anipeps Tous ne veulent pas des bébés mais l'écrasante majorité oui. Pour des raisons légitimes du point de vu des parents, comme tu le soulignes, c'est quand même plus facile pour créer un lien d'attachement et puis les enfants se souviennent moins consciemment de leur histoire donc rencontrent souvent moins de difficulté.
Mais c'est précisément là où le bas blesse car on tombe donc dans le fait de donner un enfant à une famille et non plus de donner une famille à un enfant. On est pour les parents dans la recherche de son enfant, qui ne se souviendra pas nécessairement de son histoire, créera un lien d'attachement différent à sa famille adoptive que s'il a 10 ans et un parcours de vie pas simple.
Or, et je ne peux que rejoindre
tucky sur le sujet: l'adoption c'est pas du tout une histoire d'avoir un enfant, en tout cas à mes yeux, et une vocation, un cheminement particulier qui s'éloigne de celui de vouloir être parent pour en réalité rejoindre le fait de donner un cadre de vie stable et sécurisant à un enfant. C'est se mettre au service de l'enfant. Et donc par définition, avoir des critères pour moi c'est déjà dévoyé le système de l'adoption.
Pour revenir sur les enfants placés dont les parents sont hyper absents, voire inexistant dans leur vie et s'en foutent, honnêtement c'est tout sauf la majorité. Dans la majorité des cas, on a des parents ultra carencés eux mêmes qui ne savent pas comment éduquer et apporter de la sécurité à leur enfant, qui dysfonctionnent complètement, et qui, sans le vouloir, ne donne pas un univers sécure à leur enfant. Mais ces parents dysfonctionnant aiment leurs enfants, profondément, et ils sont toujours profondément malheureux du placement. Mais malheureusement ils n'ont pas toujours la capacité de faire autrement.
Est ce que la solution, comme cela est pratiqué dans certains pays, est de couper tout lien avec une procédure de délaissement parental? Je n'en suis pas certaine. Je rejoins la philosophie de la France qui est de croire que ces parents, avec l'accompagnement adéquate, peuvent toujours devenir parents, apprendre, et changer.
J'ai vu des situations désespérées avec des parents complément inadaptés qui pourtant se transforment et deviennent des parents aimants et adaptés avec l'aide des services et l'accompagnement nécessaire.
La conviction que l'être humain peut changer et qu'aucun d'entre nous n'a le droit de parier sur le contraire.
Je te cite d'ailleurs:
Citation :
rendre adoptable tous ces enfants qui ne le sont pas alors qu'ils croupissent en orphelinat toute leur vie sous prétexte qu'ils ont reçu une lettre par la poste dans l'année.
[...]
hors aujourd'hui en france il y a des dizaines de milliers d'enfants dans les foyers qui rentrent dans cette catégorie, qui sont délaissés par leur famille et qui ne la reverront jamais, mais dont cependant une fois par an le parent continue d'envoyer une lettre pour "maintenir" un pseudo lien inexistant, contre au réel seulement environ 250 enfants adopté en france chaque année...
Mais très peu d'enfant répondent à cette définition et à la définition du projet de loi que tu cites. Vraiment très très peu.
Il y a 164.000 enfants et jeunes majeures confiés à la protection de l'enfance. Dans ce chiffre tu trouveras donc à la fois des majeures (moins de 21 ans), des mineurs étrangers (toujours pris en charge par l'ASE), des mineurs en placement provisoire à la demande des parents (donc pas uniquement sur décision judiciaire).
Le pourcentage d'enfant en foyer et totalement laissé à l'abandon par leur famille est dérisoire. Sur la centaine de dossier que je traite par an en AE, côté enfant et parent, je peux te dire que je n'ai rencontré qu'une seule et unique fois un dossier de cette nature où la question se posait objectivement. Il y a toujours un parent disponible, présent, ne serait ce que dans la famille élargie avec un tiers digne de confiance.
Penser que les enfants placés pourraient être une solution aux parents qui galèrent en matière d'adoption est une illusion.