C'est beau tout ça.
Et en théorie j'approuve, d'ailleurs : mon cheval est parfaitement éduqué, j'ai énormément travaillé en licol au début, il me respecte, m'écoute et m'observe quand il a peur pour "jauger" mon comportement et calquer le sien sur moi. Ca en est risible : il regarde le truc qui fait peur, tremble, me regarde, et si je bouge pas il arrête.
Ouai, ça c'est à pied. C'est parfait.
Sauf qu'il y a 1 mois, j'ai fini aux urgences, piétinée par ce même cheval, parce qu'un chien vraiment salaud est venu essayer de lui bouffer les jarrets, en balade.
Je veux bien croire à la théorie des liens fraternels entre cavalier et cheval, à la méthodologie douce et amicale du "sans mors".
Mais je crois par dessus tout à la suprématie totale et inconditionnelle des instincts primaire dont le premier est la fuite.
J'étais sur mon cheval, quand c'est arrivé. J'ai immédiatement compris que ça allait TRES MAL se terminer, vu la tête du chien et son comportement. Et à ce moment-là, j'aurais pu mettre au défi quiconque, en licol ou autre, de se dire "ok, je me détend, mon cheval va faire comme moi !". Non. C'est juste pas possible parce que on a pas le temps.
Le réflexe de survie du cheval est bien plus rapide que le petit neurone qui lui dit "Hey, écoute la blonde sur ton dos ! Elle est zeeeeen !".
Je suis désolée. J'aimerais croire en ce que vous dîtes. Et Dieu sait si j'aimerais l'appliquer. Mais j'ai vu trop de chevaux terrorisés et trop d'accidents pour penser 1 seconde pouvoir appliquer cette méthode.
Je me suis contentée d'essayer de le tourner. J'ai, au début, pas trop compris pourquoi il ne s'arrêtait pas (en théorie mon cheval est comme les votres : il s'arrête si l'ennemi est assez loin après quelques foulées). Et puis, je me suis rendu compte que la voix, la main rassurante sur son encolure, mon poids vers l'arrière, ou encore le mors, n'y pourraient rien : le chien le poursuivait, tous les crocs dehors.
Même une éducation douce et basée sur la relation, et un licol n'aurait rien pu faire contre un chien, qui leur rappelle leur ennemi, leur prédateur premier : le loup.
Alors, vos théories ont leurs limites. Comme toutes les méthodes, vous allez me dire.
Sauf que la votre est plus dangereuse : elle prive le cavalier qui veut la suivre d'un moyen d'arrêter son cheval en cas de gros pépin. Le mors. Personnellement, je ne m'en sers pas pour provoquer une douleur. Je m'en sers pour deséquilibrer le cheval et par là même, le ralentir (en tournant, par exemple). Je réfléchis pas 36x si je vais lui faire mal à la bouche. Je pense à la route devant moi, ou aux barbelés dans le pré et je me dis "ok, là on s'arrête sinon on meurt".
J'aime profondément les chevaux et je déteste les contraindre ou leur faire mal, comme vous. Mais il y a des priorités à l'extérieur (il s'agit de survivre en cas de gros pépin) qui passe au-delà de toute considération telle que la monte sans mors et sans gêne pour le cheval.
J'espère que vous me comprendrez, comme je vous comprend