|  | oui ma survie passe avant son confort si j'ai à choisir |
|
|
Cette phrase résume tout à fait ma façon de penser.
Je suis aussi Elfik dans sa façon de penser, même si ses propos sont durs. C'est la vérité.
Que l'on soit bien claires, les filles (je m'adresse à celles qui prônent la monte sans mors) : je ne vous souhaite EN AUCUN CAS de vous retrouver dans une mauvaise situation en extérieur. Mais ce que je peux vous promettre, c'est qu'une fois que cela vous est arrivé, on ne voit plus du tout le cheval, l'équipement et l'équitation d'extérieur de la même façon.
J'ai eu suffisamment PEUR et MAL il y a un mois pour aujourd'hui sortir sans mors. J'ai vu, en tombant, les yeux de mon cheval complètement révulsés, ses naseaux gros comme des poings. Il disjonctait complet. La réaction la plus primaire et la plus dangereuse qui soit : la fuite. Rien n'aurait pu le ramener à la réalité, puisqu'il était dans le monde propre aux chevaux : celui des proies et des prédateurs.
Vous pensez vous mettre à la place du cheval en lui évitant les souffrances d'un mors. Mais vous faîtes fausse route ! Bien au contraire, en prônant cela vous allez à l'encontre du fonctionnement de cet animal, vous niez l'évidence : dans certaines situations, le cheval n'écoute que lui. Peu importe que vous l'ayez éduqué au mieux, et le plus doucement possible. C'est tout à votre honneur, mais ça ne vous sauvera pas, comme l'a dit quelqu'un plus haut, de rester le + calme possible, de mettre à profit la relation douce que vous avez avec le cheval. Lui ne pensera qu'à une chose : dégager de là, et en vitesse. Peu importe que vous soyez encore sur son dos ou déjà à 10m dans le ravin en dessous. La fuite vaut plus, pour lui, que l'éducation et la monte en licol.
Certes, le mors n'a servi à rien lors de mon accident, je vous l'accorde. Cela ne m'a pas évité la douleur affreuse, les appels au secours au milieu du bois, seule, le cul dans la boue et le sang. Mais en licol, je n'ose même pas imaginer... Je peux vous dire que grâce au mors j'ai réussi à orienter mon cheval vers un sol + mou. Car oui, en cas de gros pépin, quand vous sentez que la chute est absolument inévitable, je peux vous dire qu'on réfléchit sur la nature du sol ! Sans le mors, je n'aurais pu le tourner et lui faire faire ce détour de quelques mètres vers la boue et les cailloux. En licol, il ne m'aurait pas écoutée et aura pris le chemin le plus court : sur de la pierre lisse.
Je reste persuadée que sans m'avoir évité la chute, le mors me l'a rendue moins douloureuse. Moins fatale peut-être.
Oui, je lui ai arraché la bouche, j'ai mis tout mon poids sur ce mors à canons très fins. Mais oui aussi, je me suis épargné le choc sur la pierre du chemin. Qu'est-ce qui vaut le plus, pour vous ? Je vous demande ça calmement, croyez-moi. Réfléchissez bien à cela.