plus intéressant car ils font partis des rares pays où les enfants sont vraiment très bien préparés à partir à l'adoption. Bon aujourd'hui pour adopter en Colombie il faut accepter d'adopter des enfants de plus de 7 ans. Il y a des orphelinats et des pays, partout dans le monde, et des endroits en France aussi, où cette préparation se fait réellement bien. Malheureusement cela reste une minorité et les échecs sont énormes (déjà avec la préparation , alors sans.....). Si les gens veulent adopter des bébés c'est pas que pour avoir des bébés, c'est qu'on sait que souvent la création du lien d'attachement sera plus simple, plus évident et plus facile autant pour l'enfant que pour le parent, que l'enfant n'a pas vécu des années et des années de trauma et potentiellement en gardera moins de séquelles (même si c'est pas toujours vrai car il y a des adoptions de grand qui se passe aussi très bien, le fait que l'enfant peu verbaliser aidant beaucoup.)

Lakchmi

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Posté le 19/07/2019 à 08h26

Je ne suis pas pédo-psychologue, au fond je ne sais pas quelle est la meilleure situation pour un enfant délaissé qui reçoit une carte par an.
Je pense que lorsqu'une personne ne sait pas/ne peut pas remplir son rôle de parent correctement, c'est sûrement profitable à l'enfant d'être confié à d'autres personnes.
Je pense aussi que lorsque cette même personne incapable de remplir son rôle de parent prend la peine d'envoyer ne serait-ce qu'une carte par an, ou de passer quelques minutes au téléphone par mois, on ne peut pas lui enlever son lien de filiation. Parce que c'est un fait : si un parent déficient prend la peine d'envoyer une carte, c'est que la personne à qui il envoie une carte compte un minimum pour lui. Qu'il ne soit pas capable de s'en occuper c'est une chose, mais ça n'enlève pas le fait que ça soit son parent à la base.

Comme en France il me semble que l'adoption est plénière et définitive, rendre cet enfant "disponible à l'adoption" le coupe définitivement de ses parents. Je ne suis pas sûre qu'à long terme ça soit bénéfique pour qui que ce soit (à part peut-être pour les parents adoptifs qui ont enfin reçu leur colis).

Bien sûr cela n'empêche pas qu'il faille revoir, probablement, la gestion de ces enfants, pour qu'ils aient un cadre de vie quotidien épanouissant et conforme à leurs besoins. Je partirai plutôt sur une "famille d'accueil de très long terme" que sur une adoption "filiale".



Je te réponds sur la suite plus tard ;).

Lakchmi

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Posté le 19/07/2019 à 11h39

Pour reprendre (mais on parle davantage d'adoption que de GPA, pour toi les sujets sont liés, pour moi pas forcément, et Lanamour a signifié que pour elle ce ne sont pas des vases communicants).

Je ne trouve pas normal que des enfants "pourrissent".
En revanche qu'ils soient inadoptables parce que l'un des parents n'a pas renoncé à ses droits parentaux ça me semble normal. L'adoption coupe les "anciens" liens familiaux. Quel que soit la "compétence parentale" des parents à la base, je ne pense pas que ça justifie de couper les liens génétiques et les racines de l'enfant. Ses grands parents, oncles, tantes, etc... Sont aussi sa famille. Peut-être qu'à l'instant T la famille est déficiente, mais peut-être que dans 15 ans cette personne voudra savoir qui sont ses cousins, ses grands-parents, etc. C'est aussi son histoire.


Je n'ai aucune connaissance sur la filiation adoptive (ou très peu). Mais j'ai le sentiment que tu m'as mal lue (ou mal comprise).
Je comprends tout à fait que l'on préfère éviter d'adopter un enfant dont les besoins nous semblent trop difficiles à combler.
J'ai juste dit que ça me contrariait de lire "les vilaines agences d'adoption osent même nous proposer des enfants pas dans nos critères !" écrit de façon indignée, comme si on avait commandé une voiture rouge et que le vendeur nous amenait une voiture bleue. L'adoption n'est pas là pour répondre à la commande des familles, elle est là pour trouver une famille à un enfant. A partir de là, on essaie peut-être parfois de mettre des enfants dans des familles dont on pense qu'elles peuvent convenir. Que les familles disent non, ça ne me dérange pas. Je suis en revanche choquée que l'on s'en offusque.

Je ne pense pas que le maintien des liens se fait parce qu'on a espoir que les parents reprennent leur rôle, mais parce qu'on considère que le lien se maintient tant que le parent le souhaite. Ensuite en effet, je trouve dommage que ça ne permette pas au moins un placement en famille d'accueil à vocation de très longue durée.

Ou alors des adoptions simples comme tu en parles, qui en effet est une bonne alternative dans ces cas-là où les parents continuent à maintenir un lien, si ténu soit-il.

Quant aux adoptants qui ont peur que l'enfant revienne à ses origines, il est susceptible de le chercher même dans le cas d'une adoption plénière : c'est juste que l'adoption simple rend la démarche moins douloureuse (puisqu'il n'y a pas eu négation du lien "filial"), moins longue (puisqu'il a déjà des coordonnées) et plus facile pour lui.

Le système famille d'accueil me laisse perplexe mais je ne le connais pas. J'entends bien que pour les familles c'est un emploi et que leur travail c'est aussi de ne pas laisser l'enfant s'attacher trop, mais pour moi, dans un monde idéal, si ça fait deux ans que l'enfant est inclus dans une famille et que ça se passe bien il devrait y avoir adoption par eux...


Bref, on a digressé et carrément changé de sujet .

Reste que tout ceci maintient mes opinions personnelles et arguments sur le sujet.

Badmonster

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Posté le 19/07/2019 à 12h54

Je n'ai pas encore tout lu, je reviens juste sur l'anonymat du don de gamètes.

Les donneurs ne veulent pas un enfant, ils veulent aider une famille à avoir un enfant. Une fois les gamètes récupérés hop, tout est mis dans le bidou de la maman, et c'est parti. Même s'il y a un géniteur quelque part dans la nature, la famille qui a eu l'enfant, qui l'a voulu et désiré, c'est la famille qui a bénéficié du don. C'est pas comme une adoption ou quoi.

Si je devais donner, l'anonymat de ce don en est un point essentiel. Je veux bien aider un couple à avoir un enfant, si malheureusement des soucis de santé par exemple font que c'est impossible. Mais je ne veux pas qu'un jour l'enfant pense qu'il est mon enfant.

Ines01114

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Posté le 19/07/2019 à 13h23

badmonster

Que le donneur veuille l'anonymat c'est compréhensif. mais l'enfant dans tout ça, on y pense ?
Le donneur et les parents, ils choisissent ce fonctionnement en connaissance de cause. Et il n'y a pas besoin d'être un professionnel de la psychologie pour se douter que certains auront besoin de savoir qui est le donneur !
L'enfant lui, il n'a rien demandé, ça me parait vraiment être la moindre des choses de penser à lui en premier lieux.
Qu'est ce que ça va changer au donneur ou aux parents de donner une photo, quelques informations et pourquoi pas une rencontre ? Rien. L'enfant, ça peut tout changer!

J'avais vu le cas d'une femme qui était avocate, née de PMA, et qui allait se marier avec un homme né aussi de PMA et venant de la même clinique, à juste 3 ans de différence. On imagine tout de suite le risque d'être demi frère/demi soeur, et la consanguinité de leur futur enfants si elle est avéré !
La femme a mené son cas en justice puis fait appelle une seconde fois, pour savoir si son futur mari était son demi frère ou non. Elle a perdu.
Mais sérieusement où vas t'on ?!?! pour une histoire de secret médicale qui pourrait froisser un donneur, on gâche la vie de deux individus et les empêchent de s'aimer sans crainte et en causant un risque de faire naitre des enfants consanguins ! ça me paraît tellement aberrant !
Au final, ils ont fait des tests clandestinement, et de souvenir lui a même réussi à retrouver son donneur, à qui ça n'a pas du tout causé de problèmes de faire connaissance...

Il y a eu le cas d'un homme en France qui aurait été le donneur de 150 ou 200 enfants. Inséminé à peu près entres les mêmes années et les mêmes régions, la possibilité que 2 d'entre eux tombent amoureux n'est pas nulle !
Désormais je crois que c'est limité à 10 enfant (enfin, ça c'est en France la théorie légale, en pratique....)

Hormis ce risque, il y a aussi le fait d'ignorer l'histoire médicale du donneur... Et sans même parler de risque, on peut quand même comprendre qu'une personne ait envie de voir savoir qui est son père ou sa mère génétique ? à quoi ils ressemblent ? et donc à quoi lui pourrait ressembler plus tard ? Si il a des demi frère ou demi soeur de sang ? Enfin quand même nous ne sommes pas des robots tout droit sorti d'une usine !

Ines01114

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Pour ou contre la gpa?
Posté le 19/07/2019 à 13h32

badmonster

http://pmanonyme.asso.fr/?cat=7

Le premier site sur lequel je suis tombée, il n'y a qu'à lire les témoignage pour voir le désarroi de ces personnes.... On ne peut pas leur répondre "on s'en fout le plus important c'est que tu sois là".... ben non, savoir d'où on vient c'est quand même le béaba dans notre propre construction personnelle !

Tucky

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Pour ou contre la gpa?
Posté le 19/07/2019 à 16h11

lanamour Je te rassure (enfin, façon de parler...), je suis immunisée toxo et pourtant, les gynécos/médecins que j'ai vu depuis ce diagnostic m'ont bien signifié que si je suis un jour enceinte, j'aurais les mêmes restrictions que les non-immunisés. Génial, paye ta prise de sang pour kedalle.

Haha, sujet très vaste et très sensible que la GPA... Pour moi, ça a toujours été clair que j'étais contre par conviction. A partir du moment où un tiers et de l'argent rentre en compte, ça devient de la marchandisation et je ne peux pas accepter qu'une vie humaine soit marchandée. Cela rejoint cet espèce d'argument de "droit à l'enfant". Non. Un enfant a droit à une famille pour s'enraciner dans la vie, recevoir les besoins physiques, émotionnels et autres qu'un enfant DOIT recevoir, et je suis personnellement persuadée qu'une famille stable fait des adultes stables et contribue à une société stable.
Mais toute famille n'a pas droit à un enfant (certaines devraient même ne pas en avoir, mais je m'égare dans un autre vaste débat).
Par ailleurs, ce process/contrat qui se déroule entre les "parents" et la mère porteuse/femme porteuse/gestatrice (que j'ai horreur de ces termes, je les trouve de mon point de vue bien dégradants...) me soulèvent diverses questions dans le sens où j'ai l'impression que cela mène surtout à une situation de domination du couple, au nom de l'argent qu'ils investissent là-dedans, par rapport à la femme qui va porter "leur" enfant, et dont la vie risque d'être mise en parenthèses et contrôlée par des personnes extérieures pour le droit de ce couple à avoir un enfant.

Il y a peu, j'ai été pourtant amenée à ré-étudier ma position #attentionracontagedelifeàvenir : mon mari et moi sommes en parcours AMP, suite à des soucis de son côté, nous avons des chances quasi nulles de concevoir naturellement, et les médecins sont pessimistes sur notre dossier... Nous nous sommes toujours rêvés parents, j'ai su que mon mari était l'homme que je voulais épouser car l'idée d'avoir des enfants de lui et de les élever avec lui me ravissait.

Quand le diagnostic nous est tombé dessus, ça a été un profond sentiment de désarroi, d'injustice, sans compter les médecins qui, bien loin de nous pousser à espérer, nous ont encore plus enfoncé, ma soeur, bourrée de soucis gynécos et avec un mari pas bien performant, qui est tombée enceinte à ce moment pile et qui m'en a voulu de ne pas arriver à me réjouir de sa grossesse en m'accusant de rejeter son enfant, et ma famille (que nous n'avons pas mis au courant de notre entrée en AMP et qui ne le sauront pas) qui nous met depuis la pression pour qu'on fasse un enfant... On a cumulé.
Notre médecin PMA nous a déjà dit d'arrêter de nous battre contre des moulins et d'épuiser notre énergie, et de plutôt nous diriger vers le don de sperme qui augmenterait drastiquement nos chances de réussite (bref, altérer notre projet de couple au nom de la performance et rejeter mon mari du process...).
Eh bien, même au fond du trou, on a refusé, et on continue de se battre contre ces moulins, sans assurance aucune de pouvoir les vaincre un jour, mais tant qu'on reste à 1% d'espoir, on se battra.

Pour nous, le don de sperme et d'ovocyte est inenvisageable. L'enfant sera de mon mari ou ne sera pas. Alors, penser que MON enfant pourrait être porté par une étrangère qu'on paierait et dont on contrôlerait la vie pour s'assurer du résultat à la fin et exhiber fièrement notre trophée, non merci.
Déjà, on est pas totalement en paix avec tout le process d'AMP et on a du imposer aux médecins pas mal de nos convictions qui nous empêchent la performance à tout prix si au final la situation de mon mari se débloque positivement, mais déjà nous permet de vivre tranquille avec notre conscience. Quand on pense qu'à Chypre, on laisse aux gens qui ont une FIV la possibilité de choisir le sexe de leur enfant, ça n'en dérange pas certains, mais moi, ça me met mal à l'aise.

Donc, même dans une situation tout de même extrême, on ne cède toujours pas sur la question de la GPA. L'impossibilité ou la difficulté à avoir un enfant n'est pas pour nous un argument valable à exiger un enfant par tous les moyens et donc la légalisation de la GPA (même si j'ai l'impression qu'on y court -_-). L'enfant n'est pas une finalité (et c'est une personne qui rêve de tomber enceinte qui te dit ça - oui, il y a encore des femmes assez tarées pour rêver de se faire déformer le corps par un alien et vomir tripes et boyaux :'D).
Du coup, on réfléchit, encore assez passivement pour ne pas nous mettre trop de choses sur le dos à la fois, à l'adoption, et on y réfléchit avec une prudence redoublée pour être sûre de ne pas y voir une solution palliative à notre manque d'enfants mais un engagement plein et profond dans un parcours de parentalité qui sera bien différent d'une parentalité naturelle (et qui pour moi relève presque d'une vocation, mais là encore, c'est autre chose).
Et si l'adoption n'est pas pour nous, ce sera à nous de redéfinir le sens et la fécondité qu'on donnera à notre vie, en tant que personne et en tant que couple. C'est certes plus facile à dire qu'à faire, ce sera un deuil à surmonter, mais plus j'envisage cela, plus je me rends compte que ce n'est pas impossible à surmonter, pour peu qu'on accepte d'appeler à l'aide si on en a besoin.

Bref, même dans les situations les plus extrêmes, la GPA, c'est niet pour moi. Après, je ne peux qu'y apporter mon expérience perso, des posts précédents ont fort bien résumé ma pensée à ce sujet et avec des mots bien mieux choisis...
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