Propriétaires : vos métiers/vos salaires

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Winky56

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Propriétaires : vos métiers/vos salaires
Posté le 20/09/2019 à 18h25

Bonjour à tous,
Petit sujet pour échanger sur nos activités et sur nos salaires.

Je suis enseignante en école primaire je gagne 1750€net.
Je suis propriétaire de deux ponettes D et d'une chienne. Je trouve le temps pour m'occuper de mes animaux tous les jours. Je vis seule et je paie donc toutes mes charges (loyer, pensions, internet, etc) sans aide et il ne reste pas grand chose à la fin du mois!
J'ai pour rêve d'acheter une structure pour pouvoir y faire de l'élevage de poneys de sport mais je me dis qu'avec mon salaire j'y arriverai jamais 🤣

Et vous les propriétaires comment vous vous en sortez ?

Certains ici ont réussi à acheter une structure même sans gagner 10 000€/mois?

À vos claviers 😋

Édité par winky56 le 09-02-2020 à 19h24

Bawelna

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Posté le 06/10/2019 à 11h15

Bonjour,
Claire, j'ai 25 ans et suis militaire en Bretagne. Je gagne actuellement 2300?/mois et ai une petite jument moitié appaloosa et moitié ponette/arabe et autres (ONCS).
Par mois je dépense pour mon crédit appartement 600?, 300? d'impôts et environ 500? d'autres charges... me reste donc 900? par moi.
Ma loute me coûte 120? de pension pré par mois.. vous connaissez le coût des autres frais.
Avec l'achat de tout le matériel en même temps que l'achat de ma Juju (3800?) c'est un peu ric rac en ce moment.. mais je ne me plains pas, c'est le temps de lisser.
En tout cas je félicite celles et ceux qui font plus avec moins car c'est pas évident !

Gobi

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Posté le 06/10/2019 à 21h22

Pour moi on a deux choses distinctes :
1- à mes yeux, les écarts de rémunération qui existent aujourd'hui dans notre société n'ont aucun sens. Ils augmentent en plus depuis des années et n'apportent rien au vivre ensemble. On est dans une société de "castes" avec des privilèges qui se perpétuent de génération en génération, particulièrement sur les très hautes classes sociales mais pas que.


Ces rémunérations n'ont rien à voir avec l'apport des professionnels à al société, au vivre ensemble ou au confort de vie. Elles dépendent bien avant tout du "bancable", retour sur investissement. C'est donc basé avant tout sur l'argent créé (aspect financier, on sait tous que lanotion d'argent créé ne correspond pas aujourd'hui à la richesse créée, d'autant plus que les impacts négatifs d'un production ou d'une activité ne sont pas du tout pris en compte), pas sur la valeur humaine ni même matérielle créée... Je comprends qu'on puisse imaginer que suivant les responsabilités (humaines avant tout d'ailleurs) les salaires puissent varier mais au-delà d'une échelle de 1 à 5 de l'heure, je n'imagine plus ce que ça "récompense", à quelle reconnaissance ça correspond.

Vousêtes beaucoup à dire "on le mérite" mais pourquoi ? Et ce qu'on peut lire en "creux" c'est eux méritent leur petit salaire... Il est faux qu'en augmentant les bas salaires sans se poser la question des écarts, on diminuera les inégalités, les hauts revenus évoluent encore plus vite et lecout de la vie va donc avec. Sans compter que nous qui gagnons conortablement notre vie, on a accès aux emprunts facilement, on met des sous de côté (ointérêts) voire on spécule... et donc on refait des sous avec nos sous !


2- L'accès aux études : je n'ai jamais pensé que les ados issus des CSP- ne pouvaient jamais accéder aux études ouvrant les portes vers les postes hyper rémunérés, j'ai dit qu'on n'était pas égaux par rapport à ça : ni par la capacité de notre famille à financer ces études (ou à les cautionner pour un emprunt), ni par notre bagage socio-culturel (connaissance des métiers, des parcours...), ni par notre culture gé et accès au langage (verbal, corporel, vestimentaire) des élites. On peut donc penser qu'à partir du moment où cet accès demande beaucoup plus d'énergie, d'efforts et d’opiniâtreté aux uns qu'aux autres, c'est inégal.
Effectivement c'est renforcé par la non-mixité globale de notre société (et bien sur aussi en milieu scolaire). Maintenant faire croire que les écoles privéés seraient meilleures ou que les enseignants en ZEp seraient moins bons... (je ne parle pas du supérieur, je ne le connais pas)De ce que j'en connais, il est beaucoup beaucoup plus facile d'enseigner face à des enfants issus de milieux culturels favorisés, ils ont les codes de base pour réussir, pas besoin de leur apprendre ces codes à l'école : eux n'ont quasi pas besoin d'un enseigant pour réussir, ou alors ils ont besoin de n'importe quel enseignant. De plus, en primaire, beaucoup d'enseignants ont passé le concours privé à défaut d'avoir réussi le public,des passionnés y'en a autant dans les deux cursus et des c*** aussi... Surtout que le privé n'a de privé que l nom (financé essentiellement pas les impôts hein !)

Etant enseignante en milieu rural (par choix), je me documente beaucoup sur les études sur l'enseignement en général et sur le milieu rural et les petites écoles en particuliers (classe unique, deux, trois classes, quatre au max, au-dessus pour moi c'est une grande école). Hors des études montrent que les enfants issus de ces écoles sont en réussite significativement supérieure à ceux venant de grosses écoles urbaines, tous milieux confondus, à l'entrée en 6ème (évaluations nationales), que progressivement ça se tasse puis ça s'inverse : je veux bien enfoncer mes coll_gues du secondaire en disant qu'ils bossent tous très mal mais enfin c'est aussi et surtout la confrontation à des mondes différents qui les fait se dévaloriser, rentrer dans le rang de la place qui leur est assignée par la société. La encore majoriatirement pas individuellement.

Sinon, je me demande comment u enfant dont les parents ont un rapport compliqué à l'école, n'ont pas les codes ou les compétences peut être accompagner sur ses apprentissages. même en primaire, on en voit un paquet des parents pour qui c'est compliqué d'expliquer les leçons, les devoirs non compris... Et c'est pas en alourdissant les classes qu'on favorise l'égalité. Un enfant "outillé" pour l'école suivra bien plus facilement dans une classe de 30 qu'un enfant à qui il manque des codes ou qui a un bagage culturel décallé par les attendus du milieu scolaire.


POur l'anecdote : témoignage d'une copine enseignante à Neuilly : lors d'un début d'année : à quoi sert l'école ? Pourquoi être vous là ? Réponse : pour pouvoir avoir un bon métier plus tard. Une petite fille : "ben toi maitresse, t'as pas du bien travailler à l'école !"

Édité par gobi le 06-10-2019 à 22h01



Gobi

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Posté le 06/10/2019 à 21h57

Pour en revenir aux évaluations et à leurs formats, clairement les choix de notre société est de valoriser ce qui est quantifiable, avant tout des savoirs, des savoirs-faire (parfois techniques ou pro même si ce n'est pas valorisé), peut-e^tre que si on se posait la question d'intégrer dans les résultats scolaires la prise en compte des savoir-être et des compétences humaines, de vie en société on pourrait construire une société où les relations humaines et les critères de réussites évolueraient ! Apprendre aux enfants le vivre ensemble quand ils sont encore confrontés un minimum à la mixité ne ferait pas de mal et le faire rentrer dans les critères de réussite scolaire.

Argamelle

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Posté le 07/10/2019 à 09h40

oah, j'ai été boursière dernier échelon
ben j'aurais jamais osé aller autre part que dans ma ville d'origine, parce que jamais mes parents n'auraient pu me sauver la mise en cas de problèmes...

et déjà comme ça, c'était tendu : pendant les stages d'été (parce que oui, il te faut des stages, et pendant l'été pas de bourse. Et la bourse, elle tombait pour moi en octobre, comment financer juillet, aout septembre?)
Les bourses ne sont pas financées à la valeur de l'inflation, hein. Et que dire des loyers?

jamais je n'aurais pu financer un loyer et des retours en train. Aucune aide familiale possible.

c'est une chose d'avoir une bourse, c'en est une autre de savoir que tu n'as aucun moyen de sauver ton équilibre financier en cas de problème. donc tu réduits tes ambitions, forcément. Et pourtant, j'aurais pu.

D'un autre côté je ne regrette rien : une de mes binômes en cours était boursière, ce qui lui permettait d'aller à la fac, mais elle n'avait pas trouvé de travail à côté : elle mangeait des pâtes à partir du dix, et faisait sa lessive dans le lavabo parce que le lavomatique c'était cinq euros. Le midi elle ne mangeait pas, parce que le ticket c'était 2,50 et c'était trop cher
(d'ailleurs, en août aussi pour moi c'était trop cher) Je l'admirais beaucoup. Elle avait vraiment de l'ambition. Mais ça n'a pas suffit. :/

les études c'est pour ceux qui ont de quoi penser à autre chose que l'argent : il faut une réelle force d'âme pour arriver à travailler le ventre vide et sans rien dans ton frigo. Je garde un souvenir particulièrement pénible de mon dernier stage ou je mangeais du pain le midi parce que c'était la bouffe ou le forfait train. Et cette ville je ne l'aime pas, elle a un goût ... spécial, celui du "mange ton pain sous la pluie parce que tous les autres sont à la cantine... "

... la vache je me relis et je me dis ça fait vraiment "les misérables"... yolo

Mais bon c'était ma réalité à une époque. Si ce n'est plus ma réalité actuelle, c'est parce que j'ai eu beaucoup beaucoup beaucoup de chance. Et un conjoint qui finance.


c'est facile de dire qu'on peut reprendre les études en étant adultes
oui, des formations complémentaires, ou des formations sans reconnaissance
parce que l'AFPA est en train de fermer : exit toutes les formations pour adultes, ça passe au privé maintenant : les seules qui se maintiendront sont celles qui sont viables, genre auxiliaires de vie et développeur informatique.
Le reste, tu peux te brosser. Quel organisme financera une presse plieuse alors qu'il peut se faire le même paquet de flouze avec un PC pour deux péquenots ?
la qualité des formations de ces organismes est absolument nulle.

Mais c'est tout ce qu'on aura désormais, alors soit t'es autodidacte et tu trouve un "mécène" (parce que l'employeur qui te crois quand tu lui dit que tu maîtrise, ça court pas les rues non plus, hé, soit tu bosses à l'usine jusqu'à la fin de tes jours. Enfin, si ton usine est pas délocalisée avant.

Chika18

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Posté le 07/10/2019 à 10h30

Je suis d'accord pour les inégalités de genre.

Lorsque je travaillais en magasin bio et faisait passé des entretiens d'embauche, j'ai un jeune qui s'est présenté en survêtement casquette avec une maîtrise du bon français plus que douteux (alors que c'était sa langue maternelle).
Il n'avait donc pas les codes sociaux pour le poste en question, rien à voir avec ces compétences.

Tout ça pour dire que même sur un post aussi "simple" que vendeur, les enfants issu de famille bourgeoise seront priorisés car ils ont les bons codes sociaux. Les autres sont relégués à l'entrepôt pour être "caché".
Et je trouve cela bien dommage car le commerce reste l'un des rares métiers où l'on peut gravir les échelons sociales sans diplôme si on est débrouillard.
J'avais une collègue qui a commencé vendeuse et à finit responsable secteur sans avoir le bac, juste parce qu'en travaillant bien et en s'appliquant elle a su développer ses compétences puis à terme son entreprise a investi sur elle.

J'ai été à pôle emploi récemment, tous ceux qui m'ont reçu me l'ont dit : pour vous il n'y aura aucun problème à retrouver un travail, vous êtes souriante volontaire et vous vous exprimé bien.
J'ai également aussi bien senti le sous entendus "et on sent que vous êtes issu d'une bonne famille française".

Pour ce qui est des inégalités de salaires entre les métiers je serais un peu moins sévère.
Un ami à mon père à monter sa boîte, il est maçon de formation donc on est pas sur un métier réputé élitiste.
Aujourd'hui il gagne extrêmement bien sa vie en temps que chef d'entreprise, et il a souvent des remarques comme quoi pour lui s'est facile vu qu'il a de l'argent, que ce n'est pas juste qu'il gagne autant, que s'est juste un patron de plus.
Seulement qui est prêt à s'endetter à vie sans aucunes certitudes ? À bosser 100h par semaines sans se verser le moindre salaire pendant plus de 3 ans puis de continuer à abattre toutes ses heures de boulot pour moins d'un smic ?
Pour ma part j'estime que son salaire actuel, il le mérite, il a pris les risque qu'il fallait pour. Cela ne signifie pas qu'une personne qui fait juste 35h à moins de valeur, seulement elle a fait d'autres choix de vie comme celui de pouvoir passer du temps avec sa famille par exemple.

Bref tout ça pour dire que pour le coup je viens d'une famille élitiste et pour ma part j'ai fait des choix de vie totalement différent.
J'aurais pu rentrer dans de hautes écoles, j'en avais les moyens autant financier qu'intellectuel.
Au final je suis devenue vendeuse.

Ça a été un choix très compliqué pour moi car j'avais vraiment peur de décevoir mes parents qui avait des attentes plus prestigieuse pour moi.
Seulement je ne veux pas d'un boulot de cadre, passer ma vie dans un travail qui ne me passionné pas pour gagner plein de sous.

Cependant j'ai aussi eu la chance de n'avoir jamais eu à m'inquièter pour l'argent, avec mes parents comme garant je suis sûre d'avoir l'appartement que je veux, en cas de gros soucis je sais qu'ils seront là pour moi.

Bref pour en revenir au sujet.
Je suis actuellement responsable adjointe dans une chaîne de magasin bio.

J'ai eu mon cheval alors que je n'étais que vendeuse avec un smic, l'avantage étant que j'étais sur une grosse structure qui brassai pas mal de chiffre et donc heures supplémentaires à gogo.

Je suis ensuite passée responsable avec un salaire fixe à 1300 net plus prime à l'objectif et autre au final j'étais en moyenne sur du 1600 par mois.

Je vivais seule ou avec mon conjoint mais j'assumais ma totalité des frais de notre foyer car mon conjoint montait sa boîte.

Niveau cheval j'arrivais à m'en sortir mais c'était boulot, cheval et rien d'autre. Pas les moyens de faire autre chose.

Disons que sur du cœur terme ça va bien, sur du long terme je pense que j'aurais fini par suffoquer.

Parce que du coup je me retrouvais avec un cheval mais aucune possibilité financière pour prendre des cours ou faire quelques chose avec lui autre que balade.

Actuellement je ne peux pas définir mon salaire, je suis détachée à un magasin via pôle emploi donc je touche 1200€ de leur part plus une compensation de la part du magasin en question soit 700€
Donc là je suis à 1900€/mois mais à partir de novembre l'entreprise devra me payer en plein, on a pas encore négocier le salaire d'embauche donc à voir ce que je réussirai à obtenir.

Là pension du cheval est à 225€/mois environ (150€ l'été et 300€ l'hiver).
Plus la carte de cours de 10 leçons pour 130€, plus les frais courant.
L'avantage c'est que nous avons un logement relativement peu cher, 600€/mois eau, électricité et chauffage compris que nous partageons à 2. Après c'est petit 44m2 mais bien agencer et avec nos horaires plus grands seraient difficile à entretenir.

Argamelle

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Posté le 07/10/2019 à 10h51

il est très intéressant ce post, je crois que une des choses les plus intéressantes c'est losrque les personnes décrivent pourquoi ça passe/ça passe pas

d'ailleurs, je me demande une chose, c'est si des gens ici, ou du changer drastiquement de mode de vie après avoir acheté le cheval (parce que c'était plus cher que prévu (grosse maladie, pension plus chère...) , ou grosse baisse de niveau de vie qui n'est pas compatible?

Chika18

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Posté le 07/10/2019 à 11h17

Moi oui !
Après avoir quitter mon job de responsable magasin, j'ai sérieusement pensé à vendre, mon loulou a eu quelques ennuis de santé et avec ce que me versait pôle emploi à peine un smic et le fait que Baroudeur soit dans une pension plus chère que lorsque j'étais vendeuse, j'ai sérieusement taper dans les économies.

Par la suite j'ai déménagé mais ma région d'accueil a des pensions plus élevé que là où j'étais avant donc avec un smic ça ne passe pas du tout, ou disons que ça passe tout juste mais par conséquent aucune perspective d'avenir dans le secteur car impossibilité de pouvoir payer les mensualités d'un crédit immobilier.

Après j'ai oublié de le mentionner, mais c'est l'achat de Baroudeur qui m'a motivé à franchir les étapes pour avoir un meilleur salaire car j'avais envie de pouvoir faire plein de chose avec lui et que mes revenus de l'époque de suffisait pas.

Crinsdorphee31

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Posté le 07/10/2019 à 16h18

argamelle changement de mode de vie, moi aussi... Le projet était de vivre à 2 dans une ancienne ferme et d'y rapatrier mes 3 chevaux... sauf que... Môssieur m'a laissé déménager seule ! (la campagne c'était pas pour lui...)
Donc à l'époque en CDI au smic, avec 3 chevaux, 2 gros chiens, une bagnole en fin de vie, et le prêt de la maison à payer...
Le montant des mensualités du prêt immo étant assez faibles, je n'ai pas cherché à déménager, et ai gardé la maison. salaire net 1100 euros, donc 340e de prêt immo, 450 euros de prêts divers à honorer, toutes les charges, les chevaux, le carburant et les réparations de la voiture... je tombais à -200e toutes les fins de mois... qui bien évidemment se cumulaient...
LA SOLUTION était de gagner plus pour essayer de garder tout ça à flots... j'ai donc quitté mon CDI pour de l'intérim et 500 euros de salaire en + par mois (modulé par les impots bien sûr...)
J'ai pu faire débourrer mes 2 jeunes, et en mettre un en pension où je prenais des cours. Mais c'était ric-rac en fin de mois, il ne fallait pas qu'un grain se sable se glisse dans les rouages...

J'ai ensuite fait l'erreur de réaliser un rêve, celui d'élever des chevaux, et le rêve à rapidement au cauchemar...
Aujourd'hui à nouveau en CDI dans une grande entreprise avec un salaire très correct, je vivote et pas de sorties, voyages, etc. les fins de mois sont très difficiles et je pense arrêter l'élevage.

Flora51

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Posté le 07/10/2019 à 17h10

crinsdorphee31
c'était quoi ton job dans l'interim ?

Crinsdorphee31

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Posté le 07/10/2019 à 17h58

flora51 secrétaire.

Lanamour

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Posté le 07/10/2019 à 18h56

gobi Le tableau que tu présentes dans ton dernier poste je ne vois pas trop ce qu'il est supposé démontrer en fait. Que les chefs d'entreprise gagnent plus que les stagiaires/apprentis? Heureusement non? La moyenne annuelle d'un chef d'entreprise est à 65K, j'ai envie de dire il ne jette pas non plus le pognon dans sa baignoire le soir. Au delà de ça, il travaille sans aucun doute 10 fois plus que l'apprentis car en aucun cas il n'est au 35h, mais plutôt au double.

Et je te confirme: j'estime mériter ma rémunération parce que j'ai travaillé comme un chien pour arriver là où j'en suis. Il y a une part de chance, évidemment. J'ai eu la chance que les bonnes opportunités s'offrent à moi au bon moment, mais à l'inverse ces opportunités elles se sont offertes à moi parce que je me suis bougées le cul pour et que j'ai su les saisir.

Alors oui à l'inverse, quelqu'un qui perçoit un salaire moindre a sans aucun doute fait moins d'étude donc n'a pas consacré l'énergie que j'y ai consacré à ce moment là. Cette inégalité elle se créée dès le départ et c'est ça le pb, pas le fait que je gagne plus. Et donc à mes yeux la solution ne réside pas dans le fait d'augmenter les bas salaires artificiellement, mais plutôt de faire en sorte que chacun d'entre nous puisse, s'il le désire et désire y consacrer de l'énergie, atteindre le boulot qu'il souhaite.

Après j'ai un métier qui est pas définition élitiste. Il y a des codes verbaux et comportementaux qui sont indéniables. Ecrire bien et bien parler sont au coeur de mon boulot. Il a des codes très "basiques" qui font de vous un avocat respecté et respectueux, comme ne pas dire "bonjour" mais "bonjour+le poste de la personne - Madame le Procureur, Monsieur l'Avocat général, Mon cher confrère". Et évidemment ces codes, on les acquiert très jeune quand vos parents vous disent "on dit bonjour Madame et pas bonjour". Il y a une forme d'héritage de codes de l'ancien régime. Et ça existe dans de nombreuses profession, c'est le savoir être qui est aussi important que le savoir faire et le faire savoir.

Et évidemment des personnes venant de milieux défavorisés culturellement (et pas économiquement parlant, parce que les études d'avocat pour le coût sont quasi gratuites, fac+école d'avocat) vont avoir besoin d'acquérir tous ces codes. Les inégalités de destin se situeront précisément à ce niveau, tant à l'occasion des études (les professeurs de fac mais également les avocats enseignants à l'école des avocats seront attentifs à cela) qu'au moment de la pratique (si certains clients seront moins attentifs, les magistrats certainement pas).

Est qu'on doit déplorer cette inégalité de destin? Oui bien entendu. C'est pas cool. Pour autant la solution n'est pas de dire "tout le monde devrait pouvoir être avocat avec un niveau de français de merde et zéro culture générale", ça n'aurait aucun sens. Evidemment qu'il faut avoir un niveau en langue française très pointue, un vocabulaire riche, comprendre et maîtriser toutes les nuances de la langue, tant à l'écrit qu'à l'oral. C'est une évidence. Et évidemment qu'il y a des règles de savoir vivre et des codes à apprendre parce qu'on entre dans un milieu spécifique, celui de la justice. Savoir s'y adapter est indispensable. Et évidemment que maîtriser les enjeux à la fois historique, politique et intellectuelle de notre profession est indispensable, parce que savoir pourquoi on défend, qu'est ce que la défense, dans quelle évolution démocratique ça s'inscrit et en quoi c'est si important, c'est indispensable pour faire bien son métier et en comprendre l'importance.

Donc malheureusement, la question n'est pas de savoir si on gagne trop, mais comment on peut permettre à ceux qui le veulent et qui viennent de milieux défavorisés culturellement d'accéder à ce type d'emploi. Et ça passe par l'école. Et encore une fois on va plutôt déplorer que l'école ne fasse pas son taf de mise à niveau.

Après, si l'idée c'est de dire que l'école ne peut pas le faire, bah là on a plus qu'à se rouler par terre et chialer hein.

Gobi

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Posté le 07/10/2019 à 22h20

lanamour


lanamour a écrit le 07/10/2019 à 18h56:
@gobi Le tableau que tu présentes dans ton dernier poste je ne vois pas trop ce qu'il est supposé démontrer en fait.


Je crois que le tableau est assez lisible surtout avec ma phrase précédente : les inégalités de revenus augmentent depuis au moins 20 ans, les écarts se creusent. Et encore ces moyennes cachent elles-mêmes de grands écarts au sein de chaque catégorie (enfin, moins grands chez les ouvriers/employés que chez les patrons, mais quand même).



Sinon je ne dis pas que ce n'est pas le rôle de l'école de réduire les inégalités d'accès aux études valorisées mais je dis que les choix de notre société ne vont pas dans ce sens. EDIT : et l'accès aux codes sociaux des classes dominantes reconnait celles-ci comme plus valables que les autres, ça porte pour moi une certaine suffisance. Un milliardiare américain a dit : "bien sûr que la lutte des classes existe encore, nous sommes en train de la gagner."
Quant à l'aspect gratuit des études d'avocat, je t'invite à (re)lire le témoignage d'argamelle.

Citation :
D'un autre côté je ne regrette rien : une de mes binômes en cours était boursière, ce qui lui permettait d'aller à la fac, mais elle n'avait pas trouvé de travail à côté : elle mangeait des pâtes à partir du dix, et faisait sa lessive dans le lavabo parce que le lavomatique c'était cinq euros. Le midi elle ne mangeait pas, parce que le ticket c'était 2,50 et c'était trop cher
(d'ailleurs, en août aussi pour moi c'était trop cher) Je l'admirais beaucoup. Elle avait vraiment de l'ambition. Mais ça n'a pas suffit. :/

les études c'est pour ceux qui ont de quoi penser à autre chose que l'argent : il faut une réelle force d'âme pour arriver à travailler le ventre vide et sans rien dans ton frigo. Je garde un souvenir particulièrement pénible de mon dernier stage ou je mangeais du pain le midi parce que c'était la bouffe ou le forfait train. Et cette ville je ne l'aime pas, elle a un goût ... spécial, celui du "mange ton pain sous la pluie parce que tous les autres sont à la cantine... "



lanamour a écrit le 07/10/2019 à 18h56:
Alors oui à l'inverse, quelqu'un qui perçoit un salaire moindre a sans aucun doute fait moins d'étude donc n'a pas consacré l'énergie que j'y ai consacré à ce moment là. Cette inégalité elle se créée dès le départ et c'est ça le pb, pas le fait que je gagne plus. Et donc à mes yeux la solution ne réside pas dans le fait d'augmenter les bas salaires artificiellement, mais plutôt de faire en sorte que chacun d'entre nous puisse, s'il le désire et désire y consacrer de l'énergie, atteindre le boulot qu'il souhaite.


Et l'énergie nécessaire pour te lever le matin et aller exercer un travil qui pourrait/aurait pu te convenir mais où tu n'as ni reconnaissance humaine, ni sociale ni financière ?

Et puis à un moment faut pas se leurrer, si chacun d'entre nous pouvait avoir accès aux longues études et aux métiers qui vont avec, les places n'augmenteront pas pour autant, comment se fera la sélection dans les écoles ou sur le marché du travail ? Peut-on penser en toute honnêteté que les réseaux et/ou les pistons et/ou les atouts de base cachés dans les manches ne seront pas ces critères de sélection ?

L'"ascenceur social" que tout le monde brandit comme le grand raté de notre société et particulièrement de notre école n'a à mon avis existé que quand il y a eu une "aspiration" liée au développement des emplois reconnus, un vide à remplir. pour qu'il marche il ne faut pas qu'il monte à plein et qu'il redescende à vide, sinon, ça embouteille sacrément là-haut. Pour qu'il y est plus de mouvements, il faudrait qu'il y ait moins d'écarts et des accès facilités à la formation continue. Les gens dont on parle qui changent de vie ont bien souvent été au bord du burn out avant de sauter le pas... en partie parce que renoncer à un boulot gratifiant (notamment par sa rémunération) ce n'est pas simple.

Ce n'est pas la valeur travail que je déplore, c'est que l'argent soit la valeur absolue reconnaissant celle-ci.

Édité par gobi le 07-10-2019 à 22h31



Gobi

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Posté le 07/10/2019 à 22h28

Et le mythe du self made man me surprend par son omniprésence dans notre société. D'autant plus que j'ai l'impression que les réactions concerne souvent votre propre vécu, votre situation que vous sentez peut-être mises en cause par mes propos. Ce n'est pas mon intention, de vous remettre en cause individuellement. C'est d'essayer d'imaginer d'autres manières de vivre ensemble qui me motive.

J'avoue aussi que je suis surprise de lire comment autant de gens ont souffert de leurs années d'étude que vous présentez comme une des justifications des hauts voire très hauts salaires.

Pau.lft

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Posté le 07/10/2019 à 23h01

lanamour Pour exercer la même profession que toi, merci.






(Je retourne dans mon sous-marin, le sujet est particulièrement intéressant.)

Museane

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Propriétaires : vos métiers/vos salaires
Posté le 07/10/2019 à 23h25

gobi en quoi ça te surprend, le lien entre la dureté des années d'étude et le haut salaire ?

Comme je l'ai déjà dit, personne ne se casserait le luc pendant autant d'années si c'était pour décrocher le même salaire que la personne qui bosse dans un emploi niveau bac.
Moi la première d'ailleurs !

On peut déplorer la situation, critiquer l'école etc..mais je pense (et peut-être ais-je tord) que tout le monde n'a pas vocation à faire de longues études.
Certains n'aiment tout simplement pas l'école.
D'autres n'y arrivent pas, faute de capacité scolaire suffisante.

Et on retrouve ces mêmes différences dans le travail = un paquet de personnes n'aspire pas du tout à avoir un poste à responsabilités ++, avec les horaires à rallonge et se contentent de leur travail peut être pas hyper valorisant mais qui leur permet de ne pas se faire de n?ud au cerveau et d'être à la sortie de l'école de leur gosse à 16h30.

Mais une chose est sûre = si tu veux motiver des personnes à se lancer dans x années d'études, de concours hyper sélectif pour avoir à la clef un poste avec des horaires à rallonge, des responsabilités stressantes etc.., ce n'est pas avec un salaire à 2 000? que tu le feras.

Or, on a tous besoin de médecin, d'avocat, d'ingénieur etc..
Donc faut bien récompenser l'effort.

Une fois de plus, le problème n'est pas l'écart de rémunération entre un smic et 10 000?/mois.
C'est les salaires totalement déconnectés du réel, les rémunérations des grands patrons, des footballeurs etc..
Le scandale, ce n'est pas ton tableau sur la moyenne des salaires.
Le scandale, c'est de savoir que les 26 milliardaires les plus riches détiennent autant d'argent que la moitié de l'humanité.
Oui oui, 26 personnes possèdent autant d'argent que les 3,8 milliards de personnes les plus pauvres de la planète.
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