Ma jument m'a mordue, j'ai besoin de vos avis !!

couagga absolument, c'est passionnant de les observer, et de voir comment le langage de l'autre est analysé, assimilé, et parfois approprié...

La science n'a pas encore tout livré. Elle évolue, mais elle se fait encore surprendre ! je lis des études parfois, à mes heures perdues, et ça fait plaisir de voir "l'étude a permis de démontrer que le cheval était capable de ... ce qui était écarté jusqu'à présent...". On les pensait bêtes jusqu'à il y a une vingtaine d'année, la science semble démontrer peu à peu qu'ils ne le sont pas tant que ça, et que l'éventail de leurs émotions est plus large que ce qu'on imaginait encore hier. Depuis très peu on sait désormais qu'ils sont capables d'utiliser des outils.

Mon chien m'étonne beaucoup aussi ! on sait qu'ils comprennent des mots humains bien sûr. ça réagit au quart de tour quand on prononce clairement "MANGER" ou "PROMENER". Mais maintenant on fait super gaffe... Quand elle entend "PROMENER" elle devient folle, aboie dans tous les sens d'enthousiasme. Pas intérêt à le dire 15 minutes avant de partir, sinon on en a plein les oreilles pendant tout ce temps-là. Sauf que maintenant, quand on glisse le mot "promener" dans une phase construite, au milieu de tout un ensemble d'autres mots, elle comprend aussi et s'excite ! On épelle donc, jusqu'au jour où elle va comprendre aussi la chipie

agathe89




Il y a 20 ans, c'était en l'an 2000 c'est à dire hier en fait
Heureusement que la science a démontré de nombreuses aptitudes depuis bien plus longtemps que cela. L'éthologie à quand même plus d'un siècle et demi d'existence pour ne citer qu'elle. je crois qu'elle apparait au milieu du 19e. Quant à la zoologie c'est une science encore plus ancienne.

Les Descartiens, même ceux qui s'ignorent , pensent que les animaux sont bêtes, heureusement qu'il y a d'autres points de vue et depuis toujours.
Avec ou sans la science, l'intelligence animale n'est pas une illusion pour tout le monde. La science ne fait qu'apporter des preuves, ce qui ne signifie pas que l'absence de preuve en est une
Aujourd'hui la science en est à étudier l'intelligence végétale. C'est fascinant.

agathe89




pareil avec mon chien qui avait appris seul le mot "stade" puis ce même mot épelé parce que cétait le lieu où l'on allait jouer. Il fallait développer des trésors de ruses pour parler de certaines choses en sa présence sans qu'il ne monte au plafond avec ses interprétations !

couagga absolument, il y a encore des Descartiens (mon frangin et mon amie ont eu de "violentes" altercations avec leurs profs de philo à ce sujet !). Des éthologues expliquent encore, trop souvent à mon sens, le comportement du cheval à la seule lumière de confort / inconfort. Je crois que c'est plus large que ça...

ex : une participante sur ce post, qui a cité son cheval qui est venu la chercher pour lui signaler un congénère blessé. Ce cheval n'a pas recherché son seul intérêt à LUI, en faisant ça...

Dans le même registre, Sun m'en a fait une bonne un jour. Ils avaient les graines au paddock, posées au sol le midi. J'arrive un peu après au paddock, je rentre, elle fait une gueule de 6 pieds de long, oreilles couchées etc.. Elle m'emmène vers la ration (posée de l'autre côté de la porte d'entrée, bien loin). Je mets 2 minutes à comprendre quand même. Et ça l'énervait que je ne comprenne pas ! Je finis par arriver à la ration. Un oeuf était tombé dessus, sûrement volé d'un nid par un rapace. J'ai demandé un plat de substitution pour la 7, elle était contente

Je n'ai pas lu les 18 pages donc désolée si je me répète.
Mon cheval se levait beaucoup aussi mais lui par peur. Du coup au début sur toute la première phase je ne le manipulais qu'en caveçon.

Pour ce qui est du broutage, un cheval en box/paddock uniquement au foin, tu ne vas le faire brouter que si tu as minimum 1h devant toi, sinon tu créais plus de frustration que de plaisir, et pour l'instant ta jument ne semble pas capable de gérer cette frustration.

Je te conseillerai également de t'entraîner à affiner ton regard, se lever, mordre est une réaction extrême qui sous entends que tu as du louper les signaux précédents.
Si tu as des problèmes de dominance récurent je te conseillerai également d'augmenter ton niveau d'exigence.
Par exemple, lorsque j'ai eu Baroudeur il était fraîchement castré, son truc c'était de te foncer dessus quand tu rentrais dans le pré pour te sortir du pré de SON troupeau et interdiction de t'approcher de Ses juments.
Et bien au début de notre relation, même un simple report de poids vers moi était interdit.
Alors bien sûr on ne tape pas, mais dès qu'il "s'appuyait" de mon côté je lui demandais de s'appuyer sur l'autre diagonal.

agathe89

les chuchoteurs parlent de confort/inconfort, les éthologues parlent de recherche d'homéostasie
J'ai moi aussi beaucoup de mal avec ce langage conforama : confort/inconfort comme si on parlait d'un canapé un bouton on/off... On pourrait au moins accorder au cheval, pour qualifier son ressenti, des mots du genre : agréable, désagréable... telle chose lui est agréable, telle autre désagréable. Et surtout des nuances, de la neutralité, de la réflexion.
On dérive, on dérive

est-ce que ce vocabulaire ne serait pas dû aux traductions de l' américain ?

ardennesacheval

oui peut-être... et ?

Le cheval a des jambes et pas des pattes, un nez et pas un museau, des lèvres et pas des babines, une bouche et non un gueule... Je crois avoir lu un jour que c'était une façon de lui accorder un statut particulier par rapport aux autres animaux, pour lui "faire honneur", il y a fort longtemps... Certes, c'est très symbolique.

Peut-être est-ce du à une mauvaise traduction, mais je pense que c'est quand même une qualification très matérialiste pour parler de quelque chose qui est bien loin de l'être, et c'est encore plus bizarre quand on est sensé défendre l'idée d'un animal sensible, pensant, et tout simplement vivant
réduire son état émotionnel et ses interactions dans la communication à "confort/inconfort", ça ne me convient définitivement pas Encore un abus de langage qui dénature la réalité à mon sens.

couagga Le confort est par définition agréable, l'inconfort est désagréable... Je trouve que tu cherches la petite bête, ce sont des termes, rien de plus.

flakiss

je ne cherche pas la petite bête, j'exprime mon ressenti. Tu ne trouves pas ça important, ça ne signifie que ça ne l'est pas.
Mon canapé ne m'est pas agréable. Il n'est pas agréable, il est confortable.
Les allures de mon cheval sont confortables. Je lui suis agréable ou désagréable, comme lui l'est avec moi.

Des fois, je ne suis pas bien mais jamais je suis inconfortable.

Je ne comprends pas cette façon de s'exprimer avec des mots qui ne sont pas adaptés. Par erreur, ça arrive, mais en faire un dogme ou une mode, je n'arrive pas à m'y faire. Je comprends que certains s'en fichent, pas moi. Et ce n'est pas parce que ça semble anodin à certains que ça l'est pour tous.

couagga Tu exprimes ton ressenti... moi aussi. Je ne vois pas pourquoi tu montes sur tes grands chevaux en me répondant

couagga Et pour aller plus loin, parfois certaines choses vont être désagréables un jour, et agréables un autre jour pour le cheval.

Et je pense que la force d'un ethologue/homme ou femme de cheval ou tout autre titre donné est de savoir lâcher prise un jour quand le cheval n'a pas envie.

C'est trop restrictif je trouve dans plus livres. Et comme tout animal, le cheval cherche la facilité et le confort. Comme l'humain hein? si ce système de la société et de l'argent n'existait pas, combien de nous travaillerais par ..... plaisir? confort?

en réalité le débat ne relève pas tant de la sémantique, que de l'ampleur des ressentis et émotions du cheval... Certains parlent de fonctionnement binaire (confort/inconfort ou agréable/désagréable), mais il est possible que l'éventail des émotions et intentions soit bien plus large. Et même qu'il puisse être altruiste, et pas seulement ego-centré (exemple du cheval qui recherche de l'aide pour son congénère blessé, assez frappant)

Attention de distinguer deux notions, apprentissage / relation...

La notion de confort / inconfort, ou peu importe comme on la nomme, c'est pour l'apprentissage (ou l'éducation). Par ex, pression pour pousser la hanche (inconfort), arrêt de la pression quand le déplacement est fait (confort).

Toutes ces notions de R+/R- ou autres vont permettre de nouer les bases d'une relation en restant en sécurité...

La relation, c'est autre chose... As-tu envie de rester à côté de moi au pré ? D'échanger du grooming ? De me suivre ? Voire même soyons fou d'aller bosser...

La relation dans le travail peut être beaucoup plus ambivalente, complexe. As-tu envie d'aller sauter 110 ou préfères-tu passer à côté ?... Quand on est prêt à poser ce genre de question, on est aussi prêt à renoncer à la compétition... (voire à l'équitation)

Et malgré des conseils stricts d'éducation que je peux donner... je suis une pure bisounours, à me poser ce genre de questions... Si mon cheval ne veut pas venir bosser, s'il ne vient pas quand je l'appelle au pré - je ne parle pas d'arriver au grand galop, juste de relever la tête et manifester l'intention de venir- ... OK. J'accepte qu'il refuse ma proposition. Et s'il le faisait à répétition, c'est que j'aurais échoué à construire notre relation, ou qu'il y aura eu un bug quelque part..

MAIS je n'accepte pas qu'il me mette en danger en main, ou lors des soins (parage, ferrage, véto, tous les petits soins, comme enlever les tiques les plus mal placés, genre fourreau ou entre les cils...).
Donc j'ai mis en place une éducation claire, ferme. Mais cela ne nuit aucunement à la relation, tant qu'on demeure juste et bienveillant.