Ma jument m'a mordue, j'ai besoin de vos avis !!

Je trouve vraiment dommage que tous les sujets intéressants au départ tournent de cette manière-là.

Je ne sais pas si agathe89 ne se remet pas en question, mais elle n'est pas la seule.

Les meilleurs maîtres que j'ai eus, quel que soit leur domaine (et j'ai eu la chance de croiser des enseignants exceptionnels dans le domaine équestre), était des gens qui se remettaient eux-mêmes toujours en question, qui était capables de parler d'essais, d'erreurs, qui n'ont jamais prétendu, même après une vie entière passée avec talent auprès des chevaux, avoir de certitudes. La parole de ceux qui cherchent, qui doutent, qui proposent, permet d'élargir son horizon et d'avancer. La parole de ceux qui savent et qui assènent ne mène pas très loin, parce qu'elle est stérile.

Si les participants se contentaient de donner leur point de vue, en leur âme et conscience, et de laisser ensuite les choses suivre leur cours, ce genre de post serait passionnant : chacun (y compris l'auteur du message initial) pouvant y puiser les choses qui lui parlent plus ou moins, découvrir et confronter des avis différents, et se faire sa propre opinion. Mais quand ça devient une lutte de pouvoir où beaucoup essayent d'imposer leur vision des choses comme la seule possible, toute résistance à cette vision monolithique étant assimilée à de la maltraitance, ça perd tout son intérêt et c'est bien dommage pour la richesse de ce forum.

elea2008 Les certitudes éteignent la capacité de s'élever, d'évoluer et de se remettre en question. Cependant, si il y a une chose qui ne changera jamais, à mes yeux, c'est de cautionner la violence. Et, Couagga a raison lorsqu'elle dit que si l'on veut entretenir un dialogue avec un cheval, si on se substitue à la violence (car, elle est facile et ancrée dans notre éducation, malheureusement), et en cela est la véritable stérilité. Tolérer la violence, la pratiquer, même si on sait que c'est mal, même si on s'est emporté et se questionner sur le pourquoi mon méchant cheval me violente... C'est une question mal posée.

Etonnant de parler de la tolérance et de liberté de penser lorsqu'on pointe du doigt la violence ordinaire et établie dont subit un cheval qui exprime son mal-être... Mais soit, alors. Laissons passer sur un forum public.

Hello !

Je n'ai pas encore lu toutes les pages (Je vais le faire), mais je suis propriétaire depuis 13 ans d'un TRES gros mordeur, et très gros caractériel.

C'est pas compliqué : si la thèse d'une douleur, d'une réaction à une peur ou à une agression est écartée... Alors c'est un soucis de mal-être. Tu peux en être SURE.

Un cheval peut-être caractériel, mais en revanche il n'est pas agressif sans raison.

Alors ok l'éducation bla bla, c'est important... Mais si ton cheval a un mal-être, tu pourras tenter toute l'éducation que tu veux, si tu ne trouves pas l'origine du mal-être et ne la supprime pas... Eduquer un cheval atteint d'un mal-être non traité, ce sera comme mettre du déodorant par dessus la transpiration : t'es pas plus propre et en plus ça craint.

Le mien son mal-être s'était la vie en boxe (Avec sorties en paddock régulièrement). Il est devenu tellement mordeur qu'il en a été vraiment très dangereux. Des cas de figures je pourrais vous en faire un roman. La seule solution a été de le mettre au pré et en troupeau. Il est toujours caractériel, mais non mordeur. Il le redevient dans des conditions de frustrations (Hospitalisation en boxe, paddock restreint à cause d'une blessure...). Je le recadre dans ces moments là pour ma sécurité... Mais je sais que clairement ça ne sert à rien... C'est comme avoir quelqu'un qui te clame qu'il ne va pas bien et lui dire "Tait toi, je m'en fous".

Tu as une jument qui n'a pas un comportement passif et qui s'exprime : c'est une chance ! Ce sont des chevaux plus compliqués à gérer mais tellement éducateurs pour NOUS ! Beaucoup de chevaux sont passifs et n'expriment pas leur mal-être... Ce qui ne nous incite pas à les écouter et à apprendre de nos erreurs.

A toi de trouver la cause du mal-être de ta jument, et d'avoir assez d'ouverture d'esprit pour le résoudre.

agathe89 Comme dans la plupart des posts sur ce forum, je trouve qu'il y a beaucoup de pistes intéressantes dans les réponses données, mais aussi beaucoup de jugements exprimés violemment. Je ne parle pas du fond du sujet, mais je vous admire de rester dans la nuance et la politesse dans vos propres réponses.

indji et elea2008, merci

venice, ton témoignage est très intéressant. Depuis mercredi je tourne, retourne dans tous les sens, j'essaie de revoir le contexte, ma posture, son attitude à elle, ce qui colle, ce qui ne colle pas...

Il y a incontestablement un malaise chez cette juju, d'où parfois mon idée de la mettre au pré. Mais dilemme, car la mettre au pré, dans ma situation géographique et professionnelle, signifie retraite à 7 ans. Or, elle n'a aucun malaise au travail, tant monté, qu'en longe ou en liberté, beaucoup de sang et d'énergie à évacuer à la détente, et après c'est 100% de bonheur. D'ailleurs quand j'ai approché la selle mercredi, elle avait les oreilles tendues et l'oeil joyeux.

Parmi les signaux moins positifs : bananes couchées très souvent, de moins en moins avec moi auprès 2 ans de développement de la confiance mutuelle, dans 100% des cas avec un humain qu'elle ne connaît pas, où qui se laisse impressionner.

La personne qui m'avait fait une communication animale m'a dit hier "vous avez fait quelque chose qu'elle n'aime pas, et vous savez qu'elle n'aime pas". Le pansage, je sais que c'est désagréable pour elle.

Je n'utilise que des brosses douces et gants de toilette, elle acceptait un peu mieux. Pas cette fois (pourtant j'avais pris un gant de toilette). La pomme en plus, mélange d'agréable et désagréable, cocktail manifestement inopportun.

Je crois avoir lu un jour quelque part, qu'il pouvait y avoir une hyper sensibilité cutanée chez certains chevaux, et qu'il y avait une cause pathologique. il faut que je creuse un peu ça, et peut-être que je fasse le point avec mon vétérinaire.

Merci beaucoup en tous cas !

agathe89

Tu as répondu toute seule. Tu dis toi-même que ta jument a un mal-être, et que tu as pensé la mettre au pré : ça veut dire que tu penses que ça vient de ses conditions de vie.

A toi de voir si son confort est plus ou moins important que le tien... Si le tien l'est d'avantage, alors il faudra la laisser s'exprimer sans broncher.

venice ce qui serait un très bon compromis, ce serait que ma pension actuelle accepte que nous les propriétaires (nous sommes plusieurs à le souhaiter) clôturions une parcelle de 5 000 m² sur le domaine (il y a la place suffisante). Et que nous puissions mettre nos chevaux, sous notre responsabilité, quand nous venons.

J'ai fait 5 pensions en 2 ans pour essayer de trouver le mieux pour elle. Je me suis beaucoup éloignée de chez moi déjà, mais dans cette pension elle va déjà beaucoup mieux. On est quand même pas loin du 5 étoiles là, faire mieux dans une pension commerciale, ça me parait compliqué. Dans une pension précédente, il y avait au départ un grand pré comme ça, en libre service. Et c'était super, la jument allait vraiment bien. Ce grand pré avait été mon seul critère de choix, car niveau installations de travail, c'était rudimentaire. et puis rapidement, le grand pré a accueilli 5 pensions retraite, et ça n'a plus été.

Si je cherche une pension pré, ça veut dire loin de chez moi, installations minimalistes, plus de temps pour y aller régulièrement avec mon travail, panser, seller, monter... Donc pré-retraite à 7 ans, quoi. Je ne crois pas que c'est ce qu'elle souhaite non plus, elle aime beaucoup travailler et varier (plat, saut, elle est enthousiaste et facile dans toutes ces activités). Ou vente, mais là je l'abandonne à son sort, car même si je sélectionne rigoureusement l'acheteur, aucune garantie qu'il ne reste son propriétaire pendant encore 25 ans.

Équation compliquée !

agathe89 Je ne trouve pas l'équation si compliqué que ça pour ma part. Après ça dépend des gens... C'est une question de priorité disons.

Friture sur la ligne, là encore. La violence max que je n'ai jamais employée sur ma jument, c'est un petit coup qui claque sur le poitrail, et faisant reculer très fort et en m'imposant très, très fort "TU ARRETES TON CIRQUE", c'était en décembre, avant de quitter la pension où on a vécu l'horreur (8 chevaux sont partis le même jour). La perspective de retourner dans un mini paddock boueux était insupportable pour elle, je le savais, ça me rendait malade. Les 8 chevaux soumis à ce régime sont devenus, à leur manière, soit irrespectueux, oubliant toutes les bases de leur éducation, soit plus ou moins dangereux. La mienne, c'était une succession de levades et sauts de mouton, c'était soit je fais un truc pour ma propre survie, soit je me fais écraser.

Je sais, je sais, tout est ma faute, j'ai laissé la jument devenir comme ça, c'est bien fait pour moi, .............

Il n'empêche que je suis rentrée en pleurant, les proprios ont s'est tous mis à chercher une pension immédiatement afin de faire cesser l'horreur. J'ai appelé mon véto qui m'a donné un petit sédatif, sans lequel je n'aurais jamais pu l'embarquer (alors que d'habitude ça va). 48h après, on était arrivées dans la pension actuelle, retour à un comportement tout à fait normal (sauf : bananes couchées à quiconque s'approche de son box, agressivité envers les soigneurs qui apportent le foin. Comme depuis 2 ans. Honte à moi je n'ai pas réussi à régler ça).

Les autres "violences" sont des passages de phase 1 à 3 par exemple, qui lui semblent injustes. Elle me l'a dit et je l'ai écoutée, je fais attention. C'est, par exemple, un "galop" à la longe phase 1 (voix, je travaille sans la chambrière). Pas eu le galop dans la foulée ? "Galop" phase 3 à la voix. j'y suis allée un petit peu fort, car elle s'apprêtait à prendre le galop mais a attendu 2 foulées car elle n'était pas dans le bon équilibre. Ma phase 3 à la voix était injuste, elle me le dit en couchant les bananes et en tournant la tête vers moi. Ok ma belle, c'est vrai, j'ai été un peu impatiente. Je ferai plus attention la prochaine fois.

Il y a eu quelques autres petites "phases 3-4" sur les tentatives antérieures de se mettre debout (au broutage notamment) : un clac au stick sur le poitrail et un gros NON, en avançant fort vers elle.

ma phase 4 directe d'hier après-midi quand elle a voulu intimider pour l'herbe : il n'y a eu aucun contact de stick, juste un stick levé, un gros NON, et une très très forte intensité corporelle en avançant vers elle.

Voilà ma "violence". Bon, pas grand-chose à voir avec des chevaux qui se font rouer de coups de cravache dans certaines écuries de cso, parce qu'ils se sont arrêtés, ou qui se prennent une châtaigne quand ils touchent la barre.

Pourtant quand je me trouve dans une situation qui m'amène à monter en phase, j'ai horreur de ça. Certaines diront que c'est juste les petits recadrages nécessaires de la vie et qu'il ne faut pas se formaliser là-dessus. D'autres hurleront à la maltraitance.

Le débat violent autour de l'équitation me semble malheureusement inévitable...

La violence. Vaste débat. Elle commence par l'intention, à mes yeux. L'intention de faire peur, mal, être menaçant... Et, ce n'est pas une leçon de morale, c'est l'exposition de ma propre vision.

Mais en soi, on peut accepter d'user de violence, mais de ne pas s'étonner de l'avoir en retour.

Ta jument est «douce comme un agneau» lorsque tu lui imposes un mode de fonctionnement basé sur l'orgueil, simplement parce qu'elle ne «boxe» (sans jeu de mots, aucun) dans la même catégorie. Cela prouve qu'elle a peur, certes, mais qu'elle ne comprend pas pourquoi ces réactions alors qu'elle exprime peut-être un mal être et peut-être des maux physiques (douleur de contact : soucis hormonal ? ovaires qui travaillent ? Problèmes musculaires ? neurologiques ? nerfs ?...)

C'est là que l'on constate que nos capacités «intellectuelles» perdent notre empathie et notre peu de compassion... on est biaisés (toujours sans jeu de mots...). Les animaux sont plus simples, nous sommes trop compliqués en prêtant des intentions humaines aux animaux...

agathe89 je comprends mieux certaines choses en lisant tes derniers messages. Je pense qu’il y a finalement 2 problématiques identifiées : le mode de vie qui ne lui convient pas à 100% et une sensibilité physique.

Pour la 1ère, malheureusement je sais à quel point il est compliqué de trouver une pension qui respecte les besoins vitaux d’un cheval et qui soit compétente. Dans ma région, les pensions 100% pré correctes sont à plus d’une heure de route, et celles proches je n’y mettrai jamais mon cheval. Je préfère avoir mon cheval dans un système alternatif qu’une pension 100% pré dans laquelle j’ai zéro confiance. Pour information, un « pré », c’est maximum 1hectare avec 10 à 15 chevaux dessus. Hyper boueux et glissant en hiver, à s’enfoncer jusqu’au genou. Les gérants passent donner la botte de foin et basta. Aucun suivi donc on risque de retrouver son cheval le week-end avec une blessure qui date de 4 jours. Si c’est similaire dans ta région, je comprends totalement que tu fasses avec ce que tu as.

Après pour la 2ème partie, ma jument avait de grosses douleurs ovariennes constantes. Elle était aussi agressive et cherchait à mordre ou taper selon les exercices demandés. Au début je pensais à la crise d’ado car ça a commencé un peu avant les 5 ans. Après passage veto, il s'avère qu’elle souffrait. J’ai fait un post là dessus où les membres échangent régulièrement si ça t’intéresse. Elle a eu plusieurs séances d’acupuncture et ça l’avait transformé. Si elle souffre, il est évident qu’elle va le manifester. La sensibilité au pansage est un signe. La mienne détestait ça jusqu'à ce qu’elle soit soulagée. Après elle appréciait et était même demandeuse.

Sinon j’ai pensé à ton post. Je suis retournée voir mon cheval ce matin après 2 mois sans l’avoir vu. Bon fidèle à lui-même, il était si heureux de me voir qu’il m’aurait presque sauté dans les bras. Je le licole, je le sors du paddock et là événement inattendu : il me tracte comme quand je l’ai eu pour brouter de l’herbe. J’ai repris, ça l’a agacé, il a tenté de me bousculer et j’ai recadré. Pourtant il ne faisait plus ça depuis 1 an. Il a largement ce qu’il faut en nourriture puisqu’il a à volonté. Bon ben je me formalise pas, il était peut-être dans l’euphorie du moment et il a tenté. Il a eu la réponse et c'était réglé.

Ça arrive à tout le monde. Le cheval est un être vivant, avec ses émotions. Tout peut être nickel pendant des mois puis un jour il y a des facteurs qui font que. J’ai l’impression que tu prends très à cœur et personnellement les réactions négatives de ta jument, et tu vois peu le positif. Je me base sur tes écrits bien sûr, je ne sais as comment tu es dans la vraie vie. Quand on est négatif, le cheval le ressent et certains nous le renvoient x1000. Le mien est comme ça. Mais ça a été formateur. J’ai appris à mesurer mes émotions et mes ressentis.

Bon courage

agathe89
Je te tire mon chapeau moi aussi de rester bienveillante vis à vis d'attaques que je trouve bien... violentes.

OK le cheval est le miroir de l'homme, mais ce n'est pas de la pâte à modeler sans aucune personnalité...
Nier sa personnalité en accusant uniquement son binôme de l'avoir forgé ainsi me dérange particulièrement.
Il y a les timides, les curieux, les peurs de rien etc... Vous avez quand même observé les interactions dans les troupeaux ?... Et ils ne sont pas forcément tendres entre eux.
Après bien évidemment il y a le mode de vie, l'éducation, le passé, le passif, qui remodèle de tout. Mais de base, il y a le caractère propre de chaque cheval.

Ensuite, bien évidemment qu'avoir des sentiments uniquement négatifs, agressifs envers son cheval, c'est aller droit dans le mur. Mais cela ne me semble pas être le cas de l'auteure...
(parce que purée de la violence, j'en ai vu dans les clubs, sans aucune remise en question de rien )

narce merci beaucoup Narce, pour ton message plein d'objectivité et de bienveillance.

Douleurs ovariennes, c'est le cas aussi je le sais... j'atténue avec des plantes, gattilier et framboisier fonctionnent un peu, je veux éviter d'en arriver au regumate... Acupuncture, super conseil ! je vais creuser !

Et puis maintenant, je crois que je vais arrêter d'écrire sur ce post. Je lirai seulement les témoignages concrets qui m'aideront dans la compréhension, et remercierai leurs auteurs.

Pour le reste, je crois que j'ai tout dit, je capitule... Je ne trouve pas les conflits très amusants, ni avec les chevaux, ni avec les humains

cube merci Cube
ça a été un peu dur, je l'avoue !

cube Les violences que tu peux observer dans les troupeaux sont générés par le manque de superficie, la ressource de nourriture limitée, et les groupes formés dans les pâturages sans prendre en compte (ou avoir la possibilité) les ententes des groupes sociaux.
Lorsqu'il y a assez de superficie, de ressources et que les chevaux ont la possibilité de créer leur groupe social dans un groupe, il n'y a aucune violence.


Pour le reste de ton message, je pense que, au vu des échanges avec du bon sens ici, tu te doutes évidemment qu'on n'est pas des pro-Descartes .. et qu'évidemment, chaque individu a son propre caractère... Ça n'empêche que 80% des problèmes des chevaux sont les humains.

Edit : ce sera mon dernier message ici.