lanamour Je te rassure (enfin, façon de parler...), je suis immunisée toxo et pourtant, les gynécos/médecins que j'ai vu depuis ce diagnostic m'ont bien signifié que si je suis un jour enceinte, j'aurais les mêmes restrictions que les non-immunisés. Génial, paye ta prise de sang pour kedalle.
Haha, sujet très vaste et très sensible que la GPA... Pour moi, ça a toujours été clair que j'étais contre par conviction. A partir du moment où un tiers et de l'argent rentre en compte, ça devient de la marchandisation et je ne peux pas accepter qu'une vie humaine soit marchandée. Cela rejoint cet espèce d'argument de "droit à l'enfant". Non. Un enfant a droit à une famille pour s'enraciner dans la vie, recevoir les besoins physiques, émotionnels et autres qu'un enfant DOIT recevoir, et je suis personnellement persuadée qu'une famille stable fait des adultes stables et contribue à une société stable.
Mais toute famille n'a pas droit à un enfant (certaines devraient même ne pas en avoir, mais je m'égare dans un autre vaste débat).
Par ailleurs, ce process/contrat qui se déroule entre les "parents" et la mère porteuse/femme porteuse/gestatrice (que j'ai horreur de ces termes, je les trouve de mon point de vue bien dégradants...) me soulèvent diverses questions dans le sens où j'ai l'impression que cela mène surtout à une situation de domination du couple, au nom de l'argent qu'ils investissent là-dedans, par rapport à la femme qui va porter "leur" enfant, et dont la vie risque d'être mise en parenthèses et contrôlée par des personnes extérieures pour le droit de ce couple à avoir un enfant.
Il y a peu, j'ai été pourtant amenée à ré-étudier ma position #attentionracontagedelifeàvenir : mon mari et moi sommes en parcours AMP, suite à des soucis de son côté, nous avons des chances quasi nulles de concevoir naturellement, et les médecins sont pessimistes sur notre dossier... Nous nous sommes toujours rêvés parents, j'ai su que mon mari était l'homme que je voulais épouser car l'idée d'avoir des enfants de lui et de les élever avec lui me ravissait.
Quand le diagnostic nous est tombé dessus, ça a été un profond sentiment de désarroi, d'injustice, sans compter les médecins qui, bien loin de nous pousser à espérer, nous ont encore plus enfoncé, ma soeur, bourrée de soucis gynécos et avec un mari pas bien performant, qui est tombée enceinte à ce moment pile et qui m'en a voulu de ne pas arriver à me réjouir de sa grossesse en m'accusant de rejeter son enfant, et ma famille (que nous n'avons pas mis au courant de notre entrée en AMP et qui ne le sauront pas) qui nous met depuis la pression pour qu'on fasse un enfant... On a cumulé.
Notre médecin PMA nous a déjà dit d'arrêter de nous battre contre des moulins et d'épuiser notre énergie, et de plutôt nous diriger vers le don de sperme qui augmenterait drastiquement nos chances de réussite (bref, altérer notre projet de couple au nom de la performance et rejeter mon mari du process...).
Eh bien, même au fond du trou, on a refusé, et on continue de se battre contre ces moulins, sans assurance aucune de pouvoir les vaincre un jour, mais tant qu'on reste à 1% d'espoir, on se battra.
Pour nous, le don de sperme et d'ovocyte est inenvisageable. L'enfant sera de mon mari ou ne sera pas. Alors, penser que MON enfant pourrait être porté par une étrangère qu'on paierait et dont on contrôlerait la vie pour s'assurer du résultat à la fin et exhiber fièrement notre trophée, non merci.
Déjà, on est pas totalement en paix avec tout le process d'AMP et on a du imposer aux médecins pas mal de nos convictions qui nous empêchent la performance à tout prix si au final la situation de mon mari se débloque positivement, mais déjà nous permet de vivre tranquille avec notre conscience. Quand on pense qu'à Chypre, on laisse aux gens qui ont une FIV la possibilité de choisir le sexe de leur enfant, ça n'en dérange pas certains, mais moi, ça me met mal à l'aise.
Donc, même dans une situation tout de même extrême, on ne cède toujours pas sur la question de la GPA. L'impossibilité ou la difficulté à avoir un enfant n'est pas pour nous un argument valable à exiger un enfant par tous les moyens et donc la légalisation de la GPA (même si j'ai l'impression qu'on y court -_-). L'enfant n'est pas une finalité (et c'est une personne qui rêve de tomber enceinte qui te dit ça - oui, il y a encore des femmes assez tarées pour rêver de se faire déformer le corps par un alien et vomir tripes et boyaux :'D).
Du coup, on réfléchit, encore assez passivement pour ne pas nous mettre trop de choses sur le dos à la fois, à l'adoption, et on y réfléchit avec une prudence redoublée pour être sûre de ne pas y voir une solution palliative à notre manque d'enfants mais un engagement plein et profond dans un parcours de parentalité qui sera bien différent d'une parentalité naturelle (et qui pour moi relève presque d'une vocation, mais là encore, c'est autre chose).
Et si l'adoption n'est pas pour nous, ce sera à nous de redéfinir le sens et la fécondité qu'on donnera à notre vie, en tant que personne et en tant que couple. C'est certes plus facile à dire qu'à faire, ce sera un deuil à surmonter, mais plus j'envisage cela, plus je me rends compte que ce n'est pas impossible à surmonter, pour peu qu'on accepte d'appeler à l'aide si on en a besoin.
Bref, même dans les situations les plus extrêmes, la GPA, c'est niet pour moi. Après, je ne peux qu'y apporter mon expérience perso, des posts précédents ont fort bien résumé ma pensée à ce sujet et avec des mots bien mieux choisis...