cabochons Désolée pour la longueur du message, mais je prends le temps de te faire une réponse complète.
Je suis tout à fait en phase avec ce que tu dis. Les pieds, c’est une certitude, alors c’est, à mon sens, le premier problème à régler, ou en tout cas tenter de soulager le poilu au maximum pour qu’il soit à peu près bien dans ses sabots, et aviser ensuite.

Le pied est une pompe, ça draine beaucoup de chose...
Effectivement, ce n’est pas parce que la réaction est en direction de l’épaule que la douleur y est forcément localisée… C’est peut-être le seul moyen qu’il a trouvé pour exprimer que quelque chose ne va pas / l’embête / le gêne / lui fait mal…
J’ai relu également mes débriefs. C’est vraiment arrivé petit à petit, comme une gêne qui s’installe progressivement. Je l'interprète ainsi. Au début, il n’était plus vraiment réceptif au pansage, notamment à l’étrille de massage qui pourtant lui plaisait. Quelques jours avant, il se détendait complètement quand je lui passais sur le corps. Bon, j’avais laissé tomber, me disant que tout simplement il n’en avait plus envie, mais en gardant tout de même ça en tête.
Au début c’était minime, comme si ça l’embêtait, puis petit à petit, c'est une sorte de sensibilité au passage de sangle qui est apparue. Le pansage n’étant pas forcément une partie de plaisir pour certains chevaux, je ne m’attardais donc pas sur la phase pansage. Je n’avais pas cherché plus loin pour le moment, mais ça m’avait interpellée, même au tout départ. J’avais donc fait part de ce que j’appelle cette sensibilité à sa propriétaire dès le départ. À chacune de mes venues, je lui ai fait un débrief en alertant sur cette sensibilité.
Après, ça a été des grimaces, mais "sans plus", très légères, mais suffisamment pour que je les remarque, avec mon curseur de lisibilité. Toujours, en en informant sa propriétaire. On n’était pas encore du tout dans des signes de défense comme lundi de la semaine dernière, où il se retournait, se décalait, avec le nez très pincé. Jusqu'à se fameux lundi je n'ai eu aucun problème pour le seller. Il ne pipait pas un mot...
J’en ai donc conclu à une gêne qui s’est installée progressivement, et où le poilu a commencé à nous alerter, jusqu’à vraiment monter de plusieurs curseurs dans ses réactions pour être écouté (le fameux lundi où il m'a fait le coup, et le mercredi suivant il l'a fait avec sa propriétaire).
Dès le début, je l’ai beaucoup observé, et comme je note chacune de mes venues, c’était assez simple pour moi de comparer et de me dire : "Bah oui, effectivement, ça a commencé comme ça, à ce moment-là."
Et ce que j’avais au départ interprété comme une "non-envie de pansage" a commencé à peu près au moment où il n’a plus eu son panier, ce qui correspond au même moment au changement de saison/température.
Pendant les deux mois où je l’ai monté, pansé, papouillé, il n’a jamais exprimé cette gêne ou un "je ne veux pas". Aucun problème à signaler, bien au contraire. Alors bien sûr, comme tout être vivant, ils ont leurs jours avec et leurs jours sans, mais jamais de grimace ou de manifestation quelconque d’un potentiel mal-être que j’aurais pu remarquer avant.
En revanche, niveau locomotion, il a généralement toujours eu du mal à démarrer, un peu raide en début de balade. De la retenue, on peut dire. Donc on marchait tranquillement, avec beaucoup de pas. Nos balades sont essentiellement au pas et au trot, très peu de galop, quelques foulées seulement. C’est très, très tranquille.
Cependant, depuis ce changement de saison, je le sens bien plus dynamique en balade montée, comme s’il était plus à l’aise dans ses sabots. Ce n’est pas totalement infondé, puisqu’on a eu pas mal de pluie et donc un sol plus mou, sûrement plus agréable pour lui. On a eu de super balades. Or, ça correspond aussi à l’instauration de cette fameuse "gêne". Bon, on peut tout interpréter et sur-hypothétiser. C’est pour ça que c’est à se faire des nœuds au cerveau...
Au pré, il marche normalement. Mais je ne l’ai jamais vu accourir au galop pour ma part. Une fois, il y avait du vent, ils se prenaient tous pour les fils du vent… sauf lui. Il a fini par rappliquer, mais tranquille-pépère. Bon.
C’est en main que c’est plus compliqué et que les blocages sont plus fréquents. Bien que certains jours ça avait l'air de s'améliorer. Parfois, il s’arrête net, comme si "plus d’essence dans le moteur". Ma mère, qui n’est pas cavalière mais qui a l’habitude de côtoyer les chevaux grâce à moi depuis presque plus de 10 ans, m’a dit samedi dernier, lors de notre balade à pied, qu’elle n’avait jamais vu un cheval bloquer autant.
Sa propriétaire m’a toujours parlé d’un déséquilibre au pied, mais au final, je ne sais pas de quoi il s’agit précisément. Effectivement, de temps en temps au pansage, on le sentait s’appuyer sur le côté gauche pour soulager la droite. Jamais l’inverse, en tout cas, jamais observé pour ma part.

Elle m’a toujours demandé de le faire marcher au maximum sur l’herbe, ce que j’ai toujours fait. Et effectivement, il s’y décalait de lui-même en balade. Mais j’imagine que la quasi-totalité des chevaux restent plus à l’aise sur l’herbe que sur le goudron…
Je pense qu’il y a, dans tous les cas, un problème de pieds qui est avéré. C’est sûr et certain. C’est sans doute multicausal. Si le problème est latent depuis un moment, ça a pu se contenir un temps, et peut-être, sous l’effet de X ou Y choses, dire "stop".
Comme me le disait justement
juu_lie, il a très bien pu compenser une douleur initiale et déclencher d’autres blocages par la suite.
La santé, ça tient, ça tient, jusqu’au moment où ça explose. C’est mon exemple des portes que je prenais : si aucune porte n’est fermée au fur et à mesure, on se retrouve avec une grande porte difficile à fermer… Enfin, potentiellement.
Pour ce qui est de la température, je n’en ai pas la moindre idée.

De mon côté, je ne prendrais pas l’initiative sans l’accord de sa propriétaire, et, ayant déjà fait part de mes observations et suggestions ces derniers jours, je préfère la laisser gérer ce point à sa façon. Mais effectivement, il faudrait la prendre, c’est sûr et certain.
Ce n’est vraiment pas facile.
Aussi : je n'ai le poilu en DP que depuis le mois de juillet, c'est donc récent. Ma lecture et mes observations se limitent forcément à ce laps de temps.