peechy perso j'en pense qu'ils auraient pu choisir d'autres couleurs s'ils l'avaient voulu. Mais ça a été choisi il y a des années et ça en fait quelques chose de très identifiable... Néanmoins, dans le cadre d'Octobre Rose, le fait de centrer la prévention et cette période sur les femmes a, de ce que j'ai vu autour de moi, fait que les mecs ne se sentent pas concernés. Alors certes ils sont laaaaargement moins touchés par ce cancer, mais en fait, on devrait toutes et tous faire des autopalpations régulières. Vos copains, pères, amis, ils font des palpations de leur poitrine ? M'est avis qu'il n'y en a pas beaucoup
Pour revenir sur l'éducation, je n'ai pas eu une éducation genrée... Et j'étais ce qu'on appelait un garçon manqué. Alors mes parents s'en foutaient royalement que je préfère les petites voitures aux princesses et que mon frère ait une dinette. Mais pour certains amis de la famille, les grands-parents, certains employés de l'école, je vous raconte pas le ramdam. La famille horrifiée que je demande un garage de petites voitures pour mon anniversaire ou à l'inverse les adultes admiratifs parce que j'agissais comme "un garçon", les mamans des copines décontenancée parce que j'agissais pas "comme une fille normale"... J'étais bien une fille, les gens, pas de quoi en chier en pendule. Avec les autres enfants c'était à peine mieux, j'étais pas assez fille pour les autres gamines (j'avais essayé de regarder Winx pour m'intégrer mais je trouvais Stella conne comme ses pieds), et les garçons passaient leur temps à dire que les filles c'était nul donc ils ne jouaient pas avec. Perso, je pensais qu'on s'était trompé de corps pour moi et qu'un pipou allait finir par me pousser pour être un vrai garçon.
Il n'y a eu que ma prof de CM2, alors que j'ai fait tout mon primaire avec la même classe, les mêmes enfants, pour remarquer que les garçons nous excluait du terrain de foot tracé au sol (qui prenait TOUTE la cours) et qu'ils refusaient de jouer avec les "nul.les". Ça a pris toute une aprem de discussion en classe pour dégommer les clichés, parler de ce que signifiait nul, qu'on pouvait transmettre aux autres notre jeu. Jackpot complet, à la récré suivante le terrain de foot était occupé par les filles comme les garçons, la plupart ont joué au foot... Et au passage ça a permis de lancer un signalement sur l'entraîneur de foot de village qui était violent avec les garçons. Qui avaient tellement normalisés le fait de se faire mettre le bras dans le dos qu'ils n'en parlaient même pas à leur parent.
Comme quoi, quand on s'attaque aux clichés, du bon peut en sortir.
Actuellement ma mère, instit en primaire (niveau CE), est confrontée au même problème de sexisme et de violences banalisées dans sa classe. Plutôt que de rien faire en se disant que c'est normal, c'est des filles et des garçons, ils sont pas pareils, elle utilise des livres et exemple historiques pour parler de ce sujet et essayer d'apaiser les choses à l'école qui sont inconfortables pour beaucoup d'enfants : les filles mais aussi pas mal de garçon. C'est aussi le boulot d'une instit que d'élever les enfants vers plus de tolérance entre eux et moins de clichés.
Puisse-t-elle réussir comme avait réussi mon instit de CM2 : faire de nous un vrai groupe soutenant, où les garçons-vrai-mec ont appris à faire attention aux autres et où les filles et garcons à part ont pris confiance en eux.
Après, en effet, on peut aussi choisir de s'en foutre et se dire que c'est comme ça et ne rien changer. Qu'est-ce qu'on s'en fiche que les gamins grandissent dans des clichés qui les brident s'ils sont trop masculins ou trop féminins, après tout, ça a jamais tué personne (ah si, merde)